Durant le moment de jus, elle perdait souvent la notion du temps. Les clients s’enchaînaient face à elle sans même qu’elle ne prenne vraiment la peine de les regarder dans les yeux. Un shaker dans la main et des billets dans l’autre pour encaisser, Perle avait l’habitude des soirées comme ça. Que ce soit le week end ou même en semaine, elle avait toujours ce petit moment d’adrénaline où le temps n’avait plus aucune importance, ce qui comptait c’était d’aller toujours plus vite et débiter un maximum de boisson. Elle n’avait pas besoin de grand chose pour se faire facilement de l’argent, les hommes pour la plupart lui lâchaient des billets sans même qu’elle ait besoin de leur sourire ou de les séduire, un simple regard sur son corps leur donnait souvent l’envie de lui glisser un petit pourboire, comme si c’était un bon moyen de pouvoir s’approcher d’elle. Tant pis pour eux si ils étaient si stupides, elle s’en mettait plein les poches comme ça. Malgré le monde elle préférait travailler seule et n’acceptait personne d’autre derrière ce qu’elle considérait comme son bar. C’était son espace à elle, son endroit et elle détestait que quelqu’un ne vienne empiéter sur son espace vital. Ne pas perdre le rythme, ne pas se tromper dans une commande et envoyer, c’est tout ce qui comptait pour elle.
Pas qu’elle soit la plus professionnelle du monde, encore moins quand parfois elle relevait le regard vers un client qui en plus de sa boisson, voulait pimenter sa soirée. Elle passait quelques petits pochons de drogue au milieu de mojito, bières et bouteilles de vin. Histoire de se faire encore plus d’argent. Ce n’était que vers la fin du rush qu’elle se permettait de porter un peu plus d’attention à sa clientèle. Parce que c’était là qu’elle pouvait encore plus se faire de pourboire. Les mecs un peu bourrés qui faisaient plus attention aux billets qu’ils donnaient, les plus sensibles qui, si ils avaient le droit à un sourire angélique de sa part, se faisaient plus généreux. Tout ce petit monde lui permettait de repartir avec une somme coquette dans la poche de son pantalon en fin de soirée. Son look, elle le soignait toujours lorsqu’elle venait bosser. C’était un tout très travaillé. Une jupe en cuir assez longue pour couvrir ses fesses si elle devait se baisser et un débardeur moulant qui ressemblait presque à une brassière tant il était court histoire de pouvoir se mouvoir comme elle le souhaitait derrière son bar. Un ensemble qui permettait aussi de mettre en valeur son corps musclé et parfaitement formé, son meilleur outil pour se faire des pourboire. Malgré la chaleur, elle laissait toujours ses cheveux détachés, légèrement ondulés, ne les attachant que pour les services les plus intenses. Elle calculait tout la vénale, parce qu’elle n’était pas du genre à bosser juste pour l’amour du métier.
Un peu avant 23h, elle s’était permise de relâcher un peu la pression, à cette heure-ci elle avait ses habitués qui venaient prendre un dernier verre juste avant la fermeture. Dans le lot parfois même des connaissances ou des amis qui venaient lui tenir compagnie. C’était la partie la plus sympa de la soirée. Le type qui venait de s’installer au bar attira de suite son attention. Elle était habituée à ce genre de gars qui se permettaient de lui donner des petits surnoms et ça lui passait bien au dessus de la tête. Elle allait pas s’offusquer pour ça. Lui, il avait l’air paumé et tout en prenant le verre pour le servir, elle priait mentalement pour que ce soit pas ce genre de mec déprimé qui venait de se faire larguer. Généralement ceux-là ne lui permettait pas de fermer tôt et elle n’avait aucune envie de traîner ce soir. Elle servait le liquide sans même avoir besoin de regarder le verre, se concentrant sur l’homme face à elle. Pas dégueulasse. Même totalement son genre. Le style qu’elle pouvait parfaitement ramener chez elle pour une nuit. Poussant le verre vers lui, accompagné de glaçons à part parce qu’elle avait du mal à gâcher un bon whisky en venant y foutre de la glace, elle vint poser ses deux coudes sur le bar, déposant son petit minois entre ses mains tandis qu’elle fixait l’homme face à elle. Pas un dépressif, par pitié. « C’est 8 dollars .. Et pas d’autre tournée si tu viens de te faire plaquer, le bureau des pleurs est fermé à cette heure-ci. » Parce qu’elle aussi avait sa soirée dans les pattes et qu’elle n’en avait rien à faire des malheurs des autres. Sans compter qu’elle comptait bien aller continuer sa soirée en faisant quelques petites ventes. A ces heures-là, beaucoup cherchaient de quoi se mettre en forme pour la soirée.
Elle avait vu de tout au fil des services de nuit. Du mec le plus poli du monde à celui qui était capable de se vomir dessus tant il était bourré. Peu de choses pouvaient vraiment l’impressionner, pas elle, l’oiseau de nuit habitué à tous les dangers. Elle était comme ça, plus c’était dangereux et plus elle voulait y aller. Se foutre parfois même dans la merde toute seule, c’était son truc ça. Par chance, jamais son minois de petite fille sage n’avait été amoché. Personne n’avait réussi à mettre la main sur son corps sans qu’elle ne donne son accord. Une chance presque un peu trop prétentieuse qui attendait sans doute un jour d’être mise à terre. Ses parents n’avaient pas réussi à tenir dans ce monde impitoyable mais elle, elle se voulait différente. Elle voulait réussir à survivre dans la nuit contrairement à eux. Elle s’en était fait un objectif de vie, même s’il n’était pas glorieux. De toute manière Perle savait très bien qu’elle ne finirait jamais cadre ou dans un autre métier derrière un bureau, elle s’ennuierait bien trop vite pour ça. Elle aimait l’action, elle adorait quand ça bougeait autour d’elle et qu’elle devait s’adapter au plus vite pour ne pas sombrer. La blonde n’était clairement pas faite pour une vie calme et tranquille.
Dans ce bar, elle trouvait le parfait équilibre. Un boulot somme toute normal même si être barmaid au milieux d’hommes était sans doute le meilleur moyen de devenir un morceau de viande que se disputaient deux chiens affamés. Elle savait pourtant bien vite reprendre le contrôle quand il le fallait, parce que malgré ses airs de petite princesse badass, elle savait aussi se faire respecter. La plupart des clients ici en avaient fait les frais et avaient appris comment il fallait s’adresser à elle, mais parfois les petits nouveaux semblaient ne pas savoir s’y prendre. Comme ce type qui venait de l’interpeller auquel elle ne prêtait même pas un regard. Elle n’allait quand même pas se retourner et lui porter de l’attention alors qu’il se permettait de l’appeler comme si elle était une petite poupée prête à se dévouer corps et âme. Fallait pas pousser, le client était roi mais la barmaid n’était pas une pute. Elle préférait de toute manière encaisser le verre de whisky et les douze euros de pourboire au passage. Encore une bonne nuit ce soir niveau thune. « T’as raison, t’es plutôt le genre qu’on prend pour un soir quand on a envie d’un peu de frisson. » Elle ripostait même l’effrontée devant ce petit prétentieux. Il la faisait même doucement sourire ou plutôt, il lui laissait avoir un petit rictus moqueur. Parce que ouais, n’importe qui pouvait se faire quitter. Elle n’était pas la plus fine observatrice, parce qu’elle en avait généralement rien à foutre des autres mais lui, il suffisait de le regarder quelques secondes pour voir qu’il n’était pas du genre à se mettre en couple et à être un bon petit ami. Non, il ressemblait plus à un chasseur de nuit, un vautour prêt à se jeter sur sa proie si cette dernière se montrait un peu trop faible. Il avait un petit côté dangereux. Le genre de type qu’il ne fallait pas énerver. Bon sang, il était totalement son type en fait.
Par contre, il y avait une chose qui lui déplaisait en lui. Le fait qu’il parle de cellule. Qu’il menace le lourd qui l’avait interpellé de le foutre en taule. Flic ? Ce gars ? Quel déception si c’était le cas. Parce que putain, il perdrait d’un coup tout son charme. Les policiers étaient tout ce qu’elle détestait. Toujours à essayer de se foutre au milieu des affaires des dealeurs comme elle qui cherchaient à se faire un peu d’argent. Et autant dire qu’au sein des Bloody Boys, il n’était jamais bien vu de se faire choper par un flic. Pourtant, à côté de ça, il était là à tenter de se renseigner sur le prix de ce qu’elle vendait. Et cette fois-ci il ne parlait pas d’alcool. Un flic pas si honnête que ça alors, ou un qui tentait de lui faire croire ça pour qu’elle tombe plus facilement dans le panneau. « HEY ! Poupée ! Tu vas me le servir mon putain de verre ou t’es trop occupée à faire ta pouffasse devant ce gars ?! » Et dire qu’elle était en train de réfléchir à donner le prix de sa came ou non. L’autre imbécile venait encore d’ouvrir la bouche et cette fois-ci, elle ne comptait pas l’ignorer. Parce que personne ne lui adressait la parole de la sorte et ce gars allait finir par l’apprendre. Levant son index en direction du brun face à elle pour lui faire comprendre qu’elle revenait dans une petite seconde, elle se dirigea alors tranquillement d’une démarche féline en direction de l’autre client. Un petit sourire presque sadique aux lèvres. Juste avant de poser brusquement sa main sur la tête de ce dernier pour venir l’éclater face contre le bar avec force. Juste assez pour que le nez de ce dernier laisse échapper un bruit de craquement sinistre et saigne. L’air de rien, elle revint ensuite de la même façon dont elle était venue, faisant un petit signe au videur pour que ce dernier ne sorte le type de manière définitive. « Tu disais ? Ah oui. Monsieur qui a envie de s’amuser. » Souffla t-elle en faisant mine de se souvenir. Pourtant elle ignorait encore si il jouait un jeu pour l’arrêter ou non. « Il y a rien pour toi ici, t’as déjà de la chance que j’accepte de servir un flic. » Mensonge, vu qu’elle gardait toujours un petit gramme ou deux à disposition, pour un client de dernière minute mais là, il valait mieux pas jouer avec le feu. Même si elle adorait ça.
Il fallait l’avouer, ça faisait un bien fou de se défouler de temps en temps en fracassant la tête d’un type contre le bar. C’était sa faute à cet idiot, il n’avait qu’à bien parler. Le soucis maintenant c’était qu’il faudrait essuyer le sang qui s’était étalé le long du comptoir mais ça, elle préférait le laisser à la personne qui allait fermer le bar. Parce que ouais, princesse comme elle était, elle n’allait pas en plus se faire mal à au dos à remonter la cave et faire tout le nettoyage. Elle était là pour faire le spectacle et assurer le service, son patron le savait très bien. C’était bien parce qu’elle était douée pour ça qu’il acceptait de se plier aux conditions particulières de la demoiselle, ça et aussi parce qu’il savait très bien que son corps à tomber ramenait beaucoup de clients depuis un certain temps. Un avantage pour elle qui détestait devoir faire les tâches ménagères. Presque autant que de ne pas se faire respecter par un mec ayant un peu trop bu.
Revenant l’air de rien près de son bar, il ne lui fallut pas bien longtemps avant d’éclater de rire à la phrase du brun face à elle. « T’es bien sûr de toi, sale flic. » Souffla t-elle sur un ton pourtant amusé même si les mots choisis pouvaient donner l’impression qu’elle l’insultait réellement. Il ne lui en avait pas fallu beaucoup pour remarquer l’envie qu’il avait dans le regard, celle de la petite neige blanche qui faisait oublier tous les soucis en un éclair. Elle-même ne connaissait que trop bien les effets que cela pouvait faire sur une personne. Elle riait malgré le fait qu’il l’avait agrippé un peu fermement pour l’attirer vers lui. Une personne normale aurait sans doute commencé à avoir un peu peur de ce type mais elle, elle riait. Elle s’amusait vraiment beaucoup trop en cet instant pour le briser. « Tu me menaces maintenant p’tit flic ? Mais c’est que t’essaies vraiment de me séduire. » Roucoula t-elle en battant rapidement de ses longs cils d’un faux air aguicheur. Avant de rire de nouveau, un rire cristallin qui montrait bien qu’elle ne prenait rien au sérieux. Encore moins sa prétendue menace. Il l’ignorait encore mais cela ne faisait que rendre la situation encore plus interessante. Plus amusante encore. Jusqu’au moment où il l’avait ensuite embrassé. Elle ne s’y était pas attendue à celle là, c’était certain. Un baiser brutal, sans aucune douceur. Bestial. Terriblement excitant. Elle s’imaginait l’espace d’un instant ce que ce serait de se taper ce mec. Une compétition de sexe à coup sûr. Aucun d’entre eux ne serait prêt à laisser la domination à l’autre et leur étreinte s’assimilerait sans doute à un combat. Et rien que cette idée l’excitait davantage. Pas sûr qu’elle ait vraiment envie de faire la fermeture ce soir.
« T’as plutôt intérêt à être à la hauteur de tes belles promesses, monsieur le policier. » Murmura t-elle d’une voix sensuelle tandis qu’il était maintenant certain pour elle qu’elle n’allait pas finir son service ici. Tant pis, son patron était aussi habitué à ses petits caprices de la sorte. De toute manière ce n’était pas pour le peu de clients qui restaient qu’elle allait vraiment être utile ou pouvoir se faire plus de pourboire. Sa mission était terminée et maintenant, elle s’en était attribuée une autre. Bien plus intéressante et sexy. La blonde le fixait désormais silencieusement comme si elle l’étudiait. Il semblait avoir un sacré potentiel et elle espérait vraiment ne pas être déçue si elle acceptait de passer la nuit avec lui. Parce qu’il semblait vouloir mettre le niveau très haut et qu’elle détestait les beaux parleurs. Elle haussait un sourcil, le jugeant encore un instant avant de finalement afficher de nouveau un sourire malicieux. « J’ai bien ma petite idée.. » Murmura t-elle avec malice en reculant. Juste assez pour aller récupérer les clés de son appartement qu’elle gardait dans le tiroir caisse et les mettre dans l’une de ses poches. Elle se retournait ensuite vers lui, sans le quitter du regard. Laissant de manière volontaire son idée en suspens. Histoire de le faire mariner un peu. Sortant de son bar sous les yeux du brun qui devait se demander ce qu’elle avait en tête, elle alla se caler juste à côté de lui. Presque même contre lui car sa poitrine se pressait déjà contre le bras de ce dernier, pour pouvoir murmurer à son oreille. « Prends tes menottes et ramène-moi chez moi. Tu te feras ta ligne juste là… » lui susurra t-elle d’une voix sensuelle en reculant sa poitrine de quelques centimètre pour laisser son index glisser le long de l’écart entre ses deux seins. Une proposition indécente qui allait sûrement lui plaire. Sans doute même que si il la sniffait sur son corps, la dose aurait un effet encore plus fort tiens. "C'est 70 dollars le gramme..."
Le danger. Un sentiment grisant qui au lieu de faire naître la crainte en elle l’excitait au plus haut point. Parce que c’était tellement bon de se jeter dans l’inconnu. De ne pas savoir. De foncer droit dans le mur sans penser aux conséquences. Rencontrer un type dont elle ne saurait jamais le prénom. Lui donner peut-être un numéro, à la limite. Elle ne s’attardait jamais sur ses conquêtes. Généralement c’était elle la première à se rhabiller et à se casser après avoir eut ce qu’elle voulait. Et ce soir elle venait de trouver la proie idéale pour cela. Parce qu’il la baiserait comme il faudrait avant de lui foutre la paix et c’était absolument parfait ainsi. Encore plus inconsciente qu’il était possible de l’être, elle venait même chauffer davantage ce dangereux inconnu. Elle le voyait dans son regard, ce type n’avait rien de commode. Rien pour lui inspirer confiance et cependant c’était exactement ça qui lui donnait envie de lui mettre des images bien chaudes en tête. Elle, nue, allongée sur un lit, traçant une parfaite petite ligne de cocaïne parfaite entre ses seins. Son souffle encore légèrement désordonné après un orgasme. Sa peau brillante à cause de la fine pellicule de sueur qui serait apparue. Mais d’abord le plaisir. Il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour se jeter dans la gueule du loup et ce dernier semblait affamé. Pressant son érection déjà bien présente contre son ventre. Lui arrachant au passage un sourire ravi. Parce qu’elle voyait bien que la bosse était d’une taille qui lui convenait parfaitement. Elle ne serait pas déçue, elle le savait maintenant. S’il baisait aussi bien qu’il la chauffait, elle allait énormément prendre son pied ce soir. « C’est bien mon ange, je vois qu’on commence à être sur la même longueur d’onde toi et moi. » Elle aurait dû l’appeler démon, sans doute, mais ce petit surnom lui arrachait un sourire amusé alors qu’il plongeait la tête entre ses seins, le bout de sa langue léchait sa peau et que ses mains se posèrent sur ses fesses pour les presser. Elle sentait davantage son érection ainsi. Il était parfaitement prêt à la faire jouir.
De nouveau elle se mettait à rire en l’entendant supposer que son patron n’accepterait pas qu’elle se donne en public dans son bar. S’il savait tout ce qu’il acceptait déjà d’elle. Enfin, il n’avait pas tord, ce serait sans doute un peu trop pour ce pauvre homme qui devait déjà gérer cette tigresse. « Un public comme celui-ci ne saurait pas apprécier la beauté du spectacle qui s’offrirait devant eux. » Elle riait de nouveau. Parce que l’idée de se montrer ne la dérangeait pas. Rien de plus excitant que de risquer de se faire surprendre. Il lui était même arrivé de se faire prendre en public, tout en cachant habilement ce qu’elle manigançait et en jouissant sans que personne autour ne comprenne ce qu’il se tramait juste à côté. L’une de ses mains glissait jusqu’à la chevelure de l’inconnu, l’agrippant avec force. Lui faisant pencher légèrement la tête pour ensuite aller glisser sa bouche juste au creux de son oreille. « Tu n’imagines même pas sur quelle timbrée tu es tombée. » Murmurait-elle comme s’il s’agissait de doux mots d’amour alors qu’il n’en était rien. Sa voix se faisait volontairement sensuelle. Elle le testait. Voulait voir s’il était aussi dingue qu’elle. Et bon sang s’il l’était, cela suffirait déjà à bien l’humidifier tant l’idée était plaisante. Une nouvelle fois, elle crispait ses doigts autour des cheveux de l’homme, tirant davantage dessus sans trop faire mal non plus. « Mais qui te dit que c’est pas la princesse qui va t’enfermer, hein mon ange ? » Elle relâchait alors soudainement sa proie, la promesse d’un orgasme lui faisant perdre toute patience pour l’aguicher davantage. De toute manière vu comme il était gonflé, il n’avait plus besoin de grand chose pour s’exciter davantage. Laissant sa proie, elle s’écartait soudainement en lui faisant un petit clin d’oeil, s’éloignant de lui pour se diriger en direction d’une petite porte au fond de la salle. Les toilettes réservées au personnel bien sûr, car si il pensait pouvoir la prendre dans celles pour les clients, il s’était foutu le doigt dans l’oeil. Elle était cinglée mais ne comptait pas se faire baiser dans des toilettes crades. Elle l’abandonnait ainsi à son sort, sachant parfaitement qu’il allait la suivre. La blonde avait pris assez d’avance pour avoir le temps de se mettre à son aise. De s’asseoir entre les deux lavabos des toilettes. De prendre en main l’un de ses seins par-dessus son haut pour le caresser en se mordant la lèvre inférieure tandis que son autre main griffait sa cuisse lentement. Juste au moment où sa proie entrait à son tour, pour admirer ce spectacle. Elle était déjà brûlante d’envie.
Elle ne prenait jamais le temps de réfléchir. De peser le pour et le contre. De se demander une seule seconde si ce qu’elle faisait était une bonne idée ou non. Elle fonçait, tout simplement. Tête baissée, parfois droit dans le mur. Prendre le temps de songer à ses actes tuerait à coup sûr la beauté de la spontanéité et elle ne pourrait surement pas le supporter. Comme ce soir. Si elle avait dû se demander si c’était une vraie bonne idée de se lancer en direction des toilettes du personnel pour se faire rejoindre ensuite par un brun tatoué un poil dangereux, sans doute se serait-elle arrêtée. Elle aurait pensé que c’était dangereux. Mais de toute façon le danger elle aime ça. Elle n’aurait jamais fais demi-tour, bien au contraire. Elle aurait foncé encore plus rapidement dans le mur qui se dressait face à elle.
Alors elle continuait son jeu de séduction, un brun provocatrice en plus. La blonde voulait bien faire comprendre qu’elle n’était pas du genre à s’effrayer pour une petite baise dans les toilettes d’un bar, il en fallait bien plus pour ça. Au contraire, l’idée de faire ça à quelques pas de ses clients et de son patron, ça l’excitait davantage. Sans compter que le manège entre elle et le brun était facilement remarquable et qu’il fallait pas être un génie pour comprendre ce qu’ils comptaient faire dans ces fameuses toilettes. L’amour du risque. Le frisson parcourant son corps à la simple idée de faire quelque chose de pas très correct. Elle le ressentait alors qu’elle s’installait sur la lavabo, palpant son propre sein en penchant sa tête en arrière. Perle savait parfaitement se donner du plaisir seule et si le courage du flic lui faisait soudainement défaut, elle ne se gênerait pas pour se satisfaire par elle-même. Pourtant ce dernier faisait son entrée. Il était venu et pouvait la trouver dans une position des plus sensuelles. Sa main griffant sa cuisse avec douceur, se crispant légèrement rien qu’à l’idée de ce qui l’attendait par la suite. Il lui avait promis l’orgasme et elle tenait à ce qu’il tienne sa promesse. « Et que c’est un public à ma hauteur hein ? » Soufflait-elle en haussant un sourcil curieux. Elle espérait cependant que c’était des gens d’un certain standing tout de même, sinon le policier allait se prendre une sacré gifle. « Qui sait si nous n’allons pas avoir de spectateurs ? Je n’ai pas verrouillé la porte encore… » Ajoutait-elle avec un clin d’oeil complice. Elle ne comptait de toute façon pas fermer ses portes. Encore moins maintenant qu’elle sentait la langue du brun contre son cou lui arracher un petit frisson. La douceur avant la folie.
Il la taquinait de nouveau, voulant tester son niveau de folie. Il risquait d’être servi tiens. Parce qu’il ne savait pas encore à qui il avait à faire celui-là. La blonde penchait un peu plus sa tête en arrière tandis qu’elle sentait les lèvres du policier glisser plus bas sur sa poitrine. Ses tétons durcissant un peu plus à ce contact. « Oh ! » Laissait-elle échapper à la première morsure. Rien de bien douloureux mais elle ne s’y était pas attendue. Et bon sang elle adorait déjà ça. En vérité, il aurait pu mordre plus fort qu’elle aurait encore apprécié. Pas qu’elle soit masochiste mais un peu de violence dans le sexe ne lui faisait pas peur. Elle assimilait ça au plaisir bestial que pouvaient se procurer deux êtres. Elle se cambrait légèrement dans un petit sursaut, savourant au passage le contact de son sexe contre la bosse du pantalon de l’étalon contre elle. L’ambiance était torride et elle en savourait chaque instant, se mordant de plus belle la lèvre inférieure. « J’ai rien senti… » Chantonnait-elle presque d’une manière provocante. Parce qu’elle pouvait supporter plus que ça et qu’elle sentait qu’il pouvait faire beaucoup plus que cette petite morsure. Un moyen de lui prouver encore qu’il était tombé sur aussi fou qu’elle. Sans doute lui aurait-elle sauvagement arraché sa petite chemise s’il n’avait pas eut l’idée de lui emprisonner les mains avant qu’elle ne puisse mettre son plan à exécution. Elle se retrouvait pour l’instant à sa merci mais ne comptait pas se laisser faire de la sorte. Tandis qu’il lui arrachait un gémissement en se mettant à sucer son téton, elle en profitait pour remonter ses jambes au niveau des hanches du flic. Entourant ses dernières et refermant sa prise avec force pour le coller un peu plus contre elle. « On dirait qu’on est a égalité mon ange… » Elle le regardait avec malice. Son regard brillant d’envie. Elle se permettait même de desserrer puis resserrer ses jambes de manière régulière comme pour mimer les coups de rein qu’il finirait par lui donner par la suite. Le tissus encore bien présent se faisant frustrant. Excitant aussi à la fois. Pourtant prisonnière comme elle l’était, elle ne pouvait pas faire grand chose si ce n’est le torturer ainsi. Tans pis, elle continuait ses provocations de la sorte, ses bras cherchant tout de même à se défaire de l’étau des mains du brun. Elle n’était pas patiente lorsqu’il s’agissait de sexe et là, elle n’avait qu’une envie : lui arracher ses vêtements pour s’empaler sur son sexe qu’elle sentait durcir davantage à chaque nouveau coup de butoir.