Un geste. Un cadeau. Une histoire qui prend des proportions pas possible. Téléphone contre l'oreille, elle essaie d'expliquer à sa mère que cette photo ne veut rien dire, que sa fille ne s'est pas parjurée comme ils le pensent sans doutes tous à la maison. Elle écoute mais n'dit rien à sa mère. Elle encaisse les mots durs, plus cruels qu'ils ne l'ont jamais été avant. Elle qui ne reconnait pas sa fille, qui l'accuse presque de pornographie. Dieu qui la regarde là haut avec désespoir. Ca va loin. Trop surement. Et elle imagine le regard outré de son père à côté. Détresse démente. Maman raccroche. Elle réalise que pour la première fois de sa vie, elle l'a déçu cette famille qui compte tant pour elle. C'est blessant même si elle comprend les reproches qui lui sont adressés, elle ne sait juste pas comment se défendre. Comment justifier qu'elle a choisi la facilité en s'asseyant doucement sur ses valeurs. Parce que ce n'est pas si grave, ce n'est rien. Juste quelques photos. Juste un corps. Contradiction mesquine. Elle sait pas. Elle sait plus si se rendre chez lui chaque semaine, ce n'est pas un peu tourner le dos à ce qu'elle est. Question qui n'avait jamais effleuré son cerveau avant. Elle qui avait préféré ignorer ce détail et séparer sa vie professionnelle de sa vie personnelle. Y'a cette larme qui s'échappe de ses iris tandis qu'elle jette son téléphone sur le lit. Quel con Nicholas. Il a foutu un beau bordel. En temps normal, elle ne s'énerve jamais Ekaterina. Elle ne dit du mal de personne. Bienveillante à souhait, elle ne sait même pas juger son prochain. Ce soir, elle sent ces émotions lui monter à la gorge et elle embarque ses clés, sa veste et se rend chez lui. Et la politesse implose. Elle rentre comme une tornade et se rue vers lui pour le frapper à la poitrine. Elle refuse d'le regarder et continue de tambouriner. Elle l'importune probablement mais elle s'en fiche pas mal de troubler sa tranquillité. Il s'est posé la question lui avant de foutre un vrac pas possible dans son existence. Comme si c'était pas suffisant de s'attaquer à son p'tit cœur et de couvrir ses nuits de rêves érotiques. pourquoi t'as fais ça ? efforts dérisoires pour tenter de comprendre ce qui l'a pousser à envoyer un ouvrage de sa fille entièrement nue à un père. Sans demander. Sans savoir. Parce qu'elle, elle sait qu'ils ne la regarderont plus jamais de la même façon, même lorsque la colère sera retombée. Ils pardonneront. C'est une certitude. Mais cette partie de sa vie, c'était son petit jardin secret et il a tout foutu en l'air. Tout.
Code - Brenda
Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Elle entre dans la pièce comme un boulet de canon. Beaucoup trop vite pour que t'ais le temps de réaliser ce qui arrive. Ce qui t'arrive, à toi. D'abord t'as le sursaut de surprise quand la chevelure blonde déboule pour te tomber dessus. Ensuite tu te figes, les sourcils levés bien haut et la bouche légèrement entrouverte, alors qu'elle commence à te frapper. Ou plutôt, à te flanquer des coups de poings légers mais répétés sur le torse. Tu ne comprends toujours pas ce qui arrive. Mais tu finis par refermer les doigts autour de tes poignets. Ce qui semble avoir au moins le mérite de lui délier la langue puisqu'elle prend la parole. Pas pour souffler des mots que tu comprends tout de suite pourtant. Parce que tu n'as aucune idée de ce dont elle peut bien parler. Pourquoi j'ai fait quoi ? Que tu tentes, un peu -beaucoup- perdu. T'as toujours tes mains autour de ses poignets de crainte qu'elle ne recommence. Non pas qu'elle t'ait fait mal. Mais quand même. Par principe, tu ne peux te laisser frapper de la sorte sans te défendre. D'autant plus que rien n'explique ce geste de sa part. En tout cas, pas que tu le saches.
Ekaterina je ne comprends pas. Dis moi ce qui se passe ... ? T'es toujours aussi perdu. T'es même carrément inquiet. Parce que t'as la certitude que pour qu'elle réagisse ainsi, c'est que tu viens vraiment de faire une grosse connerie. Et même, certainement, que tu l'as blessé. Mais de quelle façon ? Tu l'ignores encore pour l'instant. Toi qui continues de la regarder avec un semblant de panique au fond des yeux. Toi qui retrouves le silence, avec l'espoir qu'elle daigne enfin te parler. Te dire ce qui ne va pas. Te dire ce que tu as fait pour "mériter" un tel emportement. Tu ne l'as jamais vu ainsi Ekaterina. Tu ne la pensais pas même capable de la moindre colère en vérité. Elle qui est d'ordinaire si douce, si tendre et si délicate. Elle se révèle donc capable de connaître de vrais emportements et coups d'éclat. Les mêmes colères qu'il t'arrive à toi même, assez régulièrement, de piquer. Mais pas contre elle. Jamais contre elle. Elle ne t'a jamais donné la moindre raison de le faire et de perdre ainsi le contrôle de ta petite personne.
Elle ne prend pas le temps de vraiment expliquer. Hystérique. Blessée. Il est clair qu'il doit la prendre pour une folle. Il attrape ses poignets avec vigueur et elle a beau essayer. Elle ne parvient pas à le faire relâcher la pression. Sa colère prend le dessus sur sa raison et elle le regrettera dès demain matin. Un emportement qui ne lui ressemble pas et qu'elle ne parvient pourtant pas à modérer. Peut être parce que c'est sa famille. Peut être parce que c'est lui. Il demande lui. Il questionne. Ces yeux embués viennent rejoindre les siens tandis qu'elle dit : pourquoi tu as envoyé ce livre à mes parents ? comment il a eu l'adresse d'ailleurs ? Et puis merde. situation clarifiée ou presque. Au moins maintenant, elle sait ce qu'elle lui reproche et après une telle crise de nerfs, il risque de la virer sur le champs. Ça l'a même pas soulagé en plus. Colère qui s'atténue tandis que lui lâche ses poignets. Elle recule d'un pas. Son corps tout entier tremble. La voix enraillé. tu as cru que ça lui ferait plaisir de voir une photo de sa fille nue ? elle pousse un soupire. Il a pas une soeur ? Non parce que ça l'aiderait sans doutes à comprendre ce que sa famille a pu ressentir quand elle a ouvert ce colis surprise. C'est bien la première fois qu'elle s'ouvre autant à lui et les circonstances ne sont pas en sa faveur. Elle lui en veut terriblement à cet instant. Lui qui avait jusqu'à là toujours fait preuve de tant de gentillesse à son égard. tu te rends pas compte, tu... On vit pas dans le même monde toi et moi... ils n'ont pas évolué dans les mêmes sphères et peut être que leurs valeurs différent. A cause de son cadeau, elle risque de passer des fêtes de famille inhabituelles et elle est déjà paniquée à l'idée de rentrer et de croiser le regard de son père. Ça va lui valoir quelques heures de confession ça. Elle a envie de continuer de hurler mais quand elle croise son regard et qu'elle y lit cette panique ambiante, elle se dit qu'elle est allé trop loin. Trop fort.
Code - Brenda
Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Elle ne semble pas uniquement énervée Ekaterina. Il est question de plus que ça. De quelque chose de violent qui l'anime et la pousse à avoir ces gestes répétés à ton encontre. Si énervés, qu'il te faut attraper ses poignets pour l'arrêter. Les mots n'auraient jamais pu suffire, ça ne fait aucun doute. Quand elle finit par parler pour t'éclairer un peu... Ça ne t'aide finalement pas tant. Parce que ça ne t'explique pas ce que tu as fais de mal. Pour toi, ton geste était normal. Tu pensais même bien faire. Geste altruiste. Parce que ses parents savent forcément ce qu'elle fait pour gagner sa vie, non ? Le contraire t'étonnerait vraiment. Je ne comprends pas... Que tu lui avoues tout bas. Toujours un peu sonné par ce déferlement de colère. Tu ne pensais pas un jour pouvoir susciter tout ça chez elle. Tu aurais nettement préféré éveiller un tout autre état d'âme. Je ne sais pas Ekaterina... Il ne s'agit pas de photos porno... T'es même sacrément vexé qu'elle puisse avoir honte de ces photos là. Ce sont de véritables œuvres d'art. Parfois l'on voit ses seins, certes. Mais pour ce qui est du reste, c'est toujours galamment dissimulé. Derrière une main, un tissu ou même une ombre accentuée.
Tu apparais sur les réseaux sociaux, dans certains catalogues de lingerie, dans certains magazines même... Elle s'imaginait peut-être que ces photos ne servaient à rien d'autre qu'à contenter le petit gosse de riche que t'es ? À cette pensée tu as un mouvement de recul. Elle s'imaginait que tu la payais pour ne finalement rien faire de ces photos ? Tu as raison on ne vit pas dans le même monde. Dans le mien on n'a pas honte du travail que l'on fournit. Et on connaît peu l'intimité, également. Combien de fois t'as retrouvé des photos de toi prises à ton insu alors que t'étais seulement à la plage en maillot ? Un nombre fou de fois. Et ce, alors même que tu es doté d'une pudeur que peu réalisent. Je suis désolé si j'ai provoqué la discorde au sein de ta famille. Ce n'était pas mon intention. Mais quel est le problème dans cette famille pour que la nudité soit à ce point un tabou ?
Elle a manqué de souffle quand elle a raccroché avec sa mère. Son coeur l'a mené directement chez lui. Pour le pourrir, pour lui dire qu'il a déconné. Et si il y avait cette part d'elle qui cherchait la consolante. Juste qu'il la prenne dans ses bras en proférant des excuses. Même si elle ne les mérite pas vraiment. Elle qui vient d'attaquer son travail et son monde, juste parce qu'elle n'a pas su maitriser sa colère et sa peine, juste parce qu'il lui fallait un responsable. Et quand elle comprend qu'elle l'a vexé, elle réalise qu'elle est allé trop loin. Elle qui n'aime pas cette face de sa personnalité, parce que ce n'est pas correct. Elle l'écoute, lui qui a aussi des choses à dire. Et si elle lui en veut toujours, elle se dit qu'il mérite quelques explications sur son emportement. je sais que tu utilises ces photos et tu sais que j'admire ton travail. Et c'est moi qui suit venu te voir... Je... Ce n'est pas une ignorante. Elle est pas naïve au point de croire que ce travail n'est pas affiché. Elle n'a jamais pris le temps de regarder ce qui peut être poster ceci dit, elle qui n'a pas de vie sur les réseaux sociaux, elle les considère comme débilisant, voir diabolisant. Se cacher derrière un écran pour se montrer infame avec les autres, elle ne veut pas participer à ça. Elle prend une respiration et lève finalement les yeux vers lui, plus calme cette fois, même si sa voix reste teinté d'émotion. je t'ai jamais dis que j'étais croyante ? Elle sait bien que non. Elle qui ne lui a jamais rien dit sur quoi que ce soit. Alors dans le fond, lui reprocher aujourd'hui de ne pas comprendre alors qu'elle n'a jamais rien livré au jeune homme, c'est un peu paradoxal. j'ai été élevée dans des valeurs chrétiennes. Elle ne sait pas trop par quel bout commencer mais elle continu de parler, pour expliquer. alors dans mon monde à moi, on ne gagne pas sa vie en se dénudant devant un objectif. Elle n'en avait pas parlé à ses parents, elle ne voulait pas inquiéter, elle ne voulait pas avoir cette discussion avec eux. Ils ne comprennent pas. Ils ne feront jamais la différence entre le travail respectueux de Nicholas et toutes les conneries pornographiques qu'on aperçoit sur le net. Elle avait laissé croire à sa famille qu'elle se contentait de sa bourse pour survivre pour les laisser sereins. j'ai fermé les yeux parce que j'avais besoin d'ce job. Parce que ça m'plait d'être ici. Parce que dans tes yeux je me sens belle mais... Et puis ce qui devait être une situation temporaire est devenue hebdomadaire. Pas seulement pour l'argent dans l'fond, c'est aussi parce qu'elle aimait être ici. Avec lui. Mais elle se garde bien de le lui avouer. Parce que cette discussion prouve qu'elle ne peut pas penser à l'avenir avec quelqu'un comme Nicholas, il est trop incertain. Ils sont trop différents. Elle se frotte le visage avec ces mains.on devrait arrêter. un point final. Celui qu'elle doit mettre avant de rentrer pour ne pas avoir à mentir à ses parents.
Code - Brenda
Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Tu ne l'as jamais vu comme ça Ekaterina. Alors sa colère et son emportement soudain, te font grandement hésiter. T'as l'impression d'avoir fait la plus grosse connerie de ta vie. Sa violence te fait même un peu peur alors que tu veilles à l'arrêter. A la pousser à parler pour vider son sac. Mais ça ne t'aide pas. Au contraire. T'as la sensation qu'elle s'en prend à ton travail. A ton art. Qu'elle a perdu tout respect pour ce que tu fais, uniquement parce que tu as bêtement cru que sa famille pourrait apprécier de voir le résultat de son travail. Mais ça, c'était dans le contexte dans lequel ils étaient au courant. Apparemment, elle avait trop honte de leur en parler. T'as une semblant de rougeur qui s'installe sur les joues quand elle te précise qu'elle est croyante. Tu ne m'as pas dis grand chose. Que tu lui fais remarquer, sur un ton de reproche. Parce qu'elle ne parle jamais d'elle. Qu'elle reste excessivement distante avec toi. Elle est en droit de le faire. Mais elle ne peut s'étonner, aujourd'hui, que t'ais fait l'erreur de croire que sa famille était ouverte et prête à accepter ce genre d'emploi pour leur fille. Forcément, maintenant qu'elle te le dit, tu comprends que la nudité puisse être un semblant de tabou pour eux. Tu comprends qu'ils aient pu être choqués par l'idée que leur petite fille adorée soit capable de se dénuder pour être prise en photo.
Elle reprend la parole alors tu la laisses parler et l'écoutes. Pour te crisper un peu plus aux mots "fermer les yeux". Comme si cet emploi était réellement une abomination pour elle. Un péché excessif qu'elle n'a accepté de commettre que pour se faire de l'argent. Presque un double péché alors. T'as fermé les yeux ... Que tu répètes avec une certaine froideur. Tu détournes le regard. Mâchoires serrées. Dents qui grincent. Lèvres pincées. En effet. Inutile de bafouer plus longtemps tes valeurs. Si la chose te semble à ce point horrible, on arrête là. Parce que l'avoir sous le nez plus longtemps rendrait la chose plus intolérable encore, tu te détournes d'elle pour rejoindre ton ordinateur sur lequel t'étais en train de retoucher certaines photos. Je vais être obligé d'utiliser ton image encore quelques temps pour promouvoir le bouquin. Après j'arrêterai. Passe de bonnes fêtes. Que tu conclus enfin, sans plus la regarder.
Il ne comprend pas. Pas vraiment en tout cas. Il peut pas puisqu'il ne sait pas. Et quand elle tente de lui expliquer, de lui dire, il se braque, se vexe, prenant ça comme une attaque contre son travail. Elle qui s'exprime trop mal pour qu'il réalise que ce n'est pas contre lui, qu'elle le respecte vraiment. Ce n'est pas vraiment ce qu'elle a voulu dire mais toute justification est exclu puisqu'il s'en va derrière son ordinateur. Elle aurait pourtant voulu lui dire, lui expliquer que ça n'a rien à voir avec son art. Le dilemme est interne. Un problème de conscience sur lequel elle s'est assise trop longtemps. Il ne lui adresse pas un regard, il s'contente de lui balancer qu'il va utiliser ses photos encore quelques temps et qu'ensuite, il supprimera tout. Comme si c'était simple de la rayer de sa vie sans se retourner. Une froideur trop inhabituelle pour que ça ne provoque pas un malaise chez elle. En même temps, elle s'attendait à quoi, à ce qu'il l'embrasse, lui souhaite bonne continuation et lui explique qu'il est là si elle a besoin d'elle. Après tout, c'est elle qui a toujours posé une barrière entre eux. C'est pas comme s'il tenait à elle. Insignifiante. Juste une fille de plus qu'il a pris en photo. Et elle ne peut s'empêcher de le regarder quelques secondes, si c'est la dernière fois qu'elle le voit, elle veut mémoriser chacun de ses traits. Elle ne lui dit rien du tout. Les mots ne sortent pas, comme bloqués. Elle déglutit et tourne le dos à son tour. Colère effacée, la porte qu'elle ferme doucement. Fin. Putain c'est ça la fin ? Après un an à s'voir toutes les semaines. Et à cet instant précis, elle comprend ce qu'elle perd, idiote. Il aurait suffit d'un pas. Elle avance d'un pas rapide. C'est dingue quand même, ce sentiment de l'avoir perdu. Enfin si on peut perdre quelqu'un qu'on a jamais vraiment eu. Maintenant il va falloir qu'elle apprenne à se passer de lui. Et cette idée blesse son petit cœur. La vérité, c'est qu'elle se sent encore plus mal que lors de sa rupture avec l'homme qui a partagé sa vie pendant trois ans et elle refuse de l'admettre. La vérité, c'est qu'il était devenu presque indispensable. C'est fini. C'est mieux comme ça. Alors adieu et merci.
Accueil
