La journée fut longue et éreintante, chiante même. Elle qui n'a pas su se mettre d'accord avec un journaliste macho. C'est toujours pareil dans son foutu métier où elle n'est perçu que comme une jolie fille sans cerveau. Ils sont emmerdant ces hommes dont l'égo les surpassent et les rend bêtes. Il parait que la colère peut fracasser, foutre en l'air, détruire jusqu'au dernier ongle. Elle sait de quoi elle parle la jolie Estelle, parce qu'il est évident qu'elle en a beaucoup trop en elle. Elle en a même à revendre si besoin, il suffit de demander, c'est une fille sympa, elle partage. Bref, elle a besoin de décompresser. Un coup de fil rapide qu'elle passe à un "ami" avec qui elle pourra boire un peu de champagne et finir la soirée sous de meilleures hospices mais il s'avère qu'il est trop occupé avec son frère qui s'est fait largué par son mec la semaine dernière et qui ne s'en remet pas. Alors dans un regard en direction de Joachim, un sourire en coin se dessine sur son visage. emmène le, j'ai quelqu'un à lui présenter. Elle est trop loin pour qu'il l'entende. Si elle lui expliquait la situation, il refuserait de l'accompagner alors elle arrange la vérité à sa façon et vient vers lui. préparez vous, on sort ce soir, une soirée plutôt habillée alors si vous pouvez faire un effort. qu'elle demande dans un sourire en coin.
Sans vraiment attendre de réponse, elle le quitte déjà pour aller elle même se préparer. Encore une tenue de grand couturier. Une robe colorée et dos nu qui laisse apparaitre son dos jusqu'à l'orée de son fessier. Un peu de maquillage, rien d'excessif puisque la soirée n'a rien d'extraordinaire, juste un moyen de relâcher la tension pour elle. Et si elle parvient à caser Joachim avec l'autre, elle fait une pierre deux coups puisqu'elle ne l'aura pas dans les pattes pour conclure cette petite affaire. Ca commence à la titiller un peu d'ce côté là, il faut le dire. Et quand elle revient pour attendre son garde du corps dans le salon, elle enfile ses talons trop perchés et trop douloureux, ceux qu'elle a l'habitude de se coltiner pour l'image. Toujours l'image. C'est plus important que tout le reste il parait, alors elle joue le jeu. Elle passe une main dans ses cheveux qu'elle a choisi de laisser en vrac au lieu de les attacher.
Les choses ont reprit comme si rien ne s'était jamais passé. Ton remplaçant a pu reprendre sa petite vie normale loin de la jolie blonde, deux jours après cette fameuse soirée. Toi tu as retrouvé ton chien qui est allé rejoindre son frère derrière la clôture, dans le jardin démesuré. Tu sais qu'ils n'y sont pas extrêmement heureux. Mais ce n'est quand même qu'une question de temps avant que vous ne rentriez tous les trois. Tu n'as aucune idée du temps en question. Mais c'est forcément mieux de cette façon. Inutile de trop y penser, sous peine d'avoir la sensation que ça dure une éternité. Non pas que ce soit un enfer de bosser pour/avec la blonde. Mais ... Si un peu, quand même. Parfois elle se montre tout bonnement imbuvable. Elle est toujours fidèle à elle même. Et ce que tu as cru entr'apercevoir ce fameux soir où elle était tout à fait ivre, n'était peut-être rien d'autre qu'une illusion. Brève. Déjà terminée. Je vais essayer. Que tu réponds sans joie véritable, quand elle te demande si tu "peux" faire un effet. En vérité, ça tient plus d'un ordre sans appel. Mais tu t'es presque habitué à ça.
Tu rejoins la chambre qui est la tienne depuis quelques semaines déjà. Tu enfiles une chemise noire, une veste de costume cintrée noire et un jean tout aussi sombre. Tu oses espérer qu'elle n'attendait pas de toi que tu portes le costume complet et la petite cravate ou noeud papillon pour faire bien. Tu as déjà la sensation de faire un effort. Tu vas même jusqu'à travailler ta coupe de cheveux. Ce que tu ne fais pas nécessairement tous les jours non plus. Contrairement à elle, ce n'est pas ton image que tu vends. Ce sont tes services. Et ils ne sont pas du tout liés à ton apparence. Tout au plus, il y a ta forme physique qui a une petite importance. Mais tout va bien de ce côté là. Bien vite, tu retrouves Estelle dans l'entrée. Tes yeux ne s'attardent pas sur la robe tapageuse et les courbes délicieuses qu'elle met en valeur. Non pas parce que ce n'est pas joli à regarder. Mais justement parce que ça l'est trop et que tu n'as aucune envie d'exagérer, d'en faire trop et/ou de la mettre mal à l'aise. Alors comme depuis le début, tu restes tout en retenu. Même si la vue de ses chaussures beaucoup trop hautes, te fait un peu sourire. Tu gardes ton commentaire pour toi et détournes le regard pour la suivre, sans mot dire.
Tout dans la voix d'Estelle sonne comme un reproche ou un ordre de toutes manières. C'est d'ailleurs là sa plus belle façon de communiquer. Elle qui ne sait plus s'y prendre autrement depuis déjà un bon bout de temps. Il semble s'être adapté raisonnablement à ce trait de caractère Joachim puisqu'il ne dit rien, il acquiesce même à sa requête. Et tandis qu'elle l'entend arriver dans le salon, elle se redresse et dégage son regard de ce téléphone qui n'est jamais loin. A l'instant où ces yeux viennent couver sa silhouette, elle sent son estomac se retourner. Il est vêtu d'une chemise simple et noire, le pantalon qui va avec. La langue pendante et la bouche entrouverte, elle se reprend bien rapidement pour venir le piquer et dissimuler le malaise qui nait en elle. j'avais dis qu'on sortait pas qu'on allait à un enterrement. Oui parce qu'elle ne peut clairement pas lui dire qu'elle le trouve terriblement beau dans cette tenue qui s'arrange plus avec le style d'hommes qui savent l'attirer. Elle détourne ensuite le regard pour se diriger vers l'entrée et masquer ce trouble qu'il semble avoir crée en elle. Ce n'est rien d'autre que de la surprise de toutes façons. C'est pas comme s'il pouvait lui donner des envies. Pas lui. C'est en grimpant dans la voiture qu'elle décide de chasser ces idées.
Le trajet se veut assez silencieux, comme habituellement entre eux. Ils sont assis l'un à côté de l'autre, le chauffeur qui a été réquisitionné pour la soirée, mais personne ne prend la parole. Ils arrivent finalement devant le restaurant. Elle sort la première de la voiture et entre à l'intérieur du bâtiment, repérant rapidement la table à laquelle est déjà installer celui avec qui elle a l'intention de passer la nuit. Elle s'avance et vient déposer un baiser sur la joue de son ami puis se présente rapidement à celui qui l'accompagne avant de se tourner vers Joachim, un sourire sur les lèvres. Elle est plutôt satisfaite de son plan machiavélique pour lui trouver un mec pour la soirée ou plus si ça lui fait plaisir d'ailleurs. j'espère que vous n'avez pas mangé. Puis, elle l'invite à se joindre à eux à la table, lui qui reste d'ordinaire un peu en retrait. je vous dois un repas. qu'elle finit par dire en haussant les épaules et prenant place sur sa chaise. Il est évident que dans un endroit comme celui ci, les sommes déboursées ne seront pas les même.
Tu n'es pas tellement surpris de la retrouver le nez vissé sur son téléphone. Il te semble qu'elle l'a toujours à la main de la sorte. Mais tu dois bien lui reconnaître que c'est certainement le genre de chose qui aide à sa carrière. Désormais, tout -ou presque- se joue sur les réseaux sociaux. C'est un truc que tu ne comprends pas trop, mais soit. Chacun son truc après tout. Tu n'es pas là pour juger sa façon de vivre et ses choix de carrière. Ce soir, tu es même là pour l'accompagner en silence à une soirée. Où, apparemment, il ne faut pas que tu lui fasses honte. Puisque tu as dû enfiler cette tenue que tu n'as pas l'habitude de porter. Ce n'est pas tant la chemise qui te pose souci. C'est plutôt la veste cintrée que tu as enfilé par dessus, histoire de vraiment faire habillé. Tu ne sais pas du tout à quoi elle pense quand son regard s'arrête sur toi. Mais ses mots durs suffisent à te faire passer le message. Elle ne valide pas du tout ta tenue vestimentaire. Mais ce n'est pas comme si c'était une nouveauté. Tu soupires et hausses les épaules. Pour moi c'est tout comme. Parce que ça va être le genre de soirée que tu détestes, bien sûr.
Tu grinces un peu des dents quand tu comprends, en arrivant sur place, que c'est le genre de soirée au cours de laquelle tu vas devoir rester en retrait pendant qu'elle et ses amis mangeront. C'est en tout cas ce que tu penses, jusqu'à ce qu'elle ne te fasse comprendre que tu dois te joindre à eux, après de brèves présentations. Tu sais que tu ne peux pas y échapper et que tu as plutôt tout intérêt à obéir au doigt et à l'oeil. C'est donc en silence que tu t'installes, toi aussi, à table. Tu ne te sens pas du tout à ta place par ici. Surtout pas avec ses gens qui viennent d'un monde que tu ne comprends pas et n'apprécies que peu. Surtout, tu ne piges pas du tout pourquoi une telle invitation. Ce n'est pas comme si elle te considérait soudainement comme un ami. Tu sais que ce n'est pas le cas. D'ailleurs, elle est bien vite accaparé par l'homme à ses côtés avec qui elle discute. Tu ne prêtes pas des masses attention à leur conversation. D'autant plus que celui qui est à tes côtés à toi, tente de capter ton attention. S'il s'était agit d'une femme, tu te serais demandé si elle ne cherchait pas à te caser pour la nuit, le temps qu'elle même s'amuse avec l'autre.
le téléphone est un élément indispensable à sa carrière. Beaucoup de choses se jouent à ce niveau, être active sur les réseaux sociaux favorise son image. Elle aurait pu engager quelqu'un pour se charger de poster les choses à sa place mais elle aime avoir le contrôle total sur ce qui est écrit sur elle. Des soucis de confiance qu'on ne citera plus tellement ils sont évident. Elle continue d'ailleurs de céder la place à son écran plutôt qu'à une discussion de vive voix avec Joachim le temps du trajet. Aussi parce que le con est bien trop séduisant dans cette tenue. Ils arrivent sur place, s'installent tranquillement et jusque là son plan fonctionne comme sur des roulettes. Elle se délecte même d'une discussion stérile avec ce partenaire d'un jour. La soirée qui prend la tournure attendue ou presque...
Joachim ne semble pas vraiment y mettre du sien pour faire connaissance avec ce type qu'elle lui présente. Il est pourtant plutôt bel homme lui homme, un corps fin et soigné et un joli costume qui lui donne des airs de chef d'entreprise. Elle se tourne une seconde vers son garde du corps. je peux vous parlez ?. qu'elle demande, son air de garce sur la gueule. en privé. et déjà, la voilà qui sort de table pour trouver un coin où cette conversation restera privée. Il finit par la suivre, elle et ces élucubrations qui semble pourtant le saouler. Faut dire qu'elle est exigeante et chiante, avec tout le monde, peut être qu'il dispose d'un "traitement de faveur" parce qu'il est tout le temps avec elle. Après tout, elle s'est habitué à sa présence et commencerait même a l'apprécier. Du coup, elle est forcée de se montrer d'autant plus désagréable, histoire qu'il ne s'en rende pas compte. Ce serait emmerdant. il ne vous plaît pas ! Vous avez déjà un mec ? C'est quoi le problème ? qu'elle demande, trop directe, les bras croisés sur la poitrine. Lui qui gâche un peu le plaisir qu'elle avait à cette soirée. Parce qu'elle n'a pas tout a fait envie de le voir participer à un moment d'intimité. L'histoire du canard a été bien assez gênante comme ça. Et Estelle s'exprime parfois bruyamment quand le plaisir la prend. Et avec ce gars, même s'il a le cerveau d'une huître et le charisme qui va avec, elle sait que le taff sera fait et qu'il parviendra à lui tirer du plaisir. Lui non plus n'a pas fait l'amour depuis qu'il bosse pour elle, ça lui manque pas ?
Tu n'arrives pas à faire semblant d'être content d'être là et d'être à l'aise. Parce que ce n'est pas le cas du tout. Tu te trouves dans un lieu excessivement chic et donc ennuyeux à mourir. En compagnie de personnes qui ne sont pas du tout de ton monde et qui s'avèrent tout autant ennuyeuses que les lieux. Tu comprends bien que le but d'Estelle est de ramener ce type avec lequel elle discute, dans son lit. Ou de finir dans le sien, pour ce que tu en sais. Ce que tu peines un peu plus à comprendre en revanche, c'est le rôle de cet autre type. Qui semble d'ailleurs tenter d'attirer ton attention. Tu réponds par monosyllabes, le regard perdu plus loin. Rarement dans sa direction. Et c'est la blonde elle même qui te ramène sur terre quand elle demande à te parler. En privé. Apparemment, elle a quelque chose à te balancer au visage, qu'elle n'a pas envie de partager avec tout le monde. Tu prends sur toi pour ne pas trop montrer ton ennui et tu hoches positivement la tête en guise de réponse. Tu te lèves donc à ton tour et la suis sans mot dire.
Tu ne sais vraiment à quelle sauce tu vas être mangé, cette fois encore. Alors tu te montres sage et calme. Gardant le silence alors qu'elle semble trouver l'endroit qui lui convient le mieux pour s'adresser à toi. Et tu ne saurais décrire ce qui te tombe dessus quand tu comprends enfin de quoi il en retourne. Que tu comprends également la raison de la présence de ce type à vos côtés. Tu ne te vexes pas, parce que tu ne vois pas comme une insulte le fait d'être classé comme gay. Mais qu'elle ait prit les choses en main de cette façon sans te demander ton avis et sans même t'avoir prévenu, a quand même le don de t'agacer. Vous pensez vraiment que j'ai besoin de votre aide pour faire des rencontres ? Que tu t'agaces ouvertement. Tu peines parfois à garder ton calme légendaire avec elle. C'est parce que contrairement à mon collègue je me laisse pas perturber par une paire de seins, que vous en avez conclus que j'étais forcément gay ? Parce que tu as suffisamment de respect pour les femmes pour ne pas passer ton temps à mater ou à commenter ? Je ne le suis pas. Je ne le suis pas du tout.
Vindicative, droite, insupportable clairement, parce qu'elle n'a pas l'habitude qu'on lui tienne tête, qu'on lui dise non. La plupart des individus autour d'elle sont trop bien payés pour oser lever le ton, y'a qu'son frère qui peut se le permettre sans être licencier de toutes façons. Et Joachim apparemment puisqu'il n'agit pas du tout comme elle l'aurait espéré. Petit rappel à celui qui devrait comme tous les autres être un joli pantin mais qui refuse de prendre son rôle au sérieux. Qu'il peut être emmerdant quand on y pense, enfin de son point de vue, parce que si un des deux est en train d'abuser, c'est elle. Elle est complètement à côté de la plaque en ce qui concerne les rapports humains. Ceux qu'elle entretient avec son entourage son tellement biaisés par tout un tas de paramètres qu'elle ne sait plus vraiment ce que c'est d'avoir une relation "normale". Et on peut dire qu'il la remet à sa place, visiblement agacé par le personnage qu'elle joue encore une fois ce soir. Enfin, personnage ou réalité, la limite est tellement fine que parfois, elle s'y perd elle même. je... mais il ne la laisse pas finir et reprend la parole pour lui expliquer qu'il n'est absolument pas gay. Et elle, elle le regarde, sur le cul. Son cerveau avait retourné les choses dans tous les sens, elle s'était persuadé qu'il était homosexuel, simplement parce qu'il ne l'avait jamais regardé. Pas comme le font tous les autres en tout cas.
Il a même réussi à lui clouer le bec. Elle le regarde, la surprise qu'il peut clairement lire sur son visage. Un rire sincère qui vient la saisir de plein fouet, son regard qui n'a pas vraiment quitté le sien. merde Hugo avait raison. Lui qui lui avait dit qu'il n'était pas du tout gay. Son égo qui en prend un coup ceci dit, parce qu'après ce temps passé ensemble, il n'a jamais posé un seul regard autre que professionnel sur elle. Et Estella n'a pas l'habitude de ne pas être regardé. Son rire s'apaise pour laisser place à un sourire. Et c'est vrai qu'elle n'a finalement que peu d'homme -qui aime les femmes- qui ne se laissent pas aller à des formes d'irrespect envers les femmes. Entre les cons et les machos trop assumés. Vous avez une copine ? qu'elle ose, totalement indiscrète, mais c'est pour elle la seule raison qui pourrait expliquer qu'il ne se soit jamais attarder à vraiment la regarder. Oui, parce qu'elle se plaint de ses hommes qui ne la veulent que pour son corps ou son argent mais l'idée qu'on ne la trouve pas attirante la laisse pantoise.
Elle tente des explications. Ou réfléchit à ce qu'elle pourrait dire pour se défendre. Mais tu ne lui laisses pas tout à fait le choix de balancer tu ne sais quelle connerie. Tu lui balances tout de suite le fin mot de l'histoire. A savoir que, contrairement à ce qu'elle s'est imaginée, tu n'es pas gay. Elle s'imagine certainement ça parce que tu n'as pas eus l'air plus perturbé que ça par toutes les jeunes femmes plus ou moins jolies, attirantes, sexy, que vous avez pu rencontrer ces dernières semaines. Tu es juste discret quand tu laisses un peu tes yeux errer. Et tu restes poli. A éviter de te faire insistant ou d'avoir carrément des regards lubriques. Même par elle, tu ne t'es pas laissé perturber. Sans doute parce qu'elle n'a jamais cherché à provoquer quoi que ce soit chez toi, non plus. Et heureusement d'ailleurs. Peut-être que si elle avait insisté à un moment ou à un autre, tu aurais finis par être un tant soit peu perturbé. Tu affiches un air tout à fait paumé et sans doute un poil choqué, quand elle mentionne son frère qui, de toute évidence, avait raison. Alors là pour le coup, tu peines à comprendre.
Parce que vous parlez de ma sexualité avec votre frère ? Ca fait quand même mauvais genre pour des employeurs. Ce que tu éviteras de lui faire remarquer. Tu ne sais même plus si tu es tout à fait choqué ou seulement agacé. Ils n'ont apparemment pas fini de te taper sur le système le frère et la soeur. Tu ne sais même plus si tu auras réellement le courage d'aller au bout de ce contrat. Et il en faut pourtant beaucoup, pour te faire capituler de cette façon. Il te faut même de nouveau serrer un peu les dents quand elle te demande si tu as une petite amie. Vous êtes consciente que ça ne vous regarde pas non plus, ça ? Bien sûr qu'elle en est forcément consciente. Elle tente "seulement" de comprendre comment et pourquoi elle s'est plantée à ce point. Je n'ai pas de copine. Que tu grondes, sans chercher à dissimuler ton agacement. C'est le fait que je ne passe pas mon temps à mater et à draguer tout ce qui bouge, qui vous inquiète tant ?
Estelle ne connait que l'ironie blessante comme moyen de défense, comme pour justifier un comportement clairement inadapté. Elle préfère ça à l'indifférence polie quand ça l'concerne et ce soir, contre toute attente, il réagi, il s'agace, ce self contrôle qui semblait inépuisable s'estompe. Et plus elle se montre intrusive, plus le ton monte chez lui. Là encore, ils sont foncièrement différents, les limites qui divergent quand on sait que sa vie à elle est sur tous les réseaux sociaux. Elle ne sait pas qu'certaines personnes ne rêvent pas de cette image mystifiée mais plutôt à un peu de pudeur et d'intimité. C'est venu dans la conversation. Elle lève les yeux au ciel. oh quoi ? Vous avez jamais dit à personne que vous étiez obligé de travailler pour une chieuse ? ironise t-elle dans un sourire pour tenter d'apaiser un peu la situation. Oui, finalement, elle préfère quand il faisait preuve de calme. Et il râle plus fort, plus vivement quand il explique que ça ne la regarde pas pour donner tout de même la réponse à sa question quelques secondes plus tôt. alors pourquoi vous répondez si ça m'regarde pas ? elle aussi peut parler plus fort si le but est de se faire remarquer, très franchement, ce sera plus emmerdant pour lui que pour elle. Son image de garce déjà bien ancré dans le cerveau des gens, alors une "dispute" avec un de ses employés ne changera pas grand chose.
Elle croise les bras contre sa poitrine. Merde, c'est normal qu'à cet instant précis, elle a particulièrement envie de venir s'agripper autour de sa taille pour goûter à ses lèvres charnues ? Elle détourne le regard et pousse un soupire, après tout, elle lui portera le blâme, peut importe la situation, parce que c'est plus simple d'accuser l'autre que de se remettre en question sur son comportement. vous ne m'avez jamais regardé. qu'elle lâche d'un ton glacial. Une histoire d'égo. Quoi d'autre. Ca ne peut être que ça avec elle. Compétition ou égo mal placé. Alors j'ai supposé c'est tout. qu'elle reprend dans un second soupire. Et je suppose que je ne peux pas non plus vous demandez de faire semblant pour ce soir ? qu'elle lâche dans un sourire qui grimpe jusqu'à ses oreilles. oh ça va je plaisante, j'me contenterai de mon canard ce soir encore. Parce qu'il est évident qu'son plan cul d'un soir ne restera pas si l'autre est planté là, au milieu du restaurant. Elle a voulu joué et elle a perdu. Tant pis. Ils peuvent au moins manger un truc non ? Quitte à s'être déplacés jusqu'ici.
Le pire dans toute cette histoire, c'est sans doute le fait qu'elle n'ait pas l'air plus perturbée que ça à l'idée d'avoir franchit quelques limites. Elle ne semble pas dérangée le moins du monde d'avoir discuté de tes préférences sexuelles avec son frère. Pourtant toi ça provoque quelque chose chez toi. Ca t'ennuie. Ca te fout un peu en rogne aussi. Et ça te pousse, pour la première fois, à penser que tu ferais mieux de mettre un terme à ce contrat. Tu n'apprécies pas outre mesure la moindre forme d'intrusion dans ta vie privée. Bien sûr que non je n'ai rien dis de tel à qui que ce soit. Ne serait-ce que parce que ce que je fais et pour qui je le fais est confidentiel. Que tu crois bon de lui rappeler. Même si dans le fond, elle doit quand même bien s'en douter. Et franchement j'ai peur que si je me contente de préciser que je bosse pour une chieuse, ou ne fasse tout de suite le rapprochement avec vous. Ok, poussé à bout il est possible que tu sois tout autant capable qu'elle, d'aller trop loin. Elle qui obtient une réponse à sa question que trop intime malgré tout. Parce que je me suis dis que vous alliez insister.
Arrive le moment où elle t'explique, à sa façon, pourquoi elle s'imaginait que tu étais gay. Tout ça parce que tu ne l'as jamais regardé. A croire que tu ne pouvais pas comprendre par toi même. C'est son égo qui a été sacrément touché. Et peut-être même plus encore maintenant qu'elle sait que tu n'es pas gay. M'avez-vous vu regarder qui que ce soit ? Elle sera bien obligée de reconnaître que non. Je ne sais pas comment c'est dans votre monde. Mais vous apprendrez que dans le mien tous les hommes ne sont pas des prédateurs sexuels et ne pensent pas qu'à ça. Ou alors elle n'apprendra rien du tout parce qu'en fait elle s'en fout royalement. Et elle en a parfaitement le droit. Tu serres les dents quand elle propose que tu joues la comédie pour ce soir au moins. Mâchoires toujours aussi serrées quand elle revient sur ses mots et prétend plaisanter. Je vais vous attendre dehors. Faites moi signe quand vous souhaiterez partir. Et c'est toujours aussi tendu que tu tournes les talons pour quitter le restaurant.
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