| | | Invité  Jeu 23 Déc - 22:28 Le soleil s’est couché depuis longtemps, à l’intérieur la fête bat son plein, une fête d’anniversaire je crois. Je ne sais pas qui fête son anniversaire, on ne m’a pas invité, je ne suis que barman. Je sers des verres et j’ai hâte de rentrer chez moi, dans mon tout petit appartement, mais au moins je ne suis pas à la rue. Je regarde tous ces gens, je ne les connais pas eux, j’en suis sûr. Je ne sis pas là depuis longtemps, aucuns souvenirs ne me reviennent, mais je ne sais pas si ça a de l’importance. J’ai tout oublié, il paraît que j’ai eu un accident ou plutôt que j’ai essayé de me suicider et aussi que j’ai fait parti d’un gang, ce tatouage sur mon bras il ne veut plus rien dire. Je ne me souviens de rien. Je suis parti. J’avais besoin d’air c’est tout en voyant tout ces gens danser je me demande si eux voudraient oublier, si on leur proposait, qu’est-ce qu’ils choisiraient ?
Je termine ma soirée, ma journée de travail, je remballe mes affaires après avoir fermé le bar. Il est tard ou tôt plutôt. J’enfile ma veste et sort une cigarette. Ça me fera le plus grand bien. J’avance dans la noirceur de la nuit, même si le jour commence doucement à se lever. Il est peut-être six heures du matin, certaines enseignent commencent à ouvrir et je rentre me coucher. Je marche un peu, je n’habite pas très loin et ça me fait du bien. Je termine ma clope et je vois un café d’ouvert, je n’ai pas mangé grand-chose, je n’ai pas bu non plus et je suis un peu épuisé mais un petit déjeuner ça me ferait surement du bien alors j’avance et entre et je me demande si j’avais le droit d’entrer, si c’est vraiment ouvert.
« Bonjour. »
Il n’y a encore personne, je suis sans doute le premier client de la journée du moins si c’est ouvert, mais je ne vois personne et j’espère que je ne suis pas entrée illégalement, je ne veux pas d’ennuis. | | | Invité Ven 24 Déc - 3:08 Un matin comme les autres. Un matin comme j’en avais vécu des centaines. Je m’étirais en entendant mon réveil-matin sonner. Véritable chatte dans mon lit encore chaud. Je me tournais pour regarder cette place vide depuis des années. Je me disais qu’un jour je laisserais peut-être quelqu’un entrer et prendre la place, mais je ne savais pas quand. Je ne cherchais pas non plus. Je n’en avais pas envie dans un certain. Je croyais à l’Univers et je me disais qu’un jour, je croiserais la bonne personne pour moi. Chaque chose en son temps comme l’on dit. Je sortais finalement de sous les draps et j’allais prendre une bonne douche. Je prenais un peu mon temps en profitant de l’eau chaude qui coulait sur mon corps pour me détendre pleinement. Les choses s’enchainaient ensuite naturellement. Je me séchais les cheveux et je me faisais un chignon en désordre à la base de la nuque avant de me maquiller rapidement. Un peu de khol et de mascara. Rien de trop voyant.
Camisole blanche, chemise à carreau et jeans sur le dos, je me mettais en route, à pieds, pour me rendre à mon café. Il n’y avait personne à 05h00 du matin. J’entrais et j’allais commencer à préparer les croissants, les bagels et les muffins. J’ouvrais mes machines à café avant de vérifier la caisse. J’accueillais le laitier avec le sourire comme toujours avant de signer le bordereau. J’allais ouvrir la porte à 05h45 en me doutant que personne n’arriverait réellement avant 06h30. Seule comme tous les matins et cela ne me dérangeait pas du tout. J’étais à l’arrière à sortir les bagels au fromage du four lorsque j’entendais une voix. Je me lavais les mains rapidement avant d’aller à l’avant pour voir un homme qui était entré. Même pas 06h00. Il était matinal.
- Bonjour. Vous êtes matinal. Qu’est-ce que je vous sers ?
C’était bien la première fois que je le croisais cet homme. Il avait du charme et moi, je me contentais de sourire un peu bêtement. Lui, je n’allais pas le mettre dehors pour une quinzaine de minutes en avance.
- Je viens de sortir les bagels au fromage du four. Vous devriez en prendre un, ils sont une tuerie. Je vais d’ailleurs m’en prendre un.
| | | Invité Ven 24 Déc - 20:29 Ouvert pas ouvert ? Je ne sais toujours pas si je peux être là ou non. Il est peut-être encore trop tôt, je regarde mon téléphone, cinq heure quarante-cinq. Ça aussi j’ai dû réapprendre à l’utiliser mais je commence à bien savoir le faire. J’entends et vois finalement une jeune femme arriver. Je suis matinal. J’ai un petit sourire et je réponds :
« Oui désolé, je sors juste du travail, je ne savais pas si c’était ouvert ou non et j’ai vu la lumière alors je suis entré. »
Je ne sais pas pourquoi je m’excuse finalement, je ne sais pas pourquoi je fais ça tout le temps, est-ce que j’étais déjà comme ça avant ? Est-ce que je m’excusais pour tout ? Je n’en sais absolument rien. Je n’ai aucun souvenir. Elle me demande ce que je veux et ajoute que les bagels sont très bons et je fronce les sourcils cherche ce que ça peut bien être.
« Je veux bien un café, mais qu’est-ce que c’est un bagel ? »
Je ne me rappelle pas en avoir mangé, même si en quelques mois j’ai traversé tout le pays, ils ont des spécialités différentes, j’ai goûté pleins de choses et je commence à savoir ce qui me plaisait où non, mais ça … je ne sas pas tellement ce que c’est. Elle va me trouver bizarre comme à chaque fois que je dis que je ne sais pas ce que c’est, que je ne connais pas un film ou une série, parce oui même ça j’ai tout oublié. C’est difficile à expliquer même pour moi. Je sais juste mon prénom, mon nom parce qu’on me redonné mes papiers, mais qui je suis, ça je n’en ai aucune idée. Je cherche toujours, j’ai des bribes de souvenirs, surtout quand je rêve finalement et si ce que je vois est réel, alors je ne dois pas être quelqu’un de bien, déjà les cicatrices sur mon corps me le prouve, et celle sur mon bras, on m’a dit que je m’étais ouvert le bras, que j’ai voulu me suicider, je ne sais même pas pourquoi. Je suis resté quelques mois dans le coma, je ne sais pas non plus pourquoi je suis là maintenant, pourquoi je suis revenu à la vie, mais je ne vais pas m’en plaindre, je peux tout recommencer ce n’est pas plus mal non ? Peu de monde peuvent le faire. J’ai un accent italien, peut-être qu’elle croira juste que je suis en voyage, c’est souvent ce qu’on me dit. Je parle à peu près bien anglais, du moins je comprends, mais je crois que j’ai perdu un peu de cette langue et que j’ai grandi surtout en Italie alors il m’arrive de parler souvent Italien mais j’apprends tous les jours sur une application, pour ne pas être largué.
« Je suis désolé, je ne suis pas du coin, je ne suis là que depuis quelques semaines, je ne connais pas du tout les spécialités d’ici. »
Je devrais arrêter de m’excuser on dirait un gosse.
| | | Invité Lun 27 Déc - 14:17 L’univers était rempli d’âmes bonnes et paisibles. Je me sentais bien ici malgré ce qui m’était arrivée. Ma confiance envers les gens et croire en leur bonté était peut-être une erreur en fait. Je prenais une inspiration légère en gardant le sourire malgré tout. J’avançais dans la vie en me disant qu’il ne pourrait jamais rien m’arriver de pire au final. Aujourd’hui, un homme se tenait devant moi avant même que j’ai ouvert mon café et ce n’était pas grave. J’aimais rencontrer les gens matinaux comme ce dernier. Je l’écoutais me parler et je comprenais qu’il travaillait de nuit. Je continuais de lui parler avant de rigoler un peu à propos du bagel.
- Ne vous en faites donc pas pour ça. Vous êtes le bienvenu. Un bagel est une sorte de pain en forme d’anneau. Je vous en offre un, ça me fait plaisir.
Je me retournais et je commençais à lui faire un café tout en coupant le bagel en même temps. Je me tournais légèrement alors qu’il me parlait et moi, je faisais couler un bon café fumant avec du caramel dans mon cas.
- Seulement depuis quelques semaines ? Quel dommage ! Je vais vous faire découvrir mon pauvre bagel avec une bonne dose de fromage à la crème. Vous venez d'où ? à entendre votre accent, j’oserais dire que vous êtes italien.
Je lui apportais son café au comptoir. J’avais même fait une petite forme avec le lait. Un coeur qu’il m’inspirait tout simplement. Je lui faisais un autre sourire avant de prendre les bagels chaud pour mettre le fromage à la crème. Je les coupais ensuite en deux avant de poser l’assiette sur le comptoir. Je prenais mon café et mon bagel avant de passer de l’autre côté. Je me rendais à une table pour m’y asseoir.
- Venez vous joindre à moi. Je peux savoir votre prénom ? Je m’appelle Elly.
| | | Invité Lun 27 Déc - 21:21 Elle est jolie, c’est une évidence même et quelque chose m’attire chez elle, pourtant je viens juste de la croiser. Je ne la connais pas, mais je me sens idiot face à elle. Je ne sais même pas ce que c’est qu’un bagel et je comprends qu’elle rit, elle a si joli rire que je ne peux pas tellement me vexer, même si en réalité ça me vexe quand-même, mais je commence à avoir l’habitude. « Oh vos ne connaissez pas ? Mais vous sortez d’où ? » J’ai souvent envie de répondre sèchement mais pas cette fois. Elle est gentille aussi, elle veut m’en offrir et je me sens un peu gêné avant de lui répondre :
« Ne vous sentez pas obligé, mais ça ne serait pas de refus. »
C’est bien la première fois qu’on m’offre quelque chose. Je ne sais pas trop quoi répondre, mais j’accepte, ça ne se fait pas de refuser non ? Je n’en sais rien finalement. J’acquiesce alors qu’elle prépare le fameux bagel, je viens d’où ? La question qui tue. Elle ne peut pas savoir que cette question me dérange, parce que même ça je ne sais pas, je sais juste ce qui es marqué sur ma carte d’identité et où j’ai été avant, parce que j’ai quitté San diego il y a peu de temps finalement, j’ai traversé toute l’Amérique pour essayer de trouver un endroit où je me sentirais bien. Je me suis posé ici parce qu’ils avaient besoin d’un barman et ça m’allait très bien, même si je n’avais jamais fait ça avant. Elle a reconnu mon accent. J’acquiesce avant de lui dire :
« Oui je suis né à Rome. »
Je n’aime tellement pas parler du passé que j’évite d’en dire plus. Tout ça me rend extrêmement nerveux. Je n’aime pas parler de moi parce qu’il n’y a tellement rien à dire. Elle m’apporte mon café et je paie lui laissant même un peu plus, un pourboire, je sais que c’est mal vu si on n’en donne pas et elle a été tellement gentille avec moi. Je regarde dans ma tasse et vois la forme de cœur et je ne peux pas m’empêcher de sourire et de le regarder. Elle dépose le bagel devant moi et ça sens très bon. Je me suis à peine installé qu’elle me propose de la rejoindre alors j’y vais. J’imagine que ça doit être une tradition ici de manger avec les clients. Je m’installe face à elle avec mon café et l’assiette. J’enlève ma veste en cuir que je pose sur le dos de la chaise avant de m’installer. Simple t-shirt noir avec le nom du bar et jean noir, en somme la tenu que je porte tous les soirs pour le bar, qu’on reconnaisse les serveurs, même mes docs en cuirs sont noirs. J’ai craqué complètement sur ces chaussures en les voyant dans une boutique, je crois que je devais les aimer déjà avant, mais je n’en avais peut-être pas acheté, de toute manière je n’ai pas pris tellement d’affaire, tout à exploser, il ne restait pas grand-chose. Je goute une gorgé de café et le repose avant de tendre le bras pour prendre du sucre. Je vois ma cicatrice, encore toute fraîche du poignet jusqu’au coude, elle serpente sur mon bras presque comme un tatouage, ils ont dit que ça mettrait un moment avant de totalement cicatrisé, mais qu’avec les années on ne l’a verrait sans doute plus beaucoup, mais pour le moment elle est là et je ne la cache pas, parce qu’au fond elle fait part de moi, j’en ai d’autres, je ne sais pas d’où elles viennent, je crois que chacune d’elle raconte quelque chose de mon passé et je voudrais savoir mais d’un côté je ne suis pas sûr d’avoir envie qu’on me dise que je ne suis pas quelqu’un de bien et le tatouage que j’ai sur l’autre bras le prouve, un serpent entremêlé dans un triangle, j’ai cherché ce que ça signifiait et j’ai finalement arrêté de cherché quand j’ai compris que c’était le symbole d’un gang italien. Je n’étais pas quelqu’un de bien. Elle me demande de mon prénom, j’acquiesce et lui réponds :
« Silas. »
Je ne sais même pas ce que ça signifie, chaque fois on me dit que c’est original, on me fait remarqué que ce n’est pas courrant, je ne sais pas d’où ça vient et je trouve que ça sonne comme le sifflement d’un serpent, c’est peut-être pour ça que je m’appelle comme ça. Je croque dans le baguel et déguste un bout avant de dire :
« C’est très bon. »
Je n’avais pas encore goûté ça ailleurs.
« Il y a d’autres spécialités ici ? »
Je demande par curiosité, on ne sait jamais je resterais peut-être plus longtemps ici si on a toujours besoin de moi au bar.
| | | |
| |
