Elle n'est pas tout a fait désolé. Son trouble qu'elle persécute en considérant qu'elle n'a rien fait de mal. Puis il ne faut pas non plus qu'il se donne trop d'importance, Hugo et elle n'ont échangés que quelques mots à ce sujet, ils n'ont pas débattu des heures. Ils sont totalement différent, lui qui se charge de l'assommer avec des mots durs en confirmant qu'elle est la plus grosse casse couille qui lui ai été donné de rencontrer. Elle ne bronche pas, elle ne cille pas. Estelle sait parfaitement maîtriser son corps et ces expressions dans ce genre de situation. Elle le laisse déverser sa colère puisque ça semble être important. Puis si elle se montre tout à fait honnête, elle sait qu'elle a sûrement dépassé les bornes. Le mot intimité qui n'a plus vraiment de sens pour elle qui semble être important pour lui. Elle se le note dans un coin de sa tête malgré tout, malgré les conneries qu'elle balance en parvenant même a aggraver son cas.
Elle ne demande qu'à le croire, qu'a écouter ces mots et les transformer en pensées magiques. Mais si elle se montre tout a fait honnête, elle n'est pas certaine de le croire. Un bout de jupons qui vole, une paire de seins sous le nez, elle a constaté dans le passé qu'ils étaient tous pareils. Ces hommes qu'elle a mystifié pour les rendre vains et futiles. L'étonnement la gagne donc grandement quand elle comprend qu'il est très sérieux et elle ne peut qu'acceder au fait qu'il n'a jamais regardé personne en sa compagnie. Ou alors il s'est contenté d'être discret. Une qualité qu'elle ne possède pas. Estelle est bruyante et tient à poser les regards sur sa silhouette. Manque de confiance en elle ou simplement ce surplus d'ego, même elle s'y perd. Putain mais il est tellement agacé qu'il ne la laisse pas en placer une. Et ça la fout en rogne. Pauvre con. Il se prend pour qui a la congédier comme ça. C'est elle qui est censé décidé quand et comment il s'en va. Dans une insulte à voix basse, elle le regarde s'éloigner pour retourner près des "siens". Le repas qu'elle prend malgré tout sans se soucier du temps qu'elle prend. Elle est même lente volontairement. Quelle chieuse. Soirée foutue. Encore une fois, les opportunités qui deviennent plus minces. Elle tend un sac de bouffe à Joachim qui a préféré s'éclipser sans manger -apres tout, elle lui devait encore un repas- et elle se dirige rapidement jusqu'a la voiture pour s'y insérer. dans mon monde, il n'est pas de bon ton d'être une femme. qu'elle croit bon de préciser tout de même. Le respect auquel elle devrait avoir droit mais qu'elle tente encore d'obtenir. et ne vous donnez pas tant d'importance. Je me fou de votre vie sexuelle. Ce soir, j'ai fait ça pour moi. Pas pour vous. comme tout ce qu'elle fait non ?
Tu enchaînes comme jamais tu ne l'as fait avec et devant elle. Flopée de mots qui t'échappent sans s'arrêter ou presque. Parce qu'il te faut à tout prix lui signifier ta façon de penser. Parce que c'est la première fois qu'elle te fout dans cet état et que ça a au moins le mérite de te faire parler. De te pousser à vider ton sac. Parce qu'elle met tout le monde dans le même panier en plus de tout le reste. Cette femme n'a donc pas beaucoup de qualités finalement. Ou plutôt, tu commences à vraiment avoir du mal à lui en trouver. Tu dirais même plutôt qu'elle te donne de plus en plus de raisons de la détester. Toi qui n'es pourtant pas du genre à éprouver des sentiments négatifs comme celui là, pour qui que ce soit. Tu es plutôt très patient avec l'espèce humaine dont tu n'es pourtant pas plus fan que ça. C'est même la raison pour laquelle tu vis hors de toute ville et que tu limites autant que possible tes interactions avec d'autres êtres humains.
Ainsi tu ne te fais pas prier pour quitter le restaurant et t'éloigner de la blonde qui ne t'a que trop tapé sur le système. En tout cas assez pour ce soir. Tu n'as qu'une seule hâte : celle de pouvoir aller t'enfermer dans la chambre qui est la tienne le temps de ce contrat qui te paraît être sans fin maintenant. En attendant, c'est dans la rue, devant le restaurant, que tu poireautes comme un con. A faire les cent pas, quand tu ne supportes plus de patienter assis sur un petit muret qui longe le trottoir. Et elle prend son temps Estelle. La lune a sacrément bougé de place quand enfin la blonde apparaît. Et te tend un sac sans un mot. Que tu prends tout aussi silencieusement, avant de la suivre jusqu'à la voiture dans laquelle vous prenez place. Comme si j'allais m'imaginer autre chose. Que tu réponds sans afficher la moindre émotion, quand elle pense utile de préciser que tout ça c'était pour elle et non pas pour toi. Tu n'es pas assez idiot ou naïf pour croire autre chose. Le sac de bouffe posé sur la banquette à côté de toi, tu croises les bras sur le torse et perds ton regard vers l'extérieur.
La vie a toujours écorché Estelle dans le fond, elle l'a déposséder de son humanité pour la transformer en chieuse égocentrique et superficielle. La face cachée de l'iceberg, elle ne la montre pas ou très peu en tout cas. Le seul qui parvient aisément à lire entre les lignes, c'est Hugo. Sa colère contre l'humanité qu'elle abhorre, inépuisable et infecte. Tout le monde en prend pour son grade du coup, lui plus que les autres parce qu'il partage son quotidien Joachim. Il boude dans son coin d'son côté, la grande capricieuse qui considère qu'il fait l'enfant alors que les bornes de l'intimité ont été très largement dépassées ce soir. Elle qui n'en prend pas tout à fait confiance puisque le mot même intimité n'a plus de sens depuis des lustres pour elle. Elle n'est pas certaine qu'il en ai déjà eu. Cette relation professionnelle qui fonctionne plutôt bien pourtant si vous voulez l'avis d'Estelle, elle qui en a viré pour moins que ça. Elle qui le laisse déverser sa colère sans broncher. Il est là lui. Il est toujours là, même si elle se rend tout bonnement détestable pour le pousser à la fuite, il est là. C'est périlleux pourtant de parvenir à la supporter, parce qu'elle est fatigante au quotidien. Elle en a épuisé plusieurs avant lui, pas pour ce rôle qu'il tient auprès d'elle puisqu'il est le premier.
Elle reste aussi dans son coin. Les deux qui campent sur leurs positions, chacun de leurs côtés. Aucun pour prendre la parole. Elle est incapable de s'excuser. Peut être qu'ils devraient simplement arrêter de communiquer ces deux là, il semblerait qu'ils ne se comprennent sur rien. Trop différents pour s'entendre. même si vous auriez pu en profiter un peu. Elle se retient d'ajouter que ça lui ferait du bien de tirer un coup et de s'amuser un peu. Après tout, il est avec elle depuis des semaines maintenant et il est d'un ennuie mortel. Si elle est une peste capricieuse, lui s'attribuera les mérites d'un robot. j'suis peut être chiante mais j'ai au moins le mérite d'avoir un cœur, contrairement à vous Mr le robot. Parce que c'est son soucis dans le fond, elle a aimé, trop fort, trop vite et elle s'est cassé la gueule. Et s'il a essayé d'lui expliquer que c'était simplement du professionnalisme et de la pudeur, elle continue de le percevoir fait de métal au lieu de chair et d'os.
Tu ne sais pas de quoi sera fait demain mais il te semble que les jours vont être de plus en plus longs et insupportables en sa compagnie. Parce qu'elle aura mis le temps à t'atteindre mais qu'elle commence quand même bel et bien à te taper sur le système. C'est toujours trop. En toutes circonstances et sur trop de sujets. La goutte d'eau pourrait bien être cette soirée avec cette façon qu'elle a eut d'entrer dans ta vie intime comme si c'était tout à fait normal. Et pour elle, il ne fait aucun doute que ça l'est. Parce qu'elle ne connaît pas ces limites là. Mais surtout, qu'elle ne réalise pas le mal qu'il y a à s'immiscer dans la vie privée d'une personne. Tu n'es pas certain qu'elle en ait une elle même. Personnage publique habitué à se voir apparaître tous les quatre matins, dans la presse people. Parfois la presse à scandales. Même si tu n'es sûr de rien vu que toi même tu ne t'es pas plus penché que ça sur son compte. Tu sais qu'elle tape sur les nerfs d'un paquet de gens parce qu'elle est capricieuse et tout ce qui s'ensuit. Dans le fond, tu n'en sais pas beaucoup plus.
Avec un homme ? Que tu réponds/demandes, avec ironie. Elle a quand même tiré tout un tas de conclusions te concernant, sans même jamais prendre la peine de juste poser la question. C'est dire à quel point elle a un souci avec la communication. Et avec les gens qui ne sont pas de son monde, à n'en pas douter. Il est évident qu'elle a plus de respect pour ceux qui évoluent dans le même univers que le sien. Celui qui est composé de strass, de paillettes et de billets en excès. Tu peine à ne pas rire quand elle prétend avoir un coeur. Tu ne dois pas te laisser aller à pareille ironie. Même si c'est tentant de lui demander confirmation tant la chose te paraît grosse. Et en quoi je n'ai pas de coeur ? Parce que je peux me passer pendant quelques temps, de sexe ? Parce que je suis suffisamment bien élevé pour ne pas dévorer du regard tout ce qui bouge ? Elle t'agace Estelle. Pourtant tu prends sur toi pour ne pas vriller tout à fait et trop le montrer. Tu n'as pas le droit de faire ça.
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