La chute fût rude. Douloureuse. Et longue. (même si pas encore terminée) Mais le retour à la "normale" s'avère plus compliqué encore. Voilà seulement deux semaines qu'elle vit de façon cloitrée dans une chambre d'hôtel. Deux semaines que ses déplacements sont contrôlés et qu'elle n'a plus de vie privée ou professionnelle normale. Deux semaines... C'est très long deux semaines et très court en même temps.
Et si le soir de la sentence, elle l'a eu en travers. Si ce fameux soir, elle a pensé au pire - tuer Robin ou se tuer elle-même... - elle a pris le temps d'y réfléchir. Cette nuit-là, elle a bu et réfléchit. Plus réfléchi que bu à vrai dire. Elle venait de tout perdre. En une fraction de seconde. Il lui faudrait tout reconstruire. Elle relativisa, se demanda ce qui réellement serait le mieux. Et elle ne put que se rendre à l'évidence : il lui fallait rentrer dans les rangs. Et pour ça, elle devrait se montrer exemplaire. Fermer sa bouche à tout jamais et obtempérer, que ça lui plaise ou non.

C'était difficile, elle ne pouvait le nier. Bien des fois, elle a commencé à vouloir répliquer et dire ce qu'elle pensait. Bien des fois elle a eu envie de balancer des gifles et des coups bien placés à Pierre, Paul et... Robin ! Oh oui, bien des fois pendant ces deux semaines.
Mais jamais elle ne l'a fait. Son secret ? Le yoga. Complètement con me direz-vous quand on connait Jane. Oui, sûrement.
Mais quand on est enfermée dans une chambre d'hôtel la plupart du temps, on cherche à s'occuper et à calmer ses nerfs sinon on fait un AVC ou une  crise cardiaque ou même un ulcère au bout de trois jours ! Non, cela n'a rien de drôle.
Et étrangement, alors qu'elle n'y croyait que moyennement au départ, le yoga lui a fait énormément de bien. Il y a encore du travail à faire, bien entendu mais elle sait qu'elle est sur la bonne voie.
Le but de tout ça ? Rester en vie. Retrouver un semblant de vie normale, se reconstruire, regagner la confiance de Robin.
Ca va être long, elle en a conscience. Mais Rome ne s'est pas faite en un jour après tout...

Ce soir, pile deux semaines après l'incendie de sa demeure chérie, elle rencontre Robin pour un entretien privé. Ils se sont recroisés, bien évidemment, durant ces quinze derniers jours. Rien que pendant leurs réunions hebdomadaires d'ailleurs. Mais ils n'ont jamais cherché à se parler, à reparler de tout ça plus exactement.
Ce soir, c'est bien évidemment Robin qui a décidé de cette entrevue. Le lieu ? La boite de Jane. Plus précisément, un salon privé réservé seulement pour eux deux.
Elle a le trac Jane. Elle a peur, oui. Elle appréhende ce qui va se passer, la sentence qui va se poursuivre/s'adoucir ou se durcir. Elle ne sait pas. Elle pense avoir été sage, avoir écouté et obéit à tout ce qu'il voulait. Mais Robin est imprévisible...
Elle a préparé le salon de façon à ce qu'il ne manque de rien. Et elle fait quelques derniers arrangements en attendant qu'il arrive. Ce qui ne devrait pas tarder. Robin est toujours à l'heure. Normalement.
Jane regarde sa montre et il ne reste que deux minutes avant l'heure convenue. Son coeur commence à cogner un peu plus fort dans sa poitrine. L'appréhension la gagne plus que de raison. "Ca va le faire Jane... Ca va le faire..." Elle se répète ses mots à voix haute tout en faisant les cent pas et accompagnant le tout d'exercice de respiration.
Elle finit par s'allumer une clope et lorsqu'elle entend la porte s'ouvrir, elle se fige sans pour autant se retourner tout de suite.
Elle part éteindre sa cigarette qui n'était pourtant pas terminée et se retourne pour lui faire face. "Bonsoir Robin ! Comment tu vas ? Assieds-toi, vas-y." Trop ? Peut-être ... "Je te sers quoi ?" enchérit-elle en partant du côté du mini-bar installé dans un coin.
Oui, elle flippe. Et Robin est impénétrable. Impossible de savoir ce qu'il pense ! C'est frustrant.
En tout cas, il va pouvoir jubiler une nouvelle fois. Il pourra également se vanter d'être le seul à avoir cet effet-là sur elle.

@Robin Hartwood

Old sins have long shadows.
ft @Jane Sullivan

Tu n'as aucune idée de la façon dont vont se conclure les choses ce soir avec Jane. Mais tu as bon espoir que ça se déroule sans encombre. De la même façon que ça se déroule sans encombre depuis maintenant deux semaines. Tu as envie de croire qu'elle a finalement compris qu'il était dans son intérêt et celui de tout le monde, de se tenir à carreau. Tu n'as pas réellement envie de la jeter hors du gang. Ce serait une perte pour celui ci, malheureusement. Alors ces deux dernières semaines tu as énormément réfléchis. Tu as pensé à la suite potentielle de tout ça. Mais plus encore, tu as pris le temps de l'observer. Pour voir si elle se tenait vraiment à carreau, si elle y parvenait sans trop de mal et s'il y avait moyen que ça dure ou pas. Et clairement, tu ne peux nier qu'elle n'a pas fait de vague. Et ce, même lorsqu'elle pinçait fort les lèvres et que son regard s'enflammait. A quelques reprises, tu n'as pu t'empêcher de la provoquer en l'interpellant avec des "un problème Jane ?" qui en disaient long sur ce que tu attendais, ou non, de sa part.

Ce soir tu as l'intention de lui offrir un peu plus de libertés que ce à quoi elle a eut droit ces quinze derniers jours. Pour cela, tu as pris un semblant de rendez-vous avec elle, dans l'un des salons privés de sa boîte de nuit. Ce n'est évidemment pas seul que tu t'es déplacé puisque ton V-P est plus ou moins toujours dans les parages. Il patientera devant la porte du-dit salon privé. Et comme c'est inscrit dans tes habitudes et ta façon de vivre de manière générale, c'est exactement à l'heure que vous avez choisis, que tu te pointes sur le lieu du rendez-vous. Tu entres dans la pièce pour y trouver Jane qui patiente avec une nervosité que tu vois et reconnais sans mal. Et qu'elle te confirme par les quelques questions qu'elle ne peut s'empêcher de te poser. Tu ne sais pas si c'est un intérêt sincère qu'elle porte soudainement à ta petite personne, ou non. Tu ne prends pas la peine de lui répondre, dans tous les cas. Tu t'approches plutôt pour prendre confortablement place sur la banquette épaisse et loger ton bras en travers du dossier. Toute ton attention est portée sur elle qui se fait soucieuse de ton bien être.

Un Scotch. Merci. Que tu daignes finalement lui répondre après quelques longues secondes de silence. Que tu retrouves tout aussi rapidement pour continuer de l'observer comme tu le fais si bien depuis plusieurs secondes. Et toi, comment vas-tu Jane ? Que tu préfères tout naturellement l'interroger, en la scrutant encore et toujours plus. Tu veux voir si elle va te mentir ou être tout à fait honnête avec toi. Si elle va reconnaître que sa condition actuelle est source d'emmerdes pour sa petit personne. Ou si elle va choisir de te mentir pour une raison ou pour une autre. Quoi qu'il en soit, il est évident que tu continues de prendre ton pied à tout ça, de façon générale. Tu ne peux t'en empêcher à vrai dire. D'une certaine façon, tu es un véritable monstre qui prend plaisir à voir ses potentiels ennemis, réduits à bien peu de choses. Et il n'y a rien que tu puisses faire contre ça. Si ce n'est ce que tu as l'intention de faire si Jane continue de se tenir à carreau comme tu le penses et l'espères.

Cette fois, Jane a compris le message plus que clair envoyé par Robin. Se tenir à carreaux ou tout perdre voire mourir. Le choix a été vite fait. Non, elle n'a pas envie de mourir. Pas tout de suite du moins. Elle aime sa vie et compte bien en profiter encore quelques années. La leçon qu'elle aura retiré de tout ça aussi c'est que désormais, elle va investir dans plusieurs biens dans la ville. Et d'autres ville même, d'ailleurs. Ne plus jamais se retrouver dans une pareille situation. En même temps, si elle a effectivement compris le message, elle ne se retrouvera plus dans cette situation. CQFD !
Pendant ces deux dernière semaines, elle s'est montrée exemplaire Jane. Rien dit, aucun mot, aucun geste. Rien. Même quand Robin tentait de la faire sortir de ses gonds, elle se mordait fort l'intérieur de la joue ou se pinçait les lèvres. "Non, aucun problème" était devenu sa phrase fétiche. Ca et un sourire presque angélique.
Elle a tenu bon et compte bien poursuivre ainsi. Pour son propre bien déjà. Pour retrouver le plus vite possible un semblant de vie normale.

Ce soit, entretien privé avec Robin. Elle sait pourquoi il veut la voir. Faire le point sur les deux semaines passées, lui dire ce qu'il en pense et surtout, ce qu'il compte faire d'elle les prochains jours et/ou prochaines semaines. Forcément, elle flippe un peu. Y'a pas de quoi ceci dit. Comme dit précédemment, elle sait montrer irréprochable. Ou pas loin. Il n'a rien à lui reprocher, normalement.
L'entretien démarre alors que la porte s'ouvre. Elle garde son sang-froid du mieux qu'elle peut et se montre attentive à ce qu'il souhaite, à son bien-être. Non par hypocrisie. Enfin, si, peut-être un peu. En temps normal, elle s'en foutrait pas mal. Mais les choses ont changées. Irrémédiablement.

Jane lui sert le scotch qu'il vient de lui demander et lui apporte en posant le verre sur la table devant la banquette. Elle s'assit près de lui, à une distance bien entendu plus que raisonnable... après s'être elle-même servie un verre de vodka pomme. "Ca va bien merci." lui répond-elle en souriant avant de tremper ses lèvres dans son verre. Mais elle sait qu'elle ne peut le duper. Autant jouer carte sur table et se montrer franche, non ? Alors, elle repose son verre en douceur et soupire avant de sourire presque de façon gênée/forcée. "Enfin... ça va... J'ai connu mieux quoi. Mais tu t'en doutes." Elle hausse les épaules et s'allume une clope avant de boire une nouvelle gorgée. "Je suppose que tu voulais me voir pour faire le point... Je me trompe ?" Elle sait que non. Elle sait aussi qu'elle le laissera gérer cet entretien du début à la fin. Et ce, même s'ils ne sont que tous les deux et qu'elle pourrait refaire sa Jane à tout moment. Elle n'a pas le droit à l'erreur. Elle ne l'a plus.

Old sins have long shadows.
ft @Jane Sullivan

Te faire servir par la propriétaire des lieux, ça fait bien longtemps que ce n'était pas arrivé. Sans doute parce que tu ne viens plus si souvent que ça dans le coin. Tu as de moins en moins de temps. Et ce n'est, tout simplement, pas forcément le genre de lieu dans lequel tu as encore envie de sortir. Tu n'iras pas jusqu'à prétendre que c'est l'âge qui veut ça. Mais dans le fond, ce n'est sans doute pas si loin de la vérité. Tu ne prends plaisir à ces sorties que lorsqu'il y a un intérêt derrière tout ça. Un but. Une raison pour laquelle tu te mêles à tous ces gens un brin trop timbrés à ton goût. Souvent c'est l'argent et les affaires qui t'amènent ici. Sans trop de surprise puisque la blonde fait partie intégrante de ton business depuis longtemps. Ce n'est pas tout à fait la raison de ta présence ce soir. Tu as bon espoir d'y retrouver une Jane un peu plus détendue que la dernière fois. Un peu plus ouverte à la conversation.

Tu as effectivement la sensation que c'est le cas lorsque tu la retrouves dan le petit salon privé qu'elle a prévu pour votre conversation. C'est donc non loin l'un de l'autre que vous vous installez, une fois qu'elle a pris le soin de remplir ton verre comme demandé et de s'en préparer un également. Tu fais mine de t'intéresser un peu à son état actuel. A savoir si elle va bien ou non. Tu ne peux que lui offrir un regard des plus ironiques, lorsqu'elle se fait plus franche encore qu'elle ne l'a jamais été. Et tu ne pensais pas ça possible. Tu étais persuadé qu'elle était déjà à son maximum. Alors tu prends le temps de l'observer un peu. Elle n'a pas non plus l'air en trop mauvais état. Juste moralement épuisée sans doute. Un peu. C'est un simple "hm" qui répond à sa question. Tu n'as pas l'intention d'aller trop vite et d'écourter ces échanges. Jusqu'au bout, tu testeras sa patience à Jane. Parce que c'est ainsi que tu sauras si elle est vraiment, de nouveau, digne de confiance. Et si elle saura véritablement se tenir à carreau à l'avenir.

Comment se passe la prison de luxe ? Que tu l'interroges finalement. Tout de même assez curieux de savoir comment elle vit la chose. C'est que vous avez assez peu eut l'occasion d'en parler tous les deux. Pour des raisons assez évidentes. Mais si tu veux lui rendre un peu de libertés, il faut que tu t'assures que ces deux semaines d'enfermement ont eut raison d'elle et de sa résistance. On m'a dit que tu te tenais à carreau... Parce que tu t'es évidemment renseigné. Et que, même de loin, tu l'as gardé à l'oeil. La question ne se pose même pas. A quoi bon tout ça si ce n'était pas pour la surveiller et t'assurer qu'elle était en train de connaître une vraie évolution ? Comment t'occupes-tu ?

Effectivement, Robin ne vient plus ici aussi souvent qu'avant. Sans doute parce qu'il n'y trouve plus trop d'intérêts. Et ça, Jane le comprend bien. S'il venait ici au départ, c'était pour se changer les idées sûrement mais aussi pour voir / savoir si cela vaudrait le coup d'un éventuel partenariat. Jane ne regrette pas de s'être alliée à lui. Bien au contraire. Cela a boosté son business d'une façon qu'elle ne s'attendait certainement pas. Le seul "hic", c'est sa maison qui vient de cramer. Clairement, elle s'en serait bien passée. Mais c'est le prix à payer quand on ouvre trop sa gueule. Et ça, elle semble l'avoir bien enregistré.
Deux semaines qu'elle se tient à carreaux et se mord la langue pour ne plus dire clairement ce qu'elle pense. Forcément, ses employés en ont payés un peu les pots cassés. Bah oui ! Fallait bien qu'elle gueule sur quelqu'un, qu'elle se défoule... Les pauvres...
Fort heureusement pour eux, ça lui a passé assez vite.

Robin se pointe, à l'heure comme toujours, et la conversation démarre. Entretien dont les débuts sont hypocrites, forcément. Elle fait de son mieux pour cacher son stress tout en lui servant le verre qu'il vient de lui demander. Et si au départ, elle se montre courtoise, elle ne peut s'empêcher de lui révéler la vérité. Douce vérité. Rien de méchant. Juste lui dire que ça pourrait être pire. Elle va bien, oui, mais ça pourrait aller mieux.
Elle ne lui demandera pas tout de suite, peut-être même pas ce soir d'ailleurs, combien de temps il lui faudra rester sous haute surveillance dans un hôtel. Elle a besoin de retrouver un peu de liberté la blonde. Légèrement quoi. Sortir, avoir un nouveau chez elle... Trop demandé ? Sûrement. Parce que c'est peut-être trop tôt encore.


"Ca se passe bien. Je crois." Difficile de dire mieux que ça. Elle aurait pu se retrouver à la rue. Bon ok. Non en fait. Mais elle sait que ça aurait pu être bien pire que ça. Elle hausse les épaules à ce qu'il lui dit ensuite. "Je fais de mon mieux oui. Je tourne ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler maintenant." Elle ironise mais pourtant y'a du vrai dans ce qu'elle dit.
"Le travail me prend tout de même pas mal de temps tu sais. Et je me suis mise au yoga. Je me doute que tu t'en cognes mais bon." Il lui a posé la question, elle se contente simplement de lui répondre. Elle lui sourit même entre deux phrases. Un sourire franc, sincère. Jane a bien du mal à mentir / cacher la vérité ou ce qu'elle ressent de toute façon. Même si elle essaie de ne plus rien dire, ça se voit quand même sur sa tronche quand y'a un truc qui va pas. Et ça, elle pourra pas le changer. C'est comme un genre de réflexe quoi.
Elle n'ajoute rien. Elle ne pose pas de question même si ça lui brûle les lèvres. Elle attend que ça vienne de lui. Que ce soit lui qui vienne dans ce sujet délicat.

Old sins have long shadows.
ft @Jane Sullivan

Tu ne doutes pas qu'elle joue un peu la carte de l'hypocrisie Jane. Ce dont tu te fous pas mal dans le fond. Parce que ça n'a pas d'importance et que tu préfères encore passer outre pour te concentrer sur le reste. Tu préfères très nettement parler de la raison de ta présence, au plus vite. Tu n'as pas tellement envie de t'attarder. Depuis bien longtemps, tu ne prends plus vraiment plaisir aux soirées de ce genre. Tu préfères encore t'installer dans un bar bien tranquille pour un verre ou deux. Tu l'interroges quand même sur sa nouvelle vie. Tu es curieux de savoir si elle s'en sort au moins un peu et si elle parvient à encaisse les difficultés qui viennent avec une vie aussi restreinte. Bien sûr, ça te plait de savoir qu'elle peut bien tourner en rond et devenir folle. C'était le but de tout ça. Le but de la punition générale.C'est une très bonne chose. Que tu lui confirmes déjà quand elle t'apprend qu'elle tourne sept fois sa langue dans sa bouche.

Tu hausses simplement les épaules quand elle fait remarquer que tu "t'en cognes". Il y a un peu de vrai là dedans, tu ne peux pas le nier. Et le sexe ? Tu t'es trouvé un gigolo dans le coin ? Que tu ironises, tout naturellement. Tu te permets de lui poser la question puisque c'est elle même qui l'a fait le premier jour. Elle même qui a mit le sujet sur le tapis comme si c'était là la chose la plus importante d'entre toutes. Mais dans les faits, tu te fiches pas mal de savoir ce qu'il en est de sa vie sexuelle. Ce n'est pas comme si vous étiez suffisamment proches l'un de l'autre pour que ce genre de sujet ait réellement son importance entre vous. Tu ne le mentionnes que pour la provoquer, une fois de plus. De toute évidence, tu es décidé à la faire craquer. Ou plus précisément, à la tester pour voir si elle est réellement en mesure de se tenir à carreau à présent. Elle te donne l'impression que oui. Mais tu sais que tout peut encore évoluer. Tout peut changer.

Et comment vont les affaires ? Parce que oui, tant qu'à faire, tu es même décidé à faire durer un peu le "plaisir". Juste pour voir sur la durée ce qu'il en est. Avant de réellement lui donner la raison de ta présence et ainsi pouvoir la libérer un tant soit peu. Parce que c'est la raison première pour laquelle tu es venu. Tu as l'intention de lui offrir un autre endroit où crécher pour les prochaines semaines. En attendant qu'elle fasse ce qu'elle a à faire de son côté. A savoir, s'acheter un nouvel appartement ou retaper l'autre. Parce que c'est faisable également. Cela risque simplement de durer un paquet de semaines. Dans tous les cas, tu es prêt à lui laisser l'accès à ton appartement, aussi longtemps qu'elle en aura le besoin.

Jane sait parfaitement que ça lui plait tout ça à Robin. La savoir dans la merde. Seule et malheureuse, ou pas loin.Contrôler plus ou moins sa vie. Ce qu'elle fait, quand elle travaille et comment elle travaille, qui elle fréquente. La surveiller de près en quelque sorte pour être certain qu'elle ne fasse pas un nouveau pas de travers.
Et elle ne pipe mot Jane. Elle se tient à carreau. Elle a comprit la leçon. Cramer sa maison est une chose. Continuer de lui pourrir la vie en est une autre. Parce qu'elle sait très bien qu'il peut faire pire encore que ça. Bien pire.
Et pourtant, il fait mine de s'intéresser à elle. Un peu. Il s'en cogne clairement. Elle le sait. Mais elle lui répond avec toute la sincérité du monde. C'est un peu difficile mais elle s'en sort. Et oui, elle tourne sa langue sept fois dans sa bouche avant de l'ouvrir. Ca, il ne peut qu'approuver. Pour sûr !

Il en vient à parler sexe et ça l'étonnerait presque la blonde. Comme si ça l'intéressait vraiment ça aussi. Bien sûr... "Non. Aucun gigolo. Aucun coup d'un soir. J'ai pas vraiment la tête à ça à vrai dire." Vraiment pas du tout. L'occasion s'est peut-être présentée mais elle est complètement passée à côté si c'est ça. Peu importe. Elle finira bien par se rattraper. Le sexe n'est pas sa priorité du moment. Il avait raison. Ce n'était que secondaire ça en fait.
Est-ce un test ? Possible. Fort probable même. Mais elle tiendra bon Jane. Elle ne peut plier. Elle ne peut se résigner à refaire sa Jane et à en payer le prix fort.
Après le sexe, les choses sérieuses. Les affaires. "Ca va pas trop mal." C'est vrai. Ca va pas trop mal. Son club est plutôt largement bondé chaque soir d'ouverture et le business qui crépite autour n'est pas trop mal non plus. Rien de spécial à en dire en fait. Ca suit son cours plus que normal.

Jane boit ensuite une gorgée mais ne dit plus aucun mot. Elle attend que ce soit lui qui reprenne la parole une nouvelle fois. Lui qui dise enfin la raison de sa venue ici de ce soir. Le pourquoi de ce rendez-vous. Va-t-il lâcher du lest ou resserrer la punition ?
Les assurances sont en pleine enquête pour savoir la cause de l'incendie. D'ici à ce qu'elle soit indemnisée, de l'eau aura coulé sous les ponts. Elle sait très bien qu'elle ne pourra ré-investir sa demeure que dans plusieurs mois. Dans le meilleur des cas.
Espérons qu'il soit clément... Espérons...

Old sins have long shadows.
ft @Jane Sullivan

Tu jubiles beaucoup trop pour ton propre bien. Mais tu ne peux vraiment pas nier que tu adores ça. Tu aimes avoir ce pouvoir sur une personne. Surtout quelqu'un avec un caractère de merde comme c'est le cas de Jane. Tu prends même un plaisir démesuré à la voir dans cet état. Elle est obligée de serrer les dents pour ne surtout pas dire un mot plus haut que l'autre. Tu vas jusqu'à l'interroger sur sa vie sexuelle. Non pas que ça t'intéresse vraiment. Mais le fait est qu'elle a elle même abordé le sujet la dernière fois que vous avez échangé. Aux dernières nouvelles, elle s'est tenue à carreaux et est restée bien "sagement" enfermée dans sa chambre comme tu l'attendais. Oh ma pauvre ... Je te plains. Que tu prétends, avec une ironie tout à fait évidente. Tu la provoques, parce que tu en as le pouvoir, bien sûr.

Après avoir brièvement parlé de ça, tu lui demandes comment vont les affaires. Là non plus, ça ne t'intéresse pas énormément. Mais ça fait partie quand même de ton business à toi, de près ou de loin. Si ses affaires marchent, alors tout marche pour toi aussi. Ou plutôt, ça y participe. Et c'est d'ailleurs bien pour ça que tu aimerais éviter que ça ne tourne au vinaigre pour de bon entre vous. Elle est désormais trop impliquée dans tes affaires. Si ce n'était pas le cas, ça fait bien longtemps que tu te serais débarrassé d'elle. Au lieu de ça, elle est encore là à graviter autour de toi et t'es bien forcé de faire avec. Quitte à devoir parfois la punir durement. Tu soupires devant le silence qu'elle laisse tout à fait s'installer. T'es tellement ennuyeuse. Que tu souffles avant de remuer.

De la poche de ton pantalon de costume cintré, tu sors un jeu de clés, que tu balances sur la table de sorte à ce qu'il glisse dans sa direction. Et qu'il s'arrête juste devant elle. Parce que tu t'es bien tenue, je te prête l'un de mes appartements. Bien sûr, il y a quelques conditions. Tu ne salis pas l'endroit, tu ne l'endommages pas, tu ne fais pas venir trop de monde à la fois, bref tu n'y fais pas la fête non plus. Le but n'étant pas de lui laisser l'opportunité de tout esquinter sur son bref passage. C'est le temps que tu puisses retrouver ton propre logement, bien sûr. Ce n'est pas du tout un cadeau. Il est bien question d'un prêt et uniquement de ça. Et d'un prêt très temporaire. Qu'elle n'aille pas s'imaginer que tu lui offres l'un de tes appartements, même si tu en as plusieurs à ta disposition. Tu aimes investir.