Good news or not ft. @Ethan Davis.

Il y avait sans doute mille autres façons bien meilleures de gérer cette situation que celle qu’ils avaient tous les deux choisi. Se crier dessus et s’envoyer des mots mal pensés et encore moins bien tournés était certainement une énorme erreur. Dans les feux de sa première guerre, la brune ne pesait pas les paroles prononcées et n’arrivait même pas à réfléchir clairement. Si elle en avait eut le temps elle se serait rendue compte qu’il aurait fallu stopper cette dispute dès le début. Parler plus calmement. Tenter de ne pas réagir vivement et dialoguer. Sauf qu’il avait été beaucoup plus simple de s’indigner et de se déchirer. Les erreurs commises par l’un et l’autre prenaient encore plus d’ampleur au fur et à mesure que les cerveaux s’échauffaient et que les mots fusaient comme des couteaux aiguisés, les deux cherchant le plus à se prouver qu’ils pouvaient très bien s’en sortir seul. Parce que c’était comme ça qu’ils allaient finir de toute manière, après cette journée. Si la poupée était une femme avec un peu plus de caractère, sans doute même qu’elle aurait mis une gifle à son garde du corps pour avoir osé prononcer la phrase qu’il venait de dire. Se détacher. Elle pour qui la famille comptait plus que tout, il pensait vraiment que c’était la meilleure chose à dire en cet instant ? Après tout ce qu’il venait de dire, il laissait même entendre qu’elle devrait couper le cordon pour de bon avec ses parents, comme si c’était l’idée du siècle. « Tu as raison, je vais suivre tes conseils et me détacher. » Mais pas de sa famille, le sous-entendu était très facile, surtout mêlé à un plissement de ses yeux qui semblaient vouloir le fusiller sur place.

Peut-être que la mettre dehors était finalement une bonne idée. Qu’il valait mieux partir avant de continuer de se faire encore plus de mal. Au milieu de la bataille, la brune ne savait même plus où donner de la têt. Pire encore, elle ne se reconnaissait pas elle-même. Elle qui prônait toujours le dialogue et la paix se retrouvait à rejeter l’homme qui avait toujours été là pour elle, quitte à risquer sa vie. Pourtant elle ne parvenait pas à retenir ses mots, ni à maîtriser le feu de la colère qui faisait trembler tout son corps et ne demandait qu’à s’échapper au travers de paroles acerbes. C’était sans doute ça la vraie colère, celle qui rendait dingue au point de ne plus savoir vraiment qui on était. Au milieu de tout ça, elle était par contre totalement consciente de la douleur que les mots d’Ethan provoquaient en elle. Chaque rejet et accusation venant lui lacérer un peu plus le coeur à chaque fois. La poupée avait pourtant pensé que rien à part le dégout que ses parents avaient eut en apprenant son métier ne pourrait plus la toucher. C’était une belle erreur. Ethan avait réussi cette prouesse. Pourtant loin de chercher à calmer les choses, la poupée avait continué de le provoquer en allant jusqu’à même lui demander de ne pas la surveiller ce soir. Serment solennel qu’elle lui avait pourtant fait prêter peu de temps avant. Lui, toujours lui. Que lui pour la surveiller. Elle n’hésitait cependant pas à le forcer à la briser bien qu’elle se doutait qu’avec cette dispute, cela serait un peu plus facile pour le blond. La main toujours sur la poignée, la brune la crispa légèrement plus autour du métal en l’entendant accepter bien facilement sa demande. Il acceptait sans rechigner, sans le moindre sentiment. A ses yeux pourtant, il y avait presque quelque chose de sâcré dans le fait que ce soit lui et personne d’autre qui prenne soin d’elle. Tant pis. Il fallait bien grandir un jour, surtout qu’elle allait bientôt avoir trente ans, justement. Laissant tout de même sa tête aller de gauche à droite en se pinçant les lèvres, elle ouvrit la porte du bureau pour sortir. Il était temps car maintenant que la colère allait passer, elle se mettrait sans doute à réaliser tout ce qu’il venait de se passer. Et elle finirait par prendre la mesure de tout ce qui venait d’exploser dans sa vie. Dans un dernier élan de colère elle claque la porte avant de poser une main sur son coeur tandis qu’elle marchait. Ce dernier commençait déjà à lui faire atrocement mal.


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