Tu dois quand même bien admettre que t'es surpris par la réponse qu'elle t'offre. Non pas parce que c'est faux et que tu ne comprends pas ce qu'elle veut dire. Mais parce que c'est dit avec une véritable spontanéité et que t'aimes beaucoup ça. T'aimes vraiment le fait qu'elle ose te dire ce qu'elle pense, de la façon dont elle le pense. C'est que t'as pas l'habitude qu'on te dise précisément les choses. D'ordinaire les gens prennent des pincettes et tournent autour du pot. Comme si tu pouvais vraiment être plein de colère, tout le temps. Y a pourtant que dans le travail que t'es comme ça. Qu'un rien te fout en rogne. Le reste du temps t'es une crème. Qui a peur d'un rien et pas mal superficiel, soit. Mais t'es quand même relativement sympa. T'aimerais beaucoup qu'elle continue de te dire ce qu'elle pense précisément de toi, la belle blonde. Mais tu sais bien que c'est déjà un effort pour elle que de te parler ainsi. Tu sens depuis un an qu'elle veille à garder des distances -frustrantes- avec toi. Encore une chose que tu ne t'expliques pas. Mais surtout, une chose sur laquelle tu n'as aucun pouvoir.

Alors même si tu adorerais qu'elle continue, t'es obligé de la voir se refermer comme une huître et prendre des distances avec toi. Tes obligé de ronger ton frein. Et espérer que ça se reproduise à l'avenir. T'as envie de croire qu'elle va s'ouvrir petit à petit. Que tu pourras un jour avoir le loisir de découvrir ce qu'il y a sous sa carapace. Merci Ekaterina. Pour ton honnêté. Parce que tu ne veux surtout pas qu'elle s'en veuille de l'avoir été. Qu'elle s'imagine que ça a pu te poser problème. Et de m'avoir permis de penser à autre chose aussi... Que t'ajoutes avec un petit sourire joueur. T'en as oublié le rat et ses potentiels potes planqués ici et là. Enfin tu daignes la libérer pour l'inviter à reprendre place sur le lit encore froissé. Ainsi reprend la séance dans un silence presque religieux. Tu prends de nombreuses photos. Changeant parfois les accessoires, la coiffure de la belle ou encore lui demandant d'ajouter ou retirer certaines choses à son maquillage. Pour les grosses séances tu fais appel à des maquilleurs et à des coiffeurs. Pour les petites séances comme celle, tu fais avec les moyens du bord et ce que peuvent offrir les filles qui posent pour toi.

Là, ce sourire presque carnassier qu'il lui fait. C'est ça qui la fout totalement en déroute. Juste parce que quand il lui sourit de cette façon, elle a l'impression de lui plaire. Vraiment. Et croyez le où non, ce n'est pas de la fausse modestie, Ekaterina est à milles lieux de penser qu'il la considère autrement que comme cette étudiante qui s'est pointé devant sa porte l'année dernière. Elle s'est même parfois demandé s'il ne continuait pas par gentillesse ou pour redorer son égo en s'occupant de la biche blessée. Et parfois, ya des signaux qu'elle croit comprendre comme ce sourire joueur et enjôleur. En fait Nicholas, c'est comme s'il était deux personnes distinctes. Une rassurante à souhait, douce et qui l'a fait se sentir terriblement bien ici et l'autre qu'elle a parfois aperçu, trop méticuleux pour son propre bien, le joueur un peu menteur qui file sur les pages des magazines périple. Elle ne lit d'ordinaire pas ce type d'âneries mais elle doit avouer l'avoir fait une ou deux fois en passant devant le kiosque et apercevant son nom.  d'habitude c'est toi qui fait en sorte que je me sente bien et rassurée.  parce qu'il ne l'a pas remarqué le premier jour mais ses émotions étaient un savant mélange de stress et de détermination. Et elle n'a pas été à son aise tout de suite derrière la caméra mais il a été patient, lui expliquant les choses. Et elle y retourne du coup, aujourd'hui, la séductrice en elle est plus sûre, plus joueuse et elle connait presque trop bien les attentes du photographe alors les choses se font simplement. Trop peut être pour que ça soit sain cette relation. Ça se termine rapidement et elle rejoint la salle de bain pour retrouver ses fringues d'adolescente et quand elle sort, elle ne met pas son manteau tout de suite. Juste pour gagner quelques minutes de plus en sa compagnie... on reprend les même horaires l'année prochaine ? elle sait déjà qu'il va lui dire oui. Parce que son planning est chargé et qu'il a dû s'arranger pour ne rien changer à ce qui fonctionnait. Alors elle demande comme une excuse pour rester. Juste quelque secondes. Puisqu'elle fini par prendre son manteau, prenant le temps de mémoriser ses traits. Deux semaines c'est court et terriblement long à la fois...

T'as ce sourire presque charmeur que t'offres à la volée, parfois sans même y penser. Ce n'est pas que tu veuilles la provoquer, la taquiner ou l'attirer à toi. Mais elle t'inspire vraiment ce genre de sourire un peu tendre, un peu charmeur. Tu regrettes un peu qu'elle soit si introvertie et si timide parfois. Parce que t'as envie de croire que t'aurais pu avoir ta chance avec elle si elle l'avait moins été. Au lieu de ça, elle est relativement distante avec toi. Trop polie pour avoir l'air de pouvoir accepter un quelconque rapprochement. Tu ne sais finalement rien d'elle. Parce qu'elle ne se dévoile pas. Jamais. Elle ne veut rien te dire d'elle et t'es bien forcé de faire avec. De garder les distances qu'elle met entre vous, pour ne surtout pas la brusquer. Et par peur que ça ne lui file l'envie de tout arrêter. T'aimes bien trop ces séances photos et les résultats incroyables, pour prendre le moindre risque de la voir te filer entre les doigts. Alors t'es sage. T'es patient. Tu te dis qu'un jour t'en apprendra au moins un peu plus à son sujet. Quand elle sera prête. Quand elle comprendra que vous n'êtes pas forcés d'être deux étrangers bossant ensemble.

Il n'y a pas de raison pour que ça n'aille que dans un sens. Que tu lui souffles avec beaucoup de douceur dans la voix. Et ce sourire qui ne te quitte plus. Alors même que vous finissez par vous éloigner l'un de l'autre pour reprendre vos places. Retour à un peu de sérieux avec la séance qui reprend. La dernière de l'année pour tous les deux. Mais pour toi aussi, plus simplement. T'es pas tellement heureux quand t'es forcé d'admettre que c'est terminé. Que t'as tout ce qu'il te faut dans ton appareil maintenant. Mais il le faut. Alors tu le lui indiques et déjà, elle file se rhabiller dans la salle de bain. Toi tu te concentres sur la suite. Tu dois commencer à préparer ces photos pour ajouter et retirer quelques petits éléments ici et là. Changer la luminosité aussi. Surtout. C'est le plus gros du travail. Mais tout ça tu le termineras de chez toi. Pour l'heure, y'a la jolie blonde qui est de retour et qui t'interroge. Bien sûr ... Que tu lui réponds en te concentrant de nouveau pleinement sur elle. Regard qui ne dérive pas du sien. Sourire qui fait pétiller les yeux. J'ai essayé de prendre en compte tes périodes de partiel et tout ça ... Il faudra quand même que l'on prenne le temps de faire le point ensemble en janvier, pour s'assurer qu'il n'y a pas d'erreur. Parce qu'il y a les examens, bien sûr. Mais également les périodes de vacances durant lesquelles elle rentre dans sa famille.

A l'intérieur, c'est un volcan qui ne demande qu'à se réveiller. Le jour où elle baissera la garde, ça risque d'exploser. Elle qui fourre des barrières invisibles entre eux. Pas parce qu'elle craint de devenir son amie. Oh non. S'il n'y avait que ça, elle n'aurait aucun soucis à se confier plus souvent. C'est juste qu'elle est persuadé que si elle ouvre cette porte sur l'intimité, elle ne répondra plus de rien. Elle dont les rêves où il est acteur principal sont beaucoup trop chaud et sexy pour être exprimés. Il lui ai arrivé d'avoir honte de son inconscient au réveil. Et elle prend sur elle pour réussir à toujours poser cette limite indicible entre eux. Vous n'imaginez pas le nombre de fois où elle a failli se soumettre à ses envies et simplement lui sauter dessus comme une sauvage. Mais rien. Rien parce qu'elle n'est pas comme ça. Parce qu'elle se respecte trop pour faire partie de ces conquêtes -enfin si on admet qu'il puisse être attiré par elle-. merci. qu'elle dit simplement en replaçant ces longs cheveux au dessus de sa veste. Elle le remercie pour avoir pris soin de prendre en compte ses horaires et son planning à elle. Ne ne jamais rien imposer. Il ne se rend pas compte du soulagement, de la charge mentale en moins. Et si l'idée d'le quitter presque deux semaines la fout en vrac, elle n'a pas trop envie de penser à ce qu'il se passera le jour où il n'aura plus besoin de ses services. Ou bien quand elle commencera sa résidence, dans quelques mois, après tout, elle sera payé quand ça arrivera et ne pourra sans doutes pas se permettre de passer du temps derrière son appareil. Passes de bonnes fêtes alors. elle penche la tête sur le côté dans un sourire. Il faut qu'elle y aille maintenant. Et sans vraiment savoir pourquoi elle se dirige vers sa joue, elle le fait et y dépose un baiser innocent. Du genre de ceux qu'on ferait à un enfant. Et elle fronce les sourcils après ce geste clairement pas adapté, trop impulsif. Sérieusement Ekaterina, t'as pas fait ça ? On n'embrasse pas l'type qui fait la fiche de salaire. Elle baisse la tête et ne lui laisse pas le temps de répliquer ou d'lui dire que c'est inapproprié qu'elle a déjà pris la direction de la porte. Un geste de la main aurait suffit. Elle claque la porte et reste derrière quelques secondes à se maudire de son comportement avant de filer jusqu'à l'arrêt de bus et rentrer chez elle. Elle a ses valises à préparer avant le départ même s'il lui reste encore quelques jours.