→ Chapter one : Birth
"Born to live a shit life"
Las Vegas, la ville de tout les rêves et de tout les excès. C'est ici que ton père est né, un avenir déjà tout tracé puisque son propre père avait des projets pour lui : reprendre la tête d'un de plus grands casinos de la ville. Un défi de taille mais pour lequel il était né et auquel il était préparé depuis de longues années. Il n'avait que vingt-cinq ans et pourtant, il était déjà l'un des hommes les plus influents de la ville, la réputation du nom et de l'établissement le précédent. C'est de cette manière qu'il a fait la rencontre de ta mère, jeune étudiante en droit venant d'Allemagne en espérant vivre son rêve américain, de pouvoir tenter sa chance ici. Une histoire d'amour naissante mais par la suite, bien trop rythmés par le travail. Encore plus depuis que sa mère avait obtenu son diplôme d'avocate et qu'elle bossait pour les affaires étrangères. Autant dire qu'ils passait plus leur temps derrière leur bureau ou encore en déplacement. C'est pour cette raison que sa mère est tombé enceinte très tard, trente cinq ans, unique enfant qui viendrait agrandir la famille. C'est ainsi que tu es arrivée au monde, née dans une vie que tu ne supporteras jamais.
→ Chapter two : Childhood
"Childhood is measured out by sounds and smells and sights, before the dark hour of reason grows."
D'aussi loin que tu te souviennes, tu n'as pas beaucoup de souvenir d'enfance avec tes parents. Tu passais la totalité de la journée avec la gouvernante de la demeure ainsi que ta nourrice par extension. Tu admirais beaucoup cette grande dame, elle avait le coeur sur la main et surtout une patience sans faille avec toi. Pour dire vrai, elle était un peu comme une deuxième mère à tes yeux. De toute façon, la tienne n'avait que trop peu de temps à t'accorder. A chaque fois que tu réclamais de l'attention, elle n'avait pas le temps. Elle n'était même pas là pour jouer avec toi ou te raconter des histoires avant de t'endormir. C'était la même chose pour ton père. Tu as finis par te faire à l'idée que le travail était sans doute plus important que toi. Tu n'avais pas à te plaindre pourtant, tu avais tout ce que tu voulais en dehors de leur présence. Cela dit, tu n'as jamais été l'enfant capricieuse, tu te contentais de peu et la plupart de tes jouets étaient encore emballé dans ta chambre, tu préférais jouer avec un vieux camion qui ne tenait plus debout par exemple. Le seul caprice que tu as fais, c'est de vouloir un chat noir. Il est devenu ton meilleur ami, Moon, jamais l'un sans l'autre. Du moins, jusqu'à ce que tu ne sois dans l'obligation de quitter ta cage dorée pour découvrir les bancs de la scolarité. Une école privée bien sûr, des enfants de classes sociales aisées, l'endroit parfait aux yeux de tes parents, désirant que leur fille ait un bel avenir à son tour. Pour dire vrai, tu n'as jamais réussi à te sentir à ta place auprès d'eux. Tu étais différente et tout le monde le ressentait, c'est pour cette raison que tu étais toujours au dernier rang dans la classe, bien souvent la tête dans les étoiles à rêver d'autres choses.
→ Chapter three : Escape
“How did I escape? With difficulty. How did I plan this moment? With pleasure."
Des années plus tard, tu n'as jamais réussi à te faire une place dans cette haute société. Les dîners mondains, les strass et les paillettes, les grandes études, l'avenir parfait... Pourtant, il s'agissait d'un idéal pour être heureux aux yeux de tes parents. La vérité, c'est que tu sais qu'ils se mentent à eux-mêmes. Qui pourrait être vraiment heureux en passant sa journée au boulot, loin de sa famille et de tout le reste? Pas toi en tout cas. De toute façon, tu n'as jamais été brillante à l'école non plus. Ton père voulait que tu prennes sa place alors que ta mère voulait que tu intègres une école de droit à ton tour , un sujet qui revenait souvent au devant des conversations. Sans même qu'on ne te demande ton avis. Toi, tu ne voulais aucun des deux de toute façon. Tu préférais plutôt te plonger dans tes livres de sorcellerie ou encore dans le tirage des cartes. Ce n'était que des foutaises pour eux bien sûr, jamais tu ne pourrais te faire une carrière là-dedans, ce n'était pas un avenir digne de ce nom. Tu voyais bien que plus le temps passait, plus ils étaient déçus de la fille que tu étais, bien loin de leur espérance. Alors tu as préféré fuir avec uniquement un sac sur le dos et un peu d'argent de poche. Tu n'avais pas d'endroits où te rendre, tu ne savais pas où tu te dirigeais mais tu étais libre et surtout, tu n'avais plus à supporter le poids de l'échec sur tes épaules.
→ Chapter four : Street
"The streets were dark with something more then night."
Tu te rappelles que tu as marché durant de longues journées au départ, ne t'arrêtant que pour dormir sous un pont, dans une maison abandonnée parfois ou encore pour manger un petit quelque chose. Tu ne savais pas combien de temps est-ce que ca allait durer mais il allait bien falloir que tu te poses un jour, pour quelques mois ou quelques années qui sait ? De toute façon, tu étais libre de te rendre où tu le souhaites désormais et autant dire que cette fuite avait une saveur de liberté agréable. Bien loin de la pression que tu avais et de cette société que tu ne supportais plus, là où tu n'avais jamais eu ta place non plus.
Tu as finis par te poser à Chicago avec pour domicile le dessous d'un pont près du lac Michigan. Tu ne savais pas ce que tu allais faire désormais mais tu étais certaine que tu ne reviendrais pas chez toi, il en était hors de question. Même dans la pire des galères, tu préférerais plutôt crever. De toute façon, tu n'étais pas la seule dans cette situation, il y a une petite bande qui s'est formé en dessous de ce pont. Une galère commune, c'est ainsi qu'ils se serraient les coudes en partageant leur gain de la journée pour un repas ou parfois pour pouvoir prendre une douche. Chacun s'en sortait un peu comme il pouvait, toi tu passais tes journées à faire la manche et tu lisais parfois les cartes à qui voulait bien. Entre deux, tu créais aussi quelques petits bijoux que tu vendais. Tu arrivais parfois à squatter un canapé lors des nuits les plus froides mais quoi qu'il en soit, tu te plaisais dans cette nouvelle vie. Bien que tu as déjà eu l'occasion de faire de mauvaises rencontres bien sûr parce que la rue, ce n'est pas l'endroit le plus accueillant. Tu as tout de même appris à te défendre avec le temps, bien loin de l'image de la fille qui vient des beaux quartiers. Cette dernière était morte de toute façon.
→ Chapter five : Him
"Home isn't a place. It's you."
Comme à chaque fois, tu étais entrain de faire la manche lorsque tu as posé ton regard sur lui. Son pote voulait te foutre sur le trottoir. Tu lui as craché à la gueule bien sûr, bien loin de vouloir te rabaisser de cette manière. C'est lui qui a failli par intervenir pour l'en empêcher avant de se barrer. Tout aurait pu s'arrêter là mais il est revenu ensuite pour t'apporter de quoi manger et te réchauffer puis à plusieurs reprises. Tu passais des heures en sa compagnie à parler de tout et de rien, lui aussi été dans une sacré galère. Tu es devenue dépendante avec le temps, tu passais tes journées à attendre qu'il vienne, il provoquait en toi un sentiment que tu ne contrôlais pas et que tu ne savais pas expliquer. Alors quand il t'a proposé un toit pour l'hiver, tu as accepté alors que pourtant il s'agissait de sa petite-amie actuelle mais tu t'en fichais pas mal, tu pouvais au moins profiter de sa présence. Jusqu'à ce que ca ne dérape et que tu couches avec lui. Tu pensais que ca s'arrêterait là mais il a décidé de prendre la fuite avec toi, louant un petit appartement sans aucune prétention pour y vivre tout les deux. Tu as un peu paniquée sur le coup, ne t'attendant pas à ce que les choses prennent un tel tournure mais tu ne pouvais plus t'enfuir désormais, sentiments qui étaient venu se mêler à tout ca. Tu étais folle de lui et tu ne pouvais plus faire autrement de toute évidence.
Cinq années d'amour, de coups de gueules mais surtout d'inquiétude. Il n'a jamais chercher à te cacher ce qu'il était vraiment, d'autant plus que c'est grâce à ses petits trafics que vous pouviez vous permettre de vivre ici. Le problème, c'est que tu n'en arrivais plus à dormir de la nuit lorsqu'il n'était pas là, la peur au ventre qu'il crève et que tu finisses par le perdre. Passion tout aussi destructrice, il n'était pas prêt d'arrêter tout ca car il n'avait rien d'autres pour pouvoir gagner de l'argent. Tu as donc finis par fuir, un soir où il n'était pas présent, une fois plus. Le même scénario qui se répète et te voilà entrain de reprendre la route pour trouver un autre endroit où t'installer. Loin de cette ville et de la possibilité qu'il puisse te retrouver.
→ Chapter six : Regrets
"Regrets and mistakes are memories made"
C'est à Detroit que tu as trouvé refuge, recommençant tout à zéro pour pouvoir l'oublier. Tu as repris le même train de vie que tu avais avant de le rencontrer. Cette fois, tu as élu domicile dans une maison abandonné qui avait au moins le mérite d'avoir encore un toit. Tu passais tes journées entre ce lieu et le centre ville pour gagner quelques dollars. Seulement, tu avais clairement l'impression qu'il te manquait quelque chose, la vie n'avait plus la même saveur. Tu sais exactement ce qu'il te manquait : lui. Tu regrettais d'avoir prit la fuite de cette manière alors qu'à l'évidence, tu n'auras jamais réussi à tourner la page. Au bout de quatre ans, tu as donc prit la décision de revenir à Chicago dans l'espoir de le retrouver et de le récupérer mais tu n'as jamais réussi à remettre la main sur Joe. Il était introuvable, même dans les alentours des endroits où vous étiez souvent. Sa vie dangereuse avait sans doute fini par avoir raison de lui, il était sûrement six pieds sous terre avec une balle entre les deux yeux. Tu t'es réfugiée dans une usine désaffectée durant des jours, seule, à te mordre les doigts de l'avoir abandonné de cette manière. Tu es persuadée que c'est de ta faute s'il a fini ainsi, tu aurais peut-être pu le sauver. La rage au ventre, tu te dois pourtant de continuer d'avancer alors qu'il n'est plus là, rongée par la culpabilité. La vérité, c'est que tu n'es plus qu'une âme errante Anna, te contentant de survivre dans ce monde que tu détestes parce qu'il a osé t'enlever ce que tu avais de plus cher.