Tell me everything. La dernière fois que mon regard s'était posé sur l'horloge de l'ordinateur, l'heure affichée était 16h35. J'avais pourtant traité au moins un appel, et un mail. Le temps avait l'air de passé. Ou du moins, je le croyais. Mes deux pupilles s'y posent de nouveau, sur l'horloge...J'hausse un sourcil. 16h43. Je dois avoir été maudite dans une boucle du temps. Le travail d'une avocate ne devrait-il pas être sans fin, pleins de dossiers qui trainent partout, crouler sur les clients ? Si. Sauf quand on a une tendance à ne sélectionner que ce qui peut rapporter gros. Oui, l'argent dirige mon joli petit monde. L'argent qu'une affaire peut me rapporter. C'est vénale. Je suis vénale. Je me fous de l'avis des autres à ce sujet. Là, je n'ai que trois gros dossiers, mais qui n'auront pas de suite juridique avant deux-trois jours. En attente de certains documents.
"Juste dix minutes..."
Que dix minutes. Je pourrais me barrer deja maintenant, mais j'avais laissé mon assistant-secrétaire-réceptionniste, partir plus tot exceptionnellement aujourd'hui. Oui, un homme. Un assistant qui s'occupe de tout l'administratif principalement et me seconde. Une femme aurait été source de tension et de problème. Je ne supporte pas vraiment la compagnie à long terme d'autres personnes de sexe féminins. Peut-être parce que je ne suis pas assez...sensible ou réceptive à leurs petits bobos. Terminer un dernier mail. Et je file.
Les salutations. Le mail est prêt à l'envoi. Pourtant, mon petit minois se relève du clavier et de l'écran. La petite sonnette de la porte d'entrée. Une porte qui s'est ouverte ensuite et qui dévoile un nouvel arrivant. Un soupire, pendant que je me redresse le haut du corps, pour appuyer la partie omoplate contre le dossier de ma chaise.
"T'es sérieux ? A cette heure-ci ?"
Genre, il pouvait pas débarquer avant la dernière minute non ? Si je le fous pas dehors, c'est parce que cette gueule là, je peux pas la virer. C'est bien les seuls affaires que je prends sans que ca soit un choix personnel. Il faut dire que le cadre caché est très personnel derrière. Je vois le dossier dans sa main, quand mon regard passe de cette belle gueule à son torse...et son bras. Bras dont la main n'est pas vide justement.
"Résumes la merde d'abord avant de me filer ce truc."
C'est un sourire froid qui étire tes lèvres lorsque tu es accueillis par une réaction pour le moins négative, dans le bureau de la rouquine. Tu ne réponds pas tout de suite. Tu prends le temps de refermer la porte derrière toi. A cette heure-ci, plus de client en attente. Je suis certain de t'avoir pour moi seul. Une réponse finalement. Quand enfin tu lui fais de nouveau face. A pas lents tu t'approches de son bureau. Tu déposes le dossier sur un coin du bureau. Ouvre les deux boutons de ton manteau pour ne pas être gêné par son cintrage et prends ensuite le droit de poser tes fesses sur l'une des chaises. Tu ne vas certainement pas attendre une invitation de sa part. Tu vaux mieux que ça. Et tu es un peu comme chez toi, partout où tu vas. Ton regard ne la quitte plus alors que, lentement, tu ôtes également tes gants de cuir noir. Chacun de tes gestes semble être calculé. Être réfléchis. Comme chacun de tes mots, chacun de tes agissements. Tu ne fais absolument jamais rien au hasard. Pas même lors des rencontres qui se veulent simples, de ce genre.
Ton index désormais libre de tout gant, vient se placer devant tes lèvres pour lui mimer un "chut" qui se veut insolent au possible. C'est vraiment une façon de parler à ton client préféré, Rhosyn ? Question rhétorique. Dans les faits, personne n'a vraiment le droit de te parler sur ce ton et en ces termes. Et elle ne fait pas exception à la règle sous prétexte qu'elle est avocate. Elle en fait une drôle d'avocate d'ailleurs. Avec un corps comme le sien et le genre de la robe qu'elle porte aujourd'hui, elle aurait davantage sa place parmi les perles qui peuplent les rangs des Bloody Boys. Ça concerne l'une de mes filles. Que tu te contentes de préciser, en te penchant vers le bureau pour placer deux doigts sur le dossier. Que tu pousses, lentement, dans sa direction. Et de reprendre ensuite tout tranquillement ta place dans le fond de ton siège. Les jambes et les doigts croisés. Et ton regard perçant toujours posé sur son visage. Dans l'attente qu'elle daigne prêter attention à cette affaire que tu es venue lui proposer. Ou plutôt, dans votre situation, lui imposer.
Invité
Invité
Invité
Invité
Lun 27 Avr - 23:34
Tell me everything. "Quand il se pointe juste au moment ou le gong libérateur allait résonner et me libérer, oui."
Si je prends la mouche pour cette remarque, ce geste ? Je ne prends presque rien pour moi. Du moins, je ne fais pas dans le sentimentale. Je ne donne pas dans les moues boudeuses qui s'offusque pour un rien. Je ne prétends pas que rien ne me blesse, mais il faut faire mouche. Mon regard s'abaisse vers le coin de bureau. Je l'observe quelques secondes. Avant de daigner bouger mon bras. Le lever. Et le tendre vers le dossier. Décollant légèrement mon dos de la chaise pour que mes doigts puissent se refermer autour. Je le tire vers moi, jusqu'à finir par l'ouvrir. Je ne dis mots. Je ne fais que parcourir les papiers. Mes doigts soulèvent les pages, les tournes. Je regarde les images. Avant de relever enfin le menton. Relever le regard. Pour croiser le sien.
"Et bien sur, vous savez qui est ce soi-disant témoin qui est cité ?"
Histoire de voir dans quel genre de mare il va me faire foutre les pieds. De combien je vais m'enfoncer et donc devoir galérer pour m'en extraire. Je n'ai fait que lire en travers, retenant juste ce qui saute aux yeux. Les élèments importants. Oui, je n'ai ni la gueule, ni le physique et encore moins le caractère de l'emploi. Pourtant, je suis bonne dans ce boulot. Peut-être parce que j'ai du fric. Parce que je n'ai pas froid aux yeux. Ou parce que je n'hésite pas non plus à me servir de mes atouts, et donc de mon physique pour arranger les affaires. Je me penche un peu, le haut du corps légèrement penché vers le bureau, un coude posé dessus, alors que la main effleure mon cou juste entre l'épaule et le lobe de l'oreille. L'autre, pointe les ongles sur le dossier.
"On sait deja que je vais m'en occuper. De l'affaire, et du témoin...Enfin, ca sera plus facile à sortir les bonnes munitions si vous savez de quel genre de personne il s'agit."
Munitions...de ma bouche, ce ne sont pas de vraies balles. Pas des armes à feu. C'est bien sur une métaphore. Je ne laisse pas de trace de sang. Je ne fais pas dans le sanguinolent. Vous avez vu ma jolie petite gueule ? Mes ongles joliment manucurés ? Je ne vais pas abimer quoique se soit avec des éclaboussures ou des foirages. Je serais capable de m'exploser le poignet avec une arme en main.
Tu ne vas certainement pas t'émouvoir face à la réaction pour le moins négative de la rouquine, face à ton arrivée si tardive. Il n'y a pas mort d'homme -pour une fois-. Alors tu ne vois pas de raison de culpabiliser. A vrai dire, culpabiliser ne fait pas réellement partis de ton vocabulaire. Tu vis ta vie sans te poser la moindre question. En étant fidèle à toi même. Je suis de si agréable compagnie et pourtant, tu te plains. Tu me vexes. Pas vraiment, bien sûr. Pas du tout, même. Tu te moques surtout. Parce que tu te fiches pas mal de savoir si tu es en train de gâcher son début de soirée par ta présence alors qu'elle ne souhaitait rien d'autre que lever le camp. Tu te fiches de savoir si quelqu'un l'attend chez elle. Ou si sa présence est désirée pour une soirée ou pour une autre. Tout ce qui importe à l'instant présent, c'est qu'elle daigne porter son attention sur le dossier que tu es venue lui présenter. L'affaire que tu viens lui imposer, pour être plus exact. Enfin, elle porte son attention sur le début du dossier. Tu le sais que ça ne lui plait pas. Mais de son côté, elle sait qu'elle n'a pas vraiment le choix.
Tu ne réponds pas tout de suite à sa question. Tu préfères t'assurer que tu auras toute son attention quand tu ouvriras la bouche. Pour ne pas voir à répéter. Et pour être bien certain que chacun de tes mots atteigne son but au creux de ses oreilles. Bryan Middleton. Un gosse de bonne famille, parmi tant d'autres. On a envisagé bien des solutions pour l'inciter à lâcher l'affaire ... Tu te tais un bref instant pour laisser s'échapper un soupir théâtrale. Mais on ne souhaite pas se mettre à dos ce genre de famille. Tu n'as pas encore la famille de ce gamin dans la poche. Tu ne l'auras peut-être jamais. Mais tu es trop conscient du possible effet boule de neige, pour ne pas souhaiter risquer que ça se produise. Si tu fous en l'air une famille en faisant tuer un gamin, l'information pourrait arriver très vite aux oreilles d'autres bonnes familles qui auront vite fait de mettre un terme à vos échanges. Et qui feront tout pour te faire tomber une bonne fois pour toutes. Pour l'heure, personne ne sait que la demoiselle est liée aux Bloody Boys. Mais j'aimerais lui éviter la prison. Cette histoire n'est pas de sa faute.
Accueil
