Les menaces ont fusées lors de leur dernière entrevue il y a de cela quelques semaines maintenant. Mais Jane fut satisfaite de la finalité puisqu'il ne l'a pas tué. Menacée. Encore. Oui, bien entendu. Et pendant quelques jours d'ailleurs après, elle était suspicieuse, sur le qui-vive. Persuadée qu'on la suivait ou qu'on allait lui faire du mal au coin d'une rue ou lorsqu'elle sortait de sa boite tard dans la nuit.
Mais non. Rien. Et du coup, elle a oublié Jane. Elle a oublié cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Elle a continué sa vie comme si de rien n'était. Comme avant.
Les jours et les nuits se sont enchainés à une vitesse folle et cette semaine, elle semble au bord de l'épuisement. Elle rentre donc relativement tôt depuis trois jours maintenant.

2h du matin. Super tôt pour une femme d'affaires comme elle. Surtout lorsqu'on sait ce qu'elle fait pour gagner sa vie.
Après être certaine que tout se passera sans problème dans sa boite, Jane décide de rentrer dormir. Elle roule à une vitesse normale. Pas d'excès, ça ne sert à rien. Elle traverse la ville, fond de musique léger.
Les pompiers se font entendre derrière elle et la jeune femme se gare pour les laisser passer. A aucun moment elle ne se doute de l'endroit où ils vont. Aucun.
Et même quand elle s'approche de son loft, à aucun moment elle ne pense que c'est chez elle qu'il y a un soucis.
Un deuxième camion la double et là, elle s'interroge. Enfin.
Elle accélère un peu plus. Elle a peur. C'est une nouveauté, ça tiens.
Et quand elle voit au loin que ça semble être chez elle, Jane accélère plus encore. Le palpitant qui tambourine dans sa poitrine.

Une fois devant chez elle, elle ne peut que constater. Elle sort en trombe de sa voiture et court, affolée, jusqu'aux pompiers. Choquée de voir son loft partir en fumée, elle place ses mains de chaque côté de son crâne avant de les placer devant sa bouche. Elle ne peut détacher ses yeux de ce brasier intense qui emporte toute sa vie. Choquée, elle ne dit rien même lorsque le chef des pompiers vient lui parler. Elle ne l'écoute qu'à moitié de toute façon et lui répond tout autant à moitié.
Pendant plusieurs heures, (ou en tout cas ça lui parait durer des heures), les pompiers tentent d'éteindre ce feu intense. Il y parviennent, bien entendu.
Et avant de partir, ils lui interdisent de rentrer chez elle et lui demande si elle a un autre endroit où dormir. Oui... Leur répond-elle d'une demi-voix alors qu'elle n'y a même pas encore réfléchi. Mais pas le choix, elle ira à l'hôtel. Ou dans sa boite. Elle ne sait pas. Elle est perdue là.

Elle observe alors sa maison, en ruine - ou pas loin - et tombe à genoux au sol en pleurant. Tout perdu... Elle a tout perdu. De son passé, de ses souvenirs. Seulement des choses matérielles, certes. Mais des souvenirs qui comptent pour elle malgré tout.
Pendant plusieurs minutes, elle reste ainsi à pleurer et à se lamenter sur son sort.
Ce n'est que le froid et plusieurs frissons qui la font finalement se relever. Le maquillage a coulé, elle ne ressemble à rien sans doute mais elle s'en fout. Le pas trainant, les larmes encore non loin, elle retourne vers sa voiture lorsqu'elle entend un ricanement pas loin d'elle.
Machinalement, elle tourne la tête et voit... Robin.
Robin qui se marre de ce qui lui arrive. Robin qui jubile. Robin qui est forcément le maitre de cérémonie !
Et Jane qui comprend tout de suite et qui arrive comme une furie vers lui, les larmes aux yeux encore et qui, finalement se stoppe juste devant alors qu'elle était sur le point de lui mettre une baffe. Ravalant ses larmes, essuyant ses yeux rapidement, elle reprend le contrôle. Elle joue, encore. A un jeu différent du dernier certes. "Bien joué." dit-elle en applaudissant très lentement trois fois dans ses mains. "Belle surprise en effet. Tu aurai pu me tuer, ça aurait été pareil." Elle n'a même plus envie de se battre Jane. Pas tout de suite. Pas ici. Elle n'en a pas la force morale. "Maintenant c'est bon. J'ai compris, t'en fais pas. Tu peux rentrer dormir, tu as eu ce que tu voulais." Et elle lui tourna ensuite les talons pour repartir vers sa voiture. Aucune envie de le voir. Aucune envie de lui parler. Mais elle est certaine qu'il ne va pas vouloir en rester là...

Old sins have long shadows.
ft @Jane Sullivan

Tu es plus que satisfait par le petit plan que tu as finalement mis à exécution. Tu as attendu le temps qu'il fallait pour que Jane oublie, plus ou moins, le fait qu'une vengeance était à prévoir. Qu'elle oublie peu à peu de se méfier du grand méchant loup qui, pourtant, n'est jamais resté bien loin. Parce que vous avez eus à vous croiser à quelques reprises avec les Bloody Boys. Il ne se passe pas une seule semaine sans que vous ne preniez le temps de tous vous retrouver pour x raisons. Il vous faut garder le contact en toutes circonstances. Et finalement, le couperet est tombé. Tu as profité d'une soirée plus ou moins tranquille et as fait appel aux meilleurs dans leur domaine, pour foutre le feu au logement de la jolie blonde. Tu le sais que ça signifie foutre en l'air un pan entier de sa vie. C'était ça ou t'en prendre à un membre de sa famille. Ou, plus gros encore de ton point de vue, foutre en l'air sa boîte de nuit. Mais tu en as encore besoin de son commerce. C'est la raison pour laquelle vous continuez de faire affaire. Et raison pour laquelle elle a cette place autour de la table depuis tout ce temps et malgré son sale caractère ...

Enfin tu peux la voir arriver. Constater l'ampleur des dégâts. S'écrouler à demi. Fondre en larmes. Et forcément, à toi, ça te plait. Tu ne ressens aucune peine, aucun sentiment de regret ... Rien. Tu te contentes d'apprécier le spectacle qu'elle t'offre et qui est plus réjouissant encore que l'incendie lui même. Les flammes qui continuent de dévorer son logement tout entier, devant son regard impuissant. Et finalement les pompiers dominent le monstre et le font s'éteindre pour de bon. Et finalement, elle s'éloigne. La vision de son visage meurtri t'arrache un semblant de rire. Son qui l'interpelle. Elle fonce sur toi comme une furie. Sans doute tentée de t'en coller une pour tout ça. Tu t'y prépares. Tu n'auras aucun mal à parer son coup si elle allait au bout de son geste. Elle ne fait rien de tel. Bien sûr qu'elle s'emballe. Qu'elle laisse échapper sa colère. A l'état brut. Sans chercher à la retenir. Ou sans y parvenir, plus simplement. De quoi te faire sourire. Encore. Tu prends définitivement trop de plaisir à tout ça. A briser des vies. A les regarder tomber en cendres.

Reviens ici. C'est un ordre ! Que tu grognes dans le silence qui est revenu. Tu fais signe à ton V-P qu'il peut s'en aller. Que tu gères. Que tu ne crains absolument rien de la part de la blondinette. Tu ne penses pas qu'elle va tenter quoi que ce soit. Et dans le cas où elle le ferait quand même, tu as largement de quoi répliquer et éviter de trop subir. J'ai été clément avec toi Jane. Beaucoup trop souvent. Beaucoup trop longtemps. Par principe, tu ne pouvais plus laisser passer ce genre de chose. Ce genre de provocation de sa part. C'était devenu trop. Beaucoup trop. Que ça lui plaise ou non, il fallait que tu la punisses. Et la punition se devait d'être à la hauteur. Tu t'approches d'elle pour lui faire face. Le regard froid planté dans le sien. Cette fois encore j'ai été clément. J'aurais pu faire bien pire encore. C'était la dernière fois. Est-ce que c'est bien clair ? Tu ne plaisantes pas. Tu n'as jamais plaisanté. Il est grand temps qu'elle accepte la chose.

Pendant les dernières réunions, Jane s'est tenue - à peu près - à carreaux. Elle a été relativement sage. Se mordant plus d'une fois la langue avant de parler. Croisant le regard de Robin à plusieurs reprises qui lui faisait clairement comprendre qu'elle ne devait absolument pas l'ouvrir. Elle a enregistré.
Mais là, concrètement, elle a encore mieux enregistré. Sa maison partie en fumée, son passé réduit à l'état de cendres... Jane qui semble perdue et ne pas comprendre. Jane qui pleure comme rarement. Et Jane qui comprend enfin lorsqu'elle voit Robin.
Robin qui se trouve là, à côté de chez elle ou de ce qu'il en reste et qui jubile de son action. Peu importe que ce soit lui ou l'un de ses gars qui l'ai fait. Le résultat est le même. Et l'instigateur aussi de toute évidence. Le coupable revient toujours sur le lieu de son crime a ce qu'il parait...
Elle l'a mérité. Elle le sait. Et elle a enfin compris. Enfin, faut espérer.

Quand elle le voit, tout d'abord, elle a envie de lui en coller une. Voire de lui mettre un bon coup de genoux dans les parties intimes. Aucune chance qu'elle ait envie de niquer avec lui ce soir. Aucune !
Mais elle se stoppe dans son élan la blonde. Elle réfléchit très rapidement et décide finalement de parler. Seulement parler. De le féliciter de sa prouesse. Et finalement, elle décide de partir. Rentrer dans le conflit n'est clairement pas la chose à faire. Et si là, elle ne le veut pas pour le moment. Il y a fort à parier qu'elle pourrait partir en vrille en trois secondes et demi.
Elle repart vers sa voiture, persuadée qu'il voudra malgré tout avoir le dernier mot. Et effectivement c'est le cas.
Quand il lui donne l'ordre de revenir, elle commence par s'arrêter de marcher. Elle ne se retourne pas tout de suite. Elle se pince les lèvres et respire calmement pour contenir sa colère qui monte. Mais il vient de lui prouver de quoi il était capable. Et elle sait qu'il peut faire bien pire aussi. Alors, pour la première fois, Jane s'exécute et se retourne pour revenir vers lui.

Ils se retrouvent seuls puisqu'il vient de donner congés à on ne sait trop qui. Ca ne présage rien de bon... Pourquoi lui donner l'ordre de partir si ce n'est pour faire des choses pas nets comme la torturer jusqu'à ce qu'elle en meure par exemple !?
Il commence à parler et elle l'écoute, croisant les bras sur son torse et ne lâchant jamais son regard. Elle ne dit rien. Ne pipe mot. Il s'approche un peu plus encore et elle ne bouge pas, ne parle toujours pas. "Je sais. Oui, c'est très clair." Elle a les dents serrées quand elle le dit, se contenant le plus possible pour ne pas péter un câble. Mais qu'il en soit certain, elle a bien enregistré le message cette fois.
Finalement, elle brise le silence quelques secondes plus tard en s'armant d'un faux sourire. "Puis-je m'en aller ? J'ai des choses urgentes à faire encore. Il faut que je trouve où dormir ce soir." Qu'est-ce qu'il va faire de plus de toute façon ? La retenir pour quoi faire ? L'obliger à dormir ici, dehors, dans le froid ? Oh putain il en serait capable en plus ! Ah... Il va déjà certainement l'obliger à le ramener. Non ? Et merde... Elle s'en passerait bien tiens. Aucune envie de le voir une seconde de plus ce soir. Etrange non ?

Old sins have long shadows.
ft @Jane Sullivan

C'est de cette façon que tu prends le plus ton pied toi. Tu ne peux le nier. Alors que tu prends un plaisir évident à la regarder s'écrouler. A la vue d'un bout de son monde qui tombe lui même en cendres. Tu ne peux nier que tu apprécies de la voir dans cet état. Parce qu'elle l'a mérité. Elle a tout fait pour que ça arrive, très clairement. Elle a provoqué. Beaucoup trop. Elle a joué avec le feu. Et de toute évidence, il vient de lui revenir en plein visage. Bien sûr, la leçon que tu viens de lui donner n'en serait pas une du tout si tu n'en profitais pour en rajouter une couche verbale. Si tu ne prenais pas le temps de la prendre entre quatre yeux pour lui rappeler que tout ça n'est pas arrivé sans raison. Et surtout, que tu pourrais faire bien pire encore si elle venait à ne pas respecter les règles que tu n'as eus de cesse de lui rappeler ces derniers mois. Il te semble qu'elle comprend. Elle a tout l'air de capituler en fin de compte. De finalement se mettre en tête qu'elle a effectivement merdé en beauté.

T'as envie de me cogner Jane, hein ? Et l'idée t'amuse. Tu n'es pas particulièrement masochiste. Tu ne prends pas plaisir à te faire frapper. Mais tu ne peux nier que l'idée même qu'elle en ait envie, a le don de t'amuser. Parce que ça ne fait aucun doute que tu aurais le dessus de toute façon. Qu'elle pourrait bien y mettre toute sa force et toute la technique qu'elle a -ou n'a pas- que le résultat serait le même. Tu ne te laisseras pas faire. Personne n'a le droit de lever la main sur toi. Quoi ? Avec tout le fric que tu te fais, tu n'as pas d'autre pied à terre ? Question rhétorique. Tu sais ce qu'il en est pour elle. Tu sais approximativement tout d'elle. Il n'y a que de très rares détails qui t'échappent chez tes collaborateurs, cela va s'en dire. Et pour qu'ils t'échappent, il faut vraiment qu'ils soient sans importance. T'es pas à cinq minutes près. Tu trouveras sans mal une chambre d'hôtel. Ce n'est pas à elle de décider à quel moment elle peut s'en aller. Rien de nouveau là dedans.

C'est drôle ... Cette situation m'excite beaucoup plus que celle durant laquelle tu tentais de jouer de tes charmes ... Que tu t'amuses. Ouvertement, tu te fous d'elle. Ouvertement, tu tournes au ridicule son petit manège ce fameux jour dans ton bureau. Parce que ça te plaît. Parce qu'il est évident que tu prends un plaisir dingue à la voir dans cet état. C'est une façon comme une autre de lui rappeler que tu es largement supérieur à elle et que tu le seras toujours. Il ne faudrait pas qu'elle oublie ce léger "détail". Elle n'a que trop eut tendance à l'oublier ces dernières semaines. D'ailleurs, je prends beaucoup trop de plaisir à te voir comme ça, pour te laisser partir si facilement. Et si je t'accompagnais moi même dans un hôtel ? Tu poses la question en même temps que tu l'envisages. A vrai dire, ça t'amuserait énormément de la déposer devant l'un des hôtels que tu possèdent. Ceux dans lesquels tes filles vendent leurs corps.

"Oui. Une féroce envie de te frapper." lui répond-elle entre ses dents serrées, la mâchoire crispée. Lui, ça le fait rire évidemment. Elle, pas du tout. Il s'amuse de tout ça. Elle, elle n'a que ses yeux pour pleurer. Il l'avait prévenu. Pire que ça même. Il l'a prévenu plusieurs fois, l'a menacé. Mais c'est comme tout. Tant qu'on ne passe pas à l'action, les gens ne comprennent pas. Là, c'est bon en toute logique.
Mais oui, elle a envie de le frapper. Mais elle ne le fera pas. Parce qu'elle ne veut pas aggraver son cas plus que ça ne l'est. Et à quoi bon de toute façon ? Elle n'aurait même pas le dessus. Une bonne gifle ferait du bien mais les répercussions risqueraient d'être pires encore. Alors elle s'abstient. Elle se contente simplement de le fusiller du regard. Ce qui revient à pisser dans un violon mais peu importe.
Elle veut prendre congé Jane. S'en aller. Le quitter, ne plus l'avoir sous les yeux. Le prétexte est tout trouvé. Mais il se moque encore. Et là, elle ne répond rien. Elle se contente simplement de le fusiller du regard, encore.
Il sait très bien qu'elle n'a pas d'autre logement. T'es pas à cinq minutes près... Non, effectivement. Mais il attend quoi de plus de sa part là ? Jubiler encore ? Se foutre d'elle et lui dire qu'il l'avait prévenu ? Alors, elle attend et croise les bras sur son torse en le regardant.

Cette situation l'excite. Pfff... C'est même pas étonnant pour un mec de son genre. En temps normal, s'il lui avait sorti ce genre de phrase, elle aurait pris ses bijoux de famille à pleines mains pour vérifier s'il était vraiment excité. Mais là... aucun geste de la part de Jane. De l'impatience, de l'énervement qui monte crescendo. "Bon. Tu veux quoi de plus là ?" L'agacement est à son comble. Mais il ne semble pas pour autant vouloir s'arrêter là.
Le comble est quand il lui propose de l'accompagner dans un hôtel. Il est sérieux là ? Ne pas s'énerver. Prends sur toi. Souris... Elle se répète ça en boucle. "C'est très prévenant de ta part mais ça va aller, je te remercie." Faire l'hypocrite. Sourire. Parler le plus calmement possible tout en voulant le frapper à mort. C'est difficile pour Jane de se contenir. Même elle est la première étonnée.

Elle s'allume alors une clope et se tourne pour voir une dernière fois sa maison en cendres avant de partir. Les larmes remontent aussitôt alors que sa gorge se serre. Donner le change, faire face. Rester forte. Elle se tourne de nouveau vers Robin et lui souffle sa fumée dans la gueule avant de lui proposer une alternative. "Vu que ton vice-président est parti, je peux te déposer chez toi par contre si tu veux." Elle sait qu'elle n'a pas le choix. Elle ne l'a plus en tout cas. Se montrer "gentille" avec lui reste la seule chose à faire désormais et elle le sait...

@Robin Hartwood

Old sins have long shadows.
ft @Jane Sullivan

Sa réponse, tout à fait franche, fait naître un petit sourire au coin de tes lèvres. Tu ne devrais pourtant pas avoir pareille réaction. Tu devrais plutôt être en train de la menacer. Mais tu sais qu'elle ne s'y risquera pas. Qu'elle n'a pas l'intention de lever la main sur toi malgré la féroce envie qu'elle ressent, comme elle le dit si bien. Tu ne crains pas de la voir mettre la chose à l'oeuvre. Alors tu souris. Plus grand. Tu t'amuses. Cette fois c'est toi qui joues. A ses dépends, bien sûr. Parce que c'est ainsi que c'est supposé se passer et pas autrement. Cela va s'en dire. Et tu te doutes bien que ça ne va pas lui plaire du tout à Jane. Qu'elle va n'être que de plus en plus frustrée, voir blessée, voir énervée. C'est un peu le but de la manœuvre il faut dire. Tu apprécies la voir dans cet état. Tu ne l'avais jamais vu ainsi et pensais qu'elle était tout aussi froide que toi. Et qu'il serait donc impossible de la heurter d'une quelconque façon que ce soit.

Mine de rien, tu proposes de la déposer devant un hôtel, toi même. Tu n'es pas surpris par son refus. Tu ne t'attendais pas à ce qu'elle saute de joie à cette idée, bien sûr. Encore une fois, tu tournes autour du pot. Tu la tortures d'une façon tout à fait évidente. Tu peux sentir qu'elle est tendue, énervée, qu'elle prend encore très fort sur elle pour ne pas perdre le contrôle et avoir un geste regrettable. Tu te contentes de l'observer en retour. La flamme brûlant au fond de tes prunelles claires. Tu sais qu'elle est perdue. Qu'elle panique à la pensée de tout ce qui vient de s'envoler en fumée, au sein de son logement principal. C'est bien pour cette raison que tu es allé au bout de ton geste. Sans pitié aucune. Elle aurait mieux fait de se protéger un peu plus. Tu occupes toi même une demeure qui n'est pas connue de tes associés plus ou moins proches. Et qui, malgré ça, est dotée de tout ce qu'il faut pour ne pas risquer la moindre intrusion et la moindre attaque.

Tu vis toujours avec l'idée que tu pourrais te faire attaquer. Tu ne bronches pas le moins du monde lorsqu'elle s'amuse à souffler la fumée de sa cigarette, dans ta direction. Ce n'est pas ainsi qu'elle pourra te heurter. Loin de là. Tu restes plutôt toujours aussi froid. Rien ne peut t'atteindre. Moins encore en cet instant alors que tu prends très clairement ton pied. Ce qui n'est évidemment pas son cas. Mais ç'aurait été étonnant qu'elle le prenne compte tenu des circonstances. Tu penses vraiment que mon Vice-président est mon chauffeur ? L'idée t'arrache un bref rire. Tu tournes le visage vers la Mercedes noire garée plus loin. Il surveille mes arrières quand j'ai le dos tourné. Que tu précises avant de faire un signe de la tête pour que ton chauffeur approche. C'est nous qui allons te déposer à l'hôtel. Nouvel ordre. Sans appel.

Elle n'ira pas plus loin que lui répondre franchement si et seulement si, il lui pose des questions. Elle ne le frappera pas même si elle en meurt d'envie. Elle ne l'enverra pas chier même si ça lui brûle les lèvres. Elle se contient Jane. Difficilement. De plus en plus difficilement alors qu'il ne fait que se moquer de cette situation. Jubilation exécrable qui ne lui donne que plus envie encore de le frapper/castrer/torturer. Mais ça, bien entendu, ce n'est pas possible. Ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais en fait.
Elle arrive même à rester courtoise, polie. (quand elle ne dit pas quelques mots entre ses dents serrées). Elle refuse bien entendu qu'il la dépose devant un hôtel. Et la raison de ce refus ? Il y en a plusieurs à vrai dire et certaines sont plus que logiques.

Il vient de cramer sa maison. Il se moque d'elle. Il en rajoute même. Et le dernier point, surtout, elle sait qu'il la déposerait dans un des ses hôtels à lui. Et Dieu sait ce qu'il pourrait lui faire d'autre si jamais elle venait à loger dans un de ces charmants hôtels. Non non non. Pas moyen.
Il se moque encore et ça ne fait qu'exacerber la colère de la blonde. Elle regarde sa maison de temps à autre et se retient de pleurer. Ne surtout pas lui donner des raisons supplémentaires de se rire d'elle.
Elle n'a qu'une envie : partir d'ici. Partir loin. De cette rue, de ce quartier. Remettre à demain toute la paperasse et les appels qu'elle devra passer. Se noyer dans l'alcool pour le reste de la nuit sûrement et sombrer dans un coma duquel elle ne se réveillerait que plusieurs semaines plus tard. Voire jamais. Ou se réveiller, pour de vrai, et s'apercevoir que ce n'était qu'un cauchemar. Malheureusement...

Et pour en finir au plus vite, elle propose de raccompagner Robin chez lui. Prévenant de sa part n'est-ce pas ? Mon cul ouais. C'est juste pour être certaine qu'il lui fichera la paix après. Mais c 'était une douce illusion que d'y croire. Bien évidemment.
Elle hausse les épaules à la mention du V-P et serre de nouveau les dents quand il rit et se moque encore une nouvelle fois d'elle. Inspirer... Expirer... Inspirer... Expirer...
Elle l'observe se tourner et appeler la Mercedes garée plus loin. Et merde... "Je suppose que je n'ai pas le choix ?" Question rhétorique. Elle connait bien sûr déjà la réponse.
Elle pourrait lui sortir encore une excuse de merde du style "Je ne peux pas laisser ma voiture ici." ou bien "Je n'ai pas les moyens de me payer une chambre dans l'un de tes hôtels"... parce qu'il est évident que c'est là qu'il va la conduire.
La voiture arrive très vite. Trop vite. A peine a-t-elle eu le temps de soupirer que la portière est déjà ouverte pour qu'elle y entre.
Sans rien dire de plus, elle monte et se colle au côté opposé en prenant bien soin de ne plus regarder du côté de Robin qui monte à son tour dans le véhicule. Que ce trajet soit court par pitié. Qu'ils arrivent vite à destination. Et qu'il la laisse enfin tranquille.
Oui, elle rêve cauchemarde, elle le sait.

Old sins have long shadows.
ft @Jane Sullivan

Tu n'as évidemment aucun mal de voir toute la peine qui est la sienne, à la vue de ton logement qui n'a plus rien de tel. Qui n'est désormais plus qu'un amas de cendres. Bien sûr que toi tu prends ton pied à tout ça. Bien sûr que tu adores la sentir encore au bord des larmes après la petite crise de sanglots qu'elle vient tout juste d'avoir. Ce sera sans doute sans fin ce soir. Tu ne l'imagines que trop bien s'écrouler aussitôt seule dans une chambre d'hôtel. A fondre en larmes et à ne pas trouver le sommeil de la nuit. Tu espères que ce sera le cas. Quand bien même tu ne pourras pas assister à la chose. A moins de la foutre dans l'une des chambres avec caméras, que tu as à ta disposition. Mais dans le fond, ça n'a pas grand intérêt. Tu as déjà eus l'occasion de la voir à l'oeuvre. Et ta mémoire sans faille te permettra de te refaire la scène encore et encore, aussi longtemps que tu en auras l'envie.

Finalement tu ne lui laisses d'autre choix que celui d'accepter que tu la déposes dans l'un de tes hôtels. Quand bien même tu ne précises pas qu'il s'agira de l'un de tes tiens. Elle doit bien s'en douter. En attendant, tu fais signe à ton chauffeur qui patiente dans l'ombre. La voiture arrive vite, la portière qui donne sur la banquette arrière, s'ouvre tout aussi rapidement. Tu n'as pas pris la peine de répondre à sa question. Pour la simple et bonne raison que tu te doutes qu'elle n'attend pas réellement de réponse. Qu'elle ne la connait déjà que trop bien. C'est donc en silence que tu la rejoins sur la banquette arrière et que tu prends place de l'autre côté. Que tu attaches ta ceinture dans la foulée et attrapes ton téléphone pour envoyer quelques textos. Tu n'as rien à ajouter toi non plus. Et tu n'as aucune raison de vouloir faire la conversation coûte que coûte. Raison pour laquelle tu restes tranquille de ton côté, tout le temps que dure le trajet. Et quand finalement la voiture s'arrête pour de bon et que le moteur se coupe, vous vous trouvez bel et bien devant l'un des hôtels que tu as racheté.

Tu ne prends toujours pas la parole quand vous quittez la voiture, l'un après l'autre. Tu te contentes de lui passer devant pour qu'elle te suive. Elle se doute forcément qu'elle n'a aucun droit de te fausser compagnie. Que tu n'es déjà plus seul et que, par conséquent, si elle te fait un sale coup, il y aura quelqu'un pour s'occuper d'elle. Tu passes à l'accueil pour récupérer le badge qui a été préparé et prends ensuite la direction de l'ascenseur. Tu restes aux aguets, pour le cas où il lui prendrait l'envie de profiter d'un court moment durant lequel vous n'êtes que tous les deux, pour essayer un truc. Un coup ou n'importe quel autre acte totalement stupide qui ne pourrait que se retourner contre elle, cela va s'en dire.

Coûte que coûte, elle tiendra et se montrera forte face à lui. Même s'il l'a vu il y a quelques minutes à peine, écroulée devant sa maison en pleurs et limite inconsolable. Mais ça, c'était avant de le voir. Avant de savoir qu'il était là. Avant de se rendre compte qu'il était vraiment prêt à tout et surtout, à assister à la peine qu'il pouvait causer. Rien d'étonnant quand on y réfléchit en fait. Le contraire aurait même été étonnant.
Si seulement il s'était contenté de la regarder pleurer. Si seulement...
Mais non. Le bourreau est sadique et il aime planter et replanter le couteau dans la plaie encore fraiche.
Il se moque, il insiste, il ironise et il affirme qu'il l'avait prévenu. Pire encore, il lui affirme sans sourciller qu'il pourrait même faire pire. Elle sait qu'il dit la vérité. En temps normal, il n'est pas homme à mentir. Mais là, plus encore. Ce n'était qu'un léger goût certes amer de ce qu'il pourrait lui faire subir.

Elle monte dans sa voiture. Elle n'a pas le choix. Elle le sait et obtempère sans grand mal. Ce soir, Jane n'est plus que l'ombre d'elle-même. Finie la femme forte qui tient tête et qui ouvre sa trop grande bouche pour débiter des milliers de conneries à la minute. Envolée l'impulsive blonde. Pour le moment du moins. Le temps qu'elle se relève. Le temps qu'elle digère. Le temps qu'elle passe à autre chose. Ca demandera certainement du temps ceci dit. Et ça aussi, Robin doit en jubiler d'avance.
Pendant tout le trajet, Jane reste silencieuse alors que des larmes sont sur le point de couler le long de ses joues. Elle ne le regarde pas non plus. Elle l'entend pianoter sur son téléphone et recevoir des textos mais elle n'y prête qu'à peine attention. Elle ferme les yeux mais les ouvre aussitôt. Dès que ses paupières sont closes, elle voit sa maison en flammes. La nuit s'annonce longue...

La voiture s'arrête enfin. Elle tourne la tête quand la portière s'ouvre. Elle suit alors Robin, toujours aussi silencieuse et le regard presque vide. Entre sa tenue et son maquillage qui a coulé, sans oublier sa façon d'errer à travers l'hôtel, on pourrait aisément croire que c'est une des putes du big boss. Pourtant, non, il n'en est rien. Et si jamais l'idée vient en tête de Robin, clairement, là elle ne se laissera pas faire. Plutôt crever...
Ils se dirigent dans l'ascenseur et pareil, elle ne dit et ne fait rien. Elle erre... Elle est ailleurs Jane.
Ils arrivent devant la chambre et il ouvre avant de la faire entrer. Lui dire merci ? Non. Faut pas pousser quand même.
Elle se dirige vers la première fenêtre qu'elle voit et l'ouvre pour ensuite s'allumer une clope. Quelques secondes plus tard, elle prend le téléphone de la chambre et commande trois bouteilles de Vodka. Elle raccroche et repart vers la fenêtre. Cela, sans jamais regarder dans la direction de Robin. Jamais. Elle tire sur sa clope comme une tarée en attendant que le service d'étages lui ramène ce qu'elle a commandé.
Cela ne tarde pas et elle part ouvrir la porte. La porte est à peine refermée que la première bouteille est déjà ouverte et le goulot porté à ses lèvres.
Jane repart ensuite vers la fenêtre. Son exutoire de ce soir, de cette nuit. Elle se rallume une clope. Et boit.
Toujours aucun mot pour son patron. Aucune envie. Elle attend juste qu'il s'en aille.
Et quand ce sera fait, elle attendra un peu et s'en ira d'ici. Par la porte ou par la fenêtre. Peu importe...

Old sins have long shadows.
ft @Jane Sullivan

Tu ne ressens pas la moindre peine pour elle. Tu ne culpabilises pas non plus. Surtout pas. Tu demeures toujours aussi froid. Tout au plus, tout ça a encore le don de t'amuser. Parce qu'elle a mérité tout ça, que ça lui plaise ou non. Parce qu'elle a véritablement cherché les emmerdes avec toi. Rien de surprenant, donc, dans le fait que tu sois allé aussi loin. Mais tu ne manques pas de lui rappeler que ça aurait pu être pire encore. Que tu aurais pu lui faire vraiment beaucoup plus de mal. Elle le sait. Mais pas de quoi réduire sa peine non plus pour autant. Et ça t'arrange bien. Tu apprécies la savoir dans ce sale état. Parce qu'il était grand temps qu'elle soit autrement qu'énervée et belliqueuse en ta présence. Elle ne mérite rien d'autre que ça. Une vraie punition à la hauteur de ce qu'elle a pu te faire subir ces derniers mois. Pour ne pas carrément parler en années.

Finalement vous arrivez à l'hôtel et tu sais déjà où aller. Direction l'un des plus hauts étages pour qu'elle ne puisse s'échapper par la fenêtre. A part si elle souhaite mettre fin à ses jours. Et ça, ça ne sera pas ton affaire du tout. Dans les faits, ça t'arrangerait même. Tu auras vite fait de trouver une autre personne qui pourra t'apporter ce qu'elle t'apporte, plus ou moins, depuis son arrivée dans les rangs. Contre une belle somme d'argent, bien des personnes sont prêtes à tout. Tu n'as aucun doute à ce sujet et ce n'est évidemment pas fait pour te déplaire. Parce que toi, tu achètes absolument tout avec ton argent. Et ce, sans l'ombre d'une hésitation ni même de gêne. Surtout pas de la gêne ! Mais pour l'heure, tu as l'intention de poursuivre tes affaires avec la blonde. Raison pour laquelle elle est encore en vie, de toute évidence. En vie et en relative bonne santé, quand vous entrez ensemble dans la chambre qui sera la sienne pour quelques temps.

Tu t'adosses à un mur pendant qu'elle même fait sa vie. Elle passe commande et fume à la fenêtre. De ton côté, tu continues d'échanger bon nombre de textos. Quand tu as terminé et que tu te redresses, elle a le goulot d'une bouteille de vodka entre les lèvres. Que je t'explique les règles ... Toutes les issues de l'hôtel sont fermées et surveillées de jour comme de nuit, sans arrêt, H24. Tu n'auras le droit de sortir que pour aller bosser et c'est l'un de mes chauffeurs qui se chargera de te faire ce trajet. On te fera parvenir quelques fringues et un ordinateur portable pour que tu puisses ... Vaquer à tes occupations. Bien sûr, un ordinateur qui sera surveillé. Si tu essaies de nous fausser compagnie, ça finira vraiment mal pour toi. Est-ce que c'est assez clair ou non ? Toute ton attention est de nouveau sur elle alors que tu attends sa réponse. Tu retrouveras ta liberté quand j'estimerai que tu as effectivement compris le message.