Le dîner de fiançailles auquel va bientôt devoir participer Luna, est en approche. Et tu sais bien que ça la tracasse pas mal. Tu le sais parce que tu as la sensation qu'elle se tend et se ferme de plus en plus au fil des jours qui passent. Et tu n'as vraiment pas la sensation que ce comportement ait grand chose à voir avec toi. Même s'il est vrai qu'il y a eut quelques moments très gênants entre vous, dès le premier jour et le premier soir que vous avez passé ensemble. Et que depuis, vous avez fait en sorte de garder un minimum de distances. Vous ne vous êtes, par exemple, pas permis la moindre autre sortie comme deux potes que vous étiez pourtant bien partis pour devenir. Vous ne jouez plus avec le feu. Ne serait-ce que parce que les brûlures risquent de vraiment faire mal si vous recommencez tout ça. Que tu pourrais y perdre ton boulot qui n'est pas si désagréable que ça. Quant à elle, en te perdant toi en tant que garde du corps, elle risque de se retrouver avec l'un de ces fameux hommes qui ne savent pas du tout rire et se détendre. Et qui l'empêchent lourdement de faire quoi que ce soit. C'est à peine si elle a le droit de bouger, que tu as cru comprendre. Et tu trouves ça fort dommage, bien sûr. Tu veux lui éviter ça à tout prix aussi, parce que tu l'aimes bien. Et que maintenant tu sais qu'elle mérite mieux que tout ça.
Alors t'as eus cette idée lumineuse. Puisque vous gardez correctement vos distances depuis un mois maintenant que vous devez vous voir presque tous les jours, tu penses pouvoir en conclure que vous êtes passés à autre chose. Même si tu la trouves toujours aussi jolie, sexy, attirante, drôle, intéressante et intelligente. Tu sais faire la part de chose, évidemment ! Alors tu as programmé un truc sans même prendre la peine de la prévenir. Son repas approche à grand pas et tu sais que ça la rend nerveuse. Tu lui as promis que tu serais là et que tu la soutiendrais de la façon la plus discrète qui soit. Sans doute que tu feras en sorte de l'amuser sans que les autres ne s'en rendent compte. Juste pour la voir retrouver un peu le sourire quand elle sera plutôt partagée entre une rage froide et une tristesse glaciale. Mais ce repas n'est pas encore là alors tu as pris le soin d'organiser ce fameux week-end. Ce que tu fais d'ordinaire pour toi tout seul, tu l'as fait pour deux personnes. Et tu l'as organisé sur deux jours et une nuit, au lieu des deux habituelles. Tu ne sais pas du tout comment elle va vivre la chose. Quand bien même elle avait l'air tout à fait sûre d'elle et de sa capacité à s'adapter à ce genre de situation, tu ne peux en être certain. Tu n'as pas de preuve véritable selon laquelle elle saura affronter un week-end en pleine nature et avec très peu de son confort habituel. Pour ne pas dire absolument aucun.
Tu ne l'as finalement prévenu que la veille au soir. Tu lui as envoyé un sms pour lui demander si elle avait toujours envie de ce fameux week-end. Et parce que sa réponse a été positive, tu as achevé les dernières organisations. Et au petit matin, alors que le soleil commence à peine à pointer le bout de son nez, toi c'est à sa porte que tu te pointes. Tu te gares devant chez elle et tu laisses les clés sur le contact quand tu rejoins sa porte à laquelle tu frappes fort. Il est hors de question qu'elle vous fasse perdre du temps à se préparer de façon excessive. De toute façon, elle n'a vraiment pas besoin de bien se coiffer et bien se maquiller pour l'occasion. Une queue de cheval haute et une tenue de sport aussi confortable que couvrante, feront parfaitement l'affaire. Toi, tu t'es chargé de tout le reste. A savoir, la tente, les sacs de couchage et autres éléments indispensables. Tu continues de croire qu'elle va avoir énormément de mal à affronter ce week-end en camping sauvage. Mais tu tentes quand même. Ne serait-ce que pour lui faire plaisir. Parce que c'est bien le but de tout ça, évidemment. Tu veux lui rendre le sourire et lui permettre de penser à toute autre chose, au moins le temps de deux petits jours. Quitte à se retrouver à ne pouvoir supporter tout ça. Quitte à ce qu'elle devienne folle face à une armée de moustiques ou autres bêtes du genre.
Elle a à peine le temps de t'ouvrir la porte Luna, que tu entres dans sa maison. Allez Luna on y va. Y'a de quoi petit déjeuner dans ma voiture. Mais on doit partir tout de suite si on veut avoir le temps de profiter du week-end. T'as une trousse de toilettes et quelques vêtements de rechange ? Et surtout, que tout ça est rangé dans un sac à dos et uniquement un. Parce qu'il va vous falloir vous coltiner vos affaires durant tout le trajet à pied que vous ferez pour aller vous perdre dans les profondeurs de la forêt. Quoi qu'il en soit, tu débordes déjà d'énergie toi. Le genre qui risque d'achever de la réveiller. Ou de l'épuiser, tu ne sais pas trop. Ceci dit, contrairement à toi, elle pourra profiter du court trajet en voiture, pour se reposer et même piquer un somme. Parce qu'elle n'aura rien d'autre à faire que d'attendre à arriver à bon port. Contrairement à toi qui dois vous mener en toute sécurité, à votre point de départ. Il en ira de même pour le reste du week-end. Tu vas devoir rester attentif et garder l'esprit aussi clair que possible, pour pouvoir veiller sur sa sécurité. Quand tu fais ça seul, c'est moins problématique. Si tu te foires, il n'y a que ta vie est en jeu. Même si tu n'es pas du tout suicidaire et que tu n'es pas du genre à ne pas faire plus attention que ça, bien sûr. Tu tiens à rentrer chez toi en un seul morceau, pour ensuite aller retrouver ta famille qui compte évidemment sur toi pour revenir sain et sauf.
Les jours, les semaines passent. La date fatidique approche à grands pas. Tu angoisses de plus en plus. Ce n’est pas le stress normal d’une nana qui s’apprête à se faire passer la bague au doigt que tu ressens, c’est le stress d’une nana qui s’apprête à se faire passer la bague au doigt par un homme qu’elle n’aime pas du tout, qu’elle déteste même. Tu as beau le répéter encore et encore, tu n’as vraiment pas envie que ces fiançailles aient lieu. Plus la date approche, plus tu te tends, plus tu es à fleur de peau. Tu n’as vraiment pas envie d’épouser ce type. Mais tu n’y échapperas pas. Le seul moyen serait de te couper de ta famille pour de bon, mais tu ne peux pas. Parce que, même s’ils sont très spéciaux, tu les aimes, et puis, mine de rien tu as besoin de l’aide financière que ton père t’apporte. Tu n’as pas de vrai travail, tu n’arrives toujours pas à te faire un nom dans le milieu de la musique. Et tu as toutes tes petites habitudes, tu as beau être la plus simple de ta famille, tu restes une gosse de riche qui a besoin de son petit confort pour être bien. Mais en ce moment tu ne vas pas bien. Il y a cette histoire de fiançailles qui te tracasse énormément. Et il y a eu cette soirée avec Joachim qui t’a mal bouleversée. Tu as quand même tenté de faire comme s’il ne s’était rien passé. Vous n’avez pas reparlé de ce « baiser » depuis cette fameuse soirée à la fête foraine. Tu restes toujours proche de Joachim, ça te fait du bien de parler avec lui, tu peux toujours compter sur lui pour te remonter le moral et te faire rire. Et c’est de plus en plus dur, toi qui es si souriante, te voilà bien triste ces derniers jours. Tu essayes de te convaincre que ça ne changera pas grand-chose à ta vie, parce que tu es toujours décidée à ne pas faire de grands efforts en ce qui concerne ton rôle d’épouse. Pour toi c’est plus un arrangement qu’une véritable union. Il n’y aura jamais sentiments, ni même aucune attirance, en ce qui te concerne toi bien sûr. Mais tu sais que ta vie ne sera plus jamais la même après ça. Tu espères au moins qu’on laissera Joachim se charger de ta sécurité, il est vraiment la seule « chose » bien qui te soit arrivée ces derniers temps.
Et après une énième journée pas très satisfaisante, tu décides de rester chez toi, tranquillement, de profiter du calme que t’offre ta maison à toi seule, mais qui sera bien vite envahie par un individu que tu n’as vraiment pas envie de voir maintenant, ni même plus tard. Tu t’offres une soirée peinarde devant ta télévision, à mater une série, quand tu entends ton téléphone. Tu le prends en pensant qu’il s’agit de ta mère qui te rappelle que les essayages de ta robe auront lieu la semaine prochaine, et donc qu’il faut vraiment que tu fasses attention à ce que tu manges, mais en fait c’est un message de Joachim. Tu fronces les sourcils alors que tu lis son texto. Et ton visage finit par se détendre et un joli sourire étire même tes lèvres. Il te propose de l’accompagner pour faire du camping sauvage. Vous en aviez parlé lors de votre première journée passée ensemble. Tu lui réponds, toujours avec ce petit sourire aux lèvres. Tu es vraiment séduite et excitée par cette idée. Tu n’as jamais fait de camping sauvage, tu te doutes que ça va te changer de ton petit confort habituel, mais tu as vraiment envie de t’y essayer. Tu abandonnes ta série et ta télévision pour commencer à préparer tes affaires. Tu n’as pas beaucoup de temps, car vous partez le lendemain matin très tôt et tu espères passer une bonne nuit de sommeil pour être en pleine forme. Tu rassembles tes affaires, tu prends des vêtements confortables, des produits de beauté, plein de conneries et très vite tu te rends compte que tu ne pourras pas emmener tout ça. Tu sais que tu vas devoir te trimballer ton sac avec toi, alors tu dois faire un choix. Tu emportes le strict minimum. Toi, tu as l’habitude d’emmener une valise pleine à craquer pour un week-end, mais là, il ne s’agit pas d’un week-end comme tu en as l’habitude.
Tes affaires sont prêtes et tu te mets au lit de bonne heure pour ne pas être crevée quand Joachim viendra te chercher. Bien sûr, tu es bien trop excitée pour trouver facilement le sommeil. Et tu es également trop préoccupée par tout ce qui t’arrive en ce moment. Tu tournes dans ton lit pendant de longues minutes qui se transforment en heures. Et tu finis enfin par t’endormir. Tu es réveillée par des coups à la porte, tu regardes l’heure sur ton portable et tu te lèves en sursaut. Tu as oublié de mettre ton réveil. Tu te dépêches d’aller ouvrir la porte juste habillée d’un short et d’un petit débardeur qui te servent de pyjamas. Joachim entre en trombes, il est en forme on dirait. Tu fais une moue confuse. « Oui, je me dépêche, désolée j’ai eu un problème de réveil… » Tu t’excuses en grimaçant. Et tu te hâtes d’aller dans la salle de bain pour enfiler tes vêtements, que tu avais préparés la veille, heureusement. Tu enfiles un jean, un tee-shirt et un sweat. Tu te laves les dents, le visage, heureusement, tu as pris ta douche avant d’aller te coucher. Tu attaches tes cheveux en une queue de cheval haute et tu te maquilles légèrement, oui quand même un peu, ce n’est pas parce que tu vas camper que tu ne dois pas te maquiller… Tu fais le plus vite possible. Tu rejoins vite Joachim et tu enfiles ta paire de baskets avant de prendre ton sac à dos. « Je suis prête ! J’ai tout dans mon sac. » Tu soulèves ton sac à dos pour le lui montrer et tu l’invites à te suivre à l’extérieur de la maison pour fermer la porte à clé. Tu te diriges rapidement vers la voiture, tu balances ton sac dans le coffre et tu t’installes sur le siège passage. Tu as encore de légères traces laissées par l’oreiller et les draps sur l’une de tes joues. Tu n’as pas assez dormir, mais ces derniers temps, tu ne dors vraiment pas bien, tu es trop préoccupée. Tu t’étires en bâillant. « Je suis vraiment contente qu’on parte faire du camping ! Merci ! Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? » Tu prends un air suspicieux et tu lui lances un regard de côté. « J’espère que tu ne vas pas essayer de te débarrasser de moi pour être tranquille ? »
Tu es toujours très excité quand tu parviens à te programmer un week-end de camping sauvage. C'est une activité que tu as l'habitude de faire seul depuis un bon bout de temps maintenant et qui te permet de te ressourcer en étant vraiment tranquille avec toi même et tes propres pensées. Pourtant, pour une fois, tu proposes à quelqu'un de t'y accompagner. Et ce quelqu'un, ce n'est pas tout à fait n'importe qui. Surtout, c'est la personne avec laquelle tu passes le plus de temps depuis que tu bosses à veiller sur sa sécurité. Et plus les jours et semaines sont passés, plus vous vous êtes rapprochés tous les deux. En mettant évidemment de côté vos écarts dès le premier soir. Vous n'avez pas réitérez depuis et tu penses pouvoir dire que vous êtes maintenant devenus deux très bons amis tous les deux. En tout cas, tu te permets de le penser. Parce que vous vous entendez quand même vraiment bien et que le temps ne fait rien pour ralentir ou carrément arrêter la chose. Tout au contraire. Plus le temps passe, plus tu l'apprécies. Parce qu'elle te fait toujours autant rire. Et ce, même quand elle a commencé à se refermer sur elle même. Tu as bien vite compris qu'elle était de plus en plus soucieuse surtout. Parce qu'il y a de quoi s'inquiéter de son avenir, quand on s'apprête à épouser un homme qu'on ne connait même pas. Sans doute même qu'elle va le détester, ou le déteste déjà. Vous évitez d'en parler trop souvent, parce que tu n'as pas envie qu'elle soit plus malheureuse encore, en parlant de lui.
Et ce week-end non plus vous n'allez pas en parler ! Tu refuses ! Tu veux que vous profitiez encore et toujours plus de ce moment pour vous rapprocher et garder votre nouvelle amitié en l'état. Tu espères évidemment la voir se détendre au cours de ces deux jours. Quitte à ce qu'elle se plaigne parce que ce sera trop dur pour elle qui n'a jamais vécu ce genre de moment. Tu prends le risque. Et évidemment, tu as choisis un endroit pas trop compliqué à rejoindre et dans un coin de forêt pas trop dense, pour éviter qu'elle ne panique pour x raison. Quand tu te pointes devant chez elle, le soleil a à peine commencé sa montée dans le ciel. Parce que le plus tôt est forcément le mieux et que tu ne tiens pas à partir trop tard. Tu n'es pas plus surpris que ça quand la porte s'ouvre sur une Luna échevelée, les yeux encore gonflés par le sommeil et le pyjama en guise de vêtements. Tu souris, aussi amusé qu'attendri. Un problème de réveil ou pas de réveil du tout ? Que tu l'interroges, un brin moqueur, pour ne pas trop changer. Elle t'amuse toujours autant Luna. Si ce n'est de plus en plus. Tu fais un peu les cent pas dans le hall de la maison, le temps qu'elle aille se préparer. Elle ne met plus autant de temps que le premier jour, pour se préparer. Mais cette fois, elle va même encore plus vite. Et tu constates tout de suite que ça ne l'a pas empêché de se maquiller. Tu sais qu'une femme ne se maquille pas pour les autres, contrairement à ce qu'on en dit. Alors tu ne fais pas de commentaire. Si ça lui fait plaisir, qu'elle fasse donc.
Ton jean est confortable et élastique ? Que tu t'inquiètes quand même à la vue du pantalon qu'elle a choisit. Le reste c'est parfait. Que tu commentes également en faisant autant référence à sa queue de cheval, qu'à ses baskets et à son tee-shirt. Toi même tu as enfilé une tenue aussi confortable et pratique que possible. Avec un pantalon de jogging noir en coton et un tee shirt près du corps, tout aussi sombre. Quand elle attrape son sac à dos, tu la regardes faire. Et tu ne fais rien pour l'aider. Non pas parce que tu n'as pas du tout envie de lui rendre service et de te la jouer chevalier servant. Mais parce que ça te permet également de vérifier qu'il n'est pas trop lourd et qu'elle va parvenir à le porter quand vous rejoindrez l'endroit où vous camperez ensemble. Elle semble n'avoir pas trop de mal à le balancer dans le coffre une fois que vous avez rejoint ta voiture. Alors tu penses qu'il n'est effectivement pas trop lourd. Vous vous installez enfin sur vos sièges et tu te permets un coup d'oeil dans sa direction. Pour avoir un nouveau sourire attendri à la vue des marques d'oreiller sur son visage. Tu ne peux surtout pas t'empêcher d'y faire glisser la pulpe de ton pouce. Tu dormais bien ?
Tu n'attends pas vraiment de réponse pour t'attacher, démarrer la voiture et te lancer. Direction ce lieu encore tenu secret. De toute façon, tu doutes fort qu'elle connaisse les endroits de ce genre. Alors tu files tranquillement. Alors que de son côté, elle s'étire longuement et prend le temps de se détendre à tes côtés. Tu ris de bon coeur quand elle reprend la parole, l'air très peu confiante. Et surtout, tu te fais moqueur quand elle émet carrément l'idée que tu ais l'intention de la tuer et de la faire disparaître. J'y avais pas encore pensé. Mais maintenant que tu le dis ... Que tu fais mine de réfléchir, l'air songeur. Non, sérieusement, je me rappelais juste qu'on avait parlé de ça. Et puisque ni toi ni moi n'avions quoi que ce soit de prévu ce week-end, je me suis dis que c'était l'occas'. Et parce que la météo est parfaite. Et aussi parce que tu sais qu'elle est tendue et ne pourra que prendre plaisir à une soirée de ce genre. En tout cas, tu oses l'espérer que ça va la satisfaire. Elle avait l'air emballée la première fois que vous en avez parlé. Si tu veux manger un peu, y'a un sac sur la banquette arrière. Avec des viennoiseries et des briques de jus de fruits. Mais si tu veux prolonger un peu ta nuit, tu peux également ... Tu ne lui en voudras pas si elle ne te tient pas "compagnie" durant tout le temps que durera le trajet. Tu te doutes qu'elle n'est pas habituée à sortir du lit aussi tôt.
Tes nuits sont bien courtes en ce moment. Tu es trop préoccupée pour réussir à trouver le sommeil, et ce soir, tu es en plus de ça, bien trop excitée à l’idée de partir en week-end avec Joachim. Tu tournes dans ton lit, tu sors ta jambe des draps, tu remets ton oreiller en place… Mais il n’y a rien à faire. Tu te retrouves toujours couchée sur le dos, les yeux grands ouverts. Tu as envie de te lever et d’aller regarder la télévision, mais tu te retiens. Tu sais que si tu te lances dans une série ou un film, tu ne vas pas fermer l’œil de la nuit. Tu as besoin d’être en forme pour demain. Tu ne veux pas donner une occasion de Joachim de te taquiner et de te rappeler que tu es une petite princesse qui n’est pas faite pour le camping sauvage. Même si tu sais très bien qu’il n’a pas besoin que tu lui donnes de bonnes raisons pour ça, quoi qu’il arrive, il trouvera un moyen de te taquiner. Il est très tard quand tu commences à te sentir vraiment fatiguée. Tu parviens à t’endormir car tu es trop occupée à penser à ce week-end plutôt qu’à tes futures fiançailles. Et ça te permet de te détendre un peu. Il est déjà très tard quand tes yeux se ferment. Beaucoup trop tard pour te permettre d’avoir les heures de sommeil dont tu as besoin. Tu entends des coups sourds et répétés. Tu penses au début que tu rêves, mais t’es à moitié consciente alors tu ouvres les yeux en grands et tu sursautes quand tu réalises que ce n’est pas dans ton rêve que ça frappe, mais à ta porte. Tu te précipites pour aller ouvrir à Joachim et tu t’excuses très vite. T’es déjà en train de lui donner des raisons de penser qu’il ne s’était pas trompé quand il pensait que tu n’étais pas vraiment prête pour faire du camping sauvage. Tu grimaces et tu prends un air désolé. « Bon, j’avoue j’ai oublié de mettre mon réveil… Mais je vais faire vite promis ! »
Sur ces paroles, tu disparais pour aller te préparer. Cette fois, tu ne prends pas ton temps, tu te dépêches, déjà que tu ne t’es pas réveillée à temps, ce n’est pas le moment de te faire remarquer… Tu choisis une tenue que tu juges confortable, assez pour pouvoir marcher pendant des heures. Tu prends quand même le temps de te maquiller et tu rejoins Joachim dans le salon. Tu hausses les épaules à sa question et tu remontes les genoux le plus haut possible pour tester l’élasticité de ton jean. « Je pense que oui ! » Tu prends un petit air malicieux en souriant. « Je sais, je sais… » Tu le taquines. Tu sais très bien qu’il juge le confort de ta tenue et pas si elle te va bien. C’est toujours plus fort que toi, tu n’es pas mieux que lui, t’es toujours obligée de faire la pitre, surtout avec Joachim. Après avoir éteint toutes les lumières et verrouillé la porte, tu peux rejoindre la voiture de Joachim, tu n’attends pas qu’il vienne prendre ton sac tu le fais toi-même. Tu vas lui prouver durant ce week-end que tu peux être bien plus qu’une petite gosse de riche qui vit comme une princesse. Après t’être débarrassée de ton sac à dos, tu rejoins le siège passager et tu attaches ta ceinture de sécurité. Tu frémis quand tu sens son doigt sur ta joue, tu fronces les sourcils, tu ne comprends pas trop sa question. Tu abaisses alors le pare-soleil pour te regarder dans le petit miroir et tu ris en voyant les marques de ton oreiller encore sur ton visage. « Ouais ! J’ai eu du mal à m’endormir… J’étais tellement surexcitée à l’idée de faire ce week-end, que j’ai pas réussi à m’endormir avant longtemps… » Tu ne prends pas la peine de parler de cette autre chose qui te tracasse beaucoup, tu n’as pas envie de gâcher votre week-end à cause de tes fiançailles. Tu ne veux même pas y penser durant les deux prochains jours. Tu te l’interdis.
Tu plaisantes sur les raisons qui l’ont amené à t’inviter à partir en week-end avec lui. Sa réponse te faire rire doucement. Il n’en rate toujours pas une pour te taquiner gentiment. Tu es quand même bien contente que l’incident de votre première soirée n’ait en rien affecté votre relation. Tu sens que vous devenez de plus en plus proches, de plus en plus complices. Tu apprécies de plus en plus Joachim. Et tu es vraiment très contente de partir en week-end avec lui. Tu lui fais d’ailleurs un joli sourire quand il te répond. Tu es quand même touchée qu’il ait eu cette petite attention pour toi. Il te prouve chaque jour à quel point il est gentil. « C’est une super idée ! Je suis vraiment contente ! Merci Joachim. » Tu réfléchis quelques secondes avant de te détacher pour te pencher vers la banquette arrière, les genoux posés sur ton siège, pour accéder à ce sac rempli de plein de viennoiseries. Quand tu l’as récupéré, tu reprends ta place et tu te rattaches. « T’as pensé à tout ! Tu veux quelque chose ? » Tu sors du sac un croissant dans lequel tu mords avec gourmandise. Tu t’installes confortablement dans ton siège et tu secoues la tête. « Hm, pour l’instant ça va, je risque de piquer du nez si le trajet est long. » Tu as toujours eu une grande facilité à t’endormir en voiture, à croire que ça te berce. Mais pour le moment, tu es bien réveillée, et puis t’es vraiment trop curieuse de savoir ce que Joachim vous a préparé pour le week-end. « C’est quoi le programme alors ? On va où ? » Tu ne caches pas du tout ton enthousiasme, tu n’as aucune raison de le faire. Tu es vraiment emballée par la surprise qu’il t’a réservée, et t’as vraiment très hâte de te lancer à l’aventure avec lui. Tu termines de manger ta viennoiserie et tu sors une brique de jus du sac pour en boire quelques gorgées. « J'ai été obligée de dire à mon père que je partais me ressourcer dans une cure thermale pour le week-end. Il serait dingue s'il savait que je partais faire du camping sauvage avec toi. »
Tu ne lui en veux pas du tout à Luna, de ne pas s'être réveillée dans les temps. Parce que tu t'en doutais que ce serait pas mal brutal pour elle, d'avoir à se lever "si tôt". En revanche, tu ne te prives vraiment pas pour la taquiner là dessus. Parce que tu n'es quand même pas idiot au point de pouvoir laisser passer ça. D'autant plus que de son côté, elle ne se fait jamais prier non plus pour te taquiner et te provoquer autant que possible. C'est ainsi que vous avez pu nouer une vraie amitié tous les deux. Même s'il y a eut quelques petits dérapages et moments de gênes dès le premier soir. C'est maintenant derrière vous, parce que vous faites attention et parce que vous vous êtes correctement ajustés. C'est en tout cas bien ainsi que tu souhaites voir les choses, évidemment. Tu n'as pas du tout le souhait de voir les choses se dégrader simplement parce que vous avez eus quelques gestes "malheureux" et pensées fort troublantes. Ce n'était pas prévu ainsi et tu tiens trop à ce boulot et à ce petit brin de femme, désormais, pour recommencer ça. C'est en tout cas ce que tu te répètes chaque jour qui passe, pour être moins tenté encore par l'expérience. Même si elle est très sexy et très belle. Même si ce serait quand même vachement tentant de simplement te laisser aller à tes envies purement animales. Tu n'en feras rien, parce que tu te l'es promis ! Et tu respectes toutes tes promesses. Même celles faites à toi même.
C'est bon, je te pardonne. Que tu lui réponds, taquin, quand elle finit par admettre qu'elle a oublié de mettre son réveil. Tu n'as pas envie de vraiment l'emmerder avec ça. Elle ne le mérite pas et il y a quand même pire dans la vie. Ce n'est pas comme si vous étiez à trente minutes près. D'ailleurs, tu es venu trente minutes plus tôt exprès pour combler le retard qu'elle allait forcément vous faire prendre. Mais ça, tu vas éviter de le lui dire. Tu n'as pas envie de prendre le risque de la vexer. Tu attends donc sagement dans le hall de sa maison. Et quand elle est de retour, tu ne peux t'empêcher de faire un rapide tour d'horizon pour constater que sa tenue n'est pas si mal. Et que même son jean fera l'affaire, comme elle tient à te le prouver en te faisant découvrir l'étendu de son élasticité. Tu ricanes et ne fait aucun commentaire face à petite réponse qui se veut vantardise. Vous ne tardez pas trop à rejoindre ta voiture dans laquelle vous prenez place. Avant de démarrer, tu lui jettes un coup d'oeil. Et d'aussi près, tu peux voir la marque laissée par l'oreiller, sur sa joue. Tu te fais aussi taquin qu'attendri, quand tu y fais glisser le bout des doigts. Main que tu as vite fait de retirer quand tu réalises le frisson qui l'a parcourut. Tu ne sais pas du tout si c'est bon signe ou pas ça. Alors tu vas éviter de trop en faire et rester sagement à ta place, pour ne pas changer.
Je ne suis pas bien certain que tu dormes beaucoup mieux ce soir. Parce qu'elle n'est pas habituée à la fraîcheur de la nuit en montagne et aux bruits des animaux nocturnes. Tu ne doutes pas qu'elle va avoir un peu de mal. Mais que ça se passera quand même relativement bien malgré ça. D'ailleurs, elle semble réellement plus enthousiaste que jamais. Elle a l'air vraiment heureuse que tu lui ais proposé une sortie de ce genre. Et toi, tu te gardes bien de préciser que tu pensais que c'était le bon moment pour elle. Puisqu'elle a quand même quelques petites choses négatives en tête ces derniers temps et que la vie n'est pas si facile que ça pour elle, en ce moment. C'est une raison supplémentaire pour toi de faire en sorte qu'elle pense à autre chose et se vide tout à fait la tête. Mais il n'est pas utile que tu mettes le doigt dessus, tu n'en doutes pas. Quand je pars pour ce genre d'expédition, toujours ! Que tu lui confirmes non sans un sourire. C'est vrai qu'il te faut penser à tout. Soit, au début tu as fait quelques erreurs et as eus quelques oublis. Ce n'est plus du tout le cas maintenant. Tu tends une main quand elle te demande si tu veux quelque chose et lui demandes un pain au chocolat. C'est clairement ce que tu préfères en matière de viennoiseries. Même si tu n'en manges pas souvent.
On va aller se perdre un peu plus loin que le parc de Kankakee. Une heure trente de voiture. Tu n'es même pas certain qu'elle le connaisse ce parc. Parce que tu n'as aucune idée des activités qu'elle a l'habitude de faire. Mais tu doutes fort qu'elle soit du genre à s'organiser des randonnées. Elle est sportive, soit. Mais tu l'imagines plutôt se "contenter" de ses footing sur la plage. Ce que tu peux pas mal comprendre d'ailleurs. Tu trouves ça fort agréable toi aussi. Tu ris de bon coeur quand elle te fait part du mensonge qu'elle a offert à son père. Tu n'es pas du tout surpris par la chose, bien sûr. Rien de plus normal, même. Il n'aurait pu supporter l'idée qu'elle parte en camping sauvage ni l'idée qu'elle le fasse avec toi. Il serait sans doute dingue d'apprendre que tu es devenu amie avec ton garde du corps. Tu utilises le terme "ami" pour te définir, sans trop d'hésitation. Même si ça n'a jamais été clair entre vous. Mais quand même, tu penses pouvoir dire que vous êtes aussi proches l'un de l'autre désormais. Et que ça ne va faire que se confirmer au fil du temps qui passera. Tu ne t'en fais donc pas plus que ça et valide ce mot. Tu crois qu'il pensait qu'on allait se détester ? Sans doute que oui. Parce que vous venez de deux milieux très différents. Mais il connait mal sa fille. Et ne se doutait pas que tu étais, toi même, très ouvert d'esprit. Autant dire que, contrairement aux apparences, tout était parfaitement réunit pour que vous puissiez vous entendre à merveille, contre toutes attentes.
Même au saut du lit tu es parée pour le taquiner, après t’être excusée pour ton retard, tu tiens vraiment à ce que tout soit absolument parfait pour ce week-end. Tu apprécies de plus en plus Joachim, tu l’aimes même vraiment beaucoup, alors bien sûr tu veux que ces deux jours passés ensemble soient absolument parfaits. Et puis t’as vraiment besoin de te changer les esprits, de te vider la tête. Joachim est la meilleure personne pour ça. Tu sais que tu peux compter sur lui pour te changer les idées, pour te remonter le moral, pour te faire penser à autre chose qu’à tes fiançailles qui te tracassent de plus en plus. Et ce que tu apprécies par-dessus tout, c’est qu’à aucun moment, il ne va te parler de ça, parce que tu te doutes qu’il le voit que tu te refermes un peu plus sur toi, que tu es de moins bonne humeur dernièrement. Tu lui es reconnaissante qu’il ne cherche pas à t’en parler à tout prix, tu veux juste penser à autre chose toi. Alors quand il te dit qu’il te pardonne pour ta panne de réveil, tu fais mine de t’essuyer le front comme si tu avais une pression de malade sur les épaules. Tu lui accordes un joli sourire même si t’es encore un peu endormie et tu te dépêches d’aller te préparer. Il n’est pas question que tu prennes trois heures à te laver et à t’habiller comme la dernière fois, comme tous les jours d’ailleurs. Là tu te presses vraiment. Tu as même tout préparé hier soir, comme quoi tu n’es pas aussi désorganisée qu’on pourrait le penser. Tu as préparé tes vêtements, tu t’es douchée avant d’aller te coucher… Tu n’as plus qu’à t’habiller, te laver le visage et les dents et te maquiller et te coiffer. Parce que tu y tiens quand même, même si ça reste très léger. Et puis, tu l’avoues, tu as envie d’être un minimum présentable face à Joachim. Même s’il vient de te voir encore endormie, complètement décoiffée et en pyjama.
Après lui avoir démontré que ta tenue était parfaitement confortable, et t’être un peu vantée au passage, vous rejoignez ensemble la voiture. Tu ne caches pas ton excitation. Tu es vraiment contente de partir à l’aventure comme ça, tu trouves ça vraiment excitant. Tu es surprise et tu frémis quand il passe son doigt sur ta joue. Tu remarques qu’il retire vite sa main. Tu caches ta déception, tu espères ne pas lui avoir donné l’impression d’être dégoûtée par le fait qu’il te touche. C’est tout le contraire en fait. En vrai, il te plait beaucoup Joachim, beaucoup trop même… Mais tu te forces à ne pas penser comme ça, parce que tu ne peux tout simplement pas, il est ton garde du corps, ton ami, mais ça n’ira jamais plus loin. Ca ne doit pas aller plus loin. Tu fais une petite moue en haussant les épaules. Tu sais que la nuit risque d’être difficile, tu sais que tu risques d’avoir un peu peur des bêtes ou que tu risques d’avoir un peu froid. Mais tu veux jouer la dure à cuir. Tu ne veux pas jouer les princesses, pas ce week-end. Tu espères que tu tiendras le coup. « J’essayerai de me rattraper les prochains jours, m’offrir une cure de sommeil. » Tu lui souris à sa réponse, tu le vois qu’il est emballé lui aussi. Et ça te fait réellement plaisir qu’il ait eu envie de partager ce moment avec toi. Il t’a bien dit qu’il avait l’habitude de partir en week-end faire du camping en pleine nature, au moins tu sais qu’avec lui tu ne risques rien. Et tu ne penses pas ça juste parce qu’il est ton garde du corps, mais parce que tu lui fais bel et bien confiance. Tu lui tends un pain au chocolat comme il te le demande alors que tu manges ta propre viennoiserie. Au moins ça va te donner un peu de force pour ne pas te sentir trop fatiguée. Tu te montres alors curieuse, tu ne connais pas du tout le parc dont il te parle, et c’est tant mieux, parce que tu as vraiment envie de partir à l’aventure, faire des découvertes. « Génial ! J’ai vraiment trop hâte ! »
Tu lui avoues alors avoir dû mentir –pour la énième fois- à ton père à propos de ce week-end. Il fallait bien que tu justifies ton absence pour les deux prochains jours à venir. Parce qu’en ce moment tu es très demandée par ta famille, ils ne parlent que de tes fiançailles, des préparatifs… Et toi tu n’en peux plus. Tu es bien contente de ne pas avoir à te les coltiner pendant deux jours. Tu joins ton rire à celui de Joachim. C’est clair que ton père serait fou en te voyant aussi proche et aussi complice de Joachim, tu n’as pas arrêté de lui mentir à propos de lui. Tu lui as dit à quel point Joachim était insupportable, à quel point il te tapait sur le système, qu’il était toujours collée à toi, qu’il ne te lâchait pas d’une semelle. C’est exactement ce que ton père voulait entendre. Il n’y a vu que du feu. Il pense vraiment que tu détestes Joachim, alors que tu l’apprécies sûrement plus que tu ne le devrais. « Arrête, il pèterait un câble s’il savait à quel point je t’aime bien. » Tu ne sais pas pourquoi mais tu sens une petite gêne en disant ça, pourtant tu penses qu’il s’en rend compte que tu l’apprécies beaucoup. Lui aussi d’ailleurs, c’est même lui qui vient de dire que vous étiez amis, et tu es complètement d’accord avec lui. Tu hoches la tête à sa question. « Je pense oui. Sinon il ne t’aurait jamais embauché. Et t’inquiète pas, j’arrête pas de lui dire à quel point t’es insupportable. Il t’A-DO-RE ! » Tu prends un air exagéré en levant les mains quand tu prononces ce mot et tu ris à ta propre bêtise. « D’ailleurs je pense qu’il va vouloir te féliciter quand il te verra, à la soirée… tu sais… » Tu grimaces un peu et ton visage s’assombrit légèrement alors que tu repenses à cette fameuse soirée. Mais tu te forces à sourire pour ne pas gâcher la bonne ambiance. « D’ailleurs je compte sur toi hein ! Faudra qu’on s’éclipse vite, j’aurais besoin de boire ce soir-là, beaucoup beaucoup ! »
Tu avais réellement très envie de faire découvrir ta passion pour les escapades et campings sauvages, à la jolie Luna. Tu ne faisais pas ça avec ton ex. Parce que c'est un truc que tu as plutôt l'habitude de faire totalement seul. Et parce que ton ex n'était pas forcément friande de ce genre de sortie non plus. Pas fan de la nature et à peine respectueuse de celle ci d'ailleurs. Ce n'est clairement pas ça qui vous rapprochait l'un de l'autre. Mais tu as évidemment su passer outre, parce qu'elle avait quand même quelques autres qualités. Sans quoi, vous ne seriez pas restés ensemble aussi longtemps tous les deux. De toute façon, ce n'était pas si mal pour toi de faire ça seul. Tu aimes te retrouver avec toi même. Et si tu as finis par proposer à Luna de venir avec toi, c'est parce que tu as pris conscience que ça pourrait effectivement l'aider à penser à toute autre chose. Parce qu'elle est dans une passe pour le moins difficile Luna. Et que toi, en bon ami que tu sais être, tu ne peux la laisser se démerder seul non plus. Pas vraiment. Pas autant. Et tu sais que ça, c'est l'activité par excellence pour aller mieux. De quoi penser à autre chose en se re-centrant sur l'essentiel. Et ce sera d'autant plus intéressant pour elle qui n'a encore jamais eut l'occasion de s'offrir ce genre de sortie et de week-end. Hey ... Si tu passes les prochains jours à pas mal dormir ... Ça veut dire que moi je suis en vacances ? Que tu l'interroges, presque sérieux.
Vous êtes donc maintenant en route pour ce fameux coin de naturel dans lequel tu as l'intention d'établir ton campement, pour les deux prochains jours. Tu as bon espoir que Luna ne va pas vivre la chose si mal que ça. Tu gardes quand même bien en tête que c'est la première fois qu'elle sort autant de sa zone de confort. Et tu ne vas certainement pas l'oublier pour le coup. Parce qu'elle va sans doute un peu se comporter comme une princesse mine de rien. Elle va prendre peur dès qu'elle verra ou entendra un truc auquel elle n'est pas habituée. Un oiseau un peu différent de ceux qu'elle croise en ville. Des insectes qu'elle n'a jamais vu. Une araignée ... Et tu ne penses même pas encore de trop à la nuit qu'elle va vivre. Elle va certainement paniquer quand les animaux vivront leur vie bien tranquillement. Bien sûr, tu ne veux pas juger trop vite et tout de suite t'attendre au pire. Simplement, tu t'es préparé à pas mal d'éventualités et tu penses être en mesure de gérer les choses de sorte à ce qu'elle ne reparte pas de là trop traumatisée non plus. Parce que ce n'est évidemment pas du tout le but et que tu ne souhaites même rien d'autre que de la voir passer deux jours aussi agréables que possible. Parce qu'elle le mérite, bien entendu. Parce que tu as envie de la voir sourire et rire comme elle le faisait encore jusqu'à récemment. Jusqu'à ce que cette fameuse date fatidique ne soit en approche.
A ce point ? Que tu l'interroges avec beaucoup de tendresse. Ce n'est pas que tu doutes de ses mots et de sa réponse. Tu la sais sincère en toutes circonstances, ou presque. Mais quand même, la voir aussi enthousiaste pour une sortie qui est à mille lieux de ce qu'elle a l'habitude de faire, ça te plait autant que ça te surprend. Tu espères juste qu'elle ne va surtout pas changer d'avis et de comportement en cours de route. Ce serait dommage. Parce que tu crois dur comme fer que ça peut fonctionner. Qu'elle peut mettre de côté ses habitudes de princesse, pour vivre l'instant présent. Même si l'instant présent en question est tourné vers une sortie de ce genre. Il n'y a pas de raison pour que ça ne marche pas. A part le fait qu'elle soit une petite précieuse, soit. Mais surtout, c'est une précieuse qui veut tenir tête à son père et aller totalement à l'encontre de tout ce qu'il semble attendre d'elle. C'est bien pour ça quelle ne lui a pas dit du tout la vérité concernant votre relation. Bien sûr qu'elle ne peut pas lui avouer que vous êtes devenus amis tous les deux. Sans quoi, il risque de te renvoyer et vous n'aurez alors plus même l'opportunité de vous voir pour passer un peu de temps ensemble. Vos chemins finiraient inexorablement par se détacher et s'éloigner l'un de l'autre.
Mais du coup la question ne se pose pas, puisque vous vous entendez à merveille tous les deux et qu'elle parvient à mentir suffisamment bien à son père, pour qu'il n'intervienne pas et ne cherche pas à les faire cesser de se voir. Il ne peut pas se le permettre de toute façon. Tous les autres ont flanché parce qu'ils étaient trop idiots pour comprendre et accepter Luna telle qu'elle est. Et ça, il ne le pige pas. Il ne comprend pas qu'il faut un minimum bien s'entendre avec sa fille, pour qu'elle n'ait pas l'envie de se comporter en peste finie au point d'enchaîner les conneries qui mènent à la fin des contrats de ceux qui sont supposés veiller sur elle. Tu as juste eus à être toi pour que ça fonctionne et colle plutôt bien entre vous. Même si ce n'était pas tout à fait le but de tout ça non plus, t'en es bien conscient. Il devait se dire qu'une petite princesse et un gars de quartier ne pourraient jamais se supporter. Mais ça prouve surtout qu'il connait bien mal sa fille. Qui n'est pas "juste" une princesse justement. Tu lui lances un coup d'oeil quand elle mentionne "la soirée". Et tu la vois s'assombrir à cette mention. Toi, tu as le réflexe de glisser une fois de plus tes doigts sur son visage. Cette fois, pour faire remonter la commissure de ses lèvres et la forcer ainsi à sourire. Evidemment qu'on va s'éclipser ! Je te signale que je vais devoir porter un costume et une cravate. Une cravate ! Tu crois vraiment que je peux porter ce machin là toute une soirée sans étouffer ? T'en fais évidemment des caisses pour t'assurer le retour de son sourire.
Tu devrais probablement profiter du trajet en voiture pour rattraper tout le sommeil de retard que tu as accumulé au cours de ces derniers jours, mais tu es bien trop excitée par l’idée d’aller faire du camping en pleine nature avec Joachim. Et puis tu n’as pas envie de le laisser sans compagnie pendant le trajet. De toute manière, tu es bel et bien réveillée à présent et l’envie de dormir ne se fait pas du tout ressentir. Tu risques d’avoir de sacrés coups de barre après ce week-end, mais comme tu le dis, tu pourras toujours t’offrir une bonne cure de sommeil. La réponse de Joachim te fait sourire, même s’il est à moitié sérieux. « Un peu ouais. Mais compte pas trop là-dessus, j’arrive pas tellement à dormir en ce moment, désolée, tu vas devoir attendre pour prendre des vacances. » Tu hausses les épaules en prenant un air désolé. Tu pourrais lui dire ce qui te tracasse tellement en ce moment, tu sais que Joachim ne peut pas y faire grand-chose, mais il est doué pour te remonter le moral. Mais tu n’as vraiment pas envie de parler de ça maintenant. Tu ne veux vraiment pas gâcher la bonne ambiance qui règne dans la voiture. C’est pourquoi tu préfères exprimer l’excitation que te procure cette idée de sortie. Il semble étonné de te voir aussi emballée. Tu hoches vivement la tête à sa question, un joli sourire aux lèvres. « Oui vraiment ! J’ai pas vraiment l’occasion de partir un peu à l’aventure comme ça. Je t’avoue que j’ai rarement fait des balades en pleine nature. » Tu ne vas pas lui mentir à ce sujet, il va sûrement rapidement se rendre compte que tu n’es pas une habituée de ce genre d’expéditions, même si tu vas y mettre de la bonne volonté et que tu vas essayer de prendre sur toi pour ne pas faire ta princesse.
Tu sais que ça ne va pas être tout le temps facile pour toi, que tu vas vraiment devoir prendre sur toi, parce que t’es habituée à un certain confort, que forcément, tu ne pourras pas avoir pendant ce week-end. Mais tu veux vraiment prouver à Joachim que tu es capable d’y arriver, lui prouver que tu n’es pas qu’une petite gosse de riche qui se comporte comme une princesse. Même s’il commence à bien te connaitre, tu sais que les autres employés de ton père pensent que tu es une vraie petite peste. Et ça c’est à cause du comportement que tu as eu avec les autres gardes du corps qui ont précédé Joachim. Tu n’as plus tellement à lui montrer qui tu es vraiment, c’est bien la seule personne avec qui tu te montres tout à fait naturelle. Et c’est bien pour ça que tu aimes tellement passer du temps avec lui. Et puis sans oublier qu’il a ce don pour t’amuser, te faire rire, et te faire oublier tous tes petits tracas. Tu en viens d’ailleurs à parler de ton père, tu as dû lui mentir à propos de ton absence de ce week-end, comme toujours il t’a cru sur parole. Parce qu’il pense que sa petite fille chérie n’est pas capable de mentir. Il se trompe tellement à ton sujet ton père… Il te voit encore comme sa petite fille, son bébé, sa petite princesse. Il ne se rend pas compte que tu as bien changé, que tu es devenue une femme, que tu as ton caractère, ta façon de penser, et que ça ne colle pas du tout avec leur façon de vivre à tous. Au fond, tu penses qu’il le sait, qu’il l’a bien remarqué, mais qu’il préfère faire comme s’il ne se rendait compte de rien, se voiler la face. Ton père a toujours été très doué pour faire l’autruche. Tant que tu ne fais pas de vagues et que tu ne mets pas en péril sa carrière politique, ça lui va, mais pour ça, il faut qu’il te garde tout le temps à l’œil, voilà pourquoi il a engagé Joachim, s’il savait…
Tu hoches la tête à la réponse de Joachim et tu lâches un petit rire. « Oui, il s’est dit que de toute manière, je ne peux supporter aucun garde du corps, alors… » Tu jettes un petit regard attendri vers Joachim, un joli sourire aux lèvres. « Mais il s’est trompé… » Totalement même. C’est que tu l’apprécies de plus en plus Joachim, tu l’aimes même beaucoup. Un peu trop, peut-être. Et parce que c’est plus fort que toi, tu te remets à penser à ces foutues fiançailles qui te tracassent. Heureusement, tu sais que Joachim sera présent lors de la soirée de répétition, et tu espères bien pouvoir compter sur lui pour te changer les idées et te remonter le moral. Tu sais que cette soirée n’aura vraiment rien de gai pour toi, tu seras probablement d’une humeur massacrante, et tu ne feras pas vraiment d’effort, tu y mettras même beaucoup de mauvaise volonté… T’es surprise quand, à nouveau, Joachim pose ses doigts sur ton visage. Tu es bien obligée de sourire alors qu’il essaye de relever la commissure de tes lèvres. Et tu ris vraiment à sa remarque. Tu l’imagines bien en costard cravate, tu penses que ça doit vraiment bien lui aller. Tu tournes d’ailleurs la tête pour le regarder quelques secondes, le détailler du regard. « Je pense que ça devrait vraiment bien t’aller. T’auras l’air d’un vrai garde du corps… » Que tu lui lances sur un ton taquin, un petit sourire malicieux qui étire tes lèvres. Tu t’étires un peu sur ton siège et tu tournes la tête pour profiter un peu du paysage, le jour est levé maintenant. Des voyages t’en as fait des tas, mais c’était toujours pour aller dans des lieux très luxueux, dans des hôtels étoilés, jamais pour aller dormir en pleine nature. Tu fronces les sourcils alors que tu penses à la nuit que vous allez passer, Joachim s’est occupé de tout organiser, mais tu ne sais pas vraiment ce qu’il a prévu. « Tu as prévu deux tentes ou une seule ? » Que tu demandes en jetant un œil à la banquette arrière. Tu n'arrives pas à voir s'il a pris une tente pour chacun d'entre vous. Ton cœur s'accélère à l'idée de dormir dans la même tente que lui...
Tu pourrais rire de nouveau et la taquiner quant au fait qu'elle ne va pas te permettre de prendre des vacances de sitôt, si elle peine tant à dormir. Mais parce que tu sais parfaitement la raison pour laquelle elle est ainsi, tu n'as pas envie de rire. T'es toujours autant désolé pour elle et tu adorerais savoir quoi faire pour arranger tout ce qui cloche dans sa vie. Mais ce n'est pas en ton pouvoir. Toi tu peux seulement essayer de la faire rire quand ça ne va pas. Et lui permettre de penser à autre chose, autant que possible, en lui proposant des sorties comme celle que tu as organisé ce week-end. Tu ne sais pas si ça va suffire mais tu as quand même bon espoir que ce soit le cas. Parce qu'elle mérite de passer deux petits jours coupée du reste du monde, pour se recentrer sur elle même et ne penser à rien d'autre qu'à elle. Ça va ... Bosser à tes côtés c'est presque des vacances. Que tu lui réponds, gentiment taquin. Mais tu es également très sérieux dans tes mots. C'est que tu prendrais presque ça comme un jeu tant tu passes de bons moments en sa compagnie. Vous en oubliez parfois -souvent- que tu es supposé être son garde du corps et non pas son ami. Vous vous promenez ensemble avec naturel. Vous faites des activités sans vous poser la moindre question. Bref, vous profitez de la vie comme un duo d'amis tout à fait basique et normal. Voire même comme un couple parfois. Parce que tu sais que certaines situations sont assez ambiguës. Et tu ne peux plus tellement nier le fait que tu la trouves vraiment attirante la jolie blonde.
Oui ça, j'avais cru le comprendre. Tu sais que c'est un petit risque quand même de lui offrir un week-end de camping sauvage alors qu'elle n'a probablement jamais vraiment mis les pieds dans une forêt ou un autre coin de nature de ce genre. Mais tu le prends quand même ce risque, parce que tu penses réellement qu'elle a besoin de ça. Elle ne s'en rend sans doute pas compte elle même. Mais toi tu le vois, tu le ressens et donc tu veux l'aider à ta façon. Parce que vous êtes amis et parce que tu l'apprécies vraiment beaucoup. De plus en plus. Beaucoup trop. Vous n'hésitez pas à parler encore du fait qu'il faut mentir à son père pour qu'il ne te vire pas. Il faut lui faire croire que t'es le garde du corps insupportable qui lui colle beaucoup trop aux basques, qu'il espérait trouver en toi. Depuis le temps qu'il cherche quelqu'un qui peut la surveiller de très près sans qu'elle ne parvienne à s'échapper, il est persuadé d'avoir trouvé bien sûr. Il est à mille lieux de s'imaginer qu'il s'est plus ou moins trompé. Tu veilles parfaitement sur sa fille, là n'est pas le problème. Mais tu lui permets aussi de faire des trucs qui lui feraient avoir des cheveux blancs s'il venait à l'apprendre. Il n'en saura jamais rien de toute façon. Ce qu'il ne sait pas, ne peut pas lui faire le moindre mal.
Non mais moi c'est une autre histoire. Je fais tellement bien mon boulot, que tu ne peux même plus te passer de moi ! Tu fais évidemment mine de te vanter. Juste pour plaisanter une fois de plus avec elle. Parce que vous ne savez même faire que ça et que c'est là ce qui fonctionne le mieux entre vous. Les taquineries et plaisanteries plus grosses que vous encore. Ce n'est pas pour rien que vous êtes aussi proches l'un de l'autre désormais. Et c'est justement parce que vous tenez de plus l'un à l'autre, qu'elle a autant envie et besoin que tu sois là pour cette fameuse soirée de fiançailles. T'es surpris qu'elle choisisse d'en parler. Mais tu ne veux certainement pas lui donner l'impression que ça ne t'intéresse pas en refusant de parler de ça. Si elle en a besoin, alors tu réponds présent. De la même façon que tu répondras présent ce fameux soir. Même si tu aurais sans mal pu demander ta soirée, puisque tu as enchaîné les journées ces derniers temps. Soit, tu l'as fait parce que justement tu es en train de créer une vraie amitié avec la jolie blonde. Mais ça, son père ne le sait pas du tout et ça vous arrange bien tous les deux.
Et parce qu'elle s'est de nouveau fermée à la mention de cette soirée, tu sors le grand jeu pour la faire rire de nouveau. Et comme à chaque fois, ça ne fonctionne pas si mal que ça. Même mieux que ça, puisqu'elle laisse entendre un rire doux et mélodieux. Je préfère ça ... Que tu ne manques pas de lui faire remarquer d'une voix douce, en la montrant du doigt pour lui signifier que tu parles bel et bien de son rire. Hey mais ça veut dire quoi ça ? Que j'ai l'air d'un clown le reste du temps ? Tu ne manques pas de jouer la comédie pour la faire toujours plus rire, ou au moins sourire. Prétendant d’être vexé alors que tu sais très bien ce qu'elle entend par là. Et ça t'arrange dans le fond. Tu n'as pas envie d'avoir l'air d'un garde du corps coincé et qui se prend pour un véritable agent secret. Ce n'est définitivement pas le genre d'image que tu aimes à renvoyer. Ce n'est pas ton style ni ta façon de bosser. Finalement le silence entre vous s'installe de nouveau. Et cette fois, tu ne sens pas de tension quelconque. Tu penses qu'elle est de nouveau plus apaisée, alors que son regard semble se perdre sur l'horizon où le soleil achève de se lever. Tu la sens nettement plus détendue que lorsque vous parliez encore de ces fiançailles qui vont beaucoup trop prochainement, lui coûter sa liberté. Y'en a une pour toi. Moi je dors dans un sac de couchage, dans un hamac. Véritablement à la dure donc. Et si parfois tu l'as regretté parce que tu as eus vraiment froid, tu continues quand même de te la jouer aventurier jusqu'à ce point ci. Je me suis dis que ça ferait trop si je te faisais subir la même chose pour ta première fois.
Tu esquisses un grand sourire, franc et radieux tout en tournant la tête vers Joachim. Ses mots te touchent vraiment, même s’il te les dit avec son petit sourire taquin. Mais tu sens que travailler avec toi, pour toi, même en quelques sortes, ça lui plait. Tu sens qu’il aime passer du temps avec toi. Ou alors il joue très bien la comédie. Mais si ce n’était pas le cas, il ne t’aurait jamais proposé de l’accompagner pendant ce week-end. Tu sais qu’au début il a accepté de bosser pour ton père uniquement parce que c’était bien payé, il te l’a dit lui-même. Mais vous vous êtes rapprochés, vraiment beaucoup. Au point de devenir de vrais amis. Parce que tu le considères comme tel, et ça a l’air d’être réciproque. Et tu en es ravie, vraiment. Tu lui montres que ça te touche, que tu es contente qu’il prenne du plaisir à travailler avec toi, à passer du temps en ta compagnie. Parce que vous passez toutes vos journées ensemble, même quelques soirées. Tu essayes toujours de ne pas trop exagérer, de ne pas lui demander d’être trop présent, tout le temps pour toi. Parce que tu sais que même si vous êtes devenus proches, ça reste un travail pour lui et qu’il a besoin de voir d’autres personnes, de se reposer aussi. Mais tu lui réponds toujours avec ce petit air taquin, avec ce petit sourire plein de malice. C’est votre jeu à tous les deux, toujours vous chercher gentiment, vous moquer gentiment l’un de l’autre. « Hm, va peut-être falloir que je te donne plus de boulot si tu te sens en vacances alors… » Tu fais mine de réfléchir en plissant les yeux et en tapotant ton menton de ton index. Tu plaisantes et il le sait très bien, tu as toujours donné du fil à retordre à tes gardes du corps, mais avec Joachim c’est différent, dès le premier jour il a réussi là où tous les autres ont échoué, il t’a apprivoisée.
Vous en venez à parler de ton père, parce qu’il reste très présent dans ta vie, trop même, et qu’il est le patron de Joachim, vous ne l’oubliez pas. Donc tu te dois de couvrir tes arrières mais surtout celles de Joachim, parce qu’il perdrait son travail si ton père apprenait que vous êtes devenus trop proches tous les deux et que Joachim te laisse un peu trop faire ce que tu veux. En vrai, il fait son travail, mais ton père compte sur lui pour te surveiller et veiller à ce que tu ne fasses pas de vagues. Heureusement, Joachim est beaucoup plus ouvert d’esprit que tous les gens que tu es obligée de fréquenter. Tant que tu es en sécurité, il ne cherche pas à t’empêcher de faire quoi que ce soit. La preuve, c’est même lui qui t’a proposé de l’accompagner pour camper en pleine nature. A sa réponse tu éclates de rire. Même s’il dit vrai. S’il venait à te dire qu’il veut arrêter de bosser pour ton père, tu serais vraiment malheureuse. C’est bien pour ça que tu fais tout pour que ton père pense qu’il est exactement comme il voudrait qu’il soit. Tu ne veux pas prendre le risque qu’il soit remplacé par un autre. Sans lui, ta vie serait bien morose, surtout en ce moment. Mais tu continues de le taquiner, comme toujours. Tu ne vas quand même pas lui dire que t’as besoin de lui dans ta vie pour être un peu heureuse, parce qu’en ce moment, tu ne peux pas dire que tu le sois vraiment. Et les seuls moments joyeux que tu passes c’est quand tu es avec lui. « Mais tu plaisantes ! C’est toi ouais qui peux plus te passer de moi ! Regarde, tu m’embarques même avec toi pendant tes week-ends. » Tu lèves la tête en prenant un faux air hautain et vantard, mais le petit sourire qui étire tes lèvres lui fait bien comprendre que tu plaisantes. T’es vraiment plus qu’heureuse qu’il t’ait fait cette surprise.
Et d’ailleurs tu retrouves déjà le sourire grâce à lui, grâce à ces petits gestes qu’il a pour toi. Tu réagis toujours un peu vivement quand il pose ses mains sur toi, parce que ça te fait quelque chose et tu sais que ça ne devrait pas, pas autant en tout cas. Mais il te fait rire Joachim, vraiment et tu lui souris encore plus quand il semble ravi de te voir sourire. Et tu ris même une nouvelle fois quand il s’indigne de ta remarque quant à sa tenue vestimentaire. Tu sais qu’il fait exprès d’exagérer ses réactions, et ça marche avec toi. Alors tu fais une petite moue, comme tu le ferais avec un enfant qui est vexé. Tu te penches vers lui et tu déposes un gros baiser sur sa joue, toujours le sourire aux lèvres. « Oh mais non ! T’es beau comme tu es ! » Et tu le penses vraiment, il ne sait pas à quel point d’ailleurs. Tu le trouves vraiment beau Joachim, très bien foutu aussi, tu as un aperçu de son corps totalement nu quand tu l’as surpris dans la douche lors de votre première soirée ensemble. Et surtout, il a un charme fou, tu aimes son sourire, son regard rieur. Il est très beau, vraiment. Et quand tu te recules pour te remettre bien sur ton siège, tu es un peu perturbée. Mais tu veilles à ne rien laisser paraitre. « T’es un clown par contre ça c’est vrai. Mais un beau clown. » Ton air amusé disparait de ton visage pour laisser place à un air étonné. Tu n’arrives pas à croire qu’il va dormir en dehors de la tente. Tu ne caches pas ton étonnement, ton admiration même. « Mais ! Tu vas pas avoir froid ? » Tu hoches vivement la tête, il a eu raison, ça aurait été un peu trop pour toi. Un peu beaucoup même. Ce sera déjà la première fois que tu vas dormir dans une tente alors dehors à la belle étoile… « Oui, t’as bien fait, je suis frileuse en plus… » Tu as prévue de quoi bien te couvrir, mais tu sais que tu risques d’avoir vraiment froid cette nuit, les températures baissent pas mal une fois la nuit tombée en plus. « D’habitude tu fais du camping avec qui ? » Que tu demandes sincèrement, parce que tu penses toi que c’est dans ses habitudes d’inviter des amis à l’accompagner.
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