Comme à chaque fois que tu sais que Ekaterina va venir au studio, tu ressens une certaine impatience. Tu fais mine de ne pas t'en rendre compte et de ne pas t'arrêter sur la chose. Mais c'est un fait. Tu le sens au fond de toi, le fourmillement caractéristique qui vient avec ces rencontres entre vous. Ce n'est pas de ta faute. Tu ne contrôles pas. C'est elle qui éveille certaines choses en toi. Une fascination véritable. Une joie sincère. Une impatience presque enfantine. Parce qu'elle te fait sourire. Que tu n'as jamais eus à élever la voix sur elle lors de vos séances photos tant elle est concentrée et consciencieuse. Elle est presque une version féminine, discrète et introvertie de toi, dans le travail. Alors ça fonctionne depuis près d'un an maintenant. Aujourd'hui encore sera donc une journée formidable en sa compagnie. Tu le sais. Et t'as préparé ton studio en fonction. Séance photo aux couleurs de noël. Avant laquelle t'as surtout l'intention de lui faire découvrir ton prochain livre. Elle a signé un contrat visant à confirmer qu'elle était prête à y apparaître. Elle ignore simplement qu'elle est aussi celle qui apparaît sur les couvertures des trois versions proposées. Parce qu'elle t'inspire au delà de l'imaginable. Parce que ces trois photos se sont imposées à toi.

A l'idée de les lui faire découvrir, tu te sens nerveux depuis le moment où t'as mis les pieds dans le studio, un peu plus tôt dans la matinée. Mais aussitôt qu'elle passe le pas de la porte, tu retrouves le sourire. Sincère, bien qu'il se veuille détendu. Ekaterina ... Bonjour ... Tu vas bien ? La curiosité qu'elle t'inspire est tout aussi sincère que le sourire qui va jusqu'à faire pétiller tes prunelles claires posées sur elle. Toujours posées sur elle quand elle est dans les parages. Parce qu'elle est trop belle pour son propre bien et le tien, certes. Mais pas uniquement. Elle provoque quelque chose chez toi qui fait que tu te sens bien. Que t'es heureux, simplement. Et un peu bêtement. Tu te sens idiot à te comporter de cette façon. D'autant plus que t'es supposé être fiancé à une autre depuis deux ans maintenant.  Mais tu ne contrôles pas l'attirance et la fascination. Comme tu ne contrôles pas du tout l'inspiration qu'elle provoque et maintient chez toi depuis près de douze mois maintenant.

Elle se glisse à l'intérieur, son parapluie qu'elle dépose sur le côté après l'avoir replié, dehors, la pluie battante a manqué de la faire chavirer la tête la première sur le sol. Elle essuie ses baskets noires sur le tapis et les retire pour éviter de salir les lieux. Une attention qu'elle aurait partout. Il l'accueille avec ce sourire dont il a le secret mais aujourd'hui, il est différent. Le malaise est palpable. Ou peut être qu'a trop l'observer, elle a apprit à reconnaitre les mimiques de l'homme derrière la caméra. Bonjour. sourire à l'appuie qui grimpe jusqu'à ses oreilles. L'aubaine de ce boulot, elle la lui doit. Il ne le sait pas Nicholas puisqu'ils n'en ont jamais trop parlé mais il l'a sauvé de l'échec de ses études en acceptant de la prendre à l'essaie. Elle qui n'avait rien de comparable avec les autres filles qui passent dans ce studio. Trop naturelle pour la société actuelle. Elle qui ne souhaite pas réagir face à l'évolution d'une société où on se refait les seins, le cul et même le visage pour ressembler à une poupée.  Elle refuse de faire subir la moindre opération à son corps. Mais il l'a tout de même prise. Comme elle est. Sans exiger jamais qu'elle réponde aux standards. hum hum, je vais bien. qu'elle dit en baissant la tête avant d'avancer un peu pour se retrouver plus proche de lui. Son parfum qui vient titiller ses narines. Son père lui a dit un jour de se méfier des hommes, ils seraient d'après lui tous menteurs et manipulateurs. Elle ne voit pas ça chez lui. Elle voit un homme passionné. Et peut être bien que sans lui, elle serait plus là.  toi aussi ? Il a l'air presque agité. Un an. Un an qu'ils bossent ensemble désormais. Qui y aurait cru lors de leurs premières rencontres alors qu'il a trouvé risible qu'elle se présente devant lui. Une collaboration simple. Evidente. Les moments passés en sa compagnie qui n'sont pas si terrifiants que le disent les autres filles. Elle retire finalement sa veste avant de la plier délicatement et la poser sur une chaise près d'elle. Parce qu'elle n'est pas chez elle. Parce que ces parents lui ont inculqué les bonnes valeurs dont celles de respecter l'autre.  désolé, je suis un peu trempée, le temps est déplorable dehors. Et elle espère ne pas faire foirer sa séance parce que ces cheveux sont un peu mouillés même si dans le fond, c'est son corps que les gens finiront par regarder, pas ses cheveux.

T'as beau te répéter que tu dois calmer tes ardeurs et ne pas trop lui montrer ton euphorie grandissante, t'as le sourire jusqu'aux oreilles qui en dit beaucoup. Qui en dit trop. Tu n'arrives pas à le contrôler malgré tes efforts. En plus de ton sourire démesuré, t'as le palpitant qui fait des siennes quand elle te répond. Sa voix est douce, comme toujours. Une caresse invisible. Tout autant que sa présence elle même. Qui s'accentue quand elle s'approche de toi pour t'interroger en retour. Te demander si, toi aussi, tu vas bien. Tu hoches positivement la tête. Oui aussi. Merci. Que tu souffles à voix basse, toujours sans la quitter des yeux. Quitte à la mettre mal à l'aise à toujours trop insister de cette façon. Il te faut un moment pour réaliser qu'elle est trempée. Et que son manteau qu'elle abandonne sur le dossier d'une chaise, est mouillé lui aussi. Qu'il risque de goutter sur le sol immaculé. Un "oh" de surprise t'échappe et tu pivotes enfin pour porter le regard sur autre chose. Sur la pluie qui tombe à verses à l'extérieur. Tu n'avais pas remarqué. J'espère qu'il n'y a pas d'orage de prévu. Que tu marmonnes tout bas, un brin dépité.

On te séchera un peu les cheveux avant de commencer. Je voulais qu'on fasse les dernières photos sur le thème de noël. Même si Noël c'est "demain". Tu es de ces photographes nouvelle génération qui ne retouchent leurs photos que pour changer, enlever ou amplifier les plis dans les tissus, les imperfections sur les murs, la luminosité ou les couleurs. Et non plus pour retoucher les corps qui sont mis en avant. La chose ne devrait donc pas te prendre tant de temps. Mais avant je voulais te montrer quelque chose ... Enfin t'entres dans le vif du sujet. Parce que t'es excité comme un gamin le matin de noël. Mais que dans le même temps, t'as peur qu'elle n'aime pas ce qu'elle verra. Tu te souviens du bouquin de photos dont je t'ai parlé ? Le second volume que je souhaitais sortir juste avant noël ? Il est prêt ... T'es nerveux à en avoir les mains moites. Tu détestes ne pas être à la hauteur. Tu ne l'acceptes pas. T'y vas vraiment du bout des doigts pour aller les récupérer dans ta sacoche et les déposer sur le bureau devant vous. Histoire de ne pas laisser des traces à cause de la moiteur de tes mains. J'en voulais au moins un avec toi sur la couverture. Mais j'ai pas réussis à trancher entre les photos. Alors t'es sur les trois versions ...

Sa façon de la regarder, cette intensité n'a jamais dérangé la jeune mannequin. Enfin mannequin, c'est un grand mot. Elle ne pose que pour lui et n'a aucune intention d'en faire son métier. C'est peut être ce qui la rend si différente des autres. Elle n'est pas là pour la gloire ou utiliser la renommée de Nicholas. Elle est juste une fille qui a besoin d'un boulot pour  s'payer à bouffer à la fin du mois. Bien sur. Elève disciplinée, consciencieuse. Jamais une parole plus haut que l'autre, la douceur comme étendard. Elle sait ce qu'il attend et le fait du mieux qu'elle le peut comme tout ce qu'elle entreprend. Et derrière son objectif, la gamine effrayée et maladroite devient sauvage et séduisante. Pas seulement parce qu'elle est nue mais parce que dans ses yeux à lui, elle est belle et le sent. Ca peut paraitre con même elle ne s'est pas sentie aussi désirable avant qu'il porte ses yeux sur sa silhouette. Pas même avec le mec qui a partagé sa couche pendant trois ans. Et il le prouve encore une fois aujourd'hui qu'il la trouve belle quand il va à sa sacoche pour récupérer les exemplaires et les poser sur le bureau. Et c'est avec de grand yeux émerveillés qu'elle s'approche des ouvrage pour en caresser la couverture du doigt. je ne me reconnais pas. ce qui prouve que son travail était exceptionnel. C'est sur que quand on compare ces images avec son reflet dans le miroir à cet instant précis, ce sont deux femmes foncièrement différentes. Une est timide, le rouge qui lui monte aux oreilles quand il annonce qu'il n'a pas su choisir, douce, tendre et cache ses courbes du mieux qu'elle le peut. L'autre est nue, sûre d'elle, divine, envoutante. elles sont jolies. photos qu'elle ne rapportera pas chez elle pour noël. Dire qu'elle a honte serait de trop mais son père ferait un arrêt cardiaque s'il savait comment elle choisit de gagner sa vie pour subvenir à ses besoins. Elle reste là à observer, retirant sa main pour ne pas abimer les clichés. Les couleurs, le sombres, tout sur cette photo sublime délicatement son corps sans en faire trop. Sans être vulgaire. Et si elle ne comprend pas vraiment pourquoi c'est elle qu'il a choisi sur les trois couvertures plutôt que toutes ses filles qu'il côtoie au quotidien ou sa propre petite amie, elle ne dit rien d'autre que : t'as du talent. Elle le pense sincèrement et relève son regard vers lui, croisant ses iris. Et cette lèvre qu'elle mord machinalement. Ce n'est pas la première fois qu'elle le lui fait remarquer ceci dit, son travail lui plait. Et le fait qu'il soit renommé n'est pas très étonnant.

Tu tâches de ne pas paniquer d'avance à l'idée qu'il puisse se mettre à tonner dehors. Parce que rien ne semble présager que l'orage puisse bientôt claquer. Tu choisis donc plutôt de te concentrer sur elle. Qui se rapproche plus encore pour porter son attention sur les trois exemplaires de ton bouquin. C'est un regard surpris que tu poses sur elle quand elle affirme ne pas se reconnaître. T'es pas bien certain que ce soit une bonne nouvelle ça. Tu ne sais qu'en penser. Quand bien même tu sais qu'elle n'est pas sûr d'elle du tout et que ça explique pourquoi elle ne s'imagine pas ainsi. Si belle, si séduisante et si sexy. C'est bien toi. Que tu penses utile de lui préciser. Elles son magnifiques tu veux. Tu es magnifique. Et ça, tu le lui dis assez souvent pour qu'elle sache que c'est ce que tu penses d'elle. Que tu la trouves absolument magnifique. Si ce n'était pas le cas, tu ne passerais pas autant de temps à bosser avec elle. Elle ne serait pas, clairement, devenue ta muse.

Si t'affiches un sourire quand elle reporte son attention sur toi, il se crispe et se pince quand elle se mord la lèvre inférieure. Parce que ton regard s'y pose. Que toute ton attention est soudainement portée sur elle. Elle est tellement attirante. Si elle ne semblait pas si innocente et désireuse de garder des distances entre vous, ça fait bien longtemps que tu aurais tenté ta chance. Comme tu n'as de cesse de la tenter auprès de toutes les modèles qui passent dans ton studio d'ailleurs. Dedans aussi j'ai eus du mal à choisir ... Tu parles tout bas. Presque un murmure. Comme par peur de briser l'instant délicat entre vous. Tu pourras en feuilleter un quand on fera une pause. Proposition que tu souffles avec douceur, là encore. Puisqu'elle ne t'inspire toujours que ça. Cette douceur. Cette patience non forcée. Tu veux qu'on s'y mette ? On va juste sécher ces cheveux et ajouter un peu de maquillage. Souvent très peu. Parce qu'elle n'a pas besoin de ça pour être parfaite. Tu la laisses donc s'éloigner de toi pour aller s'occuper de tout ça dans la salle de bain. En plus de se débarrasser de ses vêtements au profit d'un peignoir que tu as pris le soin de placer sur le radiateur.

Et le rosé qui inondait ses joues quand elle découvre ses photos vire au rouge quand il annonce qu'elle est magnifique. Il a beau lui dire trop souvent, dans sa bouche, ce n'est jamais assez. Elle qui est avide de ces compliments sans s'en rendre compte. Baume au cœur ou désir de lui plaire un peu malsain. Elle qui entretient malgré son attirance la distance entre leurs deux corps. Elle ne peut nier une attirance mais refuse de s'y complaire. Cet homme est sur le point de se marier. Puis d'après ce qu'elle a entendu de lui, il a des mœurs débridés. Si l'on en croit les groupies qu'elle a croisé dans l'passé et qui souhaitaient travailler avec lui, c'est un homme à femme. Elle sait même pas pourquoi elle se pose toutes ses questions soudainement, perdue dans des abîmes songeuses. Leurs relations est professionnelle et courtoise, voilà tout.  C'est vrai, je voudrais pas l'abîmer. qu'elle demande en retour quand il lui dit qu'elle aura le droit de le feuilleter. Elle s'en réjouit d'avance, les yeux qui brillent. Et tandis que leurs regards ne se quittent plus, il lui rappelle la raison de sa présence. oh, euh... Oui bien sur. Son regard qui se décale pour épouser le livre une dernière fois avant de prendre la direction de la salle de bain. A l'intérieur, elle prend le sèche cheveux et passe ses doigts délicatement dans les boucles causées par la pluie. Une fois séchés, elle s'attaque au maquillage. Elle qui a pu observer sa grande sœur pendant des heures quand elle était gamine et qu'elle s'apprêtait pour son petit ami. Elle a appris en la regardant et le résultat n'est pas si mal. Une ligne pour couvrir son regard, un peu de rouge à lèvres et le tour est joué. De toutes façons, il saura l'interpeller si ça ne lui convient pas. Si elle a bien appris une chose avec Nicholas, c'est qu'il est franc. Elle dépose chaque vêtement sur sa peau un par un sur la chaise et enfile le peignoir avant de revenir vers lui, un grand sourire qui orne ses lèvres pulpeuses. je t'écoute. Les directives qu'elle suit toujours à la règle pour satisfaire le photographe, elle ne prend jamais d'initiative Kat. Elle préfère avoir les instructions. Parce que si ça fait presque un an maintenant qu'elle fait ce job, elle a à chaque fois l'impression que c'est la première fois. Elle détourne son regard, parce qu'à le regarder trop longtemps, elle pourrait s'y perdre. Elle se tourne vers l'endroit que pointe l'appareil pour avoir un aperçu de la scène. Le décor est superbe. Elle est certaine qu'une fois encore il parviendra à sublimer son corps. oh, avant qu'on commence, je voulais te demander si c'était envisageable qu'on termine aujourd'hui et... Une faveur qu'elle a du mal à placer mais après tout, peut être que ça l'arrangera lui aussi de prendre quelques jours pour les fêtes. j'aurais aimé rentrer dans ma famille pour les fêtes et je ne serais pas rentré la semaine prochaine. Elle se gratte la tête et reprend : je peux changer mon vol si c'est un soucis. finit elle par avouer, parce que si elle doit revenir deux jours plus tôt pour respecter le contrat qu'ils ont établis, elle le fera.

Tu vois bien comme ses rougeurs s'étalent plus encore alors que tu la complimentes. T'as beau le lui répéter assez souvent, elle a toujours l'air relativement surprise et presque gênée de t'entendre le lui dire et le lui répéter. Ce qui, pour autant, ne te donne pas la moindre envie de t'arrêter. Elle finira bien par s'y faire avec le temps. Et par y croire également. T'es pas mécontent quand elle disparaît de ton champ de vision pour aller se préparer dans la salle de bain. Tu dirais même que t'es soulagé, parce que tu peux ainsi prendre le temps de te remettre vaguement de tes émotions. Elle te trouble presque trop à ton goût. Tu penses même encore à elle alors que tu termines de préparer le décor. Qui se fera dans l'obscurité ambiante de cette journée pluvieuse et avec pour toute lumière quelques bougies ici et là ainsi que des guirlandes lumineuses pour accentuer l'esprit de noël. Elle est déjà de retour la blonde. Le sourire innocent sur ses lèvres. Prête à entendre les consignes. Tu lui souris et lui expliques brièvement ton souhait concernant cette séance photo. Après quoi, elle a le champ libre pour aller prendre place sur les draps blancs.

Mais avant de s'y rendre, elle s'arrête. Tu l'écoutes sans intervenir. Simplement les sourcils qui se lèvent. Elle a presque l'air prête à annuler ses vacances si cela te dérange. Oh non excuse moi, c'est moi qui ais oublié de t'en parler. On peut ne reprendre qu'en janvier, y'a aucun souci. Je vais m'absenter quelques jours moi aussi de toute façon. Seulement trois à vrai dire. Le 24 et 25 tu seras à Los Angeles auprès de tes parents. Le 26 tu seras à New-York pour déjeuner en compagnie des parents de ta fiancée. Après quoi tu seras déjà de retour sur Chicago. A préparer de nouvelles séances photos et des tas de projets pour démarrer la nouvelle année. Deux semaines sans avoir à me supporter. En voilà des vacances ! Parce que tu sais bien ce qu'il en est. Tu sais que ton sale caractère a le don de taper sur le système de plus d'une. Il faut dire que t'es caractériel, impatient et colérique. Et que t'es un travailleur un poil trop acharné. C'est bon, rassurée ?

Elle écoute attentivement ses mots. Elle boit clairement ses paroles qu'on s'le dise. Des regards jetés à la dérobée. Parce qu'il est foutrement beau Nicholas. Classe et charisme. Et elle lui parle de ses plans pour noël, enfin du fait qu'elle aimerait retrouver les siens dans ce moment important que sont les fêtes de fin d'années. Elle a déjà pris son billet mais n'avait pas pensé à en parler à son employeur. C'est ce qu'il est après tout, son boss. Elle a hâte de rentrer, eux qu'elle n'a plus vu depuis cet été et qui manque chaque jour à son existence. Sa famille est cruciale pour la jolie blonde. La prunelle de ses yeux. Elle ne peut pas avouer avoir beaucoup de personnes dans son carnet de contact mais ils sont et resteront à jamais les premiers. Elle suppose qu'il passe les fêtes avec sa fiancé, c'est ce que l'on fait lorsqu'on est sur le point de dire oui devant le curé. Un sourire sincère et doux eclipse le reste de son visage quand elle comprend qu'elle pourra passer la semaine avec les siens. Heureuse. C'est le mot à poser sur ses émotions actuelles. Si heureuse qu'elle en oubli de réfléchir avant de s'exprimer. ça va faire bizarre une semaine sans te voir. Autrement dit, si tu arrives à lire entre les lignes, tu vas me manquer. Parce qu'en vérité, elle se sent bien dans ce studio avec lui. Elle qui ne comprend pas les offenses souvent portés à son égard. Elle ne le trouve pas désagréable ou trop exigeant. Il sait ce qu'il veut et comment atteindre la perfection alors si parfois il doit hausser le ton pour que ça fonctionne, c'est comme ça. Ceci dit, il a jamais été odieu avec elle. Mais revenons en à ses mots. Ceux qu'elle à prononcé sous le coup de l'impulsivité. Des propos clairement déplacés et elle regrette déjà d'avoir dit ça. Et elle rougit. Encore. Baissant la tête en se dirigeant vers l'espace des prises de vue.  je suis prête. Oui, elle espère vivement qu'il ne lui en tiendra pas rigueur pour ses mots qu'elle considère comme inadapté à cette relation professionnelle. Elle ne sait pas remonter le temps de toutes façons alors elle choisit de détourner l'attention. Elle retire son peignoir et se retrouve nue, prête à poser en respectant les consignes données quelques minutes plus tôt.

T'es quand même pas mal frustré à la pensée de ces deux semaines que vous allez passer loin l'un de l'autre. Il faudra pourtant bien faire avec. Les choses étaient plus simples il y a un an quand vous commenciez à peine à bosser ensemble. C'était déjà un peu plus compliqué quand l'été est arrivé et qu'il lui a fallut rejoindre sa famille. De ton côté, t'as bossé d'arrache pied comme tu le fais toujours. Laissant ta fiancée prendre des vacances en compagnie de sa famille puis avec plusieurs copines à elle, en Italie. Vous ne vous êtes pas vus durant un mois entier. Et elle ne t'a pas autant manqué qu'à pu le faire la petite étudiante adorable. Et ça, ce n'est assurément pas quelque chose que tu peux dire à l'une ou à l'autre. Autant aller avouer tout de suite à celle que t'es supposé épouser, que tu passes ton temps à la tromper. Et que t'es en train de t'attacher à la seule qui n'a pas l'air vraiment intéressée par toi. Elle a quand même l'air de t'apprécier la jolie blonde. Tu peux au moins te raccrocher à ça alors qu'elle avoue que "ça va lui faire bizarre une semaine sans toi". T'as un sourire qui prend place sur ta tronche d'idiot. Mais qu'elle ne voit pas alors qu'elle s'éloigne déjà pour prendre place dans le décor.

Tu te reprends autant que possible. Et te concentres sur ce qui se joue devant toi. Tu t'approches d'elle pour récupérer le peignoir que tu ne déposes pas trop loin. Mais assez pour qu'il ne gêne pas. Tu attrapes un drap de soie rouge que tu viens déposer sur son corps aux courbes affolantes. .Je peux ? Que tu demandes l'autorisation avant de vraiment poser une main sur elle pour le mettre tout à fait comme tu le souhaites. Tu demandes toujours l'autorisation aux modèles, avant d'avoir le moindre geste. Parce que tu ne tiens pas à ce que ton nom ressorte dans de sales histoires de harcèlements sexuels. T'as beau coucher avec tout ce qui bouge -ou presque- t'es jamais passé pour un sale pervers. Parce que tu ne fais rien de répréhensible, à part le fait de tromper ta petite amie. Ce n'est d'ailleurs qu'une fois son accord donné, que tu crées les faux plis dans le drap de soie, comme tu le souhaites. Et que tu le déplaces et la places elle. De sorte à ce qu'elle soit en équilibre sur une hanche et une main. Et que le drap soit coincé entre son bras et son flanc pour la partie supérieure. Qu'il soit sur sa hanche, pour la partie inférieure. Ainsi, il ne dissimule que le stricte minimum.. Voilà. T'es parfaite. Je fais quelques clichés comme ça. Et ensuite tu sais quoi faire. remuer comme elle a l'habitude de le faire. Avec ce mélange de sensualité et de candeur dans les mouvements autant que dans ses yeux. Enfin, tu files retrouver ta place de l'autre côté de l'objectif.

Très étrange mais le fait de se retrouver nu face à lui ne la gêne pas le moins du monde. Peut être parce que son regard n'est pas empli de perversion, parce que c'est son métier et qu'il s'est toujours montré très professionnel et respectueux de ces propres limites à elle. Parce qu'elle fait des choses aujourd'hui qu'elle n'aurait jamais pu faire un an plus tôt. La confiance installée, elle a su se laisser aller derrière l'objectif comme si elle était une autre. Et quand il demande l'autorisation de la toucher, elle acquiesce d'un sourire, celui qui ne la quitte jamais vraiment en réalité. Eternelle optimiste. Et quand ses mains frôlent ses courbes, y'a quelque chose qui s'réveille en elle, dans ses entrailles. Une sensation qu'elle se tue a détruire puisqu'elle est de plus en en plus présente. Plus les jours défilent et plus ce sentiment grandi.  Et elle se concentre pour ne pas laisser son corps se tendre, pour ne pas subir les affronts de son désir. Celui qu'elle n'assume pas du tout. Parce qu'elle sait. Elle a conscience de ce qu'il est et du fait qu'une histoire de n'importe quelle sorte est impossible. Surtout qu'il faut pas oublié que c'est son patron et qu'elle a  besoin d'ce job elle. Bref, elle s'installe, face à l'objectif, positions qui virevoltent les unes après les autres presque naturellement. Respiration sourde qui se fait entendre dans le silence de marbre. Son corps répond naturellement aux demandes du photographe et elle bouge, doucement, les traits qui se confondent pour ressembler à ceux de ces filles qu'elle ne comprend pas vraiment. Rigoureuse et investie dans son travail, elle se débrouille à la perfection. Ce n'est pas une passion pour elle le mannequinat mais ça ne l'empêche pas de se donner à fond. Par respect pour le travail exemplaire de Nicholas. Ca dure quelques minutes dans un rythme effréné, les positions qui s'enchainent, le visage qui change et dévient séducteur, troublant. Elle joue de ses mains et de son corps avec une aisance déroutante quand on sait que sa sexualité n'est pas une part importante de sa vie. Le néant depuis deux ans, elle n'a jamais été très importante pour elle. Peut être parce que le seul homme qu'elle a connu n'a jamais nourri un désir de passion. Et dans l'fond, elle craint d'assumer pouvoir aimer et désirer. Elle préfère le confort du platonique et de la simplicité pour se concentrer sur ce qui est important : ses études et sa famille. c'est bon ? qu'elle demande simplement, prenant une position plus confortable le temps qu'il réponde..