Old sins have long shadows.
ft @Ashton Hartwood

Il y a un truc qui cloche chez Ashton. Il y a forcément un truc. Un quelque chose. N'importe quoi. Que ce soit tout à fait détectable ou non. Dans le fond, vous en êtes tous autant conscients les uns que les autres. Plus le temps passe, moins ça fait de doute dans vos esprits à tous. Parce qu'il est trop renfermé sur lui même. Parce qu'il est peu loquace. Parce qu'un type qui se rapproche de la trentaine sans avoir jamais présenté aucune petite amie ou aucun petit ami à sa famille, sans avoir jamais quitté le domicile familial, sans même avoir un jour travaillé, ne peut aller bien. Même pour toi, il demeure un mystère qui semble hors de ta portée. Fait rare chez toi. Plus que ça même. Rien de tel ne t'est jamais arrivé. De quoi te frustrer un peu plus. Et te donner surtout l'envie d'être celui qui finira par le percer à jour. Parce qu'il y a forcément quelque chose à comprendre. Tu ne peux t'imaginer quoi que ce soit d'autre que ça. Ce serait bien trop frustrant si tu venais à apprendre qu'il n'y a finalement rien à piger chez lui. D'apprendre qu'il n'est peut-être, finalement, qu'une carcasse vide.

Mais tu n'as pas fini d'essayer de comprendre ce qu'il en est. Raison pour laquelle tu profites d'une après-midi de libre, pour t'inviter chez votre mère. Tu sais qu'elle ne sera pas là. Mais tu sais aussi et surtout que ton frère devrait l'être en revanche. Peut-être à peine réveillé. Là encore, tu n'es pas bien certain de connaître pleinement son rythme de vie. S'il vit de jour ou de nuit. S'il vit vraiment d'ailleurs. S'il comble ses journées de quelques activités ou si, au contraire, il ne fait rien d'autre qu'attendre que le temps passe. Étonnamment, tu n'as aucun mal à l'imaginer en train de patienter. Le regard perdu dans le vague. Range ta bite dans ton froc, j'arrive. SMS que tu lui envoies, sans faire dans la dentelle. A quoi bon ? C'est ton frère. Vous êtes tous suffisamment proches les uns des autres pour pouvoir vous permettre ce genre d'échanges. Plus encore entre frères, cela va s'en dire. Tu n'attends pas de réponse de sa part avant de quitter le bureau que tu occupais depuis le début de la matinée. Tu files du côté de ton dressing pour troquer rapidement ta tenue d'intérieure contre un jean sombre et un polo qui l'est tout autant.

Tu prends le soin d'enfoncer ton téléphone dans l'une des poches arrières de ton pantalon et d'attraper deux des trousseaux de clés accrochés près de la porte d'entrée, avant de sortir. L'un des deux, sans trop de surprise, te permet d'entrer à ta guise chez ta mère. Tu ne t'en sers pas quand tu la sais chez elle. Tu fais comme tout le monde, tu frappes. Mais quand c'est pour rendre visite à ton frère que tu entres chez elle, tu ne te prives pas. Parce que c'est toi qui as offert cette maison à ta mère, tu pars de l'idée que c'est tout autant chez toi que c'est chez lui. Tu auras au moins pris la peine de le prévenir de ton arrivée, quand enfin tu viens pousser la porte d'entrée. Ash ?

Old sins have long shadows.
ft @Robin Hartwood

 « Range ta bite dans ton froc, j'arrive. » Le vibreur d'un de ses téléphones, son privé, l'avait presque pris par surprise. Il n'avait pourtant pas sursauté. Il avait simplement relevé la tête, jeté un coup d’œil sur le destinataire avant de reporter son attention sur les quatre moniteurs qui étaient devant lui. Un nerd. Un geek. Un sociopathe. Un malade mental. Un trou du cul de première catégorie. Un gentleman. Un monstre. Un hacker. Un loser. Il avait beaucoup de titres en fait. Tous étaient plus mérités. Ash ajusta son casque sur ses oreilles pour y écouter de nouveau de la musique avant d'ouvrir une page de programmation. Il rendait un service aujourd'hui. Apparemment, ce pseudonyme avait besoin de données … et lui, il les livrait sans vraiment se poser de questions morales sur l'utilisation de ces dites données. Qu'est-ce qu'il en avait à foutre à vrai dire ? Absolument rien. Les gens étaient tous des cons. C'était un fait. Il ne faisait que les aider à se rendre encore plus con, à se faire encore plus mal. Un rouage dans la mécanique bien huilée de la société. Ash tapa un peu plus vite. Il ne prenait pas son temps. Il devait faire vite pour que le boulot soit fait avant que son frère ne débarque. Quelques clics. Quelques lignes de code. Il vérifiait une dernière fois que les données étaient cryptées. Oui. Si le connard ne savait pas les décrypter, c'était son putain de souci. Il les envoya, changea de nouveau de serveur, referma le tout pour, en un clic, retomber sur ces fonds d'écran préinstallés que personne utilise … hormis Ashton Hartwood.

D'un pas traînant, il se dirigea vers son armoire pour enfiler un tee-shirt avant de descendre les escaliers pour gagner les salles communes. Ash avait rapidement pigé que sa fratrie était assez mal à l'aise quand elle se trouvait dans sa tanière. Il parvenait à rentre tout espace clos un peu plus petit, un peu plus sombre, moins accueillant, lugubre. Un talent. Il voulut s'allumer une clope mais se rappela que sa mère lui avait demandé de pas fumer de l'herbe dans la maison, alors il rangea de nouveau son sachet dans la poche arrière de son jeans pour se diriger, tel un zombie, vers le frigo. Et alors qu'il se faisait un sandwich, comme un bon vieux gamin des familles, il entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Robin était là.  « J'suis dans la cuisine. » dit-il d'une voix suffisamment forte pour qu'il l'entende. Robin apparut alors dans la cuisine au moment même où Ash finissait de tartiner son sandwich de beurre de cacahuète.  «Ma' est pas là. Je pense qu'elle rentre que ce soir …» Il enfourna une bouchée dans sa bouche avant de poser son attention sur son frère. Robin, la réussite de la famille. Un sourire taquin prit place sur les lèvres du Monstre.  «Pourquoi tu viens te perdre ici ? Tu dois pas bosser ?» demanda-t-il la bouche pleine alors que lui, le roi du chômage n'en branlait pas une mais payait ses factures toujours tout seul, comme un grand.

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ft @Ashton Hartwood

Tu n'as pas la moindre idée de ce que peut être en train de faire ton cher frère alors que tu t'apprêtes à lui rendre une petite visite. Raison de ton sms d'avertissement qui, au passage, émet l'idée qu'il soit en train de se faire plaisir devant ton écran d'ordinateur. C'est que, bien souvent, tu le vois comme un adulte qui a arrêté de grandir à l'adolescence. Qu'il est resté un gamin qui use des paquets de mouchoirs entiers, bloqué devant des vidéos porno trouvées sur Internet. Tu te trompes peut-être complètement. Peut-être qu'il bosse sur Internet, justement. Tu veilles à ne pas trop mener d'enquêtes sur tes frères et soeurs. Tu t'es promis de garder une distance raisonnable avec tout ça. Avec ton envie et ton besoin de toujours tout savoir surtout. Tu ne veux pas fouiner de trop. Tu ne veux pas bousculer tes proches qui, dans le fond, n'ont pas de raison de réellement te cacher des choses. Toi qui as fini par être honnête avec eux, en leur révélant ton vrai visage. Quitte à te mettre à dos l'un de tes frères d'ailleurs. Vous restez donc proches les uns des autres, en gardant un minimum de distances.  Ainsi tu ne te fais pas prier pour rejoindre la cuisine de ta mère dans lequel semble avoir temporairement élut domicile Ashton. Je ne suis pas là pour la voir. On ne peut plus rendre visite à son frère ? Que tu rétorques avec ironie, en t'accoudant au comptoir.

T'as le droit de manger ce genre de conneries sous son toit ? C'est une fausse question bien sûr. Qui ne vise qu'à le taquiner comme tu n'apprécies que trop de le faire. Mais c'est jusque dans sa façon de s'alimenter, que Ashton vit comme un grand gamin. Ton sourire n'est que plus ironique quand il pense utile de te rappeler que tu as du boulot. Dans les faits, tu en as absolument tout le temps. Beaucoup trop, même. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas prendre le temps de voir le peu de proches que tu as encore. Le peu de personnes qui te donnent l'impression d'être un être humain. Encore un peu. Tout au fond de toi. Moi aussi ça me fait plaisir de te voir. Tu te décolles du comptoir et désigne la porte qui donne sur le jardin arrière, d'un mouvement de menton. On s'installe dehors ? Je sais pas si t'as vu la lumière du jour ces derniers mois mais il fait beau. Tu le provoques parce qu'il n'hésite pas à en faire de même quand l'envie de parler un peu se fait ressentir. Il n'est pas tendre non plus. Et il est bien le seul à avoir le droit de s'adresser à toi sur ce ton. C'est finalement sans attendre de réponse que tu te mets en mouvement. Tu te prépares un café toi même, puisque Ashton ne connaît pas les bonnes manières, et te diriges ensuite vers ladite porte. Qui donne directement sur un salon de jardin.

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ft @Robin Hartwood

Ashton décrocha un sourire amusé en direction de son frère. Son aîné se mettait à attiser son attention et sa curiosité. Lui rendre visite à lui ? Le paumé de la ville ? Le raté ? Intéressant. Une telle visite lui donnait presque envie de sortir les pop corn. Robin était un homme plein de mystères et Ash, les mystères, il aimait ça. « Tant mieux, ça m'aurait fait chier de devoir lui faire passer un message. Déjà que ses copines me prennent pour sa secrétaire au téléphone … » dit-il en soupirant lourdement. Il exagérait, comme d'habitude. Mais Robin savait. Ashton avait toujours aimé jouer ce rôle avec sa mère. Le petit garçon à sa maman. Elle lui dirait de se jeter d'un pont, il le ferait en lui demandant pendant qu'il sautait et tombait dans le vide, si c'était bien fait. « Carrément que tu peux lui rendre visite à ton frère. A part m'agiter la nouille dans ma piaule, j'ai rien d'autre à faire. » poursuivit-il avec ironie, d'une voix rieuse en faisant référence au SMS de son frère. Parfois, il était comme ça Ash. Il ne faisait pas dans la dentelle. Il se comportait comme un gros lourd, avec des vannes bien grasses et dégueulasses. Après quand la Mère était dans les parages, il changeait directement de disque pour ne pas se prendre une claque derrière la tête. Il haussa des épaules avant d'avaler une nouvelle bouchée de son sandwich. Le chat n'était pas là … les souris dansaient.

« Quoi? Il fait jour ? » dit-il en jouant le surpris, se hissant sur la pointe des pieds pour regarder par la fenêtre avant de secouer la tête de droite à gauche. Robin se fit un café alors qu'Ashton ouvrait de nouveau la porte du frigo pour s'en sortir une bouteille de jus de fruits. Classique. Si les tordus d'orange mécanique buvaient du lait, lui, il carburait aux jus de fruits. Chacun son truc. Il emboîta le pas de son frère pour se déplacer vers le jardin. La lumière du soleil lui fit mal aux yeux pendant quelques secondes mais il cacha l'effet pour ne pas que son aîné se foute de nouveau de sa gueule. Il s'installa sur une des chaises de jardin, s'appuya contre le dossier de sa chaise après avoir déposé sa bouteille sur la table. Coinçant le dernier morceau de sandwich entre ses dents, il sortit son tabac, une feuille à rouler et un peu d'herbe histoire de se rouler un joint. Il voulait se détendre avant d'entendre les éventuelles mauvaises nouvelles de Robin. De mains expertes, il se roula son joint tout en bouffant son sandwich. Il coinça le joint derrière son oreille avant de se tourner vers son aîné.

 « Alors qu'est ce qu'il t'arrive ? T'as la tronche des mauvaises nouvelles … Je sais pas pourquoi mais je la sens pas ta visite surprise. » dit-il en croisant les mains sur son ventre.  « Il s'est passé un truc ? »

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ft @Ashton Hartwood

Tu ne sais pas s'il joue le jeu ou s'il est vraiment surpris que tu viennes lui rendre visite à lui, et non pas à votre mère. C'est pourtant vraiment le cas. Et tu pensais ça parfaitement normal que de passer un peu de temps en compagnie de l'un de tes frères. Celui-là en particulier. Qui te semble bien seul la plupart du temps. Qui l'est bel et bien. Et en même temps, tu te doutes que ça lui convient ainsi. Qu'il aime même un peu trop la chose. Arrête, tu adores ça ! T'as déjà envisagé de lui demander un salaire d'ailleurs ? Tu ironises encore, bien sûr. Ce serait culotté de sa part de faire une telle requête alors même qu'il est hébergé à titre gracieux. Et tu ne peux retenir un rire bref mais sincère quand il confirme n'avoir rien d'autre à faire que s'agiter la nouille dans sa piaule. Tu ne fais aucun commentaire à ce sujet là. T'es persuadé que c'est le cas. Ou que ce n'est pas loin de l'être.

Enfin tu proposes que vous sortiez vous installer dans le salon de jardin. Non sans une énième boutade à laquelle il répond sur le même ton. Au moins, il ne se laisse pas faire et ne joue pas le rôle de la petite victime. Ouais. Et je pense qu'un peu de Vitamine D te rendrait un aspect plus ... Humain. Conclusion faite avant que, ta tasse de café dans la main, tu ne files en sa compagnie vers l'extérieur. Où l'air n'est ni trop frais ni trop chaud. Tu apprécies grandement cette saison en particulier, pour cette raison ci. Installé dans l'un des sièges d'extérieur, tu poses ta tasse fumante sur la table basse et sors ton paquet de cigarettes de ta poche. Tu sais que si tu veux te fournir chez moi, je peux te faire un prix ? Mouvement de menton en direction de l'herbe qu'il mélange à son tabac dans sa feuille à rouler. Tu n'as pas pour habitude de mélanger boulot et famille. Mais s'il n'est question que de ça, ça reste raisonnable. D'autant plus que tu préfères le savoir en train de fumer de l'herbe, plutôt qu'à signer de la poudre.

Tu souris de toutes tes dents alors qu'il semble soudainement s'inquiéter. Et juste pour le plaisir de laisser planer le doute, tu prends le temps de glisser une cigarette entre tes dents, de l'allumer et de tirer une première latte dessus. Avant de seulement daigner poser le regard sur lui de nouveau.C'est vexant. J'ai cette tête là tous les jours. Mais soit.J'essaie juste de comprendre mon frère pour être honnête. Tu sais où j'en suis de mes interrogations à l'heure d'aujourd'hui ? Nouvelle pause. Nouvelle latte tirée. Fumée recrachée. Je commence à m'interroger sur ta vie sexuelle. J'doute que tu ramènes des gonzesses ici. Et je n'te vois pas souvent sortir. Du coup ... Je me demande si tu fais ce qui faut de ce côté là. Tu sais que ça peut rendre dingue de se retenir ? C'est ton frère. Plus précisément, tu es son grand frère. Alors vous pouvez bien aborder tous les sujets que vous souhaitez, c'est évident.

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ft @Robin Hartwood

 « Histoire que ça reste dans la famille ? » répondit-il avec cet éternel sourire amusé alors que son aîné lui proposait un éventuel prix pour son herbe. L'argent n'était pas un souci pour Ashton et à vrai dire, c'était une de ses principales dépenses. « Comment tu sonnes comme un vrai mafieux quand tu parles comme ça … ça m'exciterait peut-être. » poursuivit-il dans un rire franc. On ne le voyait rire avec autant de sincérité qu'en présence de sa famille. Elle était son pilier, depuis toujours. Et c'était certainement les rares instants où il ne portait par ce masque. Il lui donna un coup du revers de la main sur l'épaule comme pour le charrier. Deux frères. Tout ce qu'il y a de plus normal alors qu'en réalité, ils étaient les plus opposés à ce qu'on appelait normalité. Ash haussa les épaules, prenant un faux air innocent quand Robin lui avoua avoir la tête de tous les jours. Et ben putain ! Et puis, d'un coup, Ashton eut l'impression d'être assis sur des braises en écoutant avec attention son frère. Il voulait le comprendre ? Mieux ne valait pas qu'il pénètre son esprit ou même qu'il essaie d'apercevoir ce qui s'y passe par le trou de la serrure ! Un malade mental. Un sociopathe. Un psychopathe. Il préférait de loin être le frère paumé, le raté de la famille, celui qui vit toujours chez sa mère, qui mate des comédies romantiques avec elle jusqu'à pas d'heures, celui qui a pas de boulot et qui ne semble pas avoir d'amis. Ce rôle, il a appris à l'aimer. Les gens ne posent pas de questions quand les réponses leur font pitié. Gagné. Win win situation en fait. Que Robin vienne poser des questions, ça allait rapidement le faire chier.

Ashton tourna la tête vers son aîné quand il évoqua sa vie sexuelle. Ashton s'était attendu à tout … mais pas à ce genre de doute. Il était sur le coup. Bien joué, brother. Ashton a le visage fermé pendant quelques secondes. Silence. Un putain de lourd silence. Il dut durer quelques secondes seulement avant qu'Ashton ne se mette à rire en enfouissant son visage dans la paume de sa main tatouée. Un rire franc, sincère, puissant. Il secoua la tête avant de s'emparer de son joint de derrière son oreille. Il le coinça entre ses lèvres, avant de l'allumer en prenant plusieurs petites bouffées pour voir le bout de ce dernier rougir. Il prit une profonde bouffée avant de laisser tomber la tête en arrière, crachant la fumée grise et odorante en direction du soleil. « Elles sont pas violettes, si c'est ce qui t'inquiète. Je me les vide régulièrement, Bobby. » dit-il en tournant la tête vers lui. Bobby, le surnom qu'il lui donnait depuis son plus jeune âge. Ridicule pas vrai ? Après, s'il se les vidait lui-même ou si quelqu'un s'usait à la tâche, il préféra laisser planer le doute. « C'est quoi cette conversation de grands malades par contre ? T'aurais sans doute dû la faire quand j'avais seize ans, des boutons plein la gueule et quelques poils sur le torse … C'est un peu trop tard, tu crois pas ?» Nouvelle bouffée. Il ferma les yeux quelques secondes, profitant du soleil sur son visage. Il marquait un point, l'aîné : ça faisait du bien de sortir. « T'es mignon quand même de te faire du souci pour moi. Mais je te garantie que tout va bien de ce côté là. » Pas certain que les demoiselles répondraient la même chose …

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ft @Ashton Hartwood

Histoire que tu consommes des trucs de très bonne qualité. Et parce que tu n'apprécies évidemment pas la concurrence. Mais est-ce vraiment utile de le préciser ici et maintenant ? Est-ce vraiment utile que tu expliques jusqu'où tu es prêt à aller pour foutre en l'air ladite concurrence ? Ta famille sait comment tu gagnes si bien ta vie. Ils n'ont pas besoin de savoir le pied que tu prends à tabasser ou à tuer. Tu affiches un sourire qui en dit long, lorsqu'il te fait remarquer que tu sonnes mafieux. Ils n'ont pas même idée. Ils ne savent pas à quel point tu es tordu. A quel point tu peux être un monstre. Ils ne connaissent que la surface à peu près lisse. La conversation qui se voulait plutôt légère, prend une tournure nettement plus sérieuse quand Ashton réagit à tes mots. Ou plutôt, qu'il ne réagit pas justement. Tu ne manques pas de garder le silence toi aussi. Tirant lentement sur ta clope, sans le quitter des yeux. Tu tentes de discerner la moindre petite réaction chez lui. Des pupilles qui se dilatent, une paupière qui tressaute, une veine qui palpite plus fort. N'importe quoi qui trahirait ses pensées.

Mais il offre une expression des plus fermées Ashton. Il est doué à ce jeu là ce petit con. Lui aussi sait jouer de cette façon. Finalement il laisse s'échapper un rire. Sonore. Comme s'il tentait de noyer le poisson. De faire passer tes "inquiétudes" pour des conneries plus drôles qu'autre chose. Tu commences pourtant à envisager tout le contraire. A te dire qu'un truc cloche de ce côté là. Si seulement ce n'était "que" de ce côté là ... Ta main ne compte qu'à moitié tu sais. Mots ironiques à réponse qui se voulait certainement sur le même ton. Tu ne peux que hocher positivement la tête à sa remarque. Il a raison. Tu aurais pu et aurais du lancer ce genre de conversation, il y a bien des années de ça. Tu ne l'as pas fait. Parce que tu ne t'inquiétais pas de savoir s'il avait ou allait avoir une vie sexuelle à cette époque là. Content de le savoir alors. Mais tu ne vas certainement pas laisser tomber ce sujet de conversation, aussi rapidement. C'est hors de question. T'es bien trop lancé. Et surtout, tu aimerais lire un peu derrière le masque qu'il porte constamment, pour une fois.

Alors si je te propose l'une de mes filles, tu refuses ? Ou l'un des petits minets ? Tu n'as sans doute pas besoin de ça ... N'importe quel mec normalement constitué et avec les envies qui viennent avec, accepterait une telle proposition. Dans le fond, ce n'est qu'un test. Tu te penches pour écraser ta clope dans le cendrier et loges tes coudes sur tes cuisses. Position qui se veut porteuse de confidences entre frères. Là aussi on parle de très bonne qualité. Sourire carnassier. Tu parles de tes poupées comme d'une marchandise quelconque. Parce que c'est bien de ça dont il s'agit à tes yeux. Ce ne sont que des morceaux de chairs que tu prêtes quelques heures en échange de belles liasses de billets. Tu n'as plus le temps de surveiller les choix qui sont faits avant que les personnes ne rejoignent les rangs des perles. Mais régulièrement tu t'assures que les choses restent à ton goût. Qu'il ne s'agisse pas uniquement de pauvres âmes en peine sans réel intérêt.

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ft @Robin Hartwood

« File-moi le contact d'un de tes bonhomme et je prendrais chez lui si ça t'arrange. » avait-il répondu avec la même désinvolture habituelle. L'herbe restait de l'herbe. Mais au moins, il aurait un prix et pourrait également aimer le frangin dans son business. Business illégal, peut-être mais business quand même. Ash posa une main sur son torse comme s'il venait d'être blessé par balle, par les propos de son frangin au sujet de l'aide que pouvait lui apporter sa main dans des moments difficiles. Et cet éternel sourire aux lèvres, ce dernier ne semblait plus vouloir quitter le visage parfaitement contrôlé d'Ashton. C'est ça quand on ne connaît rien aux sentiments, aux émotions, quand on est un foutu robot. Parce que c'était Ashton, le robot. Il mimait les expressions. Il jouait la comédie. Il n'avait aucune idée de ce que pouvait être : « être vexé, être blessé ». Il s'en branlait joyeusement de ce que pouvaient penser les autres. Il s'en était toujours foutu à vrai dire.

Et puis, il lui fit une proposition alléchante. Bien trop alléchante. Ashton tira une bouffée sur son joint, comme s'il cherchait à contenir les pensées qui venaient de lui traverser l'esprit. Une fille. Un mec. Qu'importe. Ash y trouverait son bonheur, il avait eu jamais de doute là-dessus. Pour lui, ce n'était que des corps. Parfois différents mais des corps, rien de plus. Il avait déjà passé quelques nuits dans des bars gays juste pour voir si les hommes avaient ces mêmes faiblesses … Eh ben, ca ferait plaisir aux féministes : les humains sont tous les mêmes sur ce point de vue ça. « Tu me proposerais les services d'une de tes filles, juste comme ça, gratuitement ... » Il tourna la tête vers son frère, cracha la fumée odorante sur le côté. « Je pourrais choisir ou tu me filerais juste la plus des paumées. » Ouais, mieux valait lui filer une nana un peu paumée car elle ne sortirait sans doute pas de cette soirée en bon état. Il allait l’abîmer. Il allait l'user et certainement lui voler un peu de sa beauté et de son âme. C'était ce que faisait le grand méchant loup : il volait des petits bouts d'âme pour se sentir vivant, pour se sentir plus fort, plus grand, pour se sentir complet. Exister dans la destruction de l'autre. Un concept vieux comme le monde, non ? « Faudra pas qu'elle tombe amoureuse, Bobby. Ce serait juste l'histoire d'un coup ... » Il leva la paume de sa main avec un sourire amusé. « Juste un coup pour soulager celle-la. » Il allait jouer le jeu du mec qui ne sait pas se les vider autrement que par lui-même. Apparemment, Robin le voyait de cette manière … et apparemment, ça jouait en sa faveur.

Nouvelle bouffée sur le joint. « Par contre, faudrait pas qu'elle sache que je suis ton frère … » Il ne fallait pas qu'elle fasse le rapprochement avec Robin s'il pétait un câble … « C'est faisable ça ? » Il plongea ses prunelles ambrées dans celle de son frère. Apparemment, la proposition était plus qu'intéressante. Il semblait trop intéressé pour ne pas avoir besoin de cette demoiselle.

Old sins have long shadows.
ft @Ashton Hartwood

Je te noterai ça sur un bout de papier avant de filer. L'avantage de ta mémoire sans faille, c'est que tu es en mesure de retenir tout un tas de numéros de téléphone. Evitant ainsi de les enregistrer dans ton téléphone et, donc, de prendre le risque de te faire attraper d'une quelconque façon que ce soit. De la même façon que tu obliges tous tes "collaborateurs" à apprendre par coeur ton numéro de téléphone "professionnel". C'est plus simple pour tout le monde. Si un chute, tout le monde n'a pas forcément à le suivre dans cette chute. Et ça t'arrange bien comme idée. Tu n'as l'envie et l'intention de perdre ni ton business, ni ta vie toute entière. Après le sujet de l'herbe, c'est le sujet sexe qui est abordé. Tu vas droit au but pour le coup. Parce que tu n'es pas venu ici simplement pour converser avec lui. Que ton but est bien d'en apprendre un peu plus sur lui, si cela peut encore être possible. Tu as comme un doute qui s'installe de plus en plus profondément. Parce qu'il est secret Ashton. Sans doute plus encore que toi. Car contrairement à toi, il n'a jamais dévoilé un quelconque double visage.

Bien sûr. Pourquoi pas ? Entre frères, on se rend service, non ? Sans forcément attendre que l'ascenseur soit un jour renvoyé. Tu ne vois pas bien ce que tu pourrais attendre de sa part en retour. Pour ça, il faudrait encore que tu le connaisses un peu plus. Je te laisse le choix, bien sûr. Mes perles sont hors de ta portée, mais les poupées ... Tu hausses les épaules. La plupart sont des paumés de toute façon. Tu préfères quoi ? Homme ? Femme ? Bimbo ? Gamine tout juste majeure ? Tu n'as pas même la moindre idée des attirances de ton frère en la matière. Tu ne sais pas de quel bord il est. Tu n'es d'ailleurs toujours pas certain de savoir s'il a ou non une vie sexuelle. Il n'a rien lâché à ce sujet là, malgré tout. Se contentant de tourner la chose à la plaisanterie pour noyer le poisson. Il est trop doué à ce jeu pour que tu ais vraiment envie d'insister. D'ordinaire, tu uses de la torture pour faire parler. Pas vraiment le genre de pratique que tu as envie de mettre en oeuvre avec un membre de ta famille...

Tu ricanes un peu bêtement quand il parle amour et sentiments. Parce que tu te crois irrésistible crétin ? Evite de lui sortir le grand jeu, chandelles et tout le bordel et ça devrait le faire va ... Nouvelle dose d'ironie, juste pour ses beaux yeux. Tu ris de nouveau à sa connerie. Parce qu'il s'agit d'une connerie. Il ne fait que rebondir sur tes nombreux sous-entendus. Peut-être bien qu'il en a finalement une, de vie sexuelle. En dehors de sa main. Je n'ai pas l'intention de lui demander de "bien s'occuper" de mon petit frère. Que tu lui réponds en mimant les guillemets. On se contentera de lui faire passer le message selon lequel tu n'as rien à payer. Et tu hausses les épaules parce que ça t'importe peu. Tu n'es pas à une nuit près de la part de l'une de tes filles. Tu peux te permettre de faire un prêt de ce genre. Surtout si ça peut réellement faire plaisir à Ashton.

Old sins have long shadows.
ft @Robin Hartwood

Les poupées. On allait lui mettre une petite poupée entre ses griffes … entre les mains. Pas sûr que Robin trouve toujours que ça soit une bonne idée quand la gamine retournera au bercail mais soit ! Bimbo ? Gamine tout juste majeure ? Homme ? Femme ? Son cerveau était à deux doigts d'imploser tant les images et possibilités s'y entrechoquaient. Il aurait presque jubilé s'il ne devait pas jouer le jeu de celui qui ne sait pas trop ce qu'il préfère. Il aurait aimé tous les réunir dans une pièce. Oh ouais, ça aurait eu de la gueule tiens. Impossible. Il chassa cette pensée de son esprit avant de passer une main dans cette barbe non taillée qu'il traînait toujours au grand dam de sa mère qui le suppliait de prendre un peu plus soin de son apparence. Ouais, parce que si Robin était la classe pure, Ashton était plutôt dans le rôle du Redneck sans miroir. Malgré son côté maniaque, il était pas très focalisé sur son apparence. « Ce serait bien si ce ne soit pas une qui s'est déjà faite passée dessus un milliard de fois dans les derniers jours. » dit-il d'un air pensif. « Pas envie qu'elle soit usée ma poupée. » Un rire. Un rire étrange qu'il n'avait pas pu retenir. Pour l'heure, Robin ne pouvait l'identifier mais tôt ou tard il en comprendra la signification. « Si on peut commander comme au Macdo, alors je prendrais une petite rouquine. Fraîche et croquante. » Son sourire devint presque carnassier. Mais on pouvait l'associer au sourire excité d'un puceau qui découvrirait bientôt les plaisirs de la chaire.

Il tira une dernière bouffée sur son joint avant de l'écraser et de glisser le reste dans la poche de son jean. Sa mère le castrerait si elle découvrait un reste de joint dans son jardin. « Tu pourrais arranger ca pour quand ? » demanda-t-il impatient. Il était impatient de découvrir sa poupée d'un soir, son jouet d'une nuit. Les idées se multipliaient dans sa tête. Oh oui, il avait envie de jouer.