Il t’amuse Joachim, il se permet de te faire des petites remarques, des petites moqueries, des taquineries pas bien méchantes. Tu aimes bien ce genre d’interaction, mais les autres ont toujours trop peur de te froisser ou n’ont tout simplement aucun humour. Alors quand il évoque le fait que tu as peut-être tout simplement épuisé la réserve de gardes du corps de ton père, tu portes ta main à ta bouche en prenant un faux air coupable. « Oups… » Mais c’est bien possible. Ton père n’a pas dû avoir beaucoup de choix pour accepter d’embaucher un gars comme Joachim. Sûrement qu’il doit avoir un très bon CV et des recommandations, sinon il ne serait même jamais arrêté sur son dossier. Mais tu penses qu’il a fait un bon choix, enfin de ton point de vue, parce qu’il n’a pas l’air d’être du genre à aller balancer à ton père le moindre de tes faits et gestes. Parce que c’est un peu ce que cherche ton père, c’est pas juste un garde du corps, c’est carrément un espion… Une fois de plus, sa réponse te fait sourire et te satisfait. Plus ça va, plus tu sens que tu pourrais l’apprécier comme garde du corps. Tu secoues la tête en soupirant. Les paparazzis sont des vrais charognards, tu ne cherches pas toujours à les éviter parce que toi, tu t’en fous qu’on te voie en train de faire la fête, en train de vivre en gros. Tu te fiches pas mal de l’image qu’on a de toi, parce que tu ne cherches pas à plaire à tout le monde. T’es pas comme ton père qui cherche des électeurs ni comme ta mère qui cherche la reconnaissance et l’admiration des autres. « Bon courage alors, parce qu’ils sont tenaces… » Tu préfères le prévenir maintenant, parce que vous allez sûrement vous retrouver souvent suivis par ces petites fouines que tu t’amuses à provoquer très souvent.
Et parce qu’il est temps de partir pour le centre commercial, tu cesses de le faire poireauter et tu t’installes dans la voiture. Tu te montres un peu curieuse, tu t’intéresses à lui. Tu te plains un peu –beaucoup- de tes anciens gardes du corps, de ton père, de ton fiancé… De tous ceux qui t’entourent en fait. Et une fois de plus il te fait rire doucement. Le pire c’est qu’il plaisante, mais t’es du genre à te cogner dans tous les murs, tellement maladroite et tellement casse-cou. Mais l’image t’amuse. Tu poses une main au niveau de ton cœur, pouffant une nouvelle fois de rire. « Oh ça me touche beaucoup, merci ! » Tu plaisantes mais tu préfères largement qu’il te laisse te blesser –tant que ça n’est pas très grave- plutôt qu’il court pour te protéger de n’importe quoi comme si tu étais faite en sucre. « Je te préviens, je suis très maladroite, alors t’as pas fini de me voir me casser la gueule… » Que tu ajoutes à moitié sérieuse. Et apparemment tu n’as pas fini de le surprendre toi aussi, parce que tu lui avoues que tu n’as jamais mangé dans un fast food, tu n’y as même jamais mis les pieds. Tu croises son regard surpris dans le rétroviseur, et tu hausses les épaules. Et il te propose même d’y aller ce midi, ce à quoi tu hoches vivement la tête avec un grand sourire. « Ouais carrément ! On fait ça ! » T’es super emballée par cette idée, c’est tout nouveau pour toi, et en plus ça te fait toujours plaisir de faire des choses assez simples, ça te change bien de ce que tu fais avec ta famille. Et tout ce que tu ne fais pas avec ta famille a tendance à t’attirer.
Et tu te diriges déjà vers la première boutique de ta liste. Celle dans laquelle tu as le moins envie d’aller. Pas parce que tu n’aimes pas les beaux vêtements qui coûtent un bras, mais parce que tu dois choisir une tenue pour cette soirée à laquelle tu n’as absolument pas envie d’assister. Pourtant tu y es bien obligée car c’est pour « fêter » tes futures fiançailles. Tu hoches la tête d’un air très sérieux quand il accepte de venir avec toi et de te donner son avis. Tu comptes bien tester sa franchise avec ces essayages. Petit sourire aux lèvres tu entres dans la boutique. Bien sûr tu y es accueillie presque comme une star, une célébrité. C’est tout juste si on ne te déroule pas le tapis rouge quand tu entre dans la boutique. La vendeuse vient tout de suite à côté de toi, elle te demande ce qu’elle peut faire pour toi. Toi ça t’agace, parce que tu détestes qu’on se jette sur toi comme ça. Alors tu lui dis que tu n’as pas besoin d’aide, que tu as déjà quelqu’un qui va te conseiller. La vendeuse ne tarde pas à jeter un regard étonné, plein de jugement vers Joachim, ce qui te fait froncer les sourcils. Et tu n’hésites pas, tu tournes les talons et tu fais signe à Joachim de te suivre, te dirigeant vers la sortie. « Hm, allons ailleurs, cette boutique est nulle… » Et sous le regard médusé de la vendeuse tu passes la porte. Une fois dans la galerie marchande tu te tournes vers Joachim. « Désolée qu’elle ait été aussi désagréable, je déteste ce genre de personne, à juger les autres comme ça. Pff. Y a une autre boutique où je peux trouver ce que je cherche. » Et tu te diriges vers cette boutique, boutique dans laquelle la vendeuse te laisse tranquille quand tu lui dis que tu n’as pas besoin d’elle. Tu invites Joachim à prendre place sur l’un des fauteuils alors que tu vas chercher quelques tenues. Premier test. Tu choisis une robe très très courte, très moulante, presque transparente. Une robe vulgaire à souhait. Mais tu veux voir s’il va être franc avec toi. Tu lui fais un petit défilé et tu te postes devant lui. « Alors ? T’en penses quoi ? »
Tout naturellement, tu ne peux que ricaner quand elle t'offre en guise de réponse, un "oups" qui en dit long sur ce qu'elle a effectivement pu faire subir à tes prédécesseurs. Tu ne veux même pas savoir tout ce qu'elle a bien pu faire. Mais aucun doute qu'elle a tout fait pour les rendre dingue. Et elle y est parvenue puisqu'ils ont tous été renvoyés comme des malpropres. Tu doutes d'ailleurs que son père ait prit des pincettes à chaque fois. Mais avec un peu de chance, tu n'auras pas à découvrir à ton tour la façon avec laquelle il s'y prend. Parce qu'elle finira peut-être par te valider. Mais pour ça, il faut que tu la joues fine. Tu veux croire qu'en étant simplement toi, ça fonctionnera. T'es un mec sympa, aux dernières nouvelles. Il n'y a donc pas de raison pour que ça n'aille pas. A moins qu'elle ne soit une vraie garce étroite d'esprit. Or, ce n'est pas l'impression qu'elle te donne au premier abord. Elle semble vraiment loin de ressembler à son père. Si pour l'avoir dans ta poche et lui couper l'envie de te faire la vie dure tu dois constamment te battre avec des paparazzis, tu le feras. Histoire d'éviter, également, que son père ne soit mis au courant du moindre de ses faits et gestes. Tu lui mentiras et il n'aura pas moyen de le savoir. A moins de faire filer sa fille. Et tu oses espérer qu'il ne fera rien de tel. Que tu pourras tranquillement faire ton boulot sans te poser trop de questions.
Pour l'heure, t'es soulagé de voir que vous parvenez à rire un peu ensemble. Non vraiment, tu ne vois pas tant que ça une gosse de riche garce sur les bords et hyper artificielle. Tu la trouves plutôt drôle et assez intéressante. Elle ne fait pas parler que d'elle, puisqu'en plus elle te pose quelques questions sur toi. Mais avec plaisir ! Que tu rétorques, amusé toujours. Sincèrement surtout. Rieur quand elle précise qu'elle est maladroite et que tu risques de souvent la voir se casser la figure. Je n'ai pas le droit d'accourir, d'accord. Mais est-ce que j'ai le droit de rire ? Tu plaisantes là encore. Le fait est que tu n'es pas du genre à rire dans une telle situation. Tu ne ris pas quand tu vois une personne tomber. Tu n'as jamais compris ce qu'il y avait de drôle là dedans. Et pourtant, t'es quelqu'un qui rit énormément et qui rit de beaucoup de choses. Quand ensuite tu parles fast food et apprends qu'elle n'a jamais eus l'occasion de tester, tu proposes de changer ça dans les plus brefs délais. Et une fois de plus, elle te prouve qu'elle n'est pas du tout comme ce que son image peut laisser à penser. Elle n'est pas une nana superficielle qui fait démesurément attention à son alimentation et à sa ligne. Elle accepte de craquer pour un fast food.
Faut pas que ton père soit au courant de ça non plus ? Que tu prends quand même la peine de l'interroger, tout à fait sérieusement. Autant que tu le saches tout de suite si ça fait partie des nombreuses choses qu'elle n'a pas vraiment le droit de faire. Dans le fond, ça ne t'étonnerait pas tant. Il a l'air tellement con. Il est bien capable de priver sa gamine des plaisirs simples et un peu coupables comme celui là. Il suffit de voir avec quelle joie elle accepte de tenter, pour comprendre qu'elle n'attend que ça. Que ce genre d'occasion. Pouvoir tester des nouveautés. S'essayer à des choses basiques auxquelles tout le monde ou presque s'essaye au moins une fois dans sa vie. Et il n'est question que d'un foutue fast food. Définitivement, tu ne piges pas cette famille. Mais das l'ensemble, tu ne peux pas comprendre les problèmes des riches. Toi qui ne tardes pas à suivre la blonde jusque dans une boutique excessivement luxueuse. Tu as promis de lui donner ton avis avec sincérité et tu vas tenir cette promesse. Mais la première boutique ne semble pas convenir. Tu as bien vu le regard désapprobateur de la vendeuse sur toi. Et s'il ne t'a fait ni chaud ni froid, ce n'est pas le cas de Luna qui fait demi tour. Tu n'es pas sûr que ça ait un rapport avec ça dans un premier temps. Ce sont ses paroles qui t'apprennent que c'est bien le cas.
Fallait pas t'arrêter à ça tu sais. C'est pas si grave. Mais l'idée qu'elle n'ait pas envie d'acheter à des gens étroits d'esprit ,te sais assez dans le genre. De quoi te prouver, un peu plus encore, qu'elle n'a rien à voir avec ses parents. Et qu'elle est même vraiment chouette comme nana. J'ai de plus en plus de mal à voir les ressemblances entre ton père et toi. T'as vraiment été élevée par cet homme là ? Que tu ne peux quand même t'empêcher de l'interroger, tout à fait sérieusement. Tu ne veux pas porter de jugement sur celui qui te paie et qui a le pouvoir de te détruire s'il le veut. Toi et n'importe qui d'autre, si l'envie lui prenait. Mais quand même, ça t'étonne de voir à quel point elle est différente. Elle te semble même être de plus en plus intéressante à vrai dire. Et sa compagnie est agréable. D'ailleurs, tu n'es pas du tout agacé à l'idée d'entrer dans une nouvelle boutique luxueuse avec elle. D'autant plus que, toujours aussi gentille et même soucieuse de te donner l'impression que vous êtes égaux, elle te propose de t'asseoir pour qu'elle puisse faire des essayages et se montrer devant toi. Dès la première tenue, tu fronces le nez. Elle est très belle Luna. Et a un corps à se damner. C'est un fait. Mais ce genre de vêtement n'est bon qu'à tout montrer sans laisser le moindre mystère et c'est presque dommage. Beaucoup trop vulgaire. Tu as promis de lui donner ton avis véritable. Tu le fais.
Tu dois bien admettre que tu ne t’attendais vraiment pas à tomber sur un garde du corps comme Joachim, tu ne savais même pas que ça existait en fait. Et tu te demandes de plus en plus pourquoi ton père l’a engagé. Tu penses le savoir pourtant, même s’il ne doit pas être enchanté à l’idée qu’un mec tatoué se balade avec sa petite « princesse », il se doute que si Joachim te « convient », tu ne vas pas chercher à le faire partir. C’est encore trop tôt pour que tu aies envie de le garder comme garde du corps. Tu penses toujours que tu vas tenter de t’en débarrasser comme tu l’as fait avec les autres. Même si au final, ça revient à prendre le risque de te retrouver avec un garde du corps chiant après. Mais tu continues d’espérer qu’à terme on te laissera tranquille. Mais pour le moment il te fait rire. Une fois de plus. Quand il te demande s’il a le droit de se foutre de toi en gros quand tu tomberas. Tu ris franchement, parce que t’es la première à te marrer quand tu te casses la gueule. Et ça t’arrive très souvent. « Mais bien sûr ! On rira ensemble ! » Ce n’est pas parce que tu es une femme et la fille d’un politicien riche qui plus est, que tu dois être fragile et douillette. Tu sais que ton père, ainsi que ta mère, aimeraient que tu sois plus délicate dans tes gestes, mais t’as toujours eu ce petit côté casse-cou, et tu l’auras toujours. Tu n’auras jamais la classe de ta mère, et c’est tant mieux parce qu’elle a clairement l’air d’avoir un balai dans le cul quand elle se déplace. Toi tu as une démarche plutôt féline, un petit peu sexy, mais c’est naturel, tu ne cherches pas à le changer. Et si ça ne convient pas à tes parents, tant pis. De toute façon il n’a pas grand-chose qui leur plait dans ce que tu fais, t’as l’habitude maintenant.
Comme cette idée d’aller manger dans un fast food, ta mère serait folle de rage si elle l’apprenait et tu sais qu’elle se lancerait dans un long monologue pour te parler de la façon dont les animaux sont traités dans les abattoirs. Au fond, tu n’es pas en total désaccord avec elle, mais tu ne préfères tout simplement pas y penser. Sinon tu ne mangerais plus rien, comme elle en fait. Et tu t’es toujours demandé si elle n’avait pas un peu la rage contre toi parce que tu peux te permettre de manger tout et n’importe quoi sans que ça se ressente sur ta silhouette. Il faut dire que tu te dépenses beaucoup pour compenser aussi. Ta mère, elle, n’a jamais été sportive, elle est trop précieuse pour accepter de se retrouver pleine de sueur. Alors que toi t’adores ça repousser les limites, te donner à fond jusqu’à en avoir le tournis. D’ailleurs, vu ce que tu t’apprêtes à manger ce midi, tu vas devoir mettre les bouchées doubles ce soir pendant ton jogging. Il y a intérêt à ce que Joachim suive le rythme. « Franchement ? Je m’en fous s’il l’apprend. Il va tirer une gueule de trois mètres de long s’il sait que je t’ai invité à manger avec moi. Mais je lui dirai pas que c’est toi qui m’as proposé d’aller au fast food, je dirai que c’était mon idée et que je ne t’ai pas laissé le choix. Ma mère par contre… elle va être folle si elle l’apprend, mais j’ai l’habitude. » Que tu souffles en haussant les épaules et en levant les yeux au ciel. De toute façon peu importe ce que tu feras, ça n’ira jamais pour eux… Alors autant en profiter et faire ce qui te fait plaisir. Et d’ailleurs vous entrez dans la première boutique. Une boutique que ta mère adore parce que bien sûr toutes les vendeuses lui lèchent les bottes. Mais quand tu vois son regard sur Joachim ça te met en colère. Tu ne supportes vraiment pas les gens qui jugent les autres sans les connaitre. Alors t’as pas envie de donner de l’argent à cette sale bonne femme. Tu tournes les talons en râlant bien assez fort pour qu’elle l’entende.
Quand vous êtes dans la galerie marchande, elle est sûrement déjà en train d’appeler chez tes parents pour leur présenter ses excuses. Elle doit avoir trop peur d’avoir perdu de si précieux clients. Ta mère risque de te prendre la tête quand tu la reverras, mais tu t’en fous pas mal. Tu te tournes vers Joachim qui prend ça avec beaucoup plus de légèreté que toi. Tu ouvres de grands yeux, t’es un peu révoltée. . « Mais tu plaisantes ! Elle se prend pour qui pour regarder les gens comme ça ?! T’inquiète que si je lui avais dit que t’étais mon mec ou que t’étais le fils d’un grand homme riche, elle aurait changé de comportement. C’est une sale hypocrite et je supporte plus. J’en côtoie beaucoup trop. » Pour le coup t’es sérieusement remontée. Parce que toi tu ne juges pas les gens sur leur tenue ou leur style vestimentaire, ni même sur leur classe sociale, et ça te bouffe sérieusement les nerfs que des personnes se permettent de faire ça. Tu te détends un peu alors que tu prends la direction d’une autre boutique et que Joachim te fait une petite remarque. A nouveau tu lèves la tête vers lui, un petit sourire sur le visage. . « C’est le plus beau compliment que tu puisses me faire ! » Que tu réponds en souriant encore plus. . « Sérieusement, j’adore mon père, avec moi il est sympa. Mais je n’adhère pas du tout à ses idées. Et je ne me prive pas de lui dire. C’est pour ça qu’il me propose jamais de faire un peu de pub pour lui et sa campagne. Jamais je voterai pour lui et il le sait. Et non, c’est pas vraiment lui qui m’a élevée, mais plutôt des nounous qui étaient très bien payées et qui m’ont donné de bonnes valeurs je pense. Si ça avait été mes parents je serais sûrement une nana superficielle et raciste. Le rêve ! » Que tu lances en levant les yeux au ciel. Tu peux paraitre un peu ingrate envers tes parents quand tu parles d’eux comme ça, mais tu dis vraiment ce que tu penses, et ils le savent eux-mêmes, tu dois être la seule personne au monde qui ose leur dire ce qu’elle pense vraiment d’eux et de leur idées politiques.
Tu entres enfin dans la nouvelle boutique que tu connais très bien. Une boutique un peu moins luxueuse que la précédente. Tu fais un premier test, tu veux voir si Joachim va être vraiment sincère ou pas. Tu ressors donc avec une robe que tu ne porterais jamais sauf si tu devais te reconvertir dans le porno. Tu essayes de garder ton sérieux alors que tu t’arrêtes devant lui. Tu le vois grimacer et tu pinces les lèvres pour te retenir de rire. Tu hoches la tête en entendant sa réponse. « Bonne réponse ! Je pourrais peut-être porter ça juste pour faire chier mes parents, et encore, c’est trop, même pour moi. Je peux la mettre de côté si je veux devenir un jour une star du porno, mais bon… » Que tu balances en secouant la tête, un petit sourire aux lèvres. Tu tournes les talons pour retourner dans la cabine essayer l’autre robe que tu as choisie. Une tenue beaucoup plus sobre, une robe longue bleu roi, fendue mais légèrement, avec un léger décolleté. Tu sors de la cabine et tu te regardes dans la glace en penchant la tête sur le côté. Elle est parfaite cette robe, dommage que tu doives la porter pour célébrer une union à laquelle tu n’adhères pas du tout. Tu soupires et tu te tournes vers Joachim, les mains posées sur les hanches. « T’en penses quoi ? Je me dis qu’il faudrait peut-être que je choisisse une robe qui me met pas du tout en valeur, que j’ai l’air d’un vieux sac dedans, ça ferait peut-être fuir Jeremiah. C’est mon futur fiancé… » Que tu précises en levant les yeux au ciel. Tu te regardes à nouveau dans le miroir et tu fais une petite moue. « T’en penses quoi ? T’aurais envie de te marier avec moi en me voyant dans cette robe ? » Que tu demandes en plissant le nez.
Tu te permets déjà de pas mal taquiner la jeune femme que tu ne connais pourtant pas encore et qui, tu le sais, a fait fuir tous ceux qui ont été à ta place avant toi. Tu te le permets, parce qu'elle semble sincère quand elle sourit ou rit à tes plaisanteries en tous genres. Elle laisse même échapper un rire franc qui te fait sourire, quand tu demandes si tu pourras rire quand elle se cassera la figure. Tu sais que ça ne se fait pas et le fait est que ça ne te fait pas tant rire que ça finalement. Que tu n'es pas du genre à vraiment te moquer de ceux qui tombent. Surtout pas en publique. Tu es presque gêné pour eux dans le fond. Pourtant, il semble que la blonde soit du genre à en rire d'elle même, de ce genre de situation. Alors tu pourras sans doute te permettre de te détendre et de voir le drôle dans cette situation. Quand le moment sera venu. Si ça arrive réellement. Dans le fond, rien n'est tout à fait certain. Il y a bien des choses qui n'arriveront peut-être même pas. Pour l'heure, il faut surtout se concentrer sur cette virée au centre commercial. Et le choix du lieu du déjeuner, qui se porte donc sur un fast food. Tu viens d'apprendre qu'elle n'a jamais eut l'occasion de tester et il est hors de question que la situation reste telle quelle. C'est fou qu'elle n'ait jamais mangé de cette façon. Soit, ce n'est pas hyper bon et sain pour la santé. Mais c'est presque un passage obligé. Tout le monde devrait se laisser aller à ça, de temps en temps. Et plus encore ceux qui ont une alimentation super saine le reste du temps. C'est à peu près ton cas. Même si tu te permets quelques écarts réguliers, tu fais quand même attention en général. Ce n'est donc pas ce Macdo qui va te faire grand mal. Et à elle non plus pour le coup.
Tu prends quand même le temps de te renseigner vis à vis de son père. Tu veux savoir s'il risque de mal réagir si jamais il venait à entendre parler de ça. A sa réponse, tu ne peux t'empêcher de lever les yeux au ciel. C'est plus fort que toi. C'est fou à quel point il a l'air encore plus con que tu ne le pensais. Et sa mère ne te semble pas être beaucoup plus saine pour le coup. On va éviter de leur dire. Evite juste de les croiser ce soir, tu vas sans doute sentir la frite. Que tu commentes, franchement amusé. C'est l'un des quelques inconvénients de manger un Macdo. L'odeur qui semble s'incruster dans les tissus et même dans les cheveux. Vous arrivez finalement au centre commercial ensemble et atteignez une première boutique de luxe. Qui ne lui convient pas du tout à cause de la vendeuse qui se permet un regarde qui en dit long, sur toi. Et si à toi ça ne te fait ni chaud ni froid, il semble qu'il en va tout autrement pour elle qui se révolte ouvertement. Elle s'emporte et pas qu'un peu. Mais ça te fait sourire pourtant. Parce que tu ne pensais pas qu'une gosse de riche pourrie gâtée pour être à ce point fermée aux gens de son monde. Voilà pourquoi je ne suis pas du tout déçu de ne pas évoluer dans ce genre de milieu ... Tu ne le pourrais pas aussi, tu dois bien l'admettre. A moins de bosser pour une très grande famille riche comme c'est justement le cas pour l'instant. Mais tu n'as quand même pas envie de trop te rapprocher des gens comme ça. Tu estimes que la vie est bien assez compliquée comme ça, sans en plus rajouter des relations qui risquent d'être conflictuelles et fatigantes au possible.
Vous êtes en train de rejoindre une autre boutique quand tu te permets une petite remarque. Qui a tout l'air de lui faire très plaisir, au vue du petit sourire qu'elle a vite fait de t'offrir. Et à toi aussi, ça t'arrache un sourire très sincère pour le coup. Accentué par sa réponse d'ailleurs. Avec plaisir ! Que tu réponds donc, en lui offrant une fausse courbette. Avant de l'écouter te raconter un peu son histoire. Un bout tout du moins. La partie qui explique pour quelle raison elle est à ce point différente de ses deux parents. Tu écoutes et tu hoches la tête. Le fait qu'elle ait été élevée par des nounous, sans doute de la classe sociale inférieure çà la sienne, explique sans doute tout en effet. C'est presque dommage. Le seul moyen de me faire démissionner et me barrer de moi même, c'est d'être raciste. Et tu le lui dis sur un ton qui se veut presque déçu pour elle. Parce qu'elle a loupé son coup, elle qui voulait apparemment se débarrasser de toi comme elle s'est débarrassée de tous les autres avant. Tu ne doutes pas que c'est encore d'actualité d'ailleurs. Impossible qu'elle ait soudainement changé d'avis, sous prétexte que tu es plutôt sympa. Enfin vous vous installez dans une nouvelle boutique et elle a vite fait d'enfiler une première tenue pour te demander ton avis. Qui ne se fait pas attendre et qui est tout à fait sincère, honnête et spontané de ta part. C'était un test alors ? Que tu t'amuses, en affichant un sourire pour le moins sincère. Parce que ça ne te dérange pas. Et dans le fond, ça ne te surprend pas vraiment non plus.
Et ça ne t'empêche pas de rester là à attendre le prochain essayage. Qui s'avère être une jolie robe bleue roi qui lui va à ravir, tu ne peux dire le contraire. Choisis un style super mémérisant si tu veux lui déplaire. Pas juste coincé comme le ferait une gamine gênée, parce que ça pourrait l'exciter tout au contraire. Mais quelque chose qui lui file dix ans de plus dans la tronche et dénote tout à fait avec son joli visage, ça peut fonctionner si son but est vraiment de dégoûter cet homme. Et tu vois bien que c'est tout à fait ce qu'elle vise. Disons que si j'avais l'intention de t'épouser, ça me conforterait dans mon choix. Tu reformules mais dans le fond, ça veut bel et bien dire exactement la même chose. Elle te va très bien. Sobre et classe. Et la couleur te va bien. C'est ta soeur qui t'a apprit à juger des couleurs qui vont bien avec telle ou telle teinte de peau, de cheveux, d'yeux. Avant ça, tu n'y connaissais absolument rien. C'est le fait de pouvoir l'aider un peu, qui t'a incité à apprendre auprès d'elle. Il paraît que t'es un chouette grand frère. Et tu n'es pas peu fier de ça.
C’est bien la première fois que tu te lances dans une conversation aussi intéressante avec ton garde du corps. Il est différent des autres Joachim, tu n’arrêtes pas de te le dire, et tu n’arrêtes pas de t’en étonner surtout. Et si à la base tu lui proposais de manger avec ce midi, c’était uniquement pour apprendre à le connaitre un peu plus, connaitre ses failles, ses faiblesses, celles dont tu pourrais user pour t’en débarrasser un de ces jours. Maintenant tu te dis que t’as bien envie d’en apprendre plus sur lui parce qu’il est sympa aussi, même si bien sur tu ne perds pas de vue ton objectif. Mais il a raison quand il te conseille de ne pas voir tes parents aujourd’hui, tu connais ta mère, elle arriverait à sentir tout de suite l’odeur de friture sur tes fringues ou sur tes cheveux. « Oui t’as raison ! Vaut mieux qu’ils ne le sachent pas. » Que tu te contentes de répondre, parce que t’as clairement pas envie de te lancer dans une dispute sans fin avec ta mère et avec ton père qui essayerait de prendre ta défense mais qui chercherait en même temps à te faire prendre conscience que tu as mal agi. Enfin tout un bordel quoi. Donc, tu vas profiter de cette première journée en compagnie de ton nouveau garde du corps et tu ne vas pas te poser de question. Ça fait du bien de ne pas avoir quelqu’un qui te rappelle sans cesse que ce que tu t’apprêtes à faire ne plairait pas à ton père. Au contraire, Joachim semble même plutôt du genre à te pousser à faire ce que tu veux, toi. Il gagne des points là. En revanche la vendeuse préférée de ta mère perd beaucoup de points quand elle se permet de dévisager Joachim. Tu t’emportes un peu, tu t’emballes en te plaignant de ces gens que tu dois tout le temps côtoyer, ceux qui ne jugent que sur le physique et le compte en banque des autres. La remarque de Joachim te fait sourire, tu aimes de plus en plus sa franchise. « Et voilà pourquoi je cherche absolument à fuir ce milieu, tu comprends maintenant ? » Les gens pensent souvent que t’es juste capricieuse –bon OK tu l’es- que c’est juste un caprice de ne pas vouloir faire ce que tes parents te disent, mais en fait, c’est juste que tu aimerais vivre normalement, côtoyer des gens normaux, des gens simples pour une fois.
Et Joachim il est simple, il est franc avec toi, il ne fait pas de manières avec toi. Et ça te plait beaucoup. Tu te sens même assez à l’aise avec lui pour lui parler en toute franchise, tu te plains pas mal, c’est vrai. Mais à aucun moment il ne prend le parti de ton père, au contraire, tu sens même qu’il serait plus de ton côté. Parce que ça sonne comme un compliment quand il te dit que tu n’as rien à voir avec ton paternel. Sa petite révérence te fait même rire. Tu joues le jeu, tu portes ta main à ta bouche, tu joues la fille précieuse. « Merci mon brave. » Et tu te confies un peu sur ton enfance, sur le fait que ça ne soit pas vraiment tes parents qui t’ont éduquée et que tu en es bien contente parce que si tu avais dû leur ressembler tu serais le genre de personne que tu ne supportes pas. Et tu parles d’ailleurs du racisme de ton père. Sujet sur lequel Joachim rebondit. Tu arques un sourcil et tu finis par sourire, amusée. «Oh ne dis pas ça… Tu ne me connais pas encore. Je vais finir par t’agacer comme tous les autres… » Que tu lances d’une petite voix taquine. En tout cas, tu n’aurais jamais fait semblant d’être raciste pour te débarrasser de lui, ce n’est tout simplement pas dans tes cordes, tu ne peux pas, tu ne peux pas te comporter comme ça, tu ne peux pas traiter des gens mal parce qu’ils n’ont pas la même couleur de peau que toi. C’est quelque chose que tu ne peux tout simplement pas comprendre ni tolérer. Alors même si c’était vraiment le seul moyen pour te débarrasser de Joachim, et bien tant pis, tu préfères vivre tout le restant de ta vie avec un garde du corps dans les pattes plutôt que faire semblant d’être quelqu’un d’aussi intolérant que ton père.
Et parce que tu veux tester la franchise de Joachim, même s’il t’a déjà quand même bien démontré qu’il était franc avec toi, tu l’embarques dans une nouvelle boutique. Et tu choisis une tenue très vulgaire. Une tenue que tu ne pourrais jamais porter, pourtant tu n’es pas pudique, c’est juste que tu n’aimes pas du tout ce style. Et que ça ne te correspond pas. Et t’es ravie de voir que Joachim te répond très franchement, un grand sourire étire d’ailleurs tes lèvres. Et il s’étire même encore plus quand il te demande si c’était bien un test. Tu hoches alors la tête. « Oui, je voulais voir comment tu t’y prendrais pour me dire que cette robe n’allait pas du tout. C’est bien, au moins je sais que je peux te faire confiance si j’ai vraiment un doute sur une tenue. » Et tu lui adresses un petit clin d’œil complice alors que tu disparais à nouveau dans la cabine. Et la nouvelle robe que tu essayes est parfaite, vraiment. Et c’est bien ce qui te dérange parce que ça t’embête de porter une tenue aussi parfaite pour un événement qui ne l’est pas du tout de ton point de vue. Tu fais une petite moue quand Joachim te conseille de trouver une tenue mémérisante. « Hm, si seulement ça pouvait suffire. Tu parles même si j’étais la personne la plus laide du monde il voudrait m’épouser juste pour devenir le gendre de mon père. » Tu lèves les yeux au ciel en soupirant. Parce que c’est plutôt avec ton père qu’il veut se lire. Même si t’as bien remarqué qu’il te matait souvent. Malheureusement, toi t’as clairement pas envie de fricoter avec lui. Tu continues de te regarder dans la glace et tu te tournes une nouvelle fois vers Joachim, un petit sourire ravi aux lèvres. « Merci, c’est gentil. » Tu plisses le nez alors que tu réfléchis. « Oh j’ai une idée ! Je sais ce que je vais porter, juste pour les faire chier ! Je me change et on y va ! » Tu redisparais dans la cabine pour te débarrasser de ta robe mais tu ressors quelques secondes plus tard en faisant une petite moue. « Tu veux bien m’aider à détacher la fermeture à l’arrière s’il te plait ? » Que tu lui demandes en lui tournant le dos et en retenant ta tignasse blonde. Tu retournes pour de bon dans la cabine cette fois et tu retires cette robe avant de ressortie avec tes vêtements. « Allez viens ! »
Et parce que t’es bien emballée par ton idée, tu te précipites vers un tailleur pour hommes qui ne se trouve pas bien loin. « Je vais y aller en costard, un costard que je vais faire sur mesure. Qui m’ira parfaitement, mais ils sont tellement dégoûtés de pas voir la petite princesse en robe ce sera trop bon ! » Et tu te précipites dans la boutique pour faire ta demande particulière. Bien sûr, tu as l’argent et t’es la fille d’un homme politique connu et très riche, alors bien sûr, tout est possible pour toi. Le tailleur prend donc tes mesures, tu lances quelques sourires complices en direction de Joachim. T’aurais jamais pu faire ça avec un des tes anciens gardes du corps, parce qu’ils auraient tout fait pour te faire changer d’avis. Là tu sens que l’idée va plaire à Joachim. Et après une petite heure vous pouvez quitter cette boutique. T’es ravie, emballée par cette idée. « J’imagine déjà la tête que ma mère va faire quand elle me verra en smoking, faudra penser à prendre des photos ! » Que tu lances joyeusement en riant un peu. « Hm, est-ce que ça te dit qu’on aille manger maintenant ? Ces essayages m’ont donné une faim de loup ! Et j’ai vraiment hâte de manger pour la première fois dans un fast food. » En fait t’as l’impression d’être une gamine qu’on emmène pour la première fois à Disneyland, tout ça te semble magique. « Je compte sur toi pour me conseiller. » Tu te diriges déjà vers l’entrée du McDo et une fois devant le comptoir, tu regardes tout ce qu’ils proposent. « Hm, vous savez quoi ? Mettez-nous tout ce que vous proposez, un hamburger de chaque. » Et quand tu vois un couple de petits jeunes juste derrière vous qui ouvrent de grands yeux en t’entendant, tu te retournes vers la caissière. « Et vous mettrez leur commande sur ma note aussi. » Tu te tournes alors vers le petit couple. « Faites vous plaisir les amoureux. » Que tu balances avec un grand sourire avant de régler la note et d’aller t’installer à une table.
Tu n'as pas l'intention de devenir la petite voix qui passera son temps à lui souffler qu'elle doit faire telle ou telle connerie. Tu ne joueras pas ce rôle et ça ne t'amuserait pas du tout à vrai dire. Mais la laisser faire ce que bon lui semble, c'est nettement plus envisageable. Parce que toi tu ne comprends pas tous ces interdits. Tu pensais plutôt qu'une gosse de riche avait justement de faire absolument tout ce qu'elle souhaitait. Aujourd'hui t'es bien obligé de constater que ce n'est pas tout à fait le cas. Et qu'elle doit même plutôt subir tout un tas de restrictions et interdictions. Tout ça pour sauver l'image de son père bien sûr. Alors c'est une raison supplémentaire pour laquelle elle ne peut que souhaiter quitter ce milieu là. Tu comprends beaucoup mieux en effet. Et tu ne manques pas de lui répondre par une petite grimace qui en dit long d'ailleurs. Et vous riez tout naturellement ensemble quand vous vous offrez quelques courbettes exagérées. Toi ça t'amuse beaucoup. De son côté tu ne sais pas si c'est sincère. Mais en tout cas vous riez bel et bien ensemble. Et mine de rien, tu profites de cette ambiance légère, pour lui faire remarquer que si elle avait été raciste, c'était tout bon pour elle se débarrasser de toi. Dans le fond, tu n'as aucun doute quant au fait qu'elle a plutôt l'intention de trouver et tester d'autres méthodes. Tu vas faire avec de toute façon. Parce que tu n'es toujours pas décidé à laisser les choses se faire ainsi. Tu vas tenir le choc et c'est elle qui n'est pas prête à tout ça. “Honnêtement je demande à voir !” Et tu espères quand même qu'elle exagère le trait. Elle ne peut pas t'avoir l'air si sympa et être en réalité une vraie garce. Tu refuses de croire une telle chose.
Vous arrivez finalement sur le lieu de votre première mission. Où tu vas assister à ses essayages. Et la première robe n'est définitivement pas la bonne. T’es bien obligé de le lui faire remarquer. De le lui dire de la façon la plus franche et honnête qui soit. Parce que tu n'y vas jamais par quatre chemin et qu'elle t'a justement demandé d'être aussi honnête que possible. Quitte à la blesser si vraiment elle pense différemment. Qu'elle ait besoin de te tester pour s'assurer que tu ne lui mentiras pas, ne te vexe pas du tout. Au contraire ça t'amuse et te fait sourire de plus bel. De même, lorsqu'elle enfile une toute autre robe, tu lui confirmes qu'elle lui va vraiment bien. C'est lui qu'il ferait mieux d'épouser ... Mais ça, c'est certainement le genre de chose qu'elle leur a déjà dit. Elle non plus n'a pas l'air d'avoir sa langue dans sa poche. Et puis soudainement, elle semble être frappée par une illumination. Toi, tu ne comprends pas du tout. Et elle ne fait que s'emballer toujours plus. Au point où tu ne comprends pas tout de suite quand elle te demande un service. Mais tu obéis. Tu la rejoins et ouvres la fermeture de sa robe. Avant de la regarder disparaître dans la cabine. En moins de cinq minutes elle est de nouveau dehors en short et en chemisier. Et ensemble vous quittez la boutique. Direction un tailleur pour hommes donc. D'abord tu ne comprends pas. Et puis elle t'explique. Et là tu ne peux retenir un rire franc. Parce qu'elle a de la suite dans les idées. Parce que tu ne doutes pas que ça va fonctionner du tonnerre surtout. Forcément qu'ils considéreront qu'une femme ne doit pas s'habiller de cette façon. Et forcément que tu valides. Très bonne idée !Que tu ne manques pas de lui confirmer avec sincérité. Tu patientes donc tout le temps que dure la prise de mesures. Les mains dans les poches et le sourire aux lèvres à chaque fois qu'elle te jette un coup d'œil. Cette fille a vraiment du culot. T'aimes bien ça toi. A vrai dire depuis le début tu apprécies assez ses réactions et réponses à tous les niveaux. Elle n'est pas du tout où tu l'attendais. Mais ce n'est en rien un point négatif. Tout au contraire. J'espère qu'elle n'est pas cardiaque ! Parce que là, c'est après un vrai drame qu'elle court. Sa mère pourrait ne pas se remettre d'un tel choc. A moins que ça ne soit précisément ce qu'elle attend et espère dans le fond ...
Il n'est pas encore tout à fait l'heure de manger quand vous sortez de la boutique. Pourtant, sa hâte de tester un fast food pour la première fois de sa vie, semble importante pour elle. Alors tu acceptes sans te faire prier. Sans problème. que tu lui confirmes sans te faire prier. Bien sûr que tu peux la conseiller. Mais elle change d'avis en un rien de temps Luna. Quand elle demande un hamburger de chaque, tu lui fais les gros yeux. Tu doutes fort qu'elle puisse manger tout ça. Mais elle semble bien décidée quand même et tu n'as pas l'intention de lui interdire quoi que ce soit. Et elle continue d'en faire des caisses. Maintenant, elle propose de payer les menus du couple près de vous. Tu pinces les lèvres et ne fait aucun commentaire. Quand même un peu gêné par ce comportement qui étale ouvertement le fait qu'elle soit blindée d'argent. Tu n'es pas habitué à tout ça. Mais encore une fois, tu ne vas pas lui interdire ses petites envies du genre. Toi tu restes là sans rien dire et tu attends qu’elle paye. C'est ensuite en sa compagnie que tu files t'installer à une table. En attendant que les plateaux ne vous soient apportés. A cette vue tu te tends un peu. On fait quoi de ce qu'on ne mangera pas ? Avec un peu de chance, elle te dira que vous allez les donner à des sans abris. Histoire, au passage, de confirmer l'image positive que tu as d'elle à présent.
« Bizarrement quand je leur ai dit ils ont pas eu l’air de trouver ça très drôle… » Que tu réponds en faisant une petite moue faussement innocente. Ce n’est franchement pas avec enthousiasme que tu essayes ces robes. Bon, la première c’était un test, tu ne comptes absolument pas l’acheter, quoi que là c’est sûr que tu risquerais de tuer ta mère et ton père en te ramenant habillée comme ça. Mais ce n’est pas non plus ton but. Tu veux juste choisir la tenue qui te permettra de leur faire comprendre que tu es contre cette union et que tu ne comptes faire aucun effort. Tu t’en fous un peu d’épouser ce mec, parce que tu ne crois pas vraiment au mariage, à l’amour en général, mais qu’on ne te demande pas de faire comme si tu étais emballée par cette idée. Et qu’on ne te demande pas de te comporter comme une femme comblée avec lui. Là c’est vraiment au-dessus de tes capacités. Alors quand t’essayes la deuxième robe tu sais tout de suite que tu ne la prendras pas. Parce qu’elle est superbe et qu’elle te va très bien. Parce qu’elle est parfaite. Et que tu ne veux pas être parfaite –du moins du point de vue de ta mère et de ton père- ce soir-là. Alors quand tu es en train de retirer ta robe, il te vient une idée. Une idée géniale ! Tu sais que porter un smoking pour cette soirée fera péter un câble à ta mère, ton père lui va être super gêné vis-à-vis de ton futur fiancé et de tous ceux qui seront présents lors de cette soirée. Et rien que pour ça t’es encore plus emballée. T’as dû mal à ne pas te mettre à courir pour aller jusqu’à la boutique, tellement t’es impatiente et excitée. Tu peux lire l’interrogation dans le regard de Joachim, mais tu ne dis rien pour le moment, tu lui réserves la surprise, parce que t’en es vraiment trop fière.
Et quand tu demandes au tailleur de te faire un smoking sur mesure, il te regarde un peu, les sourcils froncés, mais il n’a pas l’air plus étonné que ça. Tu ne dois pas être la première à lui demander ça, beaucoup de femmes portent le smoking. Et toi tu trouves ça carrément canon. Seulement, tu sais qu’ils ne vont pas être du même avis… On attend de toi que tu sois toute jolie, toute féminine, une parfaite petite princesse en gros. Tu souris à Joachim quand il te dit que ton idée est bonne. «Ouais t’as vu ça ! Je suis trop fière de moi là ! » Après que le tailleur ait pris tes mesures, tu choisis la couleur du tissu qui servira à faire ton smoking. Tu optes pour du noir, parce que tu trouves ça vraiment classe et qu’il faut que ça fasse bien costard quand même. En sortant de la boutique tu es ravie, et tu exprimes ta joie en imaginant déjà la réaction de ta mère. « Non elle est pas cardiaque, mais je sens qu’elle va nous faire une crise de nerf et qu’elle se jeter sur le champagne pour noyer son chagrin et sa déception. » Tu ris doucement avant de poursuivre. « En plus je sais parfaitement comment je vais le porter. Je vais rien mettre sous la veste, histoire de les provoquer un petit peu, mais sans que ça soit vulgaire. Ah mais ma mère va être folle ! » Et tu jubiles d’avance, tu trépignes même un peu. Tu as hâte de voir leur tête à tous quand tu vas débarquer. « Tu verras ! Ce sera un grand moment. » Parce qu’il sera là forcément Joachim, tous les gardes du corps seront présents. Et tu penses que la soirée sera peut-être un peu plus sympathique avec sa présence, surtout quand vos regards se croiseront au moment où ta mère va te voir arriver.
Et à présent que vous êtes sortis de la boutique, tu lui proposes d’aller manger, parce que tu commences à avoir faim et que t’es très impatiente de pouvoir tester pour la première fois le McDo. Et quand tu vois tous les choix qui s’offrent à toi, tu t’emballes un peu trop. T’as pas vraiment envie de choisir, tu veux goûter un maximum de choses. Et t’as clairement les moyens de pouvoir tout te payer. Tu sais que vous ne mangerez pas tout, mais tu te dis qu’après votre repas, vous pourriez aller donner tous les restes à des gens dans la rue. Si ton père savait ça, ça le rendrait fou. Il est toujours le premier à dire que les pauvres sont pauvres parce qu’ils ne se donnent pas les moyens d’améliorer leur situation. Et toi ça te rend dingue ce genre de réflexions. Tu proposes même au petit couple derrière vous de leur offrir leur repas, parce qu’ils sont jeunes, ils sont mignons comme tout et tu te doutes vu leur jeune âge qu’ils ne roulent pas sur l’or, ça te fait plaisir. Tu ne réalises pas que Joachim est mal à l’aise, tu ne cherches pas à le mettre mal à l’aise en fait. Pour une fois t’es juste toi-même, tu agis vraiment sans penser aux conséquences et c’est seulement quand vous vous installez que tu te rends compte qu’il est gêné. « Désolée je me suis un peu emballée, je voulais pas te mettre mal à l’aise… » Parce que tu as fini par oublier que vous n’étiez pas du tout du même monde. Et quand les plateaux –parce que oui, il y en a plein- arrivent, tous pleins à craquer de hamburger de différentes sortes, tu lui fais une petite moue désolée en levant les paumes vers le ciel. « Bah, je me disais qu’on aurait pu aller faire un tour dans la rue pour les distribuer à des sans-abris ? On ne va pas les jeter c’est hors de question. » Parce que tu as beau être une fille de riche, tu ne supportes pas le gaspillage, surtout quand tu sais qu’il y a beaucoup trop de personnes qui ne peuvent même pas se nourrir convenablement. Pour le moment c’est l’heure de goûter à ton premier hamburger de chez McDo. Tu en prends un au hasard. Tu le sors de son emballage et tu croques dedans. Tu mâches un peu et tu finis par laisser s’échapper un long soupir. « Mais c’est trop bon ! » Que tu t’exclames la bouche encore pleine. Tu termines alors ta bouchée et tu bois une gorgée de soda avant de te tourner vers Joachim. « Bon, j’aimerais bien apprendre à te connaitre un peu plus. Qu’est-ce que tu fais quand ne joues pas aux gros bras ? »
Forcément, sa réponse t'arrache un rire franc et sincère. Parce que ça ne t'étonne pas du tout d'apprendre qu'elle a déjà eut l'idée de leur faire cette proposition ci. Mais que ça t'amuse beaucoup de l'entendre te dire ça. Tu imagines un peu trop bien la situation pour le coup. La tête qu'a du tirer son père quand elle leur a balancé la chose en plein visage. Lui qui est certainement aussi homophobe qu'il est raciste. Et son futur époux qui est forcément le même genre de personne immonde. Elle est vraiment parti pour avoir une vie de merde la jolie blonde. T'en es vraiment désolé pour elle. Mais il n'y a rien que tu puisses faire pour la sauver de ça. Le contraire m'aurait étonné. Que tu ne peux que commenter, avec un haussement d'épaules. C'est évident qu'ils ne peuvent bien réagir à ça. Tout comme ils ne réagiront pas du tout bien quand ils verront la tenue qu'elle est en train de se choisir. Un très joli smoking sur mesure. Toi tu ne trouves pas ça choquant du tout. Au contre. C'est quand même chouette une nana aussi jolie qu'elle, qui porte une tenue de ce genre. En grande partie parce que justement, mêler le masculin/féminin c'est moderne. C'est dans l'air du temps. C'est plutôt le fait de considérer que ce genre de vêtement ne doit être porté que par des hommes, qui est stupide à souhait. Et toi qui es ouvert d'esprit, ça ne peut tout simplement pas te choquer. Au contraire.
Tu gardes le sourire alors que les essayages ont lieu. Et tu ne manques pas de lui confirmer que l'idée est bonne, selon toi. Y'a de quoi. C'est très ingénieux. Et juste assez provocateur pour pouvoir faire mine de n'avoir pas du tout envisagé et prévu des réactions disproportionnés. Après tout, ce n'est pas de sa faute à elle si ces personnes sont à ce point étroites d'esprit. Et en même temps, tu ne doutes pas qu'ils sont habitués à ses petits coups bas et ses manipulations de tous les genres. Ils la connaissent maintenant bien assez pour savoir qu'elle est capable de tout. Même de coups discrets. Elle ne manque d'ailleurs pas d'imaginer quelle sera la réaction de sa mère quand elle la verra. En effet, il s'agira d'une réaction exagérée. Comme si c'était très grave ce qu'elle est en train de préparer. Comme s'il s'agissait carrément d'une insulte. Non ce sera pas vulgaire. Joliment sexy tout au plus. Que tu lui confirmes avec un petit sourire. Un joli décolleté. Parce qu'elle a la chance d'avoir un très joli corps la blonde. Elle est même carrément bien roulée, pour dire les choses aussi clairement et honnêtement que possible. Tu as eus l'occasion de t'en rendre compte. Déjà dans la tenue qu'elle porte de nouveau maintenant. Mais aussi et surtout quand elle a enfilé cette fameuse robe vulgaire au possible, pour tester ta franchise.
Mon Dieu si seulement je pouvais filmer la scène. Que tu fais mine de vraiment regretter, un sourire toujours aux lèvres. En effet, ça t'amuse pas mal de ne serait-ce qu'imaginer la chose pour l'instant. Et ça arrivera vite. Vous allez tous les deux pouvoir vous délecter de la scène toute entière. Et sans doute échanger quelques regards amusés quand personne ne risquera de vous voir faire. Ni de pouvoir interpréter ces fameux regards. Finalement, tu as presque hâte de vivre ça. Ce qui est idiot dans le fond. Sa vie et les réactions diverses et variées que pourraient avoir ses parents, ne te concernent pas du tout. Tu te dois de rester en dehors de tout ça. De rester en dehors de sa vie autant que possible. Mais dans le même temps, t'as bien envie de partager ce fameux repas avec elle. Au Mcdo, pour la voir tester de la nourriture ultra grasse, entre autres choses. Tu es ravi de pouvoir lui faire découvrir une chose aussi simple que celle ci, à la petite gosse de riche qui s'avère ne pas être si glaciale et superficielle que tu le pensais et le craignais. Au lieu de ça, elle est même très humaine dans le genre. Elle pousse même le vice jusqu'à proposer de payer le repas du couple de jeunes amoureux qui attend derrière vous. Tu ne prends pas ça comme un besoin d'étaler sa fortune. Plutôt comme un geste sincèrement altruiste. Ce qui te met mal à l'aise quand même, c'est le fait que malgré tout, tout le monde peut deviner qu'elle est pleine de fric. Surtout à son désir soudain de prendre tous les hamburgers disponibles.
C'est quand vous vous installez à table qu'elle réalise que tu es mal à l'aise et qu'elle s'excuse. C'est rien. Je ne suis simplement pas habitué ... Que tu tâches de la rassurer avec un petit sourire. Tu ne veux pas non plus qu'elle commence à culpabiliser pour ça. Parce que t'as bien la sensation qu'elle en est capable. J'espérais que tu dirais. T'es sacrément soulagé qu'elle ait dans l'idée de faire une distribution de tout ce qui vous restera. Parce qu'il va vous en rester des hamburgers. C'était un test. Que tu prétends en haussant les épaules. Ce n'est encore une fois qu'une plaisanterie pourtant. Parce que tu passes ton temps à ça. Tu ne sais faire que ça. Ou presque. Surtout quand une situation se veut tendue ou stressante d'une quelconque façon que ce soit. Tu souris de toutes tes dents quand elle mord avec appétit dans l'un des hamburgers. Mine de rien, tu pousses le big mac dans sa direction. Il fonctionne sur tout le monde celui ci. Ce serait dommage qu'elle passe à côté. Toi moi tu en attrapes un autre pour commencer à manger. Ça t'intéresse vraiment ? T'es un peu surpris, tu ne peux pas le nier. Je fais pas tant de choses dingues que ça. Sorties habituelles comme tout le monde. Du sport aussi. Beaucoup de sport. Et je passe énormément de temps avec ma famille.
T’es ravie, sincèrement. Joachim semble emballé par tes idées, aussi farfelues puissent-elles être. Et tu sais à présent qu’il ne fait pas semblant le tatoué. Il t’a déjà prouvé qu’il n’était pas du genre à te dire ce que tu souhaites entendre. Et ça te fait du bien. T’en as assez de toutes ces personnes qui cherchent à te brosser dans le sens du poil pour éviter de te mettre en colère ou de te vexer, tout ça sous prétexte qu’elles ont peur de ton père, qu’elles ont peur de perdre leur job parce qu’elles auraient eu le malheur de faire de la peine à la petite princesse à son papa. Il faut dire que tu entretiens ce rôle de princesse, de petite poupée pourrie gâtée. Tu t’en sers souvent pour mettre certaines personnes mal à l’aise. Pour le moment t’as pas envie de jouer ce rôle avec Joachim, parce que tu passes un bon moment avec lui. T’attends de voir comment ça va se dérouler par la suite. T’attends de voir s’il pourrait être plus malin que les autres, plus tenace surtout. Mais alors que tu es en train de faire les essayages pour ton smoking, tu n’as aucune l’envie de le faire fuir. Surtout quand vous échangez quelques sourires complices et amusés. Et quand vous vous projetez déjà à cette fameuse soirée, soirée qui prend soudain beaucoup d’intérêt pour toi. Et ce n’est certainement pas parce que tu as envie de te fiancer au mini-moi de ton père, c’est juste parce que tu es impatiente de voir la réaction de ta mère, et surtout de pouvoir en rire avec Joachim. Parce que lui aussi à l’air impatient. Il complimente même ton choix de tenue. Tu esquisses un grand sourire, sincèrement ravie. « Oui je trouve aussi ! J’adore ce genre de tenue moi. Et puis honnêtement si ça peut embêter toute cette bande de guignols, ça me plait encore plus… » Que tu lui souffles en se rapprochant de lui comme si tu voulais lui faire une confidence. Et tu ris de bon cœur quand vous reparlez de ta mère et de sa réaction qui sera pour le moins très excessive et très dramatique. « Ah mais moi aussi ! J’ai limite envide d’installer des caméras juste pour ça ! Tu vas voir, ma mère est la reine des drama queens, ça va être très drôle. » Tu n’éprouves aucun remord de te moquer comme ça de ta mère, parce qu’elle t’a menée la vie dure, à te priver de tout, à te parler sans cesse de ta ligne, de ton père, de ton physique, de ton comportement… Le jour où tu as pu aller vivre dans ta propre maison, tu t’es sentie tellement bien, libérée…
Et tu penses à elle aussi quand tu entres pour la première fois dans un McDo. Tu penses à la tête qu’elle ferait si elle te voyait ici. Il y a de grandes chances que ça se sache. Il suffit qu’il y ait quelqu’un qui connaisse tes parents pour que ça remonte jusqu’à eux. Et franchement tu t’en fous mais tellement. Pendant trop longtemps tu les as laissés dicter ta conduite, il faut que ça cesse, sinon tu vas vraiment finir par partir en vrilles. Et tu profites vraiment pour le coup, d’avoir un garde du corps qui se montre compréhensif avec toi. Et t’es tellement emballée à l’idée de goûter à ton premier repas dans un fast food. T’es même tellement contente que t’as envie d’en faire profiter tout le monde. Au risque de mettre Joachim mal à l’aise. Parce que tu n’y réfléchis pas sur le coup. T’as envie de faire plaisir aux gens qui se trouvent derrière vous. Et c’est sincèrement que tu le fais. Pas juste pour balancer ton fric au visage de ces personnes. Parfois t’aimerais justement que les gens te prennent pour une femme lambda, pas la fille d’un politicard super controversé, pas la fille d’une famille de riches… Juste toi. Luna, la jeune femme pétillante et fêtarde. Mais on te connait, c’est comme ça, tu n’y peux pas grand-chose. Alors quand tu t’assieds à côté de Joachim tu te sens obligée de lui présenter tes excuses, parce que t’as bien vu sa réaction, tu l’as vu faire de gros yeux ronds quand tu t’es carrément emballée au comptoir. Tu fais une petite moue confuse, pour une fois que tu ne cherches pas à mettre ton garde du corps mal à l’aise… Tu n’aurais jamais pensé que tu t’en voudrais de l’avoir fait d’ailleurs. Mais tu te détends quand il te dit que ce n’est pas grave. « Il va falloir que tu t’habitues à ce que je fasse des choses un peu bizarres… Tu l’as dit toi-même, je suis une originale. » Que tu souffles, un petit sourire en coin. Et ce n’est clairement pas un défaut pour toi, tu le prends vraiment comme un compliment. Tu n’as tellement pas envie d’être comme tout le monde, encore moins d’être comme ceux que tu fréquentes à longueur de temps. « Franchement si un jour je commence à devenir comme mes parents, s’il te plait, achève-moi. » Que tu ajoutes sur le ton de la plaisanterie. Jamais tu ne pourrais devenir comme eux, jamais, jamais.
Et vous voilà servis, tu croques une première bouchée dans un hamburger et c’est une véritable explosion dans ta bouche, un orgasme culinaire, comme ta mère le dit souvent quand elle se délecte des plats cuisinés par son cuisinier personnel. Et quand il te demande ce que vous allez faire de tout ce que vous n’allez pas manger, tu lui réponds naturellement et sincèrement. C’est même presque avec un air innocent que tu lui balances ta réponse, comme si c’était une évidence, parce que pour toi ça l’est en tout cas. Tu arques un sourcil et tu finis par rire doucement. [color=#330099]« Ah, donc toi aussi tu me testes, intéressant… Tu pensais que j’allais vouloir jeter les restes ? »[color] Que tu demandes un peu plus sérieusement. Après tout ça ne t’étonnerait pas plus que ça qu’il se soit dit ça, il doit te voir comme une fille pourrie gâtée, qui n’a aucune conscience de l’importance de l’argent, de l’importance de ne pas gaspiller, qui vit dans sa tour d’ivoire et qui n’a pas conscience que dehors des gens meurent de faim. Mais à force, il saura que tu n’es pas comme ça. Ce sont tes parents qui sont comme ça, pas toi. Tu jettes un œil en direction du hamburger qu’il pousse vers toi. T’en déduis que tu dois absolument y goûter. Ce que tu fais. Tu le déballes tout en lui posant des questions plus personnelles, pour apprendre à le connaitre un peu plus. Il a l’air surpris, et toi, ça te surprend que ça le surprenne. Tu hausses les épaules. « Bah oui ça m’intéresse. T’es différent de tous les gardes du corps que j’ai eus alors tu m’intrigues. » Et c’est sincère, ce n’est pas juste pour lui faire baisser sa garde et pouvoir t’en servir contre lui. Pour le moment tu mets de côté tes petits projets diaboliques même s’ils restent d’actualité. Et alors qu’il te répond, tu croques dans ce nouvel hamburger et tu pousses un long soupir en baissant tes épaules. « Oh bon sang ! Désolée de t’interrompre ! Mais c’est une tuerie ! La sauce ! Oh la la ! J’adore ! » Tu risques de vite revenir manger dans ce genre d’endroit. Tu secoues la tête en buvant une gorgée de soda et tu reportes ton intention sur Joachim. « Ah oui ? Tu fais quoi comme sport ! J’adore le sport aussi, je cours pas mal, et je nage aussi. Mais j’aimerais bien me mettre à un sport de combat ! » Que tu réponds avec beaucoup d’enthousiasme. Parce que bien sûr quand tu étais gamine, on t’a inscrite à la danse, à la gymnastique… ce genre de choses, alors que toi tu préférais jouer au football avec tes frangins, quand ils ne jouaient pas au golf bien entendu… « T’es proche de ta famille ? Ils sont comment ? Fais-moi rêver… » Parce que toi la seule image familiale que tu as, c’est celle des Fitzgerald, et on ne peut pas dire que ça soit la famille la plus authentique qui existe…
Tu as promis d'être aussi honnête que possible avec elle alors c'est bien ce que tu tâches de faire. Quitte à prendre le risque de la blesser au passage. C'est le problème quand on est trop franc et trop honnête avec une personne. Tu le sais, parce que tu es dans ce cas là. Toujours trop honnête et trop direct également. Alors que ça arrive que tu ailles trop loin. Et c'est d'ailleurs pour ça que tu lui as demandé de t'arrêter si tu commençais à flirter un peu trop avec les limites. Tu pourrais ne pas t'en rendre compte si elle ne se charge pas elle même de te rappeler à l'ordre d'une façon ou d'une autre. Alors tu comptes sur elle pour être tout aussi honnête avec toi que tu ne le seras avec elle. Tu l'es d'ailleurs toujours quand tu la complimentes sur son choix de tenue pour cette fameuse soirée qu'elle va bientôt devoir subir. Tu penses réellement qu'elle va être très séduisante dans cette tenue qui se veut masculine de prime abord. Mais tu ne doutes pas non plus que ses parents et ton futur fiancé, ne vont pas du tout apprécier le choix. Pour eux, ce sera carrément une insulte à la féminité. Là où tu penses tout le contraire. Mais de toute évidence, tu es le contraire de toute sa famille, sur absolument tous les plans. Tout ce que tu penses semble aller à l'encontre total de ce que ferait chacun des membres de sa famille. Comme le fait de lui proposer un fast food, par exemple. Tu te contentes de sourire quand elle se rapproche juste un peu pour terminer sa petite confession. Qui se veut donc être comme un petit secret entre vous. Tu as définitivement trop hâte de voir sa famille réagir à la vision de la blonde dans son costume cintré.
Arrête de teaser le truc. J'ai hâte maintenant ! Que tu fais déjà mine de t'impatienter à l'idée de ce spectacle plein de promesses qui reste à venir. Le pire dans tout ça, c'est que tu n'auras évidemment pas le droit de rire. Tu es supposé garder une apparence neutre pour donner le change. Et tu sais faire ça aussi, même si ce n'est tellement dans ta personnalité que d'être ainsi. Tu sais faire parce que tu as un métier qui t'oblige à ça. Mais en attendant, c'est en compagnie de la jolie blonde justement, que tu continues de te déplacer et de passer du temps. Vous rejoignez un fast food et tu ne manques pas de te tendre quand elle fait étalage de sa fortune. Tu n'es évidemment pas à l'aise avec ce genre de chose et tu ne manques pas de le laisser transparaître. Au point qu'elle pense utile de s'excuser auprès de toi. Mais tu n'en demandes pas tant. Ce n'est pas de sa faute après tout, si tu n'es pas du tout habitué à un trop plein d'argent comme ça. C'est pas tant l'originalité du geste qui me met mal à l'aise. C'est plus l'étalage de l'argent ... Que tu lui avoues très clairement. Pour le reste, tu n'es pas du genre à avoir honte de grand chose. Alors ce n'est pas son comportement atypique, pour ne pas dire carrément bizarre, qui va finalement te foutre la honte ou quoi que ce soit du genre. Pas comme cette façon qu'elle a de montrer -volontairement ou non- tout l'argent qu'elle a en sa possession. Est-ce que ça veut dire que tu ne vas pas tout faire pour que je disparaisse ? Si tu dois vraiment être encore là quand elle risquera de changer, c'est bien qu'elle n'a plus l'intention de te mener la vie dure. Non ? Tu as presque envie de le croire.
Mine de rien, vous recommencez à discuter un peu de tout et de rien tous les deux. Mais surtout de son argent et de ce qu'elle a l'intention de faire de cet excès de nourriture qu'elle a cru bon d'acheter. Elle pense pouvoir goûter à tout mais c'est impossible. Toi même tu es à peine capable d'avaler deux menus en entiers. J'espérais que non. Dans le fond, je m'en doutais. Tu ne dis pas ça pour lui faire plaisir. C'est vraiment ce que tu pensais et penses encore. Qu'elle n'est pas du genre à balancer de la nourriture par les fenêtres. A défaut de l'argent qu'elle doit bel et bien dépenser à gogo. Et tu sais que tu ne peux lui en vouloir pour ça. Elle a toujours connu l'argent en excès. Elle n'a jamais connu autre chose que ça. Elle n'a jamais manqué de rien. Si ce n'est de l'amour de ses parents. Et selon toi, c'est la pire chose qui peut arriver à une personne. Quant à savoir si elle veut vraiment apprendre à te connaître, tu hésites. Tu ne pense pas avoir quoi que ce soit qui pourrait capter vraiment l'intérêt d'une personne dans son genre. Pourtant c'est le cas. Elle insiste. Et se montre aussi sincère que possible, tu n'en doutes toujours pas. Tu entreprends alors de lui répondre, alors qu'elle porte le Big Mac à ses lèvres. Elle plante ses dents dedans et exprime très ouvertement sa joie et son plaisir au goût qui s'étale déjà sur sa langue et son palais. Bien sûr ... C'est le meilleur ! Il aurait été dommage que tu n'y goûtes pas ... Mais sa réaction t'amuse beaucoup. Encore.
Elle rebondit finalement sur tes propos te concernant et te pose d'autres questions. Elle a l'air vraiment sincère et curieuse. Alors tu ne vois pas de raison de ne pas lui répondre le plus honnêtement du monde. Je fais de la boxe justement, entre autres choses. Je pourrais t'apprendre deux trois trucs. De quoi apprendre à te défendre si un jour t'en as besoin. Toutes les femmes devraient apprendre à se défendre, selon toi. Tu as pris le temps d'apprendre à tes soeurs à le faire. Et tu sais que ça leur a parfois rendu de fiers services. Je cours aussi pas mal. Je fais aussi de la muscu et un peu d'escalade. Tu ne vises pas forcément les sports extrêmes. Mais tu dois bien admettre que l'idée de grimper une falaise n'est pas déplaisante dans le genre. De quoi procurer une belle dose d'adrénaline. Tu lui offres un petit sourire quand elle demande à en savoir encore plus concernant ta famille. Tu saisis sans aucun mal la raison pour laquelle elle veut tant en savoir à leur sujet. Elle n'a pas la chance que tu as eus d'avoir une famille soudée. De se sentir aimée tel que tu es, par tes proches. J'ai été adopté quand j'étais encore un bébé. Mes parents ont ensuite eut deux enfants biologiques. Et parce qu'ils avaient peur que je ne me sente mis à l'écart, ils sont devenus famille d'accueil pour les gosses paumés. J'ai pris mon rôle de grand frère très à coeur. Que tu précises, un sourire toujours aux lèvres. Et ils ont ensuite adopté une fille. On est très proches les uns des autres. On passe beaucoup de temps ensemble.
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