Tu ne contrôles plus rien. Et ça te fait très peur. Après cette fameuse soirée, cette partie de la nuit que tu as passée avec Billy, tu as tout fait pour l’oublier. Quand tu as mis un pied dehors après être partie de chez lui comme une voleuse, tu as paniqué. A court de souffle, tu as mis de longues minutes pour te calmer. Tu as eu l’impression d’étouffer. Tu n’as pas compris –et tu ne le comprends toujours pas aujourd’hui- pourquoi tu as réagi comme ça. Tu ne sais pas pourquoi ça t’a fait autant de peine, autant de mal, de partir de chez lui, de le laisser comme ça. Il l’a mal pris, tu l’as bien senti, mais c’était intentionnel. Tu ne peux pas l’admettre, tu refuses catégoriquement de l’admettre, mais tu sens qu’il s’est passé quelque chose entre vous cette nuit-là. En tout cas, il s’est passé quelque chose pour toi. Et tu t’es promis de tout faire pour l’oublier, pour passer à autre chose. Mais les jours ont passé et tu n’as pas cessé de penser à lui. Quand tu t’endors tu revois son regard, quand tu te réveilles en larmes à cause de tes cauchemars, tu le cherches presque, tu repenses à ce moment où il est venu te réconforter, te rassurer. Alors à chaque fois, tu te mets en boule, tu resserres tes bras autour de toi et tu imagines qu’il est là près de toi. Il n’y a que comme ça que tu parviens à te rendormir maintenant. Mais ça te rend folle. Tu ne peux pas te laisser aller comme ça, tu ne peux pas accepter d’être aussi faible, surtout pour un homme. Tu te le refuses. Tu n’as jamais été comme ça, tu n’as jamais été dépendante à ce point d’un homme, alors ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Il faut que tu te reprennes en main, il faut que tu oublies Billy. Billy doit appartenir au passé. Il faut que tu ailles de l’avant.
Alors tu sors, tous les soirs. Tu multiplies les conquêtes. Tu te perds dans les bras d’hommes que tu ne connais pas, ou à peine. Tu leur donnes ton corps. Mais à chaque fois qu’ils te possèdent tu repenses à Billy, tu repenses à votre dernière étreinte. Tu revois son doux regard. T’es même plus capable de baiser avec un homme sans penser à lui. Et ça te rend dingue. Et aucun n’arrive à te le faire oublier. Tu sens la rage qui monte à chaque fois que tu te retrouves seule. T’es odieuse avec ces hommes alors qu’ils ne t’ont rien fait. Mais tu ne peux pas t’en empêcher. Tu te comportes comme une vraie garce. Et tu t’en fous pas mal parce que tu ne les reverras plus jamais de toute façon. Tu es en train de perdre la tête. Billy t’obsède à nouveau, mais cette fois, c’est différent. Il n’est pas question de ton père ni du rôle que Billy a joué dans son exécution. Il ne s’agit que de vous, que de ce qu’il te fait ressentir. Tu t’es sentie bien dans ses bras. Et depuis tu te sens mal, tu te sens vide, c’est comme s’il te manquait quelque chose pour être heureuse. Et malheureusement, tu penses que ce qui te manque, c’est lui, c’est Billy. Et alors que tu as tout fait pendant des semaines pour l’oublier, que tu as tout fait pour passer à autre jour, tu finis par craquer. De toute manière, tu as beau faire comme s’il n’existait pas, tu n’arrives pas à l’oublier. Alors tu as commencé à trainer un peu vers chez lui, discrètement, tu l’as observé plusieurs fois quand il rentrait chez lui. Et à chaque fois que tu l’as vu, tu as senti ton cœur s’emballer. Et c’est avec un sentiment de dégoût et de rage que tu rentres chez toi à chaque fois. Tu ne peux pas accepter de ressentir ça pour lui, ni pour qui que ce soit d’ailleurs. Il faut que tu trouves un moyen de te sevrer totalement de lui. Et tu penses savoir ce que tu dois faire. Il faut que tu le pousses à bout, que tu le pousses à te haïr pour qu’à ton tour tu aies envie de le détester. C’est le seul moyen que tu trouves. C’est tordu, c’est malsain, mais ça te correspond parfaitement.
Alors tu t’es rapprochée d’un flic avec qui Billy a travaillé plusieurs fois. Le séduire n’a pas été bien difficile, il est du genre à apprécier les jeunes femmes aux formes langoureuses. Tu n’as eu qu’à battre des cils, à croiser les jambes et à rire de ses blagues graveleuses pour qu’il baisse complètement sa garde. Il a fallu que tu le laisses te baiser une ou deux fois aussi, que tu le laisses te dominer pour qu’il se sente en confiance, qu’il ne te voie pas comme une menace. Et ça a marché. Parce qu’après deux semaines à le fréquenter, il t’a proposé de l’accompagner à une convention qui se tient en dehors de la ville. Trois jours. Tu pensais refuser parce que ça ne t’emballait pas de passer trois jours avec lui, mais quand il a parlé du sujet de la convention, tu t’es soudainement sentie très intéressée. Une convention sur le profil psychologique des criminels. Une convention qui réunirait donc flics, psys et profilers. Tout de suite tu t’es dit que forcément Billy allait participer à cette convention. Enfin, tu tiens ta chance de pouvoir te guérir de Billy. Alors bien sûr, tu as accepté. Toutefois, tu as réclamé à avoir ta propre chambre, ça l’a un peu dérangé, tu l’as vu à son regard. Mais tu lui as promis bien sûr de venir te glisser dans sa chambre chaque nuit. Tu ne veux juste pas dormir avec lui, tu ne veux surtout qu’il soit témoin de tes terreurs nocturnes. Tu as tâté un peu le terrain avant, tu lui as avoué être passionnée par le profilage et tu lui as fait les yeux doux pour qu’il accepte de te présenter à l’un de ses collègues profiler. Quand il a prononcé le prénom de Billy, tu t’es retenue de ne pas sourire. Tu n’as plus aucune raison de refuser son invitation à présent.
C’est de cette façon que tu te retrouves dans un avion direction Las Vegas, tu n’y as jamais mis les pieds encore, c’est une grande première pour toi. A peine arrivée que tu t’éclipses dans ta chambre pour te préparer pour la première soirée qui vous attend. Un diner dans un endroit assez chic apparemment. Il te demande de mettre une belle robe de soirée. Oh mais bien sûr ! D’autant plus que tu sais que Billy sera là. Il te l’a dit, il te le présentera ce soir. Vous mangerez même à sa table. Parfait. Alors tu mets les petits plats dans les grands. Tu passes un temps fou à te préparer. Tu hésites entre plusieurs tenues. Tu finis par choisir une robe blanche qui en fera tourner des têtes, tu le sais très bien, même si toi, tu ne cherches qu’à en faire tourner qu’une seule. Tu laisses tomber tes cheveux en cascade sur tes épaules, tu sais que Billy aime quand tu ne les attaches pas, ça lui rappellera votre première nuit ensemble, quand il les a empoignés avec force. Tu te maquilles légèrement, tu restes sobre. Tu te regardes une dernière fois dans le miroir, ravie. Et quand tu entends frapper à la porte de ta chambre, ton cœur s’accélère un peu, le moment approche. Tu vas enfin le revoir. Mais il ne faut pas que tu oublies que tu es là uniquement pour le pousser à te haïr, à te détester. Il faut que tu mettes un terme à tout ça une bonne fois pour toutes. Bien sûr quand ton « cavalier » te voit alors que tu ouvres la porte de ta chambre, il ouvre grand la bouche, à s’en décrocher la mâchoire. Et après t’avoir soufflé quelques mots brûlants à l’oreille, il passe son bras autour de ta taille pour t’emmener vers la salle de réception. Il te présente à quelques-unes de ses connaissances, tu te forces à sourire poliment mais toi il n’y a qu’une personne que tu cherches. Et enfin, quand il te conduit à votre table, tu le vois au loin. Tu pourrais le reconnaitre entre mille. Et quand vos regards se croisent, ton palpitant s’emballe. Tu as chaud tout d’un coup et tu dois te faire violence pour ne pas craquer et te jeter sur lui. « Billy ! Comment ça va ? » Tu restes à l’écart le temps qu’ils échangent une poignée de main. « Je te présente Lily. Lily je te présente Billy. » Tu arbores un joli sourire et tu le salues d’un signe de tête. « Enchantée Billy. » Que tu souffles d’une petite voix. Tu ne détaches pas ton regard du sien. « Bah alors elle est où ta cavalière ? » Tu te mords discrètement l’intérieur de la joue pour ne pas montrer ton mécontentement et ton interrogation. Comment ça sa cavalière ? Tu comprends alors que lui aussi est accompagné et tu sens une colère noire t’envahir.
(c) oxymort
Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Et juste comme ça, elle a disparu. Sans crier gare. Elle s'est contentée de disparaître dans la nature. Emportant avec elle le peu de choses qui auraient pu te la rappeler. Elle s'est dissipée et tu as du rapidement te faire à l'idée qu'il te fallait à tout prix l'oublier. Tu ne devrais même pas être triste ni éprouver de trop gros regret, du au fait qu'elle ait mit fin à ce que vous n'étiez même pas tous les deux. Parce que vous n'étiez rien finalement. Juste deux âmes errantes, deux personnes salement blessées par la vie et hantées par des démons mangeur de bonheur. Deux âmes fragiles qui se sont croisées dans une semi obscurité et qui se sont percutées avec la violence d'un boulet de canon qui entre en collision avec un mur. Tu n'es pas ressorti de ça sans fissure, sans blessure aucune. Tu sais que c'est idiot de s'enticher d'une jeune femme dans son genre. Elle est beaucoup trop dangereuse pour ta santé mentale. Dangereuse pour toi, tout court. Ce n'est pas pour rien qu'elle a été ta patiente. Quand bien même elle prétendra forcément qu'elle ne t'a consulté que pour se venger. Elle n'est pas même allée au bout de cette vengeance. Parce que tu as eus le pouvoir de la ramener sur terre. De lui faire comprendre que ça ne valait pas le coup et que tu n'étais pas même la personne à punir dans le fond. Tu n'aurais pas du t'enticher d'elle et pourtant, c'est bien ce qui a commencé à prendre, bien malgré toi. Tu ne piges même pas pourquoi, compte tenu du fait qu'elle n'a finalement jamais rien fait d'autre que vouloir te faire du mal et jouer des rôles. Le seul moment où elle t'a semblé sincère, c'est quand elle a hurlé ses cauchemars et t'a supplié de ne pas la lâcher.
Elle a été sincère quand elle t'a demandé de lui faire l'amour, avec tendresse. Mais elle a tout autant été sincère quand elle a pris la fuite. Soufflant des mots qui sonnaient comme un adieux. Et qui, résonnent encore comme tel. Parce que les semaines sont passées et que tu n'as toujours pas entendu parler d'elle. Elle s'est contentée de disparaître sans demander ton reste et toi tu ne peux rien faire d'autre qu'accepter la chose et faire avec. Ce n'est pas comme si tu allais lui courir après non plus ... Evidemment. Tu n'es pas ce genre d'homme et tu ne le seras jamais. D'autant plus que ta vie est bien assez compliquée comme ça. Sans que tu ne te rajoutes des emmerdes avec une jeune femme comme elle. Tu ne lui en veux pas d'être partie de cette façon. Parce que dans le fond, c'est elle qui a fait la bonne chose. Elle qui a agit en adulte et qui vous a offert la possibilité de rapidement passer à autre chose. Parce que vous ne pouvez évidemment être bons l'un pour l'autre. A part vous entraîner l'un l'autre toujours plus dans les abysses, vous ne vous feriez rien d'autre. Alors tu tâches de passer à autre chose. Que ça te plaise ou non, il est grand temps que tu ailles de l'avant. C'est pourquoi tu as commencé à aller à des rancards en compagnie de l'une de tes collègues lointaines. Tu es conscient qu'elle n'attendait que ça, un signe / geste de ta part. Tu ne comprends pas vraiment ce qu'elle te trouve mais tu veux quand même tenter ta chance. Sans être bien certain que ça ira si loin que ça non plus. En plusieurs semaines, vous avez "déjà" eut pas moins de quatre rendez-vous galants.
Tu n'es pas encore suffisamment à l'aise avec l'idée de te risquer à être de nouveau en couple, pour aller plus loin tout de suite. Tu as d'ailleurs osé lui en parler. Même si tu as mis ça sur le dos de ton divorce encore en cours et compliqué. La vérité, c'est que tu crains de réaliser que tu ne peux être autrement que violent lorsque la nuit s'envient. Et aussi un peu parce que tu veux te laisser le temps de te sortir tout à fait une certaine brune, de l'esprit. Non pas Mandy. Mais bien Lily. Tu sais qu'il est inutile de se précipiter. Et la blonde que tu dois rejoindre à Las Vegas pour une conférence, semble être tout à fait d'accord avec l'idée. Tu sais pourtant qu'elle attend de ces deux jours loin de Chicago, soient l'occasion d'aller un peu de l'avant tous les deux. De faire un pas de plus vers la relation qu'elle semble vouloir avoir avec toi. Pour l'heure, vous vous installez chacun dans votre chambre. Sa compagnie n'est pas désagréable alors ça devrait tout de même bien se passer. Mais quand même, tu t'offres deux verres de whisky que tu avales vivement, dans ta chambre. Avant d'enfiler ton costume trois pièces bleu marine, ta chemise blanche et ta cravate aux discrets motifs et de la même couleur que ton costume. Finalement vous vous retrouvez devant les portes de l'ascenseur. Tu lui offres un sourire discret et un compliment de circonstance, avant que vous ne vous dirigiez ensemble vers la salle de réception. Vous saluez ensemble quelques personnes. Certains sont surpris de vous voir ensemble. D'autres, pas particulièrement. Toi, tu ne prêtes guère attention à ces détails là. Tu te concentres plutôt sur les personnes dont tu fais la connaissance et celles que tu retrouves. Megan a d'ailleurs vite fait de te laisser temporairement en plan pour aller retrouver une consoeur qu'elle n'a pas vu depuis "longtemps".
Tu es toi même rejoins par un ami policier avec lequel tu as souvent l'occasion de travailler. Ce n'est pourtant pas sur lui que ton regard s'attarde assez vite. Plutôt sur la brune à ses côtés. Ton regard de glace parcourt brièvement son visage aux traits fins. Tu songes tout de suite qu'elle a de nouveau été prise de l'envie de te tourner autour et de te harceler. Tu doutes fort que le hasard soit aussi "bien fait". Je vais bien et toi ? Que tu interroges en retour, l'homme à qui tu offres un sourire poli. Et il pense bon de te présenter à celle qui l'accompagne. Evidemment, il ne se doute pas un seul instant que tu la connais. Et plus que bien d'ailleurs. Enchanté Lily. Que tu souffles en retour. Et tu prends sur toi pour ne lui offrir qu'un très bref regard. Tu ne veux pas lui offrir le plaisir de constater le trouble dans lequel elle te met. Oh pas très loin. Elle est allée saluer une amie. Aucun doute que Lily n'apprécie pas l'idée que sa proie -à savoir toi- soit sur le point de se laisser attraper par une autre qu'elle. Pour autant, tu ne cherches pas le vérifier en lui offrant le moindre regard. Toute ton attention reste sur ton ami et collègue. Avec lequel tu discutes un bref instant. Avant que Megan ne soit de retour. La jolie blonde vient tout naturellement se coller à ton flanc et saluer le policier qu'elle connait également. Et qui se charge, une fois de plus, de présenter Lily. A qui tu es bien forcé d'offrir un nouveau bref regard.
Il est beau Billy dans ce costume bleu qui fait si bien ressortir ses magnifiques yeux. Il est séduisant, il est élégant et il est incroyablement sexy, tu ne le sais que trop bien. Mais c’est à peine s’il t’accorde un regard. Pourtant quand il prononce ton prénom tu frémis légèrement. Mais tu ne laisses rien paraitre. Tu ne laisses pas non plus paraitre ton désir de l’embrasser, de venir plaquer tes lèvres contre les siennes. Tu ne pensais pas que ça serait aussi difficile de te retrouver face à lui. Tu ne pensais pas que ça te ferait te sentir aussi mal, mais heureuse en même temps. Tu réalises qu’il t’a manqué. Et ça te fait vraiment chier de te dire ça. Parce que, malgré toi, tu t’es attachée à Billy. Tu ne comprends toujours pas comment c’est possible, comment tu as pu passer d’une haine profonde à un sentiment qui se rapproche à de l’attachement. Et ça te fait encore plus le détester. Tu le détestes qu’il te fasse sentir ça, qu’il te rende aussi fragile. Pourtant quand tu le regardes tu n’arrives pas vraiment à le détester. Enfin si, un peu, quand il détourne déjà le regard de toi, comme si tu n’existais pas, comme si ta présence ici lui faisait ni chaud ni froid. Tu le fixes toi, malgré toi. Et ton regard s’assombrit, c’est la tristesse qu’on peut lire sur ton visage, dans tes yeux. Et tu n’as pas fini de te sentir triste. Parce que tu apprends qu’il n’est pas venu seul Billy. Tu te rends compte que tu n’as eu aucune importance pour lui. Il a déjà trouvé une autre femme avec qui il doit s’adonner à ses vices. Tu te demandes si elle aime ça qu’il l’étrangle. Tu te demandes aussi s’il a déjà été aussi tendre avec elle qu’il l’a été avec toi lors de votre dernière étreinte. T’es jalouse. Tu ne la connais pas cette Megan mais tu la détestes déjà. Tu les détestes tous les deux.
Et la voilà qui vous rejoint. Tu détournes enfin ton regard de Billy pour le poser sur la jolie blonde. Elle est ton opposée. Elle est belle, très belle. Tu te fais violence pour la saluer et veiller à rester polie. Mais ça te demande un effort surhumain. Surtout quand tu la vois se coller à Billy. Tu sens une boule se former dans ta gorge. Tu sens même que tes yeux te piquent. Non, tu ne peux pas pleurer. Pas pour ça, pas devant eux. Tu serres les poings et tu ne t’en rends même pas compte. Pourtant tes ongles s’enfoncent dans tes paumes. Robert doit sentir que tu te tends car il pose une main sur ta hanche et se penche vers ton oreille pour te demander si tout va bien. Tu hoches la tête, tu te forces à sourire. « Oui, je reviens tout de suite. » Tu n’as pas besoin de te hisser sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur la tempe de Robert grâce aux talons de tes escarpins. Et tu tournes les talons pour te rendre aux toilettes. Fière comme tu es, tu marches la tête haute et t’avances de ta démarche féline pour disparaitre dans la foule. Robert lui te dévore du regard jusqu’à ce qu’il ne puisse plus te voir. Puis il se tourne vers Billy en poussant un long soupir. « Cette nana ! C’est quelque chose ! » Qu’il soupire. Tandis que toi tu t’isoles dans les toilettes. Tu fermes les yeux et tu souffles. Il est hors de question que tu verses la moindre larme. Pas pour ça, pas pour lui. Pourtant quand tu rentres dans les toilettes tu frappes la porte de ton poing. Tu gémis même de douleur alors que tu entends un craquement dans tes doigts. Mais même la douleur n’est rien comparé à ce que tu ressens en revoyant la belle blonde près de Billy. Contre Billy. Tu restes devant le miroir quelques secondes et tu souffles doucement. Tu te repoudres un peu le nez alors que tu as réussi à retenir tes larmes.
C’est d’une démarche toujours aussi féline, mais plus déterminée que tu reviens dans la salle. Tu fixes Billy au loin tu ne vois que lui en fait dans cette foule. Et quand tu rejoins votre table tu t’assieds à côté de Robert, en face de Billy. Les trois collègues semblent plongés dans une conversation intéressante, ils parlent boulot. Non seulement, il faut qu’elle soit belle, mais en plus il faut qu’elle soit sa collègue. Ça t’énerve encore plus. Parce que toi, tu te sens à l’écart. Mais c’est sans compter sur Robert qui semble n’avoir d’yeux que pour toi. Dès que tu prends place il se penche même vers toi pour te susurrer quelques petits mots salaces à l’oreille. Tu souris et tu laisses s’échapper un petit rire discret. Tu décides d’adopter une autre technique. Billy semble n’en avoir rien à faire de ta présence. Alors tu ne vois qu’un seul moyen pour le piquer à vif. Tu te montres câline avec Rober, tu te rapproches un maximum de lui, à chaque fois qu’il fait une blague, tu ris et tu le touches aussi souvent que possible. Tu ignores totalement Billy. De toute manière, il ne faut pas que tu le regardes car tu risques de craquer une fois de plus. Et à chaque fois que sa blondasse prend la parole, tu dois te retenir de ne pas lever les yeux au ciel. Elle a l’air intelligente, très intelligente et intéressante aussi, tu comprends pourquoi Billy s’intéresse à elle. Et ça te rend folle de rage. Mais parce que tu as envie de le tester, de capter son attention, qu’il arrête de la regarder elle, pour te regarder toi, tu effleures sa jambes de ton pied, délicatement et discrètement. Puis vient le moment de commander, Robert fait encore des siennes. « Je vais prendre des huitres tiens ! C’est aphrodisiaque, je vais en avoir besoin pour ce soir. » Toi, alors que tu n’as qu’une envie c’est lever les yeux au ciel, tu souris en faisant remonter ton pied vers l’intérieur de la cuisse de Billy. Et tu soupires à l’attention de Robert, mais assez fort que Billy l’entende. « Prends-en beaucoup alors... » Et parce que ta curiosité te pique toujours et encore, tu détournes ton attention sur la blonde, tandis que ton pied caresse toujours la cuisse de son « partenaire ». « Vous formez un joli couple vous deux. Vous êtes ensemble depuis longtemps ? »
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Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Tu penses être assez doué quand il s'agit de ravaler tes sentiments et de donner le change. Tu peux, sans mal, faire croire que rien ne t'atteint et que tout va bien. Si ce n'était pas le cas, ça fait longtemps que tu te serais fait attraper et enfermer dans un hôpital psychiatrique. Parmi certaines personnes que tu as toi même fait enfermer d'ailleurs. Mais au lieu de ça, tu te retrouves là à toujours bien donner le change. A te faire passer pour un psy très gentil et très lisse. Alors faire croire qu'une jeune femme te laisse tout à fait froid, c'est presque un jeu d'enfant. D'autant plus que tu as eus le temps de te mettre en tête qu'elle même se foutait pas mal de toi dans le fond. Si tu avais représenté quoi que ce soit à ses yeux, à un moment ou à un autre, ça ne fait aucun doute qu'elle aurait agit en conséquence. Au lieu de ça, elle a totalement disparu du jour au lendemain et toi tu as compris que tu n'avais pas d'importance pour elle. Que cette étreinte des plus tendres n'avait finalement rien voulu dire du tout pour elle. C'est donc sans aucune surprise que tu as finalement constaté que tu t'étais planté sur toute la ligne la concernant. Une fois de plus. De toute évidence, c'est normal pour toi de te planter comme ça. De t'imaginer des choses tout à fait erronées la concernant.
Une fois de plus, tu t'es bêtement fait avoir. Et une fois de plus, tu n'es plus si sûr de toi. Alors qu'elle est là devant toi. Accrochée au bras d'un de tes collègues. Mais surtout, présente à l'exacte même convention que toi. Tu as l'impression qu'elle te suit, encore une fois. Tu sens son regard qui pèse sur toi et pourtant, tu l'évites consciencieusement. Tu refuses de lui laisser la porte ouverte sur ton âme. Tu ne veux pas qu'elle puisse deviner le genre de pensées qui peuvent bien t'assaillir. Et tu ne tiens pas à en savoir beaucoup plus sur les siennes non plus. Tu ne réagis pas du tout quand elle dépose un baiser de celui qui est certainement son nouvel amant. Tu ne réagis pas davantage quand celui croit utile de parler d'elle en de drôles de termes. Tu ne veux pas savoir ce qu'il entend par là. Tu choisis plutôt de lancer une conversation assez peu intéressante, pour parler d'autre chose plutôt que de la jolie brune qui vient tout juste de s'éloigner. Et qui sera bien vite de retour, à n'en pas douter. En attendant que ce soit le cas, vous vous installez tous les trois autour de votre table et poursuivez très tranquillement votre conversation. Tu ne sais pas combien de temps ça dure avant que Lily ne soit de retour. Et qu'elle ne trouve sans mal sa place à côté de son cavalier. Cette fois tu poses tes yeux clairs sur elle.
Ils ont beau ne rien exprimer, ils assistent parfaitement aux scènes qui se jouent devant eux. A savoir le flirt idiot et un peu puéril des deux personnes installées en face de Megan et de toi même. Ils ont le comportement d'un couple d'adolescent. Si elle même est encore en âge de se comporter de la sorte, il en va tout autrement pour lui qui a l'air bien idiot. Enfin ... C'est ton point de vue très personnel. Tant mieux pour eux s'ils vivent leur amour au grand jour sans en avoir honte. Quand tu détournes ton regard d'eux, c'est pour le planter dans celui de Megan. Avec qui tu entames une conversation fort intéressante qui t'anime véritablement. Tu as une petite minute d'hésitation quand tu sens un pied se frotter à ta jambe. Ce n'est pas le genre de Megan. Et tu doutes fort que ton ami ait soudainement changé de bord. Alors forcément, tes yeux se posent sur Lily. Elle qui n'a d'yeux que pour son cavalier. Avec qui elle se laisse aller à des plaisanteries salaces. Mais si elle lui offre une réponse provocante, c'est le long de ta cuisse que remonte son pied. Et toi tu continues de l'observer. Tu ne piges toujours pas ce qui lui prend. Tu ne sais pas à quoi elle joue ni quelles sont ses intentions. Te faire tourner en bourrique, à coup sûr. Et toi, tu ne fais rien d'autre que te laisser faire. Parce que l'idée qu'elle soit venue jusqu'ici pour te croiser et qu'elle soit en train de le prouver avec ses avances discrètes, ne te déplaît pas autant que tu le souhaiterais ...
Oh non ne sommes pas ensemble ! Megan se hâte de répondre à la question de Lily, un petit sourire de pure coquetterie aux lèvres. Pas encore ... Qu'elle précise un ton plus bas. A peine audible. Sans doute parce que le but n'est pas d'être entendue de qui que ce soit. Et surtout pas de toi. Parce que tu dois bien reconnaître que tu es celui qui freine énormément les choses entre vous. Et qui les empêche tout à fait d'avancer. Surtout au rythme qu'elle, elle souhaiterait. Sans doute que ça ne sera jamais suffisant pour elle. Et qu'elle finira par se lasser bien assez vite et assez fort pour mettre fin à tout ça. Pour ne finalement pas donner de suite à ce début d'histoire. En revanche on se connait depuis des années. On a commencé dans le même cabinet et on a travaillé un moment ensemble. Et déjà à cette époque tu sais qu'elle n'aurait pas été contre être plus qu'une collègue et amie. Elle te posait souvent des questions sur ton mariage. Pour savoir s'il allait bien ou non. Et à cette époque, la réponse était positive. Et vous alors ? Comment vous vous êtes rencontrés ? Elle n'a aucun mal à faire la conversation, contrairement à toi qui restes toujours silencieux. Mais qui a bien du mal à rester froid alors que la brune continue de te faire du pied.
Il semble n’en avoir rien à faire de ta présence. C’est tout juste s’il t’adresse un regard. Et ça te fait mal. Et ça te fait encore plus mal de l’admettre. Parce que tu n’as pas envie de ressentir quoi que ce soit pour lui, et pour personne d’autre d’ailleurs. Mais si ce n’était pas le cas, pourquoi est-ce que tu aurais fait tout ça ? Te rapprocher d’un flic qui t’ennuie et t’agace, fricoter avec, baiser avec, juste pour avoir une opportunité de revoir Billy. C’est tordu. Mais tu fais tout ça parce que tu as encore un espoir que Billy arrive à faire en sorte que tu le détestes. En fait tu as besoin qu’il te dise qu’il ne veut plus te voir, qu’il te hait et qu’il ne ressent absolument rien pour toi. Tu as besoin qu’il te dise de vive voix que ce que vous avez partagé l’autre nuit c’était rien, que ça ne représentait absolument rien pour lui. S’il t’avoue tout ça, tu ne pourras plus t’accrocher à lui. Tu seras bien obligée de disparaitre de sa vie. Là tu ne peux pas, tu ne peux pas tant que tu as un doute que ça signifiait quelque chose. Parce que pour toi ça signifiait quelque chose, tu le sens, même si t’es incapable de dire clairement ce que ça signifiait. Mais tu dois l’avouer, tu dois le reconnaitre, tu as fait entrer Billy dans ta vie et ça a foutu un beau merdier… Regarde où ça t’a menée. Tu es à deux doigts de fondre en larmes parce que tu le vois avec une autre femme. Alors que bien sûr qu’il en voit d’autres ! Pourquoi s’en priverait-il ? Toi, t’as juste été le coup de deux nuits. Juste un moment d’égarement. Et sûrement qu’il doit regretter aujourd’hui de s’être laissé aller avec toi. Pourtant toi tu ne regrettes pas, parce que c’était sans conteste les deux plus belles nuits de ta vie… Et ça te rend folle de rage de te dire ça. Tu entres dans une colère noire à chaque fois que tu te fais cette remarque. Tu te refuses de penser ça. Tu ne peux pas ressentir ça pour Billy.
Et s’il a décidé de t’ignorer, tu en fais autant. Enfin, tu fais semblant. Parce que c’est bien pour attirer son attention que tu flirtes ouvertement avec Robert. Cet homme ne t’attire pas vraiment, il est bel homme, beau-gosse, bien bâti, il est plutôt doué au lit, mais il est totalement différent de Billy, et c’est bien ce que tu lui reproches… Pourtant tu ris à ses blagues, tu lui fais les yeux doux, tu effleures son bras. Il a complètement craqué pour toi Robert, en même temps, tu sais comment faire pour rendre un homme dingue, tu sais quoi faire pour l’attirer dans tes filets. Tu n’as jamais eu vraiment de mal à séduire les hommes, enfin, à part Billy, encore. Alors Robert il ne se gêne pas de s’afficher avec toi, il vient même plusieurs fois te glisser quelques mots à l’oreille, il dépose quelques baisers dans ton cou. Toi tu souris, tu ris doucement. A un moment, alors que Robert a son visage dans ton cou, tu relèves les yeux et ton regard croise celui de Billy. Tu le fixes quelques secondes en gardant un petit sourire sur tes lèvres. Et parce qu’il finit encore par détourner son attention pour la porter sur Megan, tu te tends un peu. Tu fais alors mine de faire malencontreusement tomber ton couteau par terre et tu te penches pour en profiter pour défaire la lanière de ta chaussure. Et tout en continuant de flirter avec Robert, tu fais glisser ton pied le long de la jambe de Billy. Tu sens qu’il pose son regard sur toi mais tu te retiens de le regarder. Ton pied remonte lentement le long de sa jambe pour arriver à l’intérieur de sa cuisse. Billy ne fait rien, à aucun moment pour te faire arrêter. Tu en déduis qu’il apprécie et ça te fait grandement plaisir.
Et tu interroges sa chère Megan, tu veux savoir s’il la fréquentait déjà quand vous avez baisé ensemble. Et tu l’écoutes attentivement alors que ton pied s’aventure de plus en plus, qu’il manque juste quelques centimètres pour qu’il puisse toucher son entre-jambe. Tu hoches la tête, tu caches ta joie. Ainsi ils ne sont pas ensemble, pas vraiment, pas encore. Donc, tu en déduis qu’il ne l’a jamais sautée. Et ça te soulage. Beaucoup. Tu apprends aussi qu’ils se connaissent depuis longtemps, qu’ils ont même commencé à bosser ensemble au début de leur carrière. Tu t’en fous toi de tout ça. Elle ne t’intéresse absolument pas Megan. « Votre travail doit être vraiment passionnant. Mais ça doit être dur parfois non ? » Et au même moment où tu prononces le mot « dur », ton deuxième pied rejoint l’autre jambe de Billy, mais cette fois, tu ne te débarrasses pas de ta chaussure, tu appuies même un peu ton talon à l’intérieur de sa cuisse. Il aime ça quand tu es sauvage et que tu lui fais mal Billy. Alors tu te doutes qu’il devrait apprécier. Et peut-être qu’enfin, il réagira un peu. Parce que là, tu te demandes toujours ce qu’il pense le beau psy. Et Megan qui fait semblant de s’intéresser à toi et à Robert. Qu’elle est mignonne… « Oh, on s’est rencontrés dans un bar il y a deux semaines maintenant. Le courant est tout de suite passé entre nous ! » Robert éclate de rire et trouve bon d’ajouter quelques détails. « Oh oui ! Il faut dire que quand je t’ai vue danser je suis tout de suite tombé amoureux. » Et toi tu fais la potiche, tu ris doucement en caressant encore son bras. « Moi je déteste danser, mais je l’ai regardée longtemps ! Ça valait le coup d’œil. » Tu hausses les épaules en prenant un air faussement gêné. Mais ça te donne une petite idée… « J’adore danser ! D’ailleurs, vous aimez danser Billy ? » Que tu demandes en détournant ton attention vers le beau brun et avant de regarder la jolie blonde. « Ca ne vous dérange pas Megan si je vous l’emprunte le temps d’une danse ou deux ? Juste le temps que nos plats arrivent… J’aurais bien proposé à Robert, mais il déteste danser. » Et d’ailleurs il secoue déjà la tête parce qu’il n’aime vraiment pas ça. Et c’est bien tant mieux pour toi. Tu reposes une nouvelle fois ton regard sur Billy alors que ton pied continue de caresser l’intérieure de sa cuisse.
(c) oxymort
Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Tu n'as aucune idée de ce à quoi veut jouer la brune cette fois. Parce que tu ne doutes pas que pour elle, il s'agit bel et bien d'un jeu encore une fois. Depuis le tout premier jour, elle ne fait rien d'autre que te faire tourner en bourrique. Et il n'y a rien que tu puisses faire si ce n'est te montrer aussi patient que possible et attendre le moment où elle voudra bien lâcher le truc. Parce qu'elle finira bien par se lasser Lily. Dans le fond, elle n'est peut-être qu'une gamine qui passe le temps comme elle le peut. En rendant dingue les hommes qu'elle rencontre, apparemment. Parce que son cavalier du soir a l'air d'être totalement sous son charme. Tu ne peux lui en vouloir. Une fois de plus, elle joue vraiment bien. Et ça a pas mal le don de te frustrer de la voir si proche d'un homme. Raison pour laquelle tu évites autant de la regarder. Loin de toi la moindre envie de lui montrer qu'elle gagne encore contre toi. Qu'elle gagne à tous les coups. Tu ne t'expliques toujours pas la chose. Tu ne comprends pas pourquoi tu es à ce point bloqué sur elle. Tu pensais pourtant t'être débarrassé de tout ça, avant ce soir. Avant de la voir là, accrochée au bras d'un homme. Tu pensais que c'était terminé et qu'elle était bel et bien en train de disparaître de tes pensées pour de bon. Tu parles, ce n'était qu'un mirage, encore une fois ...
Tu ne sais pas combien de temps elle s'amusera ainsi à te torturer. Mais tu penses pouvoir supporter cette soirée. Quand bien même elle en fait des tonnes avec lui. Elle se laisse caresser, embrasser, tripoter presque. Et elle n'est pas en reste surtout. Parce qu'elle les lui rend bien, à son cavalier, tous ces gestes tendres et provocateurs à la fois. Tu as d'ailleurs le regard rivé sur elle quand il vient perdre son visage au creux de son cou et qu'elle relève la tête vers toi. T'en es bien certain cette fois, que toute cette petite comédie n'est destinée qu'à te provoquer. Tu ne vois pas bien pourquoi. Tu ne comprends pas ce qu'elle attend de toi. A vrai dire, plus elle vient te provoquer d'une façon ou d'une autre, plus tu peines à la suivre et à la comprendre. Tu ne sais pas ce qu'elle veut. Et dans le fond, tu n'es pas certain qu'elle même sache ce qu'elle veut ... Tu doutes plus encore quand elle entreprend de te faire du pied. Et même si ton coeur palpite d'une certaine excitation, tu ne réagis pas. Tu ne lui montres pas que ça te fait un certain effet. Mais tu ne fais rien pour l'arrêter non plus. Tu te contentes de l'observer en silence durant de longues secondes. Parce qu'elle, elle continue de se donner en spectacle avec cet autre homme. Dans le fond, si tu étais du genre à t'afficher, sans doute que tu ferais la même chose avec Megan, pour te venger. Simplement, ce n'est pas ton genre. Alors tu restes sagement à ta place et reporte ton attention sur la blonde.
Ton coeur ne fait que s'emballer plus encore alors que son pied parcourt et caresse ta cuisse. Qu'elle monte dangereusement le long de celle ci et s'attarde plus haut encore. Insiste davantage surtout. Dieu merci, elle s'arrête à quelques centimètres de l'érection naissante. Et Dieu merci, tes fringues sont assez bien taillées pour la dissimuler également. Il faut simplement que tu gardes le contrôle et fasses en sorte que ton corps ne s'amuse pas à te trahir pour de bon en s'affichant plus ouvertement encore. Il ne manquerait plus que ça tiens ... Tu ne prêtes pas même attention aux mots qu'échangent maintenant les deux femmes. En revanche, tu sens bien le talon que la brune vient enfoncer dans ta jambe. Tu frémis et te tends. Et cette fois tu recules l'une de tes jambe. Tu n'as pas mal. Mais bon sang ce que ça t'excite. En revanche, tu entends la conversation qu'elle a avec lui. Et cette fois ça t'agace pour de bon. Tu grinces des dents. Tu ne sais pas du tout quoi en penser. Tu ne sais plus si c'est de toi ou de lui qu'elle se fout. Certainement des deux dans le fond. Elle a tout l'air d'en être capable. J'adore ça ! Que tu prétends avec une certaine froideur. Ce n'est pas que tu adores ça, non. Mais tu ne maîtrises pas trop mal les principales danses de salon. Tu doutes qu'il en aille de même pour elle. Vous ne connaissez sans doute pas les mêmes danses.
Tu recules sèchement ton siège. Tu ne penses qu'à profiter de cette danse pour lui souffler ta façon de penser et lui ordonner de dégager rapidement. Tu t'apprêtes à te lever quand, finalement, tu te penches à l'oreiller de Megan. Tu ne lui souffles pas grand chose d'intéressant. Tu ne le fais que par pure provocation. Tu te venges de Lily alors même que tu doutes que ça lui fasse grand chose. Réflexe stupide que tu regrettes presque aussitôt. Quand bien même tu lui offres ensuite un très joli sourire auquel elle répond. Toi, tu te lèves déjà et tu contournes la table pour rejoindre Lily. Tu lui offres ton bras pour l'entraîner en direction de la piste de danse sur laquelle plusieurs couples dansent déjà. Tu glisses une main sur l'une de ses hanches et l'autre dans l'une des siennes. Tu ne lui laisses pas le temps de vraiment apprécier la pseudo future danse. Tu approches plutôt déjà ta bouche de son oreille pour prendre la parole. A quoi tu joues cette fois Lily ? J'espérais qu'il s'agissait d'adieux la dernière fois. Que tu souffles avec le ton froid qui te caractérise si bien. Tu doutes que ça parvienne à la calmer et lui donner l'envie de te laisser tranquille pour autant ... Tu n'es pas assez naïf pour y croire
Tu ne peux voir sa réaction quand tu enfonces légèrement le talon de ta chaussure dans sa cuisse, mais tu le sens qui décale sa jambe. Et tu le connais assez Billy pour savoir qu’il ne fait pas ça parce que tu lui as fait mal, mais parce que ça l’excite beaucoup trop. Et ça te fait plaisir. Ça veut bien dire qu’il ne t’a pas totalement oubliée et remplacée par cette Megan. Megan avec qui il ne s’est encore rien passé apparemment. Et tu veilleras d’ailleurs à ce qu’il ne se passe jamais rien. Quitte à lui laisser un petit message à la blonde… Il est hors de question qu’elle pose ses mains sur le corps de Billy. Il est hors de question qu’aucune femme ne le touche. Aucune femme à part toi… Cette histoire te rend totalement dingue. Tu ne pensais pas que tu pourrais un jour être jalouse d’une autre femme, mais il faut croire que l’entrée de Billy dans ta vie a foutu un sacré bordel. Tu as baissé ta garde et voilà où tu en es. Tu te retrouves à assister à une convention à Las Vegas accompagnée d’un homme que tu trouves assez ennuyeux, juste pour revoir Billy. Et tout ça pour le voir avec cette femme à qui tu as déjà envie d’arracher les yeux. Ces yeux qu’elles ne posent que beaucoup trop sur Billy, beaucoup trop à ton goût. Tu es folle de rage parce que tu sais bien ce qu’elle pense, ce qu’elle espère. Elle tente de le séduire, elle n’arrête pas de lui lancer des signes. Mais elle ne connait pas bien Billy on dirait. Les signes discrets comme ça, ce n’est pas son truc. Il faut être plus direct avec lui. Tu ne le sais que trop bien toi. Et c’est pour ça que tu ne te prives pas de continuer de caresser l'intérieur de sa cuisse avec ton pied déchaussé. L’autre a retrouvé le sol, tu ne vas pas le taquiner davantage, même si ça te plait énormément.
Et de ton côté tu en fais des tonnes, parce que tu espères toujours que ça lui fera quelque chose de te voir avec un autre homme. Tu espères encore qu’il ressente la même chose que toi, même si tu as peu d’espoir que ça soit le cas. Au pire, tu te dis que te voir te faire peloter et embrasser ça lui rappellera les deux nuits passées avec toi et ça lui donnera peut-être envie de remettre ça… Tu en as terriblement envie toi. Mais tu sais que ça serait une très mauvaise idée, parce que ça ne ferait que te faire encore plus de mal. Plus tu te perdras dans ses bras, plus tu t’accrocheras à lui. Et plus il devra te repousser. Et bien évidemment, plus tu seras malheureuse. Mais tu es trop idiote, ou têtue, ou sûrement les deux, pour en rester là. Tu remarques qu’il te fixe, et lorsque vos regards se croisent ton cœur s’emballe. Mais tu ne laisses rien paraitre, tu affiches un petit sourire provocateur alors que Robert continue de recouvrir ton cou de baisers. Et même en fixant Billy tu lèves ta main pour venir la poser sur la joue de Robert. Petit geste tendre que tu lui as offert il y a quelques semaines de cela. Mais tu te forces bien évidemment. Tu n’es jamais aussi tendre avec tes amants en temps normal. C’est encore une fois, juste pour le provoquer. Tu aimerais que ça le fasse souffrir comme toi ça te fait souffrir quand il se penche vers Megan pour lui murmurer quelques mots à l’oreille. Le sourire que l’idée d’une danse avec Billy t’avait arraché s’efface sur le champ. Tu te tends, tu te crispes. Tu pinces les lèvres et tu serres les dents. Et ce qui te fait le plus mal c’est le beau sourire qu’il lui adresse. Il ne t’en a jamais offert des comme ça. Toi tu as toujours le droit à son regard froid ou à la rigueur son regard voilé par le désir. Mais jamais tu n’as eu le moindre sourire. Ton cœur se serre, une boule se forme dans ta gorge. Tu es à deux doigts de tout laisser tomber tellement tu te sens mal. Tellement tu te sens ridicule. Billy n’en a rien à foutre de toi. C’est évident pourtant…
Mais tu es trop fière, trop têtue pour reculer maintenant. Et surtout pour montrer à Billy comme il a réussi à te toucher. Pourtant ça se voit à ton visage, tu ne souris plus, ton regard est triste. Et ce même quand il s’approche de toi et qu’il te tend son bras. Tu recules lentement ta chaise et tu te lèves avec grâce. Et parce que tu lui en veux à mort pour ce qu’il vient de te faire. Sous son regard, alors qu’il est juste à côté de toi, tu te penches vers Robert, tu prends son visage entre tes mains et tu l’embrasses avec beaucoup de tendresse. Tu frottes même ton nez au sien alors que tu lui souffles un « à tout à l’heure ». Ta tristesse s’est transformée en rage et en désir de vengeance surtout. Tu te redresses enfin et tu passes ton bras sous celui de Billy pour le suivre jusqu’à la piste de danse. Tu le laisses guider parce que tu n’es pas une spécialiste des danses de salon et parce qu’il aime ça prendre le lead. Quand il pose une main sur ta hanche, et qu’il saisit la tienne avec son autre main tu te crispes un peu. Le simple fait de sentir sa peau, sa douce peau contre la tienne te fait frémir et te donne une horrible envie de l’embrasser. Tu es un peu mal à l’aise, parce que tu dois ignorer tes envies qui pourtant sont très fortes. Et tu te retiens pour ne pas fermer les yeux quand il approche ses lèvres de ton oreille. Le fait de sentir son souffle chaud contre ta peau te fait une nouvelle fois frémir. Tu imagines alors ses lèvres parcourir ton corps, échouer entre tes cuisses comme la dernière fois. Tu te mords l’intérieur de la joue pour te forcer à garder les idées claires. Parce que ce n’est certainement pas ce genre de mots que Billy a susurrés à l’oreille de Megan. Avec elle il doit être plus doux, plus gentil. Là, il a des mots durs envers toi. Des mots qui te touchent, qui te frappent en plein cœur. Bien sûr que ça te fait mal, mais tu dois être forte et garder la tête haute. Il est hors de question que tu lui offres le plaisir de lui montrer que ça te fait mal.
Alors au lieu de montrer ta tristesse, tu fais ce que tu sais faire de mieux, tu attaques, tu provoques, toujours et encore. Tu joues, tu fais semblant. Alors tu tournes légèrement la tête pour que ton visage se retrouve proche du sien, que ton nez effleure le sien, que vos lèvres soient très proches, trop proches pour résister à l’envie de l’embrasser. Et pourtant tu n’en fais rien. « Oh Billy tu fais mal à mon petit cœur là… » Que tu souffles d’une petite voix boudeuse. Et pourtant, putain oui c’est vrai, il te fait souffrir, vraiment beaucoup. « Je pensais que tu serais content de me voir… Je ne t’ai pas manqué ? » Tu uses d’une voix faussement innocente, provocante. Tu approches ton corps du sien, tu colles délicatement ta poitrine contre son torse et c’est à ton tour de venir souffler près de son oreille, non sans avoir au préalable mordillé son lobe. « Mes petites caresses t’ont plu ? » Tu t’amuses à effleurer son oreille de tes lèvres, tu le provoques toujours un peu plus, tu essayes de le faire monter en pression même si cela veut dire qu’il en sera de même pour toi, car déjà là, tu as terriblement envie de lui. « Est-ce que tu penses que Megan aime ça qu’on l’étrangle ? Tu penses qu’elle accepterait que tu lui fasses ce que tu m’as fait ? Moi en tout cas j’ai adoré… » Tu souffles d’une voix chaude, clairement tu essayes de le chauffer, de l’allumer. Tu veux le pousser à bout, qu’il n’en puisse plus. Qu’il soit bien obligé d’admettre qu’il te désire toujours. « Robert, l’étranglement c’est pas son truc, dommage. Ce qu’il aime c’est m’attacher en revanche, souvent il me menotte au lit et il me baise fort. J’aime bien. Mais il le fait pas assez fort à mon goût, pas autant que toi… » Tu ne sais pas si ça va lui faire quelque chose que tu parles de tes ébats avec Robert, tu espères toujours que ça soit le cas, mais tu en doutes de plus en plus. Pourtant tu continues. « Ce qu’il adore lui, c’est que je le suce. Il trouve que je fais ça comme une déesse… T’es d’accord avec ça Billy ? » Que tu demandes contre son oreille avant que ta langue vienne taquiner son lobe et que tu colles encore un peu plus ton corps au sien.
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Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Tu ne comprends vraiment pas ce qu'elle te veut Lily. Tu ne piges pas pourquoi elle est encore là à te tourner autour. Si ce n'est par pure envie de te tourmenter encore et toujours plus. Parce que ça a tout l'air d'être sa nouvelle activité préférée ça. Il te semble qu'elle attend juste le bon moment pour revenir à la charge. Elle attend que tu sois passé à autre chose, avant de débarquer pour te rendre toujours plus dingue. Tu ne comprends pas pourquoi. Tu n'aurais sans doute pas du revenir auprès d'elle cette fameuse soirée quand elle était à deux doigts de se faire agresser. Tu aurais du la laisser se débrouiller. Parce qu'elle ne méritait sans doute pas que tu fasses tout ça pour elle en fin de compte. Mais ça, tu ne pouvais pas le savoir à ce moment là. C'est maintenant que tu dois accepter de subir ça de sa part. Alors qu'elle est là à te provoquer ouvertement. A moins qu'elle ne soit vraiment sous le charme de ce type. Pourtant, tu peines à croire que tout ça soit uniquement dû au hasard qu'elle se retrouve là à l'exacte même soirée que toi. Tu n'es pourtant pas du genre à penser que le monde tourne autour de toi. Ce n'est évidemment pas le cas. Mais quand même. Pourquoi est-ce qu'elle se trouve là ? Et surtout, pourquoi est-ce qu'elle te fait ouvertement du pied alors qu'elle se frotte à son amant dans le même temps ? Et surtout, elle n'a de cesse que de te lancer quelques petits coups d'oeil. De quoi te tendre. Et te rafraîchir tout à fait dans le même temps. Elle provoque autant la flamme du désir par ses frottements cachés, que la glace quand elle se colle à lui et qu'ils se taquinent comme deux ado amoureux.
Tu la sens la tension qui s'installe dans l'ensemble de ton corps. Tu sais prendre sur toi pour ne jamais rien montrer. Mais tu gardes tout en toi jusqu'au moment de l'implosion. Et sans doute que tu t'en libéreras quand tu seras dans ta chambre d'hôtel et que tu t'enfileras verre d'alcool sur verre d'alcool. C'est la seule chose que tu sais faire toi. Tu ne sais qu'étouffer ta peine et noyer ton désespoir. Tu es une peine perdue. Même pour toi même. Et tu es pourtant aussi et surtout psy. Ce n'est certainement pas Megan qui va te sauver de toi même. Elle n'est là que parce que tu sais qu'il te faudra te remuer un jour ou l'autre. Te remettre en selle comme on le dit si bien. Pourtant, ce n'est pas ce que tu souhaites dans le fond. Tu ne te sens pas prêt à accorder ta confiance à une nouvelle femme. Parce que tu es encore en instance de divorce. Et parce qu'une certaine brune te hante encore un peu trop à ton goût. Et surtout, elle te fait tourner en bourrique alors même que tu ne pensais même pas qu'elle avait pris tant d'espace dans ton esprit et tes pensées. Pour sûr que tu lui en veux énormément pour tout ça. Que tu la détestes pour tout ce qu'elle est en train de te faire. Et aucun doute qu'elle en est parfaitement consciente. Mais tu ne doutes pas non plus que ta pseudo vengeance alors que tu te penches vers Megan pour souffler quelques mots à son oreille, ne lui fait ni chaud ni froid. Sans doute même que tu dois simplement lui faire pitié dans le genre. Et tu te détestes de te mettre dans une telle situation à cause d'une nana qui a quinze ans de moins que toi.
Quand tu la rejoins de son côté de la table pourtant, tu crois lire une lueur de peine dans son regard. Tu peux presque la ressentir sa peine. Pourtant, t'as de nouveau le doute quand elle se penche vers son amant. Et qu'elle l'embrasse avec beaucoup de tendresse. Cette fois, t'en as véritablement le coeur qui se serre. Et tu détournes le regard. De quoi faire penser qu'il s'agit de pudeur. En réalité, c'est une toute autre histoire. Tu ne supportes plus d'assister à ce petit spectacle. A son comportement provocateur. T'es de nouveau froid au possible quand elle accepte ton bras et que vous rejoignez ensemble la piste de danse. Tu as les mâchoires serrées, les lèvres pincées, le regard aussi vide que possible. Quand tu prends la parole, c'est pour lui faire part de ta surprise et de ton incompréhension. Parce que tu ne comprends pas ce qu'elle te veut et que ça commence vraiment à te rendre dingue. De nouveau, tu pinces les lèvres alors qu'elle semble vouloir encore et toujours s'amuser avec toi. Se jouer de toi. Vos regards se croisent. Elle t'offre une réponse qui en dit long et en même temps pas assez pour que tu comprennes quoi que ce soit. Elle prétend être touchée en plein coeur par tes mots. Ironie palpable et glaciale. Tu ne sais pas si elle t'a manqué. Mais tu as pensé à elle, c'est un fait. Tu as même beaucoup pensé à elle. Trop à ton goût. Pourquoi est-ce que tu fais ça Lily ... ? Que tu l'interroges plutôt. Sur un ton relativement las. Tu en as assez de devoir te battre pour qu'elle n'approche pas trop près et qu'elle n'ait surtout pas le pouvoir de te faire tomber d'une quelconque façon que ce soit.
Tu refuses également de lui répondre lorsqu'elle te demande ouvertement si tu as apprécié ses caresses. C'était le cas. Quand elle n'était pas en même temps trop occupée à se frotter à cet homme que tu considères comme un ami. Parce qu'à tous les coups, tu finissais par retomber en tension et envie. Cette fois que vous êtes loin de lui, tu n'as aucun mal à réaliser qu'elle a encore ce genre de pouvoir sur toi. Celui d'échauffer tout ton être, de faire monter tes envies. Ton envie brutale d'elle. Elle te rappelle cet étranglement. Te rappelle surtout qu'elle a aimé ça. T'en as le coeur qui s'emballe. Le corps tout entier qui prend feu. Mais un feu rapidement étouffé. Beaucoup trop brutalement pour que la réaction sur toi ne soit pas visible. Tes doigts se plantent dans sa hanche fine. Les autres se referment trop vivement autour des siens. Tu te fous pas mal de lui broyer la main alors qu'elle prend plaisir à te foutre certaines images en tête. Tu l'as bien compris qu'elle s'était faite sauter à tout va ces dernières semaines. Tu aurais simplement préféré ne pas l'entendre te raconter ça avec tant de fierté. T'obliger à l'imaginer dans ce genre de situation. Qu'elle précise qu'elle n'aime pas autant qu'avec toi, n'y change rien. T'as juste envie de la planter là et de te tirer. Mais Lily, elle parviendra toujours à te retrouver pour recommencer à te torturer. T'es à peine conscient de tous ses petits gestes qui se veulent provocateurs. Et qui, pour le coup, ne fonctionnent brutalement plus du tout sur toi. Contrairement à ses mots. Autant de lacérations virtuelles qu'elle t'inflige. A ses nouveaux mots, tu t'arrêtes brutalement de bouger. Tu te redresses et plantes un regard aussi froid que haineux dans le sien. Tu n'as pas de mot assez fort pour le lui cracher à la tronche. Tu as davantage envie de lui en coller une, qu'autre chose. A défaut, tu tournes les talons et rejoins la table. Quitte à paraître malpoli, tu choisis de t'en éloigner pour éviter de céder à la tentation qui consisterait à lui dire clairement ta façon de penser avec hargne. Dieu ce que tu la détestes.
Tu es trop aveuglée par ta propre peine et ta propre jalousie pour voir que ça touche vraiment Billy quand tu t’affiches avec Robert. Tu penses que tu fais tout ça pour rien, qu’au pire des cas, tu éveilleras quelques souvenirs lubriques dans l’esprit tordu de Billy et qu’il se rappellera vos nuits de baise. Mais au meilleur des cas ça le touchera, ça lui fera de la peine, presque autant que toi ça t’en fait de le voir avec l’autre blonde. Mais tu n’y crois pas vraiment. Billy il s’en fiche pas mal de toi, tu n’es pas le genre de femme qu’il peut aimer, toi tu as juste servi à assouvir quelques fantasmes tordus. Il n’y a qu’à voir comme tu es différente de son ex-femme et différente de Megan. Rien que ça ça suffit à dire qu’il ne pourra jamais être vraiment attiré par toi. Et puis t’es une gamine pour lui. Une gamine tordue et torturée. Tu as beaucoup trop de problèmes pour lui apporter quelque chose. Tu ne feras que lui apporter des emmerdes. Alors oui pourquoi tu fais ça ? Tout simplement parce que t’es en train de tomber amoureuse de lui. Tu as beau le renier, tu as beau le refuser, c’est un fait. Tu aimes Billy. Tu l’aimes parce qu’il te repousse, tu l’aimes parce qu’il est différent des autres hommes, tu l’aimes parce qu’il te fait te sentir pas si dingue. Et tu l’aimes parce qu’il te fait te sentir vivante et humaine. Il te fait du bien –et pas seulement sur le plan sexuel- mais il te fait énormément de mal aussi. Et toi tu n’as pas conscience que tu lui fais en retour. Tu as trop peur d’estime pour toi pour envisager qu’il ressente quelque chose pour toi. Et puis, Billy il est toujours froid avec toi, il a presque toujours ce regard dur, ce regard glacial. Mais c’est aussi parce que tu ne dois rien lui inspirer à part de la rage et de la colère.
Alors quand tu te retrouves à danser avec lui et que tu t’amuses encore à le provoquer toujours, il te demande des comptes. Il est sérieux Billy quand il te demande pourquoi tu fais ça. Et toi ton cœur s’emballe alors que tu t’imagines lui expliquer la vraie raison de ta présence ici. Pourquoi tu fais ça ? Parce que tu l’aimes. C’est sûr maintenant, tu n’as plus de doute à avoir. Tu l’aimes et ça te fait le détester encore plus fort. Parce que tu te sens faible à cause de lui. C’est de sa faute à lui si tu perds les pédales comme ça. Mais bien sûr, tu ne vas pas répondre sincèrement à sa question, tu continues de le provoquer et de le chercher. Tu hausses même les épaules en prenant un petit air provocateur. « Parce que ça me plait… » Mais pour une fois tu n’es même pas convaincante, on peut le voir à ton regard que ce n’est pas la vraie raison de ta présence ici. Mais tu tentes de te défendre comme tu peux, en revenant à l’attaque, en le provoquant toujours plus. Et tu en fais des tonnes, un coup tu essayes de l’exciter et la seconde d’après tu parles ouvertement de tes parties de baise avec Robert, alors que tu t’en fous de ce mec, tu ne fais ça que pour l’atteindre lui. Et tu sens qu’il se crispe Billy. Tu ne sais pas pourquoi. Est-ce que ça lui fait quelque chose finalement ? Si c’était le cas il réagirait, il ferait quelque chose non ? Là il ne fait rien à part te broyer les doigts de la main que tu as écrasée violemment contre la porte des toilettes, alors forcément tu gémis de douleur et tu te mords l’intérieur de la joue alors que tu grimaces légèrement. Mais c’est tout ce qu’il fait Billy. Il s’arrête et il te laisse là. Et dans son regard c’est du dégoût que tu lis. Il n’en a rien à foutre de toi. T’en es certaine à présent. Tu ne te retournes même pas pour le suivre du regard quand il s’éloigne. Tu sais qu’il va rejoindre sa Megan.
Tu ne sais pas combien de temps tu restes plantée là au milieu de la piste de danse toute seule, les doigts endoloris et le cœur en miettes. Tu restes debout, raide comme un piquet. Et ce qui te fait sortir de ta torpeur c’est la caresse d’une larme qui coule sur ta joue. Tu l’essuies rapidement et tu regardes tes doigts humides avec un certain choc. Tu refuses de pleurer. Alors tu effaces une nouvelle larme avec rage avant de tourner les talons. Tu rejoins la table mais toi tu ne t’y installes pas. Tu prends juste ta pochette. Et Robert te lance un regard interrogateur. « Je vais fumer je reviens. » Il sent que quelque chose cloche Robert, parce qu’il te fixe, les sourcils froncés. C’est sûrement à cause du ton glacial que tu utilises pour lui répondre, ou peut-être qu’il a remarqué que tes yeux étaient brillants ? Tu ne sais pas et tu t’en fous. Au pire tu prétendras que tu ne te sens pas bien. Tu sais mentir, tu sais improviser, ça ne te changera pas de d’habitude. Par contre tu ne sais pas si tu vas réussir à revenir à table avec eux et à faire comme si de rien était. Tu ne sais pas si tu vas être capable de rester en face de Billy et de sa connasse de blonde sans hurler de rage. Tu les détestes tous. Tu détestes Robert et son air de chien battu. Tu détestes Megan et ses airs de femme parfaite. Et tu détestes Billy parce que tu l’aimes. Alors c’est sans un regard pour lui que tu t’éloignes rapidement. T’as besoin de prendre l’air, t’as besoin de te défouler sur une cigarette. Tu trembles, ta gorge se serre alors que tu t’éloignes de plus en plus. Pas maintenant, pas maintenant. Que tu te surprends à prier d’une voix à peine audible. Tu ne veux pas pleurer maintenant, pas tant que tu seras loin d’eux. Alors dès que tu te retrouves dehors, tu t’éloignes un peu, tu t’isoles dans une ruelle déserte. Tu t’avances encore quelques mètres pour être sûre que personne ne te verra ni t’entendra. Et là tu les lâches ces foutues larmes. Tu sanglotes alors que tu t’appuies au mur pour ne pas tomber. Tu ne sais pas quoi faire. Tout ce que tu tentes échouent lamentablement. Il n’y a rien qui fonctionne parce que Billy s’en fout de toi. Il n’en a jamais rien eu à foutre de toi. Tu lui as juste fait pitié voilà tout. C’est d’une main tremblante que tu sors une cigarette de son paquet et que tu la glisses entre tes lèvres.
(c) oxymort
Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Tu ne sais plus ce que tu dois et peux ou non penser d'elle. Mais tu vois bien qu'elle ne tourne pas rond du tout Lily. Qu'un truc cloche chez elle et qu'elle ne s'arrangera pas d'elle même. Et en même temps, tu as pu constater à plusieurs reprises déjà, que tu n'avais toi même pas le moindre pouvoir sur elle. Ni en tant que psy, ni en tant qu'homme. Rien ne semble fonctionner. Ne serait-ce que parce qu'elle change à tour de bras. Quand tu la penses calmée, elle trouve un moyen ou un autre de t'exploser en pleine gueule pour te rappeler que tu ne pourras jamais changer quoi que ce soit à sa personnalité, de façon générale. Elle ne changera pas Lily, t'en es bien conscient. Et tu ne peux que faire avec. En sachant que, de toute façon, elle n'est pas à toi et ne le sera jamais. Rien que pour ça, tu ne devrais pas tant te prendre la tête pour essayer de la comprendre. Elle veut juste te rendre dingue Lily, t'en es certain. Elle cherche seulement à te faire le plus de mal possible. A t'atteindre pour te détruire de l'intérieur. Tu as cru qu'elle avait abandonné cette idée. Il faut croire que même là dessus, tu t'es planté en beauté. Sans doute que la seule fois où elle a été vraie avec toi, c'est quand vous vous êtes fait l'amour avec tant de tendresse tous les deux. C'est quand vous avez pris le temps de vous faire l'amour sans brutalité aucune.
C'est sans doute pour ça qu'elle a encore une fois changé de visage. Elle regrette tellement, qu'elle veut te faire payer. D'une façon ou d'une autre. Elle veut s'assurer que tu ne te mettes pas n'importe quoi en tête. Que tu ne vas pas t'imaginer des conneries la concernant. Qu'elle se rassure, elle a été très claire. Quand bien même elle joue souvent la comédie, tu penses comprendre ce qu'elle assume et ce qu'elle regrette. Et ce qu'elle regrette vraiment, c'est le fait que vous vous soyez rapprochés d'une façon très différente. C'est que vous ayez partagé une étreinte d'une étonnante douceur. Toi tu regrettes qu'elle t'ait permis tout ça, si c'est pour finalement regretter au point de te faire autant de mal que possible. Parce qu'elle est en train de te faire mal, à parler ainsi de tout ce qu'elle partage avec son amant. Tu n'as pas envie d'imaginer. Toi qui n'a pas touché une autre femme depuis des semaines. Tu n'as jamais été un coureur de jupons, quand bien même tu n'as jamais été fidèle non plus. Tu passes plus de temps à te foutre mal en buvant bouteille d'alcool sur bouteille d'alcool, que tu ne passes de temps à coucher avec une femme ou une autre. Alors il n'y a eut qu'elle sur les derniers mois. Tu regrettes quand même ton choix. C'est sans doute le pire que tu as fait depuis bien longtemps. Parce que depuis le premier jour, elle fait tout pour te rendre dingue. Pour te faire imploser.
Il n'y a plus aucune parole qui parvient à t'échapper. Tu n'as rien à redire quand elle s'amuse à te torturer l'esprit par les images qu'elle te met en tête. Tu préfères rejoindre la table et garder, cette fois, tes jambes et pieds sous ta chaise. Histoire d'être hors de sa portée s'il lui prend encore l'envie de te provoquer comme elle ne sait déjà que trop le faire. Mais elle ne revient pas à sa place Lily. Elle met une bonne poignée de minutes à vous rejoindre. Et ce n'est que pour souffler quelques mots à l'adresse de son amant qui semble surpris. Tu pinces les lèvres et les observes sans mot dire. Il te semble voir une étonnante lueur sur le visage de la jeune femme quand elle se redresse. Elle a beau ne pas poser les yeux sur toi, tu penses pouvoir dire qu'un truc cloche et qu'elle ne fait pas même mine de se cacher cette fois. Elle n'y parvient sans doute pas. A moins qu'elle ne soit encore en train de jouer le jeu de la manipulation. Tu ne sais plus du tout que penser d'elle. Elle passe son temps à te manipuler. Alors une fois de plus ou de moins ... Et finalement elle disparaît. Robert t'interroge. Te demande si elle t'a dit quelque chose ou si, toi, tu as fait ou dit un truc qui aurait pu la mettre dans cet état. Tu n'as aucun mal à le rassurer. Tu n'y peux rien. Tu ne la connais pas après tout. Mais c'est vrai qu'elle avait l'air ailleurs, que tu prétends.
Les minutes passent et Lily ne revient pas. L'entrée est servie, alors tu proposes d'aller la chercher. Tu ne devrais pas capituler et t'inquiéter ainsi pour elle. Pourtant tu le fait. Parce que tu n'y peux rien. Parce que c'est plus fort que toi. Alors tu te lèves finalement et tu sors. Il te faut chercher un moment pour la trouver. Assez longtemps pour que tu sois finalement en train de faire demi tour pour rentrer, quand tu la vois. Tu t'attendais presque à la voir en train de se faire sauter par un tout autre type. C'est dire à quoi tu t'attends de sa part. Mais ce n'est pas le cas. Elle est bel et bien seule alors tu approches. En gardant une distance de sécurité entre elle et toi. Tu devrais venir manger ... Que tu tentes un peu bêtement. Tu la regardes en silence, quelques secondes supplémentaires. Et finalement tu soupires et t'approches d'elle. J'arrive pas à comprendre. Qu'est-ce que tu veux Lily ? Que tu tentes une fois de plus. Tu as l'impression de passer ton temps à l'interroger de cette façon. Lui demander ce qu'elle veut, ce qu'elle attend, pourquoi elle fait ceci et cela. Mais jamais ses réponses ne te conviennent ni ne parviennent à te rassurer. Elle ne fait rien d'autre que te torturer Lily, constamment.
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