Tu ne comprends rien à ce qui t’arrive. Mais tu sens que tu ne contrôles plus rien et ça te fait partir en vrilles. Quand Billy te laisse en plan sur la piste de danse, au milieu de couples qui continuent eux de danser, tu serres les poings. Tu sens également ton cœur qui se serre, une boule qui se forme dans ta gorge. Tu n’as plus envie de jouer. Tu voulais le pousser à bout, jusqu’à ce qu’il te déteste et te repousse. Tu as réussi. Tu as senti qu’il ne voulait plus avoir à faire à toi. Alors tu n’as plus envie de continuer, ça ne sert à rien. Tu es déjà en train de te dire que tu vas prétendre que tu es malade pour ne pas avoir à rester à table avec eux, ne pas avoir à regarder Billy et Megan se faire les yeux doux. Et tu t’imagines déjà rassembler tes affaires et prendre le premier vol demain matin pour rentrer à Chicago. Tu n’es vraiment plus d’humeur à jouer. Il vient de te faire trop mal Billy en te laissant comme ça, en te faisant sentir que ça ne l’affectait absolument pas de t’imaginer avec Robert. Et le contraire t’aurait étonnée en fait. Il n’a jamais été question d’attachement, de sentiments, il n’a été question que de sexe. Et t’étais la première à ne vouloir que ça, mais il a fallu que tu t’attaches à lui. Il a fallu que tu tombes amoureuse de lui. Et tu refuses ça. Tu refuses de t’infliger ça. Tu sais les dégâts que l’amour peut causer. Tu ne vois rien de bon là-dedans. Et tu ne peux pas être amoureuse de Billy car ce ne sera jamais réciproque. Alors tu vas disparaitre et jamais tu ne lui avoueras les sentiments que tu as pour lui. Il est hors de question que tu te ridiculises. Tu n’es pas faite pour aimer ni pour être aimée. Et tu n’es pas sûre que Billy soit fait pour ça aussi. Alors tu préfères te dire que tu le détestes, que tu le haïras tout le reste de ta vie. Ça te fera moins souffrir.
C’est ce que tu te répètes dans ta tête alors que tu passes en coup de vent à la table pour récupérer ta pochette. Tu ne fais même pas l’effort de sourire ou de te montrer chaleureuse. Tu n’es pas d’humeur à ça. Tu ne l’es plus. Et tu n’as plus de raison de jouer la comédie avec Robert non plus. Il sera déçu mais tu t’en fous pas mal. Alors quand tu te retrouves dehors, dans la ruelle déserte, tu lâches tes nerfs. Tu fonds en larmes mais tu pleures silencieusement. Il est hors de question d’attirer l’attention de qui que ce soit. Tu ne veux pas que quelqu’un te voie dans cet état. Tu te tiens au mur pour ne pas tomber alors que tu tires violemment sur ta clope. T’en fumes une puis deux. Tu trembles. Tes nerfs lâchent totalement. Tu ne peux plus te contrôler. Tu pries pour que Robert ne vienne pas te chercher. Tu risques de l’envoyer durement chier. Tu ne veux parler à personne. Absolument personne. Une fois que tu as épuisé ton stock de larmes tu t’adosses au mur et tu allumes une nouvelle cigarette. Tu réalises seulement maintenant qu’il fait très froid et que le peu de tissu qui te recouvre ne suffit pas à te réchauffer. Tu frémis, mais tu n’as pas envie de rentrer. Tu n’as pas envie de les revoir, tu n’as pas envie de devoir affronter leurs regards interrogateurs. Et tu ne veux surtout pas voir cette sale garce de Megan poser ses sales pattes sur Billy. Mais pourquoi est-ce que tu n’arrives pas à tirer un trait sur lui ? Pourquoi n’arrives-tu pas à passer à autre chose une bonne fois pour toute ? Ça te rend dingue. T’es en train de péter un plomb, vraiment. T’es à deux doigts de te laisser tomber par terre et attendre que le temps passe. Attendre que le temps répare ton cœur, si c’est encore possible. Toutes ces années où tu t’es interdit toute vie amoureuse pour ça… Pour finir par craquer pour un homme qui te déteste et que tu dégoûtes…
Tu essayes de penser à autre chose parce que tu sens que les larmes montent à nouveau. Tu risques de craquer encore. Et alors que tu fermes les yeux, que tu tentes de penser à quelque chose d’autre, n’importe quoi, tu entends des bruits de pas. Puis tu entends sa voix. Tu ne le regardes pas. Tu te tends sur le champ. Si vos regards se croisent il va voir que tu as pleuré. Et tu n’aurais aucune explication valable pour ça. Tu rallumes une cigarette alors que tu restes silencieuse. Tu n’as vraiment pas faim. Et tu lâches même un rire froid alors que tu recraches la fumée. Comme si ça lui faisait quelque chose. Comme s’il en avait quelque chose à faire de toi. Il s’en fout que tu viennes manger, il s’en fout que tu crèves de froid dans cette putain de ruelle. Il s’en fout de toi. Tu pourrais disparaitre du jour au lendemain qu’il n’en aurait rien à faire. Enfin pas tout à fait, il en serait très heureux, tu le sais. Il s’approche et tu te tends davantage. Tu finis par tourner la tête pour le regarder, tu espères qu’avec la pénombre il ne verra pas que tes joues sont encore humides. Tu ne sais pas combien de fois il t’a posé cette question. Mais à chaque fois tu l’évites, tu réponds à côté, tu tournes autour du pot. Peut-être qu’il serait temps que tu lui dises la vérité, toute la vérité. Enfin, peut-être pas tout… Ou peut-être que si… Tu sais pas. Et ça te rend dingue. Tu retires sur ta cigarette et après avoir recraché la fumée tu soupires. « Je veux oublier tout ce qui s’est passé. Je veux que tu sortes de ma vie. » Que tu réponds froidement en le regardant dans les yeux. Puis tu ajoutes d’une voix tremblante, d’une voix à peine audible, le regard qui s’échappe cette fois pour fixer un point du mur en face de toi. « Je veux que tu sortes de ma tête et… de mon… cœur. » Que tu souffles encore plus bas. Tu déglutis, tu retiens tes larmes, tu serres les dents. Tu es sur le poing d’exploser. « Je veux arrêter de penser à toi… Je veux arrêter d’être en manque de toi. » Tu prends ta tête dans tes mains et cette fois tu cries presque. « Je veux que ça s’arrête ! Parce que je te déteste ! Parce que…» je t’aime mais tu ne le dis pas, tu t’arrêtes là.
(c) oxymort
Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Tu ne sais pas si tu parviendras un jour à comprendre ce que Lily attend de toi. Parce que tu penses qu'elle attend et espère quelque chose. Elle t'a bien fait saisir qu'elle espérait surtout ta chute, d'abord. Te voir tomber et tout perdre en guise de vengeance parce qu'elle estime que tu es la personne la plus responsable dans le fait que son père ait été condamné à mort. Tu penses que ça lui est passé. Et en même temps, parce qu'elle se trouve de nouveau là en face de toi, tu ne sais plus du tout quoi en penser. Elle te rend dingue parce qu'elle n'est pas claire. Tantôt elle te tourne autour, tantôt elle semble vouloir te fuir. Tantôt elle veut se coller tendrement contre toi. Tantôt, elle a plutôt envie de s'en prendre à toi et de te faire du mal. Mais ce soir, c'est un mélange de tout ça. Elle semble te tourner autour et en même temps, vouloir te provoquer. Sans doute pour te faire sortir de tes gonds. Mais tu ignores toujours autant pourquoi. Tu ne saisis pas et c'est bien là ce qui te rend le plus dingue dans tout ça. Pourquoi est-ce qu'elle tient tant à te faire et à te voir réagir. C'est ce qui te dépasse tout à fait. Alors que tu penses pouvoir constater que ta réaction qui a consisté à l'ignorer, l'a bel et bien blessé. Tu le constates un peu plus encore quand elle vient récupérer sa pochette avec laquelle elle disparaît sans prêter beaucoup attention à son amant qui lui offre un regard surpris.
Tu as l'impression d'avoir fait ou dit une connerie. Et en même temps, tu sais que tu ne peux pas te reprocher quoi que ce soit. C'est elle qui te harcèle depuis pas mal de temps maintenant. C'est elle qui fait tout son possible pour te rendre dingue et te faire sortir de tes gonds. C'étai l'ignorer ou péter un câble, purement et simplement. Or, tu n'es pas le genre de personne à aimer se donner en spectacle. Tu ne l'aurais pas supporté. Tu ne t'aurais pas supporté toi même et aurais ensuite eus tout le temps de regretter tout ça. Mais ce n'est pas arrivé de toute façon. Parce que tu es parvenu à rester sous contrôle. Tu t'es contenté de tourner les talons. Et maintenant, tu restes sagement à la table, à attendre tu ne sais quoi. A patienter en silence, à défaut d'avoir très envie de faire la conversation autres. Megan tente de capter ton attention. Tu te contentes d'un sourire poli, sans trouver de réponse valable à lui offrir. Tu préfères encore te taire plutôt que de répondre à côté de la plaque. Et finalement, l'entrée est servie. Tu offres un regard dubitatif à Robert. Tu t'attends à ce qu'il aille chercher Lily, de lui même. Ce n'est pas le cas. Il se contente d'attendre qu'elle revienne. Non sans lorgner avec appétit sur son assiette. Toi même tu n'attends pas bien longtemps avant de te décider à aller la retrouver.
Raison pour laquelle tu te lèves et quittes la salle de réception. Tu peines un peu à la retrouver Lily, dans la semi obscurité de la rue que tu longes. Ce n'est sans doute que grâce à la blancheur et aux strass de sa robe, que tu finis par la trouver. C'est fou comme cette robe a la capacité à lui offrir des allures d'ange, alors même qu'elle est plutôt tout le contraire. C'est une vraie diablesse et elle prend plaisir à être ainsi. Pour toi ça ne fait aucun doute. Elle est bien trop manipulatrice pour qu'il en aille autrement. Pour qu'elle ne prenne pas plaisir à tout ça. Ça ne devrait pas tant te frustrer. C'est pourtant le cas. Parce que tu ne saisis pas pourquoi elle te déteste tant. Tu penses pourtant avoir fait tout ton possible pour la ramener à de meilleurs sentiments. Et ça ne te frustre que plus encore de constater que même en tant que psy, tu es incapable de comprendre et d'aider une âme aussi torturée que la sienne. La seule chose, c'est que tu as peu de doute sur sa sincérité quand tu la retrouves dans la ruelle et que tu peux lire la peine sur son visage. Tu crois même voir les larmes briller sur sa peau. Mais dans le doute, tu préfères quand même croire tout le contraire. Tu te trompes forcément. Malgré tout, tu ne peux t'empêcher de relancer le sujet de conversation qui te torture tant.
A sa réponse, tu le regrettes un peu. Tu te crispes et pinces les lèvres. Tu gardes le silence, le regard toujours rivé sur elle qui te crache les mots avec froideur. Elle a au moins le mérite d'être honnête au possible. Dure, certes. Mais honnête. Alors qu'elle te dit qu'elle veut t'oublier tout à fait. Tu comprends qu'elle est torturée entre ce qu'elle souhaite et la réalité des choses. Elle veut t'oublier tout entier mais, apparemment, tu es ancré en elle. D'une façon ou d'une autre. Elle te déteste et en même temps, tu es là, dans son esprit. En elle, d'une façon ou d'une autre. Tu peines à savoir ce que tu penses de tut ça. Si ça te blesse ou pas. Si tu lui en veux ou non. Si t'es blessé d'apprendre qu'elle veut à tout prix d'oublier. Et que pour ça, elle tente de te faire du mal. Et t'as vraiment l'impression de faire ce qu'il faut pour ça ? Que tu l'interroges à voix basse. En tant que psy je te conseillerais plutôt de m'éviter si tu tiens à m'oublier. En tant qu'homme, tu préférerais plutôt qu'elle n'en fasse rien. Tu préférerais qu'elle laisse les armes de côté pendant quelques temps. Peut-être même qu'elle vous laisse une chance. Mais ça, c'est surtout l'idiot naïf de ta personnalité qui parle. Parce que dans le fond, t'es conscient du fait que ça n'aurait rien de prudent.
Il a fallu que tu fasses tout ça pour enfin réaliser et t’avouer que tu es amoureuse de Billy. Il a fallu que tu te rapproches d’un de ses collègues, que tu baises avec lui, plusieurs fois, que tu te laisses entraîner à cette foutue convention juste pour avoir une chance de voir Billy, d’avoir une chance de pouvoir le rendre jaloux. Il a fallu que tu te donnes en spectacle et qu'enfin il te rejette. Il a fallu tout ça pour que tu te dises enfin qu’il fallait que ça cesse. Tu ne peux pas continuer comme ça. Tu aimes Billy certes, mais cet amour te fait beaucoup trop souffrir. Les gens disent souvent que quand on aime quelqu'un on veut juste son bonheur. Ce sont des conneries. Toi tu ne veux pas qu'il soit heureux Billy. Tu ne veux pas qu’il soit heureux avec une autre femme. Tu ne veux pas qu’il soit heureux alors que toi tu ne l'es pas à cause ce que tu ressens pour lui. T’es égoïste. La preuve, tu espères que tout se passera au plus mal avec Megan. Pourtant tu es persuadée qu’a la seconde où tu t'es précipitée dehors, il s’est concentré sur elle. Et tu restes persuadée qu’il est en train de lui faire de jolis sourires alors que tu es en train d’enchaîner les cigarettes dehors, dans cette ruelle sombre et humide. T’es gelée. Tu trembles à la fois de rage et de colère mais aussi de froid. Tu vis très mal tout ce qui t’arrive en ce moment, depuis que tu as rencontré Billy en fait. Jamais tu n’aurais dû te lancer dans cette quête de vengeance. Jamais tu n’aurais dû t’acharner sur lui. Et jamais tu n’aurais dû coucher avec lui. C’est là la plus grosse connerie que tu aies faite de toute ta vie. Tu lui as montré une facette de ta personnalité dont tu n’avais même pas connaissance. Tu ne te pensais pas capable de faire preuve d’autant de tendresse. Et surtout tu ne te pensais pas être capable d’aimer en recevoir autant. C’est cette étreinte tendre qui t’a fait sombrer totalement. C’est sa gentillesse, cette sensation d’enfin compter pour quelqu’un qui t’a fait totalement perdre pied.
C’est la première fois de ta vie que tu ressens ce qui te semble se rapprocher de l’amour envers quelqu’un. Et tu détestes cette sensation. Ça te fait te sentir mal, te sentir faible. Et surtout, tu n’as ressenti à aucun moment que ça pourrait être réciproque. Tu n’es pas le genre de femme qui peut plaire à Billy. Il a besoin de quelqu’un de plus posé, de plus calme. Et de plus sain surtout. Megan est le parfait exemple de la femme qu’il lui faudrait. Et pourtant tu refuses catégoriquement de l’imaginer capable de le rendre heureux. Pour la simple et bonne raison que tu espères qu’il ne pourra jamais l’être avec elle. Et alors que tu es seule, alors que tu rumines, que tu réfléchis à comment tu vas pouvoir te sortir de tout ça, il arrive. Il est là, à quelques mètres de toi. Tu refuses de le regarder parce que tu crains trop de craquer pour de bon. Tu préfères fuir son regard. Ce beau regard dans lequel tu as tellement aimé te perdre. Ce beau regard dans lequel tu ne peux lire que de la haine et du dégoût à ton égard. Tu ne lui as jamais apporté rien de bon, si ce n’est sur le plan sexuel. T’es un vrai poison pour lui. Et enfin, tu te décides à te confier, à t’offrir un peu plus. Mais tu es dure dans ta voix et dans certains de tes mots. Tu tentes d’être aussi froide que possible. Et tu te débrouilles plutôt bien. Tu te retiens enfin quand tu es sur le point de lui dévoiler tes sentiments. Tu ne peux pas. Tu ne dois pas lui dire que tu l’aimes. Ton visage enfoui dans tes mains, tu évites tout contact visuel avec lui. Mais tu finis par relever la tête et laisser tes bras tomber le long de ton corps. Il essaye de te faire prendre conscience de l’absurdité de tes actions et tu ne peux que soupirer en fixant le mur en face de toi.
« Je pensais que si j’arrivais à faire en sorte que tu me détestes, je réussirais à tirer un trait sur toi… » Tu n’en es même plus sûre à présent. Tu restes convaincue que tu vas être condamnée à souffrir de l’immense vide qu’il va laisser dans ta vie et dans ton cœur. Tu baisses la tête et tu lâches un petit rire sarcastique alors qu’il tente de te donner un conseil. Sa réaction là, elle te fait extrêmement mal au cœur. Parce qu’il continue de s’en foutre. Il veut essayer de te convaincre de disparaître de sa vie et de rester loin de lui. « Comme si c’était aussi simple. » Que tu rétorques d’une voix pleine de lassitude. Tu finis enfin par tourner la tête pour croiser son regard. Regard qui n’exprime absolument rien. La preuve que tout ça ne le touche pas du tout. Tu frottes tes bras pour te réchauffer un peu et tu fais quelques pas vers lui. Tu t’apprêtes à retourner à l’intérieur, à le laisser planté là, seul. Comme il l’a fait avec toi sur la piste de danse. Mais alors que tu passes à côté de lui, tu t’arrêtes. Tu l’observes en silence quelques secondes. Et tu fais un pas de plus vers lui. Tu es assez proche pour sentir la chaleur qui se dégage de son corps. Tu lèves une main hésitante que tu poses sur son visage, sur sa joue. Et tu te penches vers lui pour déposer un doux baiser sur son autre joue. Ta bouche appuie délicatement sur le coin de ses lèvres. « Je vais te laisser tranquille. Dis à Robert que je suis malade. Ou invente n’importe quel mensonge je m'en fous en fait. J’ai plus besoin de faire semblant. Adieu Billy. » Que tu souffles d’une voix à peine audible avant de t’écarter et de t’éloigner. Tu vas retourner dans ta chambre, t’y enfermer, dormir ou du moins essayer, et repartir à la première heure demain matin. Tu n’as plus rien à faire ici. Tu n’as plus rien à faire dans sa vie. Et c’est en pleurant silencieusement que tu t’éloignes d’un pas rapide.
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Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Depuis le début Lily te tourmente par tous les moyens possibles. Parfois même sans le faire exprès. Comme lorsque tu t'es montré incapable de faire autrement que de la filer partout où elle allait. Tu as gardé un oeil sur elle et tu ne peux jurer l'avoir fait que pour t'assurer qu'elle ne reviendrait pas faire du mal à ta famille. Le fait est que tu n'étais quand même pas mécontent de voir ce qu'elle faisait. De réaliser que tes mots avaient eut un certain impact sur elle finalement. Tu n'as pas non plus jubilé. Mais tu n'as pu rester tout à fait froid. Tu t'es dis que c'était un peu de ta faute. Tu as eus conscience que tes mots pouvaient avoir un impact sur elle, alors même que tu as eus le temps de t'imaginer tout le contraire avant. Parce qu'elle est compliquée. Elle traîne un paquet de soucis avec elle. Et elle ne peut faire autrement que de les étaler sur les autres. Tu ne sais pas si elle le fait avec tout le monde ou s'il n'y a que toi qui y a eut droit. Mais t'es conscient qu'elle est en totale perdition et que si personne ne lui tend la main, elle finira par s'éteindre et s'effacer tout à fait de la surface de la terre. Ce que tu ne lui souhaites pas. Elle a beau être une vraie plaie, elle mérite mieux Lily. Alors tu as du mal à la voir faire. A la regarder s'éteindre de plus en plus à mesure que les jours passent.
Elle est prête à tout pour se rappeler à toi mais le fait d'une façon brutale et douloureuse. Et ses explications ne t'apprennent finalement rien du tout. Elles ne sont là que pour te confirmer que ça ne va pas dans son esprit. Qu'elle a un problème et que celui ci ne passera pas juste comme ça, sur un coup de tête. Elle te fait part de son intention première. Elle voulait que tu la détestes parce qu'elle s'est persuadée que ça l'aiderait, en retour, à t'oublier. C'est idiot au possible. Et de toute évidence, ça ne fonctionne pas. Elle même ne peut que s'en rendre compte. Normalement. Et toi, tu ne sais que lui répondre d'autre que lui faire remarquer, encore, qu'elle devrait justement cesser de chercher ta présence, si elle tient tant à t'oublier. Tu sais que ce n'est pas une réponse susceptible de la satisfaire. En même temps, tu ne sais pas ce que tu peux faire d'autre. Ce que tu peux dire d'autre. Tu n'as pas le droit d'insister alors qu'elle semble à ce point désireuse de passer à autre chose. De t'oublier. Tu ne peux pas lui interdire de le faire si elle pense vraiment que c'est ce dont elle a besoin et envie. Tu ne sais pas pourquoi. Tu peines encore à la comprendre Lily. Tu n'as jamais connu pareil mystère. Elle en est pourtant un sacré.
Tu restes immobile à la regarder frissonner et réfléchir. Tu ne sais pas ce qu'elle pense et tu ne sais pas non plus ce qu'elle a l'intention de faire. Alors quand finalement elle remue, tu te crispes et continues de l'observer en silence. Tu comprends qu'elle s'apprête à rejoindre la soirée sans un mot de plus, alors qu'elle te passe devant. Mais au dernier moment, elle s'arrête et pivote pour te faire face. Tu restes toujours aussi imperturbable. Tu ne veux pas lui offrir des armes à utiliser contre toi. Tu frissonnes autant de panique refoulée que de plaisir, quand elle dépose une main douce sur ta joue. Pour poser ses lèvres sur l'autre. Un baiser des plus tenders et innocents que tu reçois avec grand plaisir. Tu te laisses faire avec grand plaisir. Le coeur qui s'emballe et se fait fou furieux dans ta cage thoracique. Mais trop vite elle s'éloigne de toi. Ses mots sonnent évidemment comme un adieu. Dans le fond, tu peines un peu à y croire. Parce que ce n'est pas la première fois. Parce que vous ne faites même que ça tous les deux. Tourner en rond, vous dire au revoir et finalement vous retrouver d'une façon ou d'une autre. Tu soupires quand elle s'éloigne et la suis du regard. Tu n'as aucune idée de ce que tu dois faire. Tu n'es pas non plus sûr de ce que tu as envie de faire. Tu n'as pas envie qu'elle disparaisse dans le fond. C'est ta seule certitude. Ou qui n'est pas loin d'en être une.
Lily ! Que tu l'interpelles avant même d'avoir trouvé ce que tu allais bien pouvoir lui dire. Tu n'es pas certain de savoir ce que tu fais. Mais tu la rejoins avant qu'elle n'ait eut le temps de vraiment s'éloigner. Tu lui barres la route en t'arrêtant devant elle. Au passage, tu constates que ses joues brillent de nouveau. Des larmes qui se confirment quand tu poses tes mains sur ses joues, avec beaucoup de douceur. Tu sais qu'il y a d'autres solutions ? Que tu souffles avec douceur. Tu n'es toujours pas sûr, du tout, de ce que tu fais. Pas sûr non plus que ce soit la bonne chose à faire. Mais avant de changer d'avis, tu te penches légèrement pour venir déposer tes lèvres sur les siennes. Avec tendresse, douceur et beaucoup de patience aussi. Tu ne sais pas si elle saisit ce que tu entends par tes mots et ton geste. Si elle comprend que tu ne lui fermes pas tout à fait la porte. Mais le fait est que tu n'as pas tout à fait envie de la perdre Lily. Elle te rend dingue, tu la détestes autant que tu la veux et que tu es attiré par elle, t'as autant envie de la gifler que de lui faire l'amour avec tendresse. T'as autant envie de l'insulter que de la rassurer avec des mots doux. Alors tu l'embrasses, parce que vous êtes tout autant tourmentés l'un que l'autre, c'est un fait.
Il est hors de question que tu restes ici avec lui une seconde de plus. C’est une véritable torture pour toi. Il a réussi Billy, en te repoussant, en te lançant ses regards froids et pleins de dégoûts, il t’a coupé l’envie de jouer avec lui. Si au début ça t’amusait et ça te plaisait de te dire que tu pouvais le torturer un peu, maintenant ça ne te fait plus rien, parce que tu as compris que tu n’avais pas ce pouvoir sur lui. Ton seul moyen de l’atteindre c’est de faire du mal à sa famille, comme tu as menacé de le faire au début. Mais tu n’as aucun intérêt de faire ça. Tu n’en as plus. Parce que votre relation a évolué. Ou du moins tes sentiments pour lui ont évolué. Au début tu n’éprouvais rien d’autre que de la haine contre lui. Aujourd’hui c’est plus complexe. Tu le détestes toujours autant, si ce n’est plus, mais la seule raison de cette haine c’est qu’il te fait te sentir faible. Tu te sens faible à cause de lui parce que tu as développé des sentiments forts à son égard. Tu te dis que c’est de l’amour, même si c’est très dur de l’admettre. Mais ce n’est peut-être pas ça en fait. Parce que t’y connais quoi à l’amour ? Rien du tout. Tu n’as jamais aimé personne. Tu n’as aimé que ton père mais ce n’est pas comparable, ce n’est pas le même genre d’amour. Tu ne sais pas si tu l’aimes vraiment Billy ou si tu fais une fixation sur lui parce que tu sais que tu ne pourras jamais l’avoir. Tu ne sais pas si tu l’aimes ou si tu le détestes. Sûrement les deux. Mais tu ne sais pas par contre si tu l’aimes plus que tu ne le détestes. C’est un gros bordel dans ta tête et dans ton cœur aussi. Parce que quand tu penses à lui, quand il est dans les parages, tu n’arrives plus à te contrôler. Tu pètes un plomb, tu te mets à faire n’importe quoi. Juste pour attirer son attention sur toi. Quitte à faire des trucs de cinglé, quitte à t’afficher avec un mec pour qui tu ne ressens absolument rien. Tu es prête à tout pour que son beau regard se pose sur toi. Même si cela veut dire l’amener à te détester ou à le dégoûter de toi.
Pourtant il est là. Il est venu te chercher pour que tu reviennes te mettre à table. Mais ti n’en as pas envie. Tu refuses de voir une seconde de plus Megan poser ses yeux sur lui ou poses ses mains sur lui. Tu refuses de sentir à nouveau le regard froid de Billy sur toi. Tu ne peux plus. Et tu n’arrives pas à comprendre pourquoi il est venu te chercher. Tu sais qu’il ne se soucie pas de toi. Tu sais qu’il n’est pas là parce qu’il craint que ton plat soit froid quand tu reviendras. Et tu comprends enfin pourquoi il est là. Il veut que tu sortes de sa vie. Il te le fait comprendre quand il te dit que ce serait le meilleur moyen pour l’oublier. Mais t’as déjà essayé pourtant. Tu l’as fait pendant plusieurs semaines après votre dernière étreinte. Et ça n’a pas fonctionné, ça a même été pire encore. Mais pourtant tu ne vois que ça à faire. Tant pis, tu vas encaisser. Tu vas vivre avec cette nouvelle peine dans ta vie. Tu en es pas à une près après tout. Tu finiras bien par l’oublier Billy. Avec le temps il ne sera plus qu’un vieux souvenir. Tu oublieras son visage, sa voix, la sensation de ses mains sur ton corps. Mais c’est bien là le problème. Tu ne veux pas oublier tout ça. Parce qu’avec lui, tu t’es sentie pour la première fois de ta vie bien, complète, comblée. Mais tu sais que c’est inévitable. Alors tu t’avances dans la ruelle sombre. Tu t’apprêtes à partir sans dire un mot. Mais tu ne peux pas. Il te faut l’embrasser une dernière fois, toucher sa peau une dernière fois. Afin de faire reculer au maximum le moment où tes souvenirs s’effaceront pour de bon. Et quand tu l’embrasses tu soupires. Ton cœur se serre encore une fois. Tu trembles encore plus. Et quand tu laisses retomber ton bras, tu en profite pour caresser son beau visage. Et tu le regardes une dernière fois alors que tu lui fais tes adieux. Tu essayes d’imprimer avec le plus de précisions possibles chacun des traits de son visage.
Et tu le laisses. Tu n’entendras même pas sa voix une dernière fois. Elle, tu l’oublieras plus vite que le reste. Et alors que tu arrives presque au bout de la ruelle, tu l’entends. Tu entends ton prénom. Et tu t’arrêtes. Tu hésites quelques secondes avant de te retourner. Tu te demandes si tu n’as pas rêvé. Si tu ne t’es pas imaginé l’entendre, parce que c’est ce que tu souhaiterais au fond de toi. Tu voudrais qu’il te retienne. Et tu soupires, agacée par tes propres pensées, tes propres envies. Tu ne tournes même pas, mais tu n’en as pas besoin. Parce que Billy est déjà là. Il te barre la route. Tu le regardes, les sourcils froncés, l’incompréhension qui se lit dans ton regard. Regard encore humide, tout comme tes joues. Tu t’apprêtes à faire un pas en arrière quand il lève les mains, tu ne sais pas ce qu’il s’apprête à te faire mais tu ne t’attends pas à ce qu’il pose délicatement ses doigts sur tes joues. Tu lèves les yeux vers lui, tu restes immobile. Tu ne peux même pas cacher tes larmes, c’est trop tard. Tu ne comprends pas vraiment ce qu’il cherche Billy. Tu pourrais presque croire qu’il essaye de te retenir. Tu ne comprends pas de quelles solutions il parle. Tout se bouscule dans ta tête, tu es perdue. « Quelles solutions ? » Que tu demandes d’une petite voix brisée par cette boule qui ne quitte plus ta gorge. Et pour réponse, il approche son visage du tien. Il se penche vers toi pour poser ses lèvres sur les tiennes. Avec délicatesse, avec douceur. Tu te crispes un instant. Parce que tu sais que c’est une mauvaise idée. C’est ce que tu désires le plus pourtant. Mais ce n’est pas la meilleure chose à faire. Vous ne pouvez pas vous faire du bien tous les deux, vous êtes condamnés à vous détruire, à vous faire du mal. Et pourtant tu t’abandonnes. Tu poses tes mains sur les siennes, délicatement, alors que tu réponds à son baiser. Ses lèvres sont douces, elles épousent parfaitement les tiennes. Tu appuies un peu plus ce baiser qui devient plus langoureux alors que tu glisses ta langue dans sa bouche. Tu passes tes bras autour de lui pour caresser son dos alors que tu colles ton corps au sien. Et c’est toi qui interromps le baiser. Parce que tu as besoin de savoir. Tu dois savoir ce qu’il envisage pour la suite. Tu sais que ça va être dingue, que ça risque d’être malsain, mais c’est comme ça que vous fonctionnez tous les deux. Ton visage tout proche du sien, tu le couvres d’un regard doux mais interrogateur, inquiet même. « Quelles solutions Billy ? »
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Nicholas Crain
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➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Même si tu ne comprends toujours pas le fil des pensées de la jolie Lily, tu ne peux pas te contenter d'accepter ces au revoir qui sonnent comme des adieux. Même si dans le fond, tu penses encore que c'est temporaire. Parce qu'à chaque fois vous finissez par vous retrouver d'une façon ou d'une autre. Pas toujours une façon très agréable, certes. Rarement même. Mais vous finissez quand même par revenir dans la vie l'un de l'autre, à tous les coups. Cette fois pourtant, tu sens qu'il est temps de vous essayer à autre chose. Parce que ses mots ont fait échos en toi. Parce que tu comprends qu'elle agit sans doute juste de la façon la plus idiote qui soit, parce qu'elle veut fuir ce qu'elle ressent pour toi. Elle n'est finalement qu'une gamine qui s'est attachée à un homme et qui n'a aucune idée de ce qu'elle doit faire de ça ensuite. D'autant plus que vous n'avez rien de faciles, l'un comme l'autre, chacun de votre côté. Alors ensemble, ça ne peut fonctionner. Tu le sais. Et pourtant, c'est plus fort que toi. Tu ne veux pas la laisser filer. Pas dans cet état surtout. Parce que tu la sens chamboulée. Et là encore, t'es conscient qu'il pourrait s'agir de manipulation de sa part. D'un peu de comédie, une fois encore. T'es pourtant bien décidé à prendre le risque cette fois encore. Tu ne sais pas pourquoi. T'es sans doute un peu trop attiré et captivé par elle. T'as envie de t'essayer à ce quelque chose de dangereux qui semble sommeiller entre vous et qui finira bien par vous péter à la gueule tôt ou tard ...
Alors tu capitules et tu files à sa suite. Tu accélères même le pas pour être certain qu'elle ne puisse t'échapper cette fois ci. Tu ne sais pas même ce que tu vas lui dire. Tu te contentes de foncer parce que tu sais que tu ne veux pas qu'elle s'en aille. Tu veux la rattraper pour ne pas la perdre. Cette fois ci pourrait vous être fatale et t'en es conscient. Or, tu ne veux vraiment pas de ça. Surtout pas. T'as conscience de passer pour un vrai désespéré. Pourtant tu le fais. Tant pis pour l'image que tu renvoies. Surtout à elle qui pourrait s'en servir contre toi. Parce qu'elle aime beaucoup ça te faire tomber plus bas que terre. C'est que tu commencerais même à t'y faire pour le coup. Elle est toujours aussi givrée et tu sais que ça ne changera pas sous prétexte que tu veux tenter quelque chose. Ce premier pas que tu pourrais regretter. Qu'elle pourrait te faire regretter elle même. Au moins, elle s'arrête quand elle t'entend l'appeler. Et même si elle ne pivote pas pour te voir arriver, elle reste immobile. Tu peux ainsi te placer face à elle et planter ton regard dans le sien. Bien conscient des larmes qui mouillent encore ses joues. Tu peux sentir la tension qui l'habite. Tu pourrais même jurer qu'elle s'apprête à faire un pas en arrière quand tu lèves les mains pour finalement les poser sur ses joues. Mais elle ne te fuit pas. Elle reste là à te regarder. Sans doute totalement perdue par ta réaction et même par tes mots. Toi aussi tu l'es un peu. Toi non plus tu ne sais pas tout à fait où tu veux en venir.
Elle semble retenir de nouvelles larmes alors que tu entends à sa voix quelques sanglots étranglés dans sa gorge. Elle n'en fait rien pourtant. Elle te regarde en silence. Alors tu continues de l'observer quelques secondes de plus. Avant de répondre à sa question par un baiser. Délicat comme les ailes d'un papillon qui en fait finalement que frôler. Tout en légèreté. Tout en douceur. Tout en tendresse. Tu te contentes de quelques pressions délicates. De quelques tendres baisers pour lui laisser le temps de te répondre ou de se reculer si c'est là ce qu'elle préfère. Toi tu insistes pour qu'elle sache que t'en as vraiment envie et que tu n'as pas l'intention de fuir d'une quelconque façon. Tu l'embrasses et finalement, elle te répond. Elle fait danser ses lèvres sur les tiennes. Bouches dont les formes s'épousent à merveille. Et langues qui finissent par se trouver. Danse sensuelle, tendre et caressante. Baiser profond, chaud et suave. Elle ne fait rien pour t'arrêter. Elle ne cherche pas non plus à rendre le baiser plus fougueux et plus violent. Vous avez l'air d'être sur la même longueur d'ondes tous les deux, alors même que vous passez pourtant tout votre temps à vouloir vous faire du mal. Et ce, de toutes les façons possibles. Pas ce coup ci. Cette fois vous prenez un plaisir évident à vous embrasser avec tendresse. A vous apprivoiser comme deux animaux aussi sauvages que blessés. Ce que vous êtes bel et bien dans le fond. Depuis le temps, tu t'es fait à cette idée.
Mais Lily elle met fin au baiser pour reprendre la parole. Elle veut une réponse, une vraie. Tu gardes quand même tes mains sur les siennes quand tu te redresses pour pouvoir planter ton regard clair dans le sien. On peut arrêter de se fuir. Tu peux arrêter de vouloir m'oublier à tout prix. Que tu lui souffles avec douceur, là aussi. Là encore, surtout. Tu ne veux pas la brusquer. Surtout pas quand le sujet est à ce point sérieux. Tu veux lui offrir une autre vision de la chose. De ce vous qui est peut-être envisageable. Tu ne promets pas que c'est faisable ni que ce sera totalement dingue, parfait et que ça vous rendra heureux. Mais tu veux qu'elle sache que vous n'êtes peut-être pas obligés de vous faire la guerre encore et toujours. Que vous n'êtes pas forcés de constamment vous faire du mal comme vous le faites là. T'es pas obligée de me détester. Ni de tout faire pour que moi je te déteste. Que tu continues avec toujours autant de tendresse. Je te promets pas que je sais dans quoi je me lance en te proposant d'essayer autre chose. Mais je sais que je n'ai pas du tout envie que tu disparaisses pour de bon.
Tu détestes perdre le contrôle. Et pourtant là tu ne contrôles absolument rien. Tu pensais que tu contrôlais absolument tout quand tu as débarqué dans le cabinet de Billy, même quand tu t’es en quelques sortes imposée chez lui et même quand tu as baisé avec lui la première fois. Mais ça fait bien longtemps que tu ne contrôles plus rien du tout. A partir du moment où es entré dans son cabinet ce jour-là, toute ta vie est partie en vrilles. Tu n’en avais juste pas conscience. Tu étais trop sûre de toi, tu pensais que tu étais assez forte. Tu pensais que Billy était un homme comme un autre. Mais tu t’es trompée sur toute la ligne. Billy, il est différent de tous les hommes que tu as pu rencontrer. Billy il te fait ressentir quelque chose qui t’est totalement inconnu. Et tu aimes ça autant que tu le détestes. Parce que ça te fait peur. Tu n’aimes pas quand ton cœur s’emballe un peu trop à chaque fois que son regard se pose sur toi. Tu n’aimes pas cette sensation de manque que tu éprouves quand tu restes trop loin de lui pendant quelques temps. Tu as voulu piéger Billy, tu as voulu foutre sa vie en l’air. Mais tu t’es fait prendre à ton propre piège. C’est lui qui a foutu ta vie en l’air. Ta vie telle que tu la vivais avant de le rencontrer. Plus rien ne sera plus jamais pareil maintenant. Avant tu te plaisais à séduire des hommes, à jouer avec eux, à te jouer d’eux. Maintenant ça ne te fait plus rien, parce qu’ils ne sont pas Billy. Ils ne sont pas capables de te baiser comme Billy, que ce soit sauvagement ou tendrement. Tu t’en es rendu compte ces dernières semaines, à chaque fois que tu as baisé avec un type, tu ne pouvais pas t’empêcher de penser à Billy, de le comparer à lui. Et à chaque fois le verdict était le même. Il n’était pas aussi doué que lui. Est-ce que c’est ça être amoureux en fait ? T’en sais que dalle toi ! Et ça t’énerve au plus haut point.
Pourtant quand il vient vers toi Billy, quand il te barre la route et qu’il pose ses mains sur tes joues, ce n’est pas de la colère que tu ressens. Ton cœur se serre, puis ses battements s’accélèrent, il s’emballe tout à fait. Tu te sens heureuse quand il pose ses lèvres contre les tiennes. Et la dernière fois que tu t’es sentie heureuse c’était justement lors de votre dernière étreinte. Et avant ça, c’était lors de votre première nuit ensemble. Tu réalises que les fois où tu t’es sentie heureuse c’est quand tu étais avec lui, dans ses bras. Tu ne sais pas encore comment interpréter tout ça. Tu penses que tu l’aimes. Mais comment tu peux l’affirmer alors que tu ne sais pas ce qu’est l’amour ? Et à nouveau tu mets de côté tout ça le temps d’un baiser. Le temps que vos lèvres se retrouvent, se scellent, que vos langues se caressent, que vos corps se collent l’un à l’autre. Il n’y a que dans ses bras que tu te sens bien c’est un fait. Tu as beau le nier autant que tu veux, c’est comme ça. Mais tu veux quand même comprendre. Tu veux quand même savoir ce qu’il attend de toi, ce qu’il attend de vous. Parce que tu ne comprends toujours pas toi. Tu penses pourtant qu’il te déteste Billy. Tu penses qu’il te hait depuis le premier jour. Et ça t’arrangeait bien de le penser, parce que ça te poussait à t’éloigner de lui. Là, tu n’as plus envie de partir loin de lui, tu n’as plus envie de disparaitre de sa vie. Tu voudrais que lui-même fasse partie de la tienne. Mais comment ? Comment cela pourrait-il être possible alors que vous passez votre temps à vous torturer ? Alors tu mets fin à ce baiser, parce qu’il te faut des réponses. Tu es perdue, totalement. Tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais pas ce qu’il faut faire dans ce genre de situation. Un coup il te dit qu’il faut que tu disparaisses et un coup il te retient et t’embrasse. Il est compliqué Billy, aussi compliqué que toi. Tu te montres attentive, tu penches même légèrement un peu la tête, les sourcils froncés alors que tu essayes de comprendre où il veut en venir. Ton cœur se serre de plus, la boule dans ta gorge grossit de plus en plus. Tu as envie de pleurer encore. Et tu ne sais même pas pourquoi. Est-ce que c’est possible que vous viviez quelque chose ensemble ? Est-ce que vous seriez capables l’un comme l’autres de construire quelque chose ? Tu ne penses pas. Toi tu continues de croire que vous êtes un poison l’un pour l’autre. Que vous allez vous détruire à petit feu si vous persistez, si vous insistez. Mais pourtant t’es prête à prendre le risque. Tu ne veux pas que ça s’arrête. Parce que même si tu en baves avec Billy, tu ne t’es pas sentie aussi bien, aussi vivante de toute ta vie. Certes, tu vas souffrir, c’est inévitable. Mais est-ce que tu ne serais pas prête à ça pour continuer de le voir et profiter de ses caresses et de ses baisers. Pour continuer de sentir son magnifique regard sur toi. Et les larmes que tu retiens depuis de longues minutes finissent par s’échapper quand il te souffle qu’il ne veut pas que tu disparaisses. Une seule larme réussit à couler le long de ta joue. Tu ne la sens même pas, alors tu ne fais rien pour la cacher, pour l’effacer. « Pourquoi ? » Que tu parviens enfin à souffler d’une voix à peine audible, brisée par toutes ces larmes qui forcent le passage. « Pourquoi tu ne veux pas que je disparaisse ? Je pensais que tu me détestais. » Parce qu’il te l’a fait sentir, parce qu’il te l’a dit. Il t’a dit des horreurs, tout comme tu lui en as dites également. Alors tu ajoutes toujours d’une voix tremblante. Tu ne sais pas faire ça toi, être douce et gentille, parler de tes sentiments, c’est nouveau. « Je veux pas t’oublier moi… » Que tu souffles tout en t’approchant de lui, tes lèvres frôlent les siennes. « J’veux pas que tu m’oublies… » Que tu ajoutes tandis qu’une nouvelle larme roule sur ta joue et avant que tu déposes un doux et tendre baiser sur ses lèvres.
(c) oxymort
Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
De toute évidence, c'est à toi de prendre sur toi et de mettre toute la rancoeur et la colère de côté. A toi de faire le premier pas surtout. Parce qu'elle, elle est bloquée sur des choses que tu ne comprends pas. Tu ne piges pas pourquoi elle souhaite autant que tu la détestes. Mais depuis le début, Lily elle n'est pas comme tout le monde. Elle est même plutôt très différente. Et tu dois bien reconnaître que si parfois ça t'effraie, parfois ça a également le don de te rassurer. Parce que t'as de sérieux soucis toi même. Et qu'avec elle au moins, tu pourrais être entièrement toi sans craindre d'être jugé. Elle n'avait pas l'air dérangée par ton "penchant" pour la violence lors de vos ébats. Pas inquiète, pas paniquée, pas effrayée pour un sou. Pourtant tu sais que ce n'est pas sain du tout. Tu sais que pour ça aussi il faudrait sans doute que tu te fasses soigner ... Mais ça n'arrivera évidemment jamais. Tu ne veux pas parler de tes problèmes à qui que ce soit. Ton épouse te juge et te déteste pour ça. Et la seule qui semble pouvoir supporter cette partie importante de ta personnalité, s'avère être encore plus timbrée que toi. Mais c'est peut-être ça le secret. Un truc bien pourrait tout à fait naître de deux histoires pourries jusqu'à la moelle. Faire du beau avec du laid. Du très laid même. Tu ne sais pas si c'est la meilleure solution. Mais c'en est une.
Et c'est la seule chose que tu veux essayer pour l'heure. Tu ne veux pas la laisser s'en aller. Tu ne veux pas prendre le risque de la perdre pour de bon. Tu ne veux pas qu'elle t'oublie ou même qu'elle essaie de le faire alors que ça semble être compliqué pour elle. Si ça l'est, c'est que tu es déjà pas mal ancré dans son esprit. Alors à quoi bon lutter plus longtemps ? Tu ne vois aucune raison de le faire et c'est ce que tu tentes de lui faire comprendre. Sans doute de façon un peu maladroite, certes. Parce que ce n'est pas tous les jours que tu te lances dans l'inconnu comme ça. Pas tous les jours que tu as même envie de t'essayer à une relation ou à quelque chose qui y ressemble en tout cas beaucoup. Alors toi t'es là encore à la regarder et à lui offrir baiser tendre sur baiser tendre. A vouloir tout tenter pour la convaincre de ne pas fuir. De ne plus fuir. Il est temps que vous vous arrêtiez de vous faire tout ce mal. Mais tu n'es pas certain qu'elle en ait envie. Tu ne t'expliques pas encore tout à fait pourquoi elle veut t'oublier Lily. Dans le fond, elle n'a peut-être pas du tout envie de se lancer dans une quelconque relation, avec qui que ce soit. T'es conscient que c'est effectivement une possibilité. Et pourtant tu te lances et tu prends le risque de faire ce premier pas, coûte que coûte.
Tu te tends quand tu vois une nouvelle larme dévaler la pente douce de sa joue. Tu ne sais pas ce que ça veut dire. Si elle est sur le point de te répéter ses adieux, de te contourner et de te fuir une bonne fois pour toutes. Ou si elle est surprise et, peut-être, touchée par tes mots. Tu n'en sais rien mais tu restes là. Tu ne fais rien pour t'éloigner d'elle. Tout au contraire. Tu continues de l'observer et tu retrouves pleinement le silence. Pourquoi quoi ? Que tu l'interroges tout en douceur. Tu ne sais pas ce qu'elle a besoin de savoir de plus précis. Mais soit, tu veux bien entendre les questions et craintes qu'elle pourrait avoir. Tu veux bien répondre à tout ça. Et à plus encore. Tu ne sais pas si tu iras jusqu'à te battre pour la convaincre du bien fondé d'une relation entre vous. Mais tu veux qu'elle soit au courant de cette possibilité. De cette alternative. Qu'elle sache que tu n'as rien contre l'idée de lui ouvrir tout à fait la porte jusqu'à toi, ton coeur, ta vie. Et pourtant, tu prends un sacré risque. Parce qu'elle est dangereuse Lily et que tu as eus l'occasion de t'en rendre compte. A ses nouvelles paroles, tu hoches négativement la tête. Je ne te déteste pas. Pas autant que je l'aurais souhaité ... Que tu précises avec sincérité et sérieux. Tu aurais aimé ça parvenir à la détester, à un moment donné. En vain, de toute évidence.
Elle te souffle de nouveau qu'elle ne veut pas t'oublier, et vient frôler tes lèvres. Elle reprend la parole tout de suite derrière. Elle ne veut pas non plus que tu l'oublies. Tu l'embrasses en retour. Tes lèvres quittent ensuite les siennes pour aller cueillir la nouvelle larme qui vient de dévaler sa joue, pour l'effacer tendrement. La seconde d'après, tu enroules un bras autour de ses épaules et l'autre autour de sa taille, pour la ramener contre toi et la serrer contre ton corps. Tu presses ta joue contre son crâne. Alors essayons autre chose. Que tu souffles encore, d'une voix douce. De retour à Chicago, on essaie de voir ce qu'on peut faire d'accord ? En attendant ... En attendant, tu ne sais pas du tout. L'idée qu'elle puisse encore se donner à Robert te dégoûte au plus haut point. Pourtant, tu ne veux pas lui parler de ça. Tu préférerais qu'elle prenne conscience de la chose, d'elle même. Qu'elle réalise que tu ne souhaites pas la savoir encore en train de se faire sauter par un autre. Mais tu n'as aucune idée de comment fonctionnent les choses dans son esprit. Parce que mien de rien, elle n'a eut aucun mal à te remplacer. Elle n'a eut aucun mal à ouvrir bras et cuisses au premier venu. Et c'est sans doute ce qui t'inquiète le plus dans tout ça. Qu'elle ait besoin de coucher à gauche et à droite.
Tu ne sais pas où ça pourrait te mener, vous mener. Tu ne sais pas vraiment non plus ce qu’attend Billy. Ce qu’il attend de toi, ce qu’il attend de vous. Tu ne sais pas si tu serais capable d’entretenir une vraie relation avec un homme, avec lui. Parce que tu n’as jamais fait ça, tu ignores tout de la vie à deux, de la vie de couple. Et la simple idée de t’imaginer en couple avec Billy t’effraie un peu. Elle te séduit également, parce que tu ne veux que ça toi, l’avoir rien que pour toi, être la seule à pouvoir profiter de ses lèvres, de ses caresses. Mais tu as quand même peur de ce que ça pourrait donner vous deux, vous vous entendez bien lorsqu’il s’agit de sexe. Vous êtes même sur la même longueur d’ondes. Il a des envies et des fantasmes un peu tordus Billy, mais toi ça te plait. Parce que tordue, tu l’es carrément. Mais vous êtes aussi capables de faire preuve de tendresse et de douceur, vous vous l’êtes prouvé la dernière fois, et là encore, il est doux avec toi Billy. Même sa voix est douce, même son regard. Et pour le moment, il ne t’inspire que douceur également. Tu penses que de ce côté-là il n’y a aucune raison pour que ça ne fonctionne pas vous deux. Mais le reste du temps, est-ce que vous seriez capables de vous supporter ? Est-ce que tu pourras t’empêcher de le provoquer et de chercher à lui faire du mal juste pour t’assurer qu’il tient à toi ? Parce que c’est là l’un de tes plus gros problèmes ; ton manque de confiance en toi. Tu restes persuadée que tu ne mérites pas d’être aimée, parce que jamais personne ne t’a donné le moindre amour. Et tu n’as jamais rien fait pour donner envie aux autres de t’aimer, il faut l’avouer. Et d’ailleurs, tu ne comprends toujours pas. Tu ne comprends pas comment Billy peut te proposer que vous vous donniez une chance. Tu ne comprends pas qu’il ne te déteste pas. Et tu lui fais part de cette incompréhension. Sa réponse te parle, parce que toi aussi tu aimerais le détester, mais tu n’y arrives pas, enfin pas complètement.
Et même quand tu lui avoues que tu ne veux pas l’oublier et que tu ne veux pas qu’il t’oublie lui aussi, tu le fais de manière un peu maladroite, très peu sûre de toi. Tu n’aimes pas parler de ce que tu ressens. Tu n’aimes pas avouer à quelqu’un que tu as des faiblesses. Et c’est un peu pour cette raison que tu n’as jamais voulu t’attacher vraiment à quelqu’un, tu sais que ça rend faible. Tu sais que Billy est devenu ta plus grosse faiblesse. Et tu as peur de souffrir à cause de ça. Parce qu’il a, à présent, tous les pouvoirs pour te faire du mal, pour te briser le cœur et te faire tomber plus bas que terre. Tu ne sais pas ce qui vous attend. Et tu n’es pas sûre que ça vaille le coup de tenter, mais tu as envie de vous laisser une chance. Tu as envie pour une fois dans ta vie d’aimer quelqu’un et de donner une chance à ce quelqu’un de t’aimer en retour. Tu ne sais pas, et tu en doutes vraiment, si un jour Billy pourrait vraiment t’aimer. Mais tu peux essayer de faire en sorte qu’il y arrive. Tu ne sais pas comment, mais tu peux toujours essayer. Tu fermes les yeux quand il t’embrasse et quand il pose ses lèvres sur ta joue, tu ne réalises que maintenant que tu as laissé une nouvelle larme s’échapper. Ce sera la dernière. Tu as déjà été bien trop sensible là. Et tu te laisses aller complètement contre lui, tu poses ta joue contre son torse et tu passes tes bras autour de lui, tu poses tes mains dans le bas de son dos. C’est agréable. Tu te sens bien dans ses bras. Tu pourrais y rester pendant des heures. Il te réchauffe et il te rassure. Pour la première fois tu acceptes enfin l’idée que tu pourrais avoir besoin de quelqu’un dans ta vie, de quelqu’un qui pourrait t’apporter du bon, du bonheur. C’est une évidence maintenant. Tu as besoin de Billy. Tu as besoin de lui pour ne pas être malheureuse. Même si tu n’es pas certaine que tu seras un jour vraiment heureuse, même avec lui.
Tu hoches doucement la tête sans te défaire de son étreinte. Tu n’as pas envie d’y mettre fin. Tu voudrais rester blottie contre lui encore des heures mais tu as bien conscience qu’il va falloir que vous rentriez et que vous rejoigniez Megan et Robert. Tu ne sais d’ailleurs pas comment tu vas faire pour te « débarrasser » de ce dernier. Tu ne peux pas le plaquer à table devant tout le monde. Il faudra que tu t’en charges plus tard dans la soirée quand vous vous retrouverez que tous les deux. Et tu espères que Billy sera clair avec Megan également. Tu espères bien qu’il lui dise clairement qu’il faut qu’elle arrête de lui tourner autour. De toute manière, s’il ne le fait pas lui-même, tu ne te priveras pas de lui faire passer le message à la blonde. Tu redoutes un peu de les rejoindre, parce que tu as peur de péter un plomb si elle se montre un peu trop tactile ou trop insistante. Mais tu ne peux pas montrer que ça te touche, tu gardes ta fierté, même si tu veux bien essayer de tenter de vivre quelque chose avec Billy, il est hors de question que tu joues les femmes jalouses et possessives. Tu le seras mais lui ne le saura pas, tu feras tout pour en tout cas. C’est à contrecœur que tu t’écartes lentement de lui, tu gardes tes bras autour de lui mais tu te recules un petit peu pour pouvoir le regarder. « D’accord. On verra ça à Chicago alors. » Que tu souffles d’une petite voix et en lui adressant un très léger sourire. Tu flippes quand même pas mal et tu redoutes autant que tu attends le moment où vous vous retrouverez tous les deux à Chicago. Tu viens capturer une dernière fois ses lèvres avec douceur, votre dernier baiser du week-end, alors tu en profites pour le faire durer un peu et le rendre un brin plus langoureux. « On devrait y aller, ils vont se poser des questions… » Que tu souffles tout contre ses lèvres. Et cette fois tu t’écartes tout à fait de lui et tu essuies ton visage avant de remettre un peu d’ordre dans tes cheveux.
Tu caresses une dernière fois la paume de sa main avant de t’avancer pour sortir de la ruelle et rejoindre l’entrée du restaurant. Et c’est là que tu vas prouver que tu peux être une excellente actrice. Parce qu’il n’y a plus la moindre trace de larmes sur ton visage, ni même dans tes yeux. Tu t’avances avec grâce et d’un pas sûr jusqu’à la table pour rejoindre Robert et Megan qui sont en train de discuter. Quand tu reprends ta place tu sens leurs regards interrogateurs et Robert semble même légèrement inquiet. D’ailleurs il s’empresse de poser une main sur ta joue et de t’embrasser à pleine bouche. Ce qui te surprend un peu. Et bien sûr tu ne peux pas le repousser, il se poserait des questions et forcément il s’interrogerait sur ce qui s’est passé avec Billy dehors. Mais tu ne réponds pas non plus au baiser avec la même fougue que tout à l’heure. Tu te forces alors à sourire quand il s’écarte et qu’il te demande si ça va. « Oui, excusez-moi d’être partie comme ça, je me suis sentie un peu mal, je crois qu’il y avait trop de monde sur la piste et je me suis sentie oppressée. » Tu hausses les épaules et tu lances un regard en direction de Billy et Megan pour voir comment elle se comporte avec lui et comment lui se comporte avec elle. Tu te tends un peu quand même parce que tout de suite tu imagines les pires scénarios, surtout quand tu vois le regard de Megan se poser sur Billy. Elle est attirée par lui, ça saute aux yeux, et toi ça te rend dingue…
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Nicholas Crain
Nicholas Crain
Fonda ▬ Little rich boy.
➤ LIEU D'HABITATION : Loop (centre ville). Dans une maison de type manoir. Imposante et lumineuse.
➤ EMPLOI / ETUDES : Photographe professionnel. Ancien acteur. Très connu dans le milieu de la mode, de l'art et de la photographie.
Tu n'as vraiment aucune idée de ce dans quoi tu peux bien être en train de te lancer avec elle. Tu n'es pas certain que ce soit une si bonne idée que ça et en même temps, tu songes que ça doit quand même être une possibilité. Vous devez au moins l'envisager en tout cas. Ce serait idiot de totalement vous fermer à ce genre de chose là. Peut-être que vous pourrez faire fonctionner les choses. Peut-être que vous êtes plus compatibles que ce à quoi vous vous attendez. Soit, ça risque surtout d'être affreusement compliqué parce que vous avez tous les deux approximativement le même caractère et les mêmes démons. Et que ça, c'est tout sauf bon signe. Mais le fait est quand même que êtes incapables de vous oublier et de vous passer totalement l'un de l'autre. Tu penses que ça ne sert plus à rien de vous torturer l'un l'autre. Et que vous ne perdez rien à au moins essayer quelque chose. Vous verrez en allant. Tu sais que la vie est faite de moments de ce genre. De doutes, d'incertitudes, d'hésitations et même, d'erreurs. T'es plutôt bien placé pour le savoir, toi qui es encore en instance de divorce. Si ça ce n'est pas une sacré erreur de parcours, tu ne vois pas ce que c'est pour le coup. Tu as quand même fini par te faire à l'idée depuis le temps. Parce que tu n'as pas le choix. Parce qu'il est temps d'aller de l'avant. Et c'est peut-être en t'offrant la possibilité de vivre une nouvelle relation que tu parviendras à faire ça. Soit, ça reste encore à prouver ça. Tu ne sais pas du tout ce que ça va donner. Et tu sais que Lily s'y connait moins encore. Qu'elle va un peu compter sur toi.
Mais il vous faudra prendre le temps de parler de tout ça ensemble. De façon calme et posée. Ce n'est pas au milieu d'une rue, en pleine soirée, que vous allez arriver à des conclusions intelligentes et viables. Tu as besoin de prendre le temps de réfléchir à tout ça. Sereinement. Tranquillement. Pour l'heure, tu tentes de rassurer Lily avec tendresse, en la serrant contre toi. Tu la câlines pour lui faire passer le message que ça ira. En tout cas, ça ne peut pas empirer. A moins qu'elle ne se jette au cou de son mec du jour et ne décide de se faire encore sauter par lui. Peut-être qu'elle ne réalise pas que ça te fout les boules de la voir flirter ainsi avec un autre. Peut-être qu'elle n'envisage pas d'arrêter de coucher à gauche et à droite. Tu n'en sais rien et pour l'instant, tu ne veux pas en parler. Tu ne veux pas prendre le risque de rendre de nouveau les choses trop compliquées entre vous. L'étreinte se poursuit quelques minutes supplémentaires avant que vous ne vous décolliez l'un de l'autre. Tu hoches positivement la tête quand elle te confirme que vous en parlerez une fois de retour à Chicago. Tu soupires d'aise quand, dans la foulée, elle retrouve ta bouche de la sienne. Baiser tendre que tu lui rends. Il est doux. Il est tendre. Mais il ne dure que peu de temps. Trop peu à ton goût. Mais tu sais qu'elle a raison. Il est grand temps de "rejoindre les autres". Tu n'as pas tellement envie de ça. Et t'as envie de croire qu'il en va de même pour elle. C'est vrai. Que tu te contentes de confirmer d'une voix douce. Tu te recules d'un pas et la regardes qui s'essuie le visage avant de remettre de l'ordre dans ses cheveux. Ni vu ni connu.
Tu n'as pas tellement envie de ça mais tu acceptes quand même de te remettre en marche toi aussi. Tu gardes une petite distance avec elle pour ne pas montrer à quel point vous étiez proches l'un de l'autre. Et vous rejoignez ainsi la salle de réception où se trouvent encore Robert et Megan. Cette dernière pose un regard interrogateur sur toi. Tu te contentes d'un sourire rassurant au possible. Tu n'as aucune idée de ce que tu vas bien pouvoir lui raconter. C'est finalement Lily elle même qui se charge d'inventer une excuse. Sans doute la première qui lui passe par la tête. Tu n'es qu'à moitié surpris de voir comme elle joue bien la comédie. Le visage qui n'exprime plus grand chose de nouveau. Pas même une larme au coin d'un oeil. De quoi te rappeler qu'elle pourrait te raconter n'importe qui Lily. Peut-être qu'elle s'est foutue de toi une fois de plus. Peut-être qu'elle jouait la comédie dans la ruelle. T'es en train de t'imaginer ça, que Robert l'attire à elle pour lui offrir un baiser pour le moins passionné. Tu te racles la gorge et détournes le regard. Tu n'as rien d'un homme violent. Pourtant, tu ne serais pas contre lui en coller une là. Ne serait-ce que pour l'éloigner de Lily. Mais elle n'est pas à toi. Elle ne t'appartient pas. Vous ne vous êtes pas même mis d'accord sur tout ça. Tu ne sais pas ce qu'elle attend d'une relation. Tu n'es même pas certain qu'elle en ait envie finalement. T'es déjà jaloux et possessif. Tu dois t'arrêter tout de suite.
Tu évites bien volontairement de regarder encore dans la direction de Lily. Tu évites son regard même. Tu crains trop d'y lire une once de satisfaction, d'ironie ou de moquerie alors qu'une fois de plus ils viennent tous les deux de se donner en spectacle. De nouveau tu te tourmentes. A trop y penser, tu t'interroges encore. Et si elle n'envisageait pas du tout l'exclusivité ? Et si elle n'était pas du tout d'accord avec l'idée même d'une relation comme toi tu l'imagines ? Est-ce qu'ils partagent une chambre d'hôtel tous les deux ? Perdu dans tes pensées, tu n'entends pas tout de suite que Megan tente de capter ton intention. Il lui faut poser une main sur ton bras pour que tu retombes sur terre et tournes la tête vers elle. Tu t'excuses et lui offres un sourire poli avant de répondre à sa question. Oui, bien sûr que le plat est très bon. Pourtant tu manges sans appétit et sans même y penser. Tu te nourris parce qu'il le faut. Tout ton esprit est tourné vers la brune installée en face de toi. Alors même que tu évites toujours aussi consciencieusement de la regarder. Et ce, tout le temps que dure le repas. Et sans doute qu'il en ira ainsi pour le reste du week-end si vous venez à vous croiser de nouveau.
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