Etre rock n' roll. J'aurai dû l'appliquer dès le départ. Ca m'aurait évité les insultes et les tacles bien placés de Vice. Etre débridée. Me laisser aller. Laisser la musique entrer en moi. Laisser des pulsions sexuelles m'envahir. Mimer des actes sexuels, donner envie, avoir envie. De chaque membre du groupe. Pour chaque membre du groupe. Transpirer le sexe à nous tous. Pour donner envie à tout le monde.
Maintenant que j'ai pigé ça semble simple. Très simple même.
Les mecs m'aident aussi dans ce sens. J'ai pigé ok mais eux me disent ou me font comprendre que ouais, c'est nickel. Je leur file la trique. A tous. Y compris Vice. Et ça, j'en suis pas peu fière.
J'avoue que ça me plait. Beaucoup. Beaucoup trop peut-être.
Je sens le regard de Vice sur moi. Pour regarder ce que je fais et vérifier que c'est ok sûrement. Mater au passage aussi, bien entendu.

Il arrête brutalement la musique et tout le monde s'arrête. Moi y compris. Obligée. "Ok ça marche ! On répète une chanson tous les deux ou c'est bon ?" Peut-être qu'il a (ou qu'ils ont) d'autres trucs à faire après, j'en sais rien. Mais vu que normalement, on est censés chanter à deux sur certains morceaux... normal que je me pose la question. Et que je lui pose à lui aussi du coup.
Il range sa guitare et quand il se retourne, je vois la bosse. De nouveau, j'en souris en coin. C'est grâce à moi cette trique. Ca me fait rire. Il y a quelques minutes, il voulait me frapper, je le sentais. Et maintenant, il pourrait avoir envie de me baiser. Quel revirement de situation !
"Euh... Nan. J'prendrai juste un verre ou deux pour me chauffer. Pas de drogue, rien. J'ai jamais pris, je préfère pas. On sait jamais." Je veux pas flinguer ma première scène. Même pas en rêve. Eux, ils ont l'habitude, je le sais. Mais moi, clairement pas.

Du coup... répèt terminée ou pas ? Je ne sais pas. Je vais chercher ma bouteille d'eau dans mon sac en attendant de savoir si c'est fini ou pas. Je bois plusieurs gorgées. J'ai soif. J'ai chaud. Putain, j'aurai dû prendre une plus grande bouteille. "Je reviens dans deux minutes." Pause pipi, ça se dit pas quoi. Ils auront sûrement compris. Je vais aux toilettes, et avant de sortir, après m'être lavée les mains, je me penche en avant pour me passer de l'eau sur le visage et dans le cou. J'ai chaud parce que je suis excitée, je le sais. Faut que je pense à autre chose ou que je me fasse du bien toute seule. Ou que je trouve quelqu'un pour me faire du bien. Mais pas maintenant. J'peux pas là. Ils vont m'attendre et se demander ce que je fais si je suis trop longue.
Je reviens dans la salle et je m'allume une clope avant de m'asseoir sur une chaise. Je reste silencieuse pour le moment et regarde sur mon tel. Juste histoire d'avoir l'esprit occupé à autre chose. Un instant.

De base, Vice n'est pas forcément un grand fan des répétitions. Il estime qu'il n'a pas vraiment besoin de ça. Non seulement parce qu'il est déjà très bon dans ce qu'il fait, même après une pause de plusieurs mois. Mais également parce qu'il préfère largement improviser une fois sur scène. Selon l'humeur générale et l'état des gens dans la salle. S'ils peine à sortir de leur léthargie, alors Vice met un coup plus fort encore. Change de direction et demande à ce que son groupe le suive en choisissant d'autres chansons de leur répertoire. Et si vraiment il n'est toujours pas satisfait, il n'est pas impossible qu'il décide de mettre fin au concert de façon prématurée. C'est arrivé dans un pays où il a jugé que les fans n'étaient pas assez dedans. Fakir n'a plus jamais remis les pieds dans ce pays là. Ils ont besoin de vraie musique, de rage et de passion. Sans ça, ils ne sont rien d'autre qu'un groupe de musique parmi tant d'autres, sans réelle passion. Aucune autre passion que celle de l'argent. Alors oui, il est dur avec cette gamine qui veut jouer sur scène avec eux. Mais c'est pour leur bien à tous. Pour le bien de leurs fans également.

Alors Vice met fin aux répét'. Et en avisant le regard de la brune brièvement posé sur la bosse formée dans le pantalon et son petit sourire en coin, il penche légèrement la tête de côté. Très sérieux soudain. Pas de quoi être fière tu sais. J'banderais même devant l'cadavre d'une gonzesse bien gaulée. La provocation plus que la sincérité. Non, ça n'arriverait sans doute pas un truc pareil. Même si dans les faits, compte tenu du genre de type qu'il est, ça n'aurait sans doute rien de bien surprenant non plus. Vice le capricieux qui quitte la petite scène pour aller se servir un verre de vodka derrière le bar que comporte la salle. Et avec lequel il vient s'installer à une petite table. Devant la scène où ses potes continuent plus ou moins de répéter. Simplement pour s'assurer qu'ils seront près. Il faut croire qu'ils ont encore quelques doutes sur leurs performances, contrairement à lui.

Le regard de Vice est rapidement happé par la gamine qui revient des toilettes. Les prunelles claires ne la quittent pas un seul instant alors qu'elle revient du côté de la salle pour s'allumer une clope et récupérer son téléphone. Avec lesquelles elle s'installe sur une chaise, un peu plus loin. Sous le regard un peu amusé de Vice. C'est qu'elle a tout l'air de s'être excitée toute seule cette imbécile. Que lui le soit, c'est normal. Elle s'est ouvertement frottée à eux et elle est maintenant à moitié à poils à se trimbaler sous leurs nez. Et puis il est tout simplement, tout le temps, excité lui. Mais elle, c'est marrant à voir. Il fait plus frais dehors, si t'as besoin de prendre l'air. Qu'il se permet -évidemment- de lui faire remarquer. Sur le ton de la conversation. Au moins, ça change des mots durs et froids qu'il a pour elle depuis le premier jour ou presque.

Répéter pour un concert, c’est une chose que je n’ai jamais fait. Quand je chante, c’est pour des petites scènes dans des bars ou autres du même style donc non, je ne répète pas avant. Là, c’est un tout autre univers qui s’offre à moi. Répéter, me dépasser. Chauffer ma voix, aller au-delà de mes limites habituelles. Me donner à fond je peux le faire mais dans le style que Vice attendait, là encore une fois, jamais fait. Plus qu’à espérer que je sois à la hauteur le jour du concert… Ca me met la pression je reconnais. Sans parler de Vice qui m’attendra au tournant si jamais je foire. Parce que si je me foire, je foire le concert. Je le sais. Et il le sait, surtout. Je l’ai compris, enregistré. Il me met la pression, il est dur avec moi mais même si je ne l’avouerai jamais, je sais qu’il a raison.

Je m’amuse de l’effet que je viens de lui faire. Son érection bien présente et bien visible. J’en souris, j’en ris légèrement même. Mais Vice ne serait pas Vice sans une pique bien placée. Je roule les yeux vers le ciel et soupire. « Est-ce que, parfois, ça t’arrive d’être sympa ? » Mon ton n’a rien d’agressif, au contraire. Je me moque pas non plus. Quoique… Je préfère prendre ce qu’il me dit au second degré. Et puis de toute façon, il peut bien bander devant qui il veut, j’en ai rien à carrer. Cadavres, animaux… je m’en fous totalement. Même si, au fond, je le plains un peu le pauvre quand même. Bander devant un cadavre… brrr… il doit avoir un énorme appétit sexuel l’garçon ! M’enfin.

Vice s’éloigne de la scène pour picoler après avoir mis un terme aux répèt. Les autres gars répètent encore un peu et moi je vais faire un tour aux toilettes. Je reviens quelques minutes plus tard, style de rien. Oui, je suis un peu excitée. Mais ça redescend, tout doucement. Je m’allume une clope et pianote sur mon tel dans mon coin, sans rien demander à personne. Je ne relève la tête que lorsque j’entends Vice me parler. Je lui lance un regard un peu étonné et « euh… ouais. Merci… » Je le regarde en fronçant légèrement les sourcils, prise d’incompréhension. Depuis quand il se soucie de mon bien-être ? Trop chelou. Ca me ferait presque flipper d’un coup.
Mais je me lève quand même. Prendre l’air me fera du bien oui. Je vais en profiter pour passer un appel tiens. Je m’avance vers lui car la porte qui donne dans la rue derrière est dans son dos. « Tu m’diras si tu veux qu’on revoit une ou deux chansons ensemble du coup. Sauf si tu comptes pas chanter du tout mais j’pense pas. » A la base, c’est quand même lui le chanteur du groupe… Sans attendre sa réponse, j’ouvre la porte et sors. Je jette mon mégot et passe mon appel qui ne durera certainement que quelques minutes. S’il veut me répondre, il attendra mon retour ou il ouvrira la porte pour me dire.

Vice ne peut que remarquer la satisfaction dans le regard de la brune. Elle qui n'a pas l'air peu fière de l'effet qu'elle lui fait. Malheureusement -ou heureusement, compte tenu de son appétit en matière de sexe- elle est loin d'être la seule à lui faire pareil effet. Tout au contraire. Trop de femmes sont capables de le faire bander comme ça. De le faire bander beaucoup trop vite. Il est clairement accro et ne cherche plus du tout à s'en cacher. A quoi bon, à part se mentir à soi-même et perdre un temps précieux qui pourrait être utilisé justement pour en profiter autant que possible ? A la question qu'elle lui pose, il ricane tout de suite. Et fait semblant de réfléchir rien qu'une poignée de secondes. Quand j'fais jouir des gonzesses, j'estime que j'suis plutôt sympa. Alors qu'il pourrait très bien se contenter de prendre son pied, avant de se tirer, sans se soucier de savoir si la fille a également jouit ou non. Vraiment, il pourrait le faire. C'est ce que font bon nombre d'autres types après tout. Mais il a une réputation à tenir le Vice.

Et le Vice, il met fin à ses propres répét' quand il estime en avoir eut assez. Parce qu'il est maintenant rassuré en ce qui concerne la nana qui va se produire sur scène avec eux. Normalement, ça devrait aller ! En tout cas, il ose l'espérer ! Pour l'heure, il ne manque pas de se foutre une nouvelle fois d'elle. Elle le prend pourtant au pied de la lettre et file pour aller prendre l'air juste devant la salle. Non sans avoir d'abord offert un monologue aux oreilles de Vice qui n'a écouté qu'à moitié. Deux minutes plus tard à peine, une cigarette coincée entre les lèvres, il quitte à son tour la salle. Et sans un regard pour Mari, prend la direction du parking pour aller récupérer sa voiture. Avec la ferme intention de partir, tout simplement. D'aller se trouver une fille à se foutre sous la dent. Ou sur la bite plutôt.

En attendant de se produire sur cette scène.
En attendant le soir du concert.

Qui arrive finalement relativement vite. Et il est carrément surexcité sans avoir besoin de s'en foutre plein le nez ou plein les veines. Pas tout de suite en tout cas. Il arrive en avance dans la salle. Un sac de fringues qu'il portera pour le concert, dans une main. Qu'il file abandonner dans la petite loge qui lui est réservée. S'il décide de ne pas consommer de drogue d'entrée de jeu, il ne se prive pas pour s'ouvrir une bière qu'il boit comme de l'eau quand il rejoint les membres du groupe déjà arrivés. Et qu'il salue avec un réel plaisir. L'ennui et le désintérêt, c'est uniquement pour la gamine. Cela va de soi ! Il reste encore un petit moment avant le début du concert. Alors comme à l'accoutumée, les Fakir passent un peu de temps tous ensemble. Généralement, c'est le dernier quart d'heure ou la dernière demi heure, que Vice retrouve la solitude de sa loge pour se concentrer et prendre simplement le temps pour lui.

Ok, je reconnais, je me suis enflammée bien trop vite à faire ma maline parce qu'il bandait - ou plutôt parce que je l'ai fait bander. Et forcément, aussitôt, il me fait redescendre de mon piédestal imaginaire. S'il est sympa parfois ? Ouais, je me le demande vraiment et je lui demande par la même occasion. "Qui te dit qu'elles jouissent vraiment ?" Il va me répondre un truc du style qu'il le sait, c'est comme ça. Que les filles ne peuvent simuler avec lui le super mâle alpha en puissance. Et blablablabla blablabla. Mouais. Et j'acquiescerai à ses mots, pour lui faire plaisir. Ou pas.

En tout cas, pour aujourd'hui, la répèt est terminée. La prochaine fois qu'on se verra ce sera pour le concert. Deux jours. Deux putains de jours. Super long. Et super court en même temps. Et pendant ces deux jours, je m'entraine. Il faut que tout soit parfait. Il faut que je sois parfaite. C'est MON soir. Mon soir dans le sens où je joue la série de concerts avec Fakir. Si je me plante, ils me plantent. C'est ma chance. La chance de poursuivre peut-être un peu plus longtemps avec eux. La chance de me faire découvrir par un producteur. Que sais-je !? On ne sait jamais ce qu'il peut advenir.
Et avec tout ça, y'a évidemment ma tenue. Et je sais que Vice ne me loupera pas. Je vais faire les boutiques pour avoir plusieurs tenues. Juste au cas où ce que j'ai choisi ne lui convient pas. Oui, je suis prévoyante. Il vaut mieux.

Le soir du concert arrive et je me prépare avant d'y aller bien sûr. Maquillage un peu forcé sur le noir, des grandes boucles d'oreilles, des talons hauts qui pourraient en laisser rêveurs et ma
tenue recouverte d'une veste qui m'arrive à mi-cuisses. Je prends deux autres tenues et tout ce qui pourrait me servir que je fourre dans un sac et je pars pour rejoindre le groupe.
Tout le monde est déjà là, bien sûr... Mais je sais que je ne suis pas en retard. Loin de là même ! J'ai tellement le trac... Mon coeur bat à mille à l'heure. Je salue les gars en arrivant, pose mon sac et enlève ma veste avant de me tourner vers Vice. "Alors... Verdict ?" C'est à lui de me dire si la tenue lui convient ou pas. J'ai encore le temps de changer si jamais ça va pas. Et en attendant son opinion que je sais d'avance franc et acerbe, j'ouvre la bouteille de vodka que j'ai amené et j'en bois deux gorgées avant de m'allumer une clope. Ca va bien se passer... Ca va bien se passer... Ca va bien se passer... Je me répète ces mots en boucle...

Il se contente d'un regard franchement noir, en guise de réponse. Quelle question bête ! Il le sait, qu'elles ne simulent pas. Ce n'est pas cette gamine arrivée d'il ne sait trop où, qui va commencer à lui flanquer le doute ! Alors il ne prend pas même la peine de lui offrir une réponse formulée. Il pourrait pourtant lui affirmer qu'il lui montrera à l'occasion. Mais il est toujours beaucoup trop en rogne après elle, constamment, pour envisager de se la faire. Il ne la supporte pas franchement, c'est le moins qu'il puisse dire. Et il ne la supporte pas davantage, plusieurs jours plus tard. Quand ils doivent se croiser de nouveau. Pour le concert cette fois. C'est le grand jour. Ils ne peuvent plus se permettre de passer leur temps à se chercher tous le deux. Qu'importe de savoir s'ils s'apprécient ou non. Sur scène, ils ont tout intérêt à donner l'illusion qu'ils s'entendent même à merveille. Pour le bien du concert et de l'ambiance générale.

Quand elle apparaît dans son champ de vision, il parvient pendant un moment à oublier le fait qu'il ne l'apprécie pas du tout de base. Tant elle est surtout vachement sexy. Et c'est bien là la seule chose qu'il parvient à remarquer dans l'immédiat. Elle n'a pas beaucoup de poitrine. Mais ses jambes, c'est carrément de la folie. Et il ne manque vraiment pas d'y faire attention. Regard rivé sur leur longueur affolante. Il a une soudaine envie de les sentir s'enrouler autour de ses hanches pendant qu'il la baise. Ou simplement la voir se pencher légèrement en avant pour qu'il la prenne en levrette debout. Bref, toutes ses pensées sont purement érotiques. Comme à l'accoutumée dans le fond. Et c'est son avis à lui qu'elle demande. Très certainement parce qu'il est le seul à passer son temps à l'emmerder pour un oui ou pour un non. Et que c'est donc tout naturellement lui qui a mis le doigt sur le manque de sexy dans ses tenues. Bandante. C'est simple, court, concis. Mais ça a au moins le mérite d'être clair et percutant.

Et cette fois ci, il a un peu plus de mal à détourner le regard d'elle. D'autant plus qu'elle a tout l'air d'être nerveuse. Et ça l'amuse. Sans compter qu'elle a intérêt de se donner à fond sur scène. Et pas uniquement en ce qui concerne le chant. Mais ça, elle le sait. Et c'est bien pour cette raison qu'elle fait montre d'une telle nervosité. Elle sait que ce soir, aucune erreur ne sera permise. Ou elle a intérêt de la rattraper rapidement ! C'est donc sans réellement cesser de la zieuter, que Vice boit sa bière et fume sa clope. En vérifiant quand même l'heure de temps en temps. Pour ne pas manquer le moment d'aller s'isoler un peu. Sans ça, il ne se sent pas tout à fait prêt à monter sur scène. Il a besoin de petits moments sans les autres membres du groupe avant de se retrouver de nouveau avec eux pour jouer.

Nous y voici. Enfin... Enfin !? Le trac m'envahit et me trahit par tous les pores de ma peau. Je le sais. Et c'est normal. Vice va s'en réjouir car il va pouvoir me mettre à mal encore une fois. Ce mec est déstabilisant au possible. Je ne sais jamais comment le prendre. Je dois marcher sur des oeufs à chaque fois que je lui parle. Déstabilisant, énervant, chiant. Ouaip. Que des défauts. Un seul atout : super sex. Malgré tout... Et ça me gonfle encore plus qu'il puisse m'attirer ne serait-ce que quelques secondes.
Mais là, pour le moment, ma seule interrogation alors que j'arrive et que je me mets à l'aise c'est si ma tenue lui convient. Vu comment il m'a enchainé la tête aux répèt, je préfère en être sure.
Sa réponse me plait et me fait sourire en coin en arquant un sourcil. Satisfaite. Oui. "Parfait alors." Pour la tenue du moins. Pour le reste, on va voir...

Le temps avance. Les minutes passent. Je bois lentement ma bouteille sans pour autant la terminer. Il faut que je sois lucide quand même. Juste un peu chaud. Pour m'aider un peu à me débrider devant autant de personnes. Chacun s'isole et se prépare à sa façon.
Moi, je dois chauffer ma voix. Et un peu mon corps. Légèrement. Je fume une dernière clope après mes dernières vocalises et le moment arrive enfin. J'ai l'impression que mon coeur va sortir de ma poitrine.
Il parait que le stress est un bon moteur. On va voir aussi...

La première chanson est la plus soft. Histoire de se mettre en route tranquille. De légers mouvements du bassin, une voix déjà puissante mais mesurée.
Et voici déjà la seconde. Ca monte d'un coup. Ma voix déjà. Et les mots qui sortent de ma bouche qui doivent être en accord avec ce que montre mon corps. Je me déhanche, me caresse le côté du corps, ondule encore et encore ses hanches avant de mimer pincer un sein.
Le concert se poursuit et je suis de plus en plus à l'aise. Mon corps et ma voix sont mes instruments ce soir. Je mime un acte sexuel, fait ma chaude à n'en plus pouvoir, glisse ma main entre mon body et ma jupe si courte... Et je joue avec les mecs du groupe. Tous. Un par un. Comme aux répèt.
Des caresses... des baisers volés ... avec la langue parfois... Ou encore des morsures dans le cou.
C'est avec Vice que je m'amuse le plus. C'est avec lui que je dois le plus faire croire à une attirance sexuelle. Des regards, des positions équivoques en lui faisant comprendre clairement de venir me baiser, mon cul tendu vers lui, lui offrant une vue imprenable sur mes fesses quasi dévêtue.
Puis je me place derrière lui, pendant qu'il joue, je passe ma main sous son bras en faisant attention de ne pas le gêner. J'arrache sa chemise et viens le griffer tout en lui mordant l'omoplate avant que ma main ne se pose sur sa queue recouverte de son pantalon pour caresser sa queue qui doit commencer à se sentir bien à l'étroit.
La chanson se termine. La suivante est un duo. Vice, moi...
Voyons voir si je suis toujours à la hauteur...

Il n'a aucune hésitation dans la voix, quand il lui confirme ce qu'il pense de sa tenue. C'est court, simple et concis au moins. Elle est bandante. C'est peu de le dire. Dans le fond, il ne fait aucun doute qu'elle est consciente de son physique. Elle ne peut tout simplement pas ne pas réaliser comme elle est attirante pour la gente masculine. Et certainement les femmes aussi, dans le fond. Mais tout ça, Vice n'y pense déjà plus quand il se détourne d'elle pour se concentrer principalement sur la suite à venir. Sur ce concert qui ne va pas tarder à démarrer. Une clope et une bière plus tard, il file s'isoler dans sa loge perso. Comme les autres membres du groupe, sans doute. Ils prennent le temps de se préparer les uns et les autres. Mentalement et physiquement. Chacun a sa façon de faire. Vice à besoin de se poser, de se reposer, de se vider la tête. Autant que possible. Il boit également pas mal d'eau pour se tenir aussi hydraté que possible et s'assurer du bon état de ses cordes vocales.

Finalement il est l'heure de monter sur scène. Les uns après les autres ils prennent place. Les premières notes de musique se font entendre. Les premiers sons de voix. Elle. Lui. Elle. Lui. Lui surtout. Le chanteur a la voix qui s'impose. Au corps qui s'impose. Vice n'a rien de tendre. Rien de doux. Il se produit sur scène comme il est dans la vie et comme il baise aussi. Avec une passion pleine de rage et de violence. Animal qui se déchaîne. Plus encore quand, comme ce soir, il y a une fille sur scène. Difficile de faire mine de ne pas la remarquer. Même si c'est elle. La fille en question s'en donne quand même à coeur joie. Elle est déchaînée comme jamais. Sexy en diable. Séductrice jusqu'au bout des ongles, avec tous les membres du groupe. Vice ne demeure pas froid face au spectacle qu'elle offre. C'est impossible. Elle lui fait un effet qu'il n'a pas la moindre envie de dissimuler.

Elle joue le jeu à fond, c'est le moins qu'il puisse en dire. Quand elle ne se dandine pas sous son nez, elle se glisse dans son dos pour arracher à moitié la chemise sombre qu'il porte. Griffer sa peau ou la mordre. Toujours pas la moindre envie de sa part de la repousser. Tout au contraire. Il en profite plutôt. Et quand ils chantent ensemble, ils jouent le jeu tous les deux. C'est au tour du suédois de se loger dans le dos de l'autre. Érection contre fesses. Les frottements érotiques des corps qui se rencontrent avec plus ou moins de douceur. Qui se percutent au même titre que leurs voix qui s'élèvent toujours et se font nettement entendre à travers les divers instruments de musique. Par dessus eux. Le sexe dans les deux voix qui se mélangent à merveille ensemble. Et bordel si ça ne tenait qu'à lui, Vice serait déjà en train de la baiser, ici même, sur scène. Tant la musique a le don de le maintenir dans un état d'excitation avancée. Et elle aussi, un peu, dans la foulée. Alors que, corps en sueur et voix qui se baisent, ils semblent ne faire qu'un. Au moins pour ce soir, sur cette scène.

Evidemment que je sais que je suis attirante. Les regards que l’on pose sur moi par moments, ou même les mots (très souvent crus) que l’on peut me dire lorsque je marche dans la rue ne sont pas dû au fait de mes tenues portées. Enfin, pas que. N’en déplaise à Vice. Lui non plus ne fait pas exception aujourd’hui d’ailleurs. Bandante. Voilà un mot qui me ravie dès qu’il sort de sa bouche. Et pour le coup, là, je sais que c’est un compliment.
Il reste moins d’une heure avant le concert et chacun s’isole pour se préparer. Le stress monte encore plus. Première scène avec ce groupe, première fois dans un groupe de rock comme je l’ai tant souhaité. Si j’me loupe, c’est fini. Donc, restons raisonnable et arrêtons de picoler comme un trou. Je fume une dernière clope, inspire profondément et c’est parti.

Le concert commence enfin. Les regarder se produire sur scène et être avec eux n’a rien de comparable. Même si ça me fait un peu chier de le reconnaitre maintenant que je le connais, Vice assure grave. Ce mec est né pour faire ça. Clairement. Un charisme aussi puissant que sa voix, une aisance déconcertante tant dans le chant que dans les gestes qu’il peut faire. Fakir c’est lui en même temps… Normal que tout soit parfait dès qu’il commence à faire entendre le son de sa voix. Il en devient sexy, attirant.
Je sais que je ne pourrai certainement pas faire aussi bien que lui mais je m’emploie à tout donner. Que ce soit dans ma voix ou avec mon corps, mes attitudes. L’alcool aidant, je m’amuse avec tout le groupe sans exception. Me frottant à eux, les caressant… je veux qu’on puisse voir dans leur façon de me regarder qu’ils ont tous envie de me baiser sur la scène. C’est ce qu’il faudrait, vraiment, faire ressentir au public. Ca je l’ai compris maintenant.
Et je joue avec Vice, aussi et surtout. Je me prends au jeu et j’aime ça. Le griffer, le mordre, caresser sa queue déjà gonflée. Ca m’excite aussi, évidemment. Comment ne pas l’être. Mais il est facile pour moi de faire abstraction de cet état d’excitation. De ne pas le montrer. Je me focalise sur la musique, sur ce que je dois faire. Mais mon excitation revient au galop lorsqu’il vient se coller dans mon dos. Je sens son érection entre mes fesses et j’appuie pour la sentir davantage. Pour qu’il sente aussi mon cul contre sa queue. Nos voix se mêlent et s’accordent à merveille. Je sens sa main sur ma hanche et tout en poursuivant la chanson, je viens la prendre pour la faire glisser vers mon entre-jambes qu’il peut sentir l’espace de quelques secondes.
Mimes d’actes sexuels sauvages, je poursuis en me penchant légèrement en avant, cambrée et cul tendu vers lui. Collé à lui. J’ondule mon bassin de gauche à droite avant de venir taper mon cul deux fois contre lui comme s’il était en train de me prendre en levrette.
Puis, je me retourne pour lui faire face et terminer cette chanson. L’entracte est proche. Yeux dans les yeux, je viens coller ma poitrine à lui. Mes mains reviennent griffer son torse alors que j’entame le dernier couplet. C’est lui qui termine la chanson et j’en profite pour venir lécher son torse avant de le mordre de nouveau dans le cou. Puis, mes mains remontent sur ses épaules et alors qu’il dit le dernier mot de la chanson, je prends une impulsion pour sauter et enrouler mes jambes autour de sa taille. Je viens l’embrasser avec fougue, mêlant déjà ma langue avant que je n’arrête en tirant sur sa lèvre inférieure.
Maintenant, on peut faire la pause.

Quand elle daigne se lâcher enfin, cette fille est pas mal incroyable. C'est la réflexion que se fait Vice aussitôt le concert démarré et la minette en train de se frotter à lui et aux autres membres du groupe, comme une véritable petite chatte en chaleur. Ce qui ne manque certainement pas d'éveiller l'appétit des uns et des autres. Difficile de faire autrement avec un aussi joli morceau qui se frotter, tâter, embrasser, lécher et mordre. Ils en profitent malgré tout, tous autant qu'ils sont. Et ceux qui assistent au spectacle, n'ont pas l'air de trouver ça particulièrement dérangeant. Tout au contraire. Ils y prennent certainement beaucoup de plaisir eux aussi. Les gars envient les mecs du groupe. Les filles envient Elsa. Et ce, pour des raisons pas mal évidentes. Elle n'a de cesse de revenir à Vice. Qui ne fait rien pour l'arrêter ou l'inciter à ralentir. Tout au contraire. Il profite de tout ce qu'elle veut lui 'offrir'. Ravissement évident à l'érection qui pointe contre les fesses de la belle et à son regard rendu sombre par l'excitation. Il la dévore du regard, apparemment prêt à ne faire qu'une bouchée de sa petite personne. Elle le rend clairement dingue. Et lui ne s'imagine que trop bien s'immiscer sous sa jupette pour la baiser comme elle le mérite.

Mais pour l'heure, il doit tenter de se concentrer sur le concert malgré tout. Ils sont en pleine performance. Et dans le fond, peut-être qu'elle joue juste terriblement bien la comédie. Qu'elle est capable de lui faire croire et de faire croire à tous les autres également, qu'elle est sexuellement attirée et excitée par eux. Elle qui n'a de cesse de venir frotter son cul à l'entre jambe de Vice. Pour finalement lui sauter carrément dessus quand les dernières notes de musique fendent l'air. Il est le premier surpris par son geste quand elle enroule ses jambes autour de ses hanches. Plus surpris encore, quand elle l'embrasse à en perdre haleine. Lui qui n'a pas forcément le réflexe d'échanger des baisers langoureux, même avec celles qu'il baise ici et là, met un moment avant de réagir. Et quand c'est le cas, il laisse un grognement lui échapper. Et de refermer durement la main qui ne tient pas le micro, sur une fesse ferme qu'il empoigne durement. Quand les lumières s'éteignent pour un court temps, il la repose à terre. Mais l'empoigne par le poignet pour l'emmener avec lui. Ou plutôt la tirer sèchement par le bras.

Il l'embarque côté coulisse, juste à côté de la scène. Et la plaque presque durement contre le premier mur venu. Une main délicieusement enroulée autour de sa gorge fine. Je ne te pensais pas à ce point allumeuse. Qu'il souffle d'une voix chaude et caressante. Son souffle qui rencontre le sien et s'y mélange avec plaisir, tant leurs visages sont proches l'un de l'autre. Il sent les battements frénétiques de son coeur jusque dans ses tempes. Le désir au fond des yeux. Et le besoin furieux de la posséder, qui lui tiraille sévèrement les reins. La boule de tension en leur creux, qui hurle à la libération. Et pour ce faire, aucune autre façon n'est envisageable, que celle qui consiste purement et simplement à la posséder. Elle. Cette nana qui vient de l'exciter au delà de l'entendement. Qui vient de le chauffer comme aucune autre femme ne l'avait fait sur scène, jusqu'à présent. Lier le sexe et la musique, c'est forcément une bonne idée. La meilleure des idées pour un type comme lui.