Je le savais. Oui, je savais qu'il partirait en catimini pour ne pas qu'on se croise. Et d'un côté, je crois que je l'espérais aussi. Vice et moi, on ne s'entend pas. Sauf sexuellement apparemment. Cela peut changer, certes. Mais disons qu'avec nos deux caractères, c'est loin d'être gagné. L'avenir nous le dira. Ou pas. Rien ne dit que nos routes se recroiseront de toute façon.
Déjà une semaine que nous nous sommes envoyés en l'air comme des bêtes, à deux reprises et à seulement quelques heures d'intervalles. Et plus aucune nouvelle. Il m'est arrivé de repenser à cette baise bestiale, oui. Mais aucun regret. Aucun remord. Ou aucune envie de le rappeler pour autant. Si on doit se revoir, ça se fera.

C'est avec un grand étonnement que je lis son sms quelques jours plus tard. Etonnée mais ravie. Il veut que je le rejoigne le lendemain au studio d'enregistrement pour me faire écouter une chanson et voir si nos voix pourraient s'accorder dessus. Je ne lui dirai pas mais je suis toute excitée ! Pas sexuellement, non. Pas encore du moins. Excitée par ce qu'il me propose. Chanter... Ma passion. Leur univers, je l'adore. Tout est bon pour le moment. Reste à espérer que je serai à la hauteur. Pour lui. Vice est difficile, je le sais. Alors il va encore falloir que je me donne à fond. Ca ne me gêne pas, je sais ce qu'il attend de moi maintenant.
Le jour J arrive et je prends le chemin du studio pour l'heure qu'il m'a indiqué. Habillée d'un short en jean et d'un top court mais large, laissant apparaitre mon épaule dénudée (donc non je n'ai pas de soutif...) j'entre et je le vois. Seul. "Salut ! Les autres sont pas là ?" Bah non pauvre idiote ! Tu le vois bien ! Tsss... Mais bon, rien ne me dit qu'ils n'arriveront pas après non plus. Je pose mon sac avant de poser mon cul à côté de lui, sur le canapé installé là. "Tu reconnais enfin mon talent de chanteuse ou t'as trouvé personne d'autre ?" Putain ! Mais pourquoi faut que je me sente obligé de le chercher à chaque fois ? Je souris en coin mais quelque chose me dit que ça va pas durer. Vice va me tacler c'est certain...

Taste me.

Elsa & Vice

Vice n'étant pas le genre à se prendre la tête pour quoi que ce soit, il se fout pas mal de son passif avec cette nana là. Il a fini par reconnaître son talent pour la chanson et c'est uniquement pour cette raison qu'elle est cordialement invitée par ses soins, à venir le retrouver au studio. Tout ça ne signifie pas qu'il va se comporter autrement avec elle. Qu'il va être plus sympa ou quoi que ce soit de ce genre. Il n'est toujours pas son plus grand fan. Il ne l'apprécie toujours pas de façon démesurée. Mais parce qu'elle chante vraiment bien et est correcte sur scène, il n'est pas contre tenter de nouveau l'expérience. Elle apporte vraiment un petit truc à leurs chansons. Même s'ils ne vont pas non plus aller jusqu'à lui demander de rejoindre le groupe pour de bon. Ils ont déjà tenté l'expérience d'une gonzesse parmi eux et ça s'est très mal terminé. Ils sont au moins assez malins pour apprendre de leurs erreurs tous les cinq.

Quand elle rejoint Vice au studio, il est déjà là à l'attendre. Tout est prêt et il lui faut juste la voix féminine en elle même. Quand elle débarque enfin et lui pose la question la plus con de l'univers, il arque les sourcils. Bien sûr que si, r'garde bien ils sont planqués dans les tiroirs. Vice faisant du Vice. Pas sympa pour un sou. Pourquoi le serait-il, franchement ? Il marmonne quelques mots en suédois quand elle prend de nouveau la parole et l'interroge. Fait basculer sa tête en arrière pour la poser sur le dossier du canapé en ronchonnant un peu plus encore. J'ai trouvé personne d'autre, évidemment ! Qu'il prétend avec froideur. Voilà tout à fait le genre de raison pour laquelle ils ne s'entendront jamais tous les deux. Elle passe son temps à provoquer l'ours. Et l'ours n'aime pas ça. L'ours finira par lui faire du mal pour de bon si elle continue sur sa lancée.

Bon ! On commence ou on fait la causette ? Il n'attend évidemment pas de réponse pour se relever et s'approcher de la table de mixage. L'élégance dans chacun de ses mouvements malgré la carrure imposante. Dans sa façon de se mouvoir, il n'a pas l'air d'être la brute qu'il est pourtant dans les faits. Il s'agit de l'un de nos plus gros succès, qu'on veut remettre au goût du jour. On a déjà refait le côté instrument. Ne manque que nos voix. Qu'il prend quand même sagement le temps de lui expliquer. Avant de lancer la chanson pour qu'elle puisse l'écouter. Ce n'est qu'en cours de route qu'il darde le regard sur elle. Sans doute le premier vrai regard depuis qu'elle est entrée dans la pièce. Yeux qui sont déjà à la scanner de la tête aux pieds et qui ne manquent rien des surfaces de peau découvertes par les vêtements qu'elle porte. Tu la connais ou pas ? Qu'il demande, sans faire de commentaire sur sa tenue vestimentaire ce coup ci. Ce qui est plutôt bon signe semble-t-il.

Même si, parfois, j'ai tendance à être crédule... Là, je sais très bien que Vice m'appelle parce qu'il n'a trouvé personne et uniquement pour ça. Clairement, lui et moi, on peut pas s'encaisser. Le fait qu'on ait couché ensemble ne change rien. Je lui demande pas de m'apprécier de toute façon. Tout comme il ne me le demandera pas non plus, j'en suis certaine. Je ne peux nier l'attirance sexuelle évidente que j'ai pour lui ceci dit. Quoique... rien ne dit qu'il m'attire encore. C'était peut-être juste dans l'euphorie du concert. Je vais le savoir dans quelques minutes. Suspens...

J'arrive au studio, je le salue. De loin. Lui et moi on n'est pas potes. Je lui pose une question tellement conne que je sais qu'il va me tacler dès que la phrase est sortie. Et je me maudis. Mais c'est trop tard. "Ah ouais ? C'est des grands tiroirs alors !" La meilleure défense dans ce genre de cas, c'est l'humour. Ou tenter d'en faire. Et je ne suis pas persuadée que Vice adhère à mon humour... Là encore, suspens...
Mais il ronchonne, parle en suédois et là je me dis que vaut mieux pas que je sache ce qu'il a dit. Bien qu'à mon avis c'était un truc du style Je t'ai pas demandé de parler ou encore mais ferme ta gueule putain ou bien putain mais pourquoi je l'ai rappelé. Allez, je parie sur la troisième. Mais je le saurai jamais.
Provoquer, chercher jusqu'à l'énervement... avec lui, c'est jouissif. Je kiffe quand il est mauvais. Ca ne le rend que meilleur sur scène après, il devrait m'en remercier. Je suis spontanée comme nana, je parle parfois (souvent ??) trop vite. Je respire la bonne humeur en continue. C'est comme ça. Mais lui, c'est tout le contraire. On a tout le temps l'impression qu'il fait la gueule, qu'il va frapper le premier mec qui passe à sa portée. Ca me gêne pas. Et le pire dans tout ça, c'est que je crois que c'est ce qui fait son charme aussi... "Evidemment..." Voilà tout ce que je réponds. Pour une fois, c'est court. Qu'il en profite.

Il veut commencer. Et moi aussi. Ca évitera que je déblatère des conneries à tour de bras. Je le regarde se lever et ... merde... finalement, ce n'était pas que l'euphorie du concert... Fais chier putain ! Attention, je dis pas que je suis excitée à mort juste en le regardant, non. Je dis juste qu'il est vraiment sexy. Dans sa façon de bouger, de toucher cette table de mixage. Mes yeux le scrute de la tête aux pieds, s'arrête sur son torse puis sur son cul... Il commence à parler et je me reprends aussitôt en me levant pour me rapprocher de lui. Mais pas trop non plus. Faut que je m'occupe l'esprit là.
Le morceau démarre et je regarde la feuille avec les paroles de la chanson. "Oui je la connais." Je ne réponds pas à ce qu'il a dit avant. J'évite son regard. Je l'évite lui tout court sans en avoir l'air. Je me retourne, dos à lui, les yeux rivés sur la feuille et je chantonne légèrement pour m'imprégner de la nouvelle version. Mes cheveux sur le côté laissent apparaitre mon épaule dénudée. Et alors que j'écoute la musique, ma main se pose sur ma nuque que je frotte légèrement. J'ai certainement dû faire un mauvais mouvement, j'ai une légère douleur. Mais impensable que je lui dise. Il va croire que je suis pas capable de chanter ou je ne sais quelle excuse bidon.
Lorsque le morceau se termine, je ne me retourne toujours pas. Moins je le vois, mieux je me porte. "Tu veux la découper comment pour qu'on puisse chanter ensemble du coup ?" Je pense qu'il le sait déjà. Ou alors il voulait voir avec moi directement pour faire un essai...

Taste me.

Elsa & Vice

La réponse du tac au tac que balance la gamine, fait se figer le Vice. Qui cesse tout mouvement avant de lever haut les sourcils. Il n'est pas assez idiot pour ne pas comprendre qu'il s'agit d'une plaisanterie de sa part. En quelques sortes. Parce que ce n'est pas non plus super drôle, qu'on se le dise. En tout cas, pas pour quelqu'un comme Vice qui n'a pas le rire si facile que ça. Il rit plus volontiers quand c'est pour se moquer de quelqu'un, par exemple. Voilà le genre d'humour auquel il adhère ! Mais au moins la petite plaisanterie de la blonde a-t-il eut le mérite de le calmer de façon instantanée. Parce qu'il ne s'attendait pas tellement à ce qu'elle lui réponde avec une telle spontanéité. Finalement, il ronchonne tout bas et se détourne un peu d'elle. Il préférerait nettement passer à la suite dès à présent. Il estime qu'ils ont déjà perdu bien assez de temps. En vérité, ce n'est pas le cas puisqu'elle vient à peine d'arriver ! Mais quand même. Il n'a pas l'intention de se perdre dans de futiles conversations avec elle. D'autant plus qu'ils n'ont rien à se raconter dans le fond.

Vice se bouge enfin pour rejoindre la table de mixage. Bien conscient du regard de la jeune femme. Auquel il ne donne aucun sens sur le coup. Parce qu'il tâche toujours de lui offrir aussi peu d'attention que possible. Tout concentré qu'il est sur la tâche qu'il doit accomplir. Cette chanson qu'ils veulent remettre au goût du jour en y ajoutant une voix féminine. Et Elsa semble être la seule femme du coin à savoir chanter. C'est en tout cas la conclusion qu'ils ont fini par faire assez rapidement, après quelques castings à travers la Hongrie. Enfin Elsa s'approche et récupère la feuille sur laquelle sont notées les paroles. Et lui tourne ostensiblement le dos pour les lire. Il ne fait toujours pas le moindre commentaire et se laisse tomber dans le profond fauteuil à roulettes, en cuir, une fois la musique lancée. Ses doigts pianotent inconsciemment sur le bord de la table et son regard se perd un bref moment du côté de la salle d'enregistrement. Avant de revenir à la jeune femme qui ne se tourne toujours pas vers lui. Sans doute juste pour se concentrer autant que possible sur la chanson. Perdue dans ses pensées, dans sa bulle.

Mais la musique prend fin et elle prend la parole toujours sans se tourner vers lui. Cette fois, il laisse entendre un semblant de ricanement. T'es au courant que je suis derrière toi ? Je sais que t'aimes ça ... Mais en l'occurrence j'aime qu'on me regarde quand on me parle. Le ton est plus moqueur que franchement mauvais. Il se souvient très bien du genre de position qu'elle aime, en effet. Du genre d'activité sexuelle qui lui plaît. A la flopée d'images qui remontent à la surface, Vice perd son regard du côté de la jeune femme. Ses jambes interminables, son petit cul bien moulé dans son short et son épaule découverte par son top ample sous lequel elle ne porte certainement rien. Il n'empêche qu'il est bien décidé à attendre qu'elle l'affronte du regard, pour poursuivre la conversation. Et dans le genre têtu, on fait difficilement pire que Vice lui même. Qui pousse le truc jusqu'à croiser les bras sur son torse et river son regard sur le crâne de la blonde. Dans l'attente de la voir pivoter pour reporter enfin son attention sur lui. Juste pour le plaisir de l'emmerder dans le fond.

Je n'ai jamais prétendue être une comique dans l'âme. Mais j'aime rire et faire rire. Parfois, ça fonctionne. Parfois non. Vice n'est juste pas un bon public. C'est tout. Non, je ne suis pas de mauvaise foi. Et non, je ne suis pas vexée non plus qu'il n'adhère pas à mon humour. Pas du tout.
Du coup, une question me taraude : a-t-il déjà rit un jour ? Mais genre vraiment rit. Pas un sourire, non non. Rire aux éclats je parle. Hm. J'en doute sincèrement. Autant sur scène et au pieu, il se lâche... autant dans la vie de tous les jours, je suis pas persuadée que ce soit un trublion de ouf. Mais bon. C'est pas non plus comme si ça m'intéressait vraiment au final. Lui et moi on est tellement différents... Tellement...

De toute façon, je suis pas là pour la causette ou pour le faire rire. Le boulot. Y'a que ça qui nous lie. En quelque sorte. Parce que 'lier' est un bien grand mot en ce qui nous concerne. Je le regarde se mouvoir jusqu'à la table de mixage sans rien dire. Seules mes pensées vagabondent jusqu'au moment où il me parle et que je le rejoins.
Je prends les paroles et j'accompagne la musique en fredonnant. Je lui tourne le dos et c'est fait délibérément. Aucune envie de croiser son regard critique. Parce que, sachez-le, Vice a TOUJOURS quelque chose à (re)dire. Sur tout ! Et encore plus quand ça me concerne.
La chanson se termine et je ne me retourne toujours pas. Et là, bingo, j'avais raison. Ca lui plait pas. Bon, ok, moi non plus ça me plait pas quand on me parle pas en face... Mais non, je ne lui donnerai pas raison. Je soupire et me retourne, quand même. Pour lui faire face. J'ai pas envie de m'énerver. Je veux juste le provoquer. Encore une fois. Légèrement sur le côté, je me penche en avant pour faire ressortir mon cul et je me donne une claque. "Hmm oui, je suis une vilaine vilaine fille..." Genre de punition qu'il pourrait aimer me donner.
J'arque un sourcil et un sourire en coin avant de prendre place sur le second fauteuil. Croisant mes jambes, je décide de lui reposer ma question, en face. "Tu veux la découper comment pour qu'on puisse chanter ensemble du coup ?" Mot pour mot je lui repose la même question. Et j'attends que l'homme décide. Comme à chaque fois.

Taste me.

Elsa & Vice

Vice ne prête pas plus attention que ça à la jeune femme, quand elle commence à fredonner la chanson en lui tournant toujours le dos. Parce qu'il commence par s'imaginer qu'elle cherche juste à se plonger seule dans sa bulle pour se concentrer davantage. Du moins, jusqu'à ce qu'elle lui adresse la parole sans avoir prit la peine de pivoter pour lui prêter de nouveau attention. Quand elle daigne se remuer enfin, c'est pour se claquer une fesse non sans quelques mots qui font se crisper Vice. Il relève un regard presque trop sérieux en direction du visage de la blonde. Pas certain de savoir si elle le fait exprès ou si elle est juste encore sur sa lancée. Qui consiste complètement à déconner et à rire. Evidemment, lui ça ne le fait pas rire du tout. Mais il n'est pas réputé pour avoir beaucoup d'humour le suédois. Il en est conscient et il n'a jamais éprouvé l'envie de changer la chose, puisque ça ne le rend pas particulièrement malheureux. Il s'assume tel qu'il est. Et avec grand plaisir !

Est-ce que t'es vraiment en train de me provoquer Elsa ? Il ne fait aucun doute que oui. Mais pour savoir s'il s'agit d'une provocation taquine ou d'une provoc' sexuelle pour le faire réagir de ce côté là, c'est plus compliqué à définir. Non parce que si c'est une vraie fessée qu'elle souhaite, il se sent parfaitement capable de la lui donner. Il le ferait même avec un plaisir certain. Un plaisir vicieux. Parce que c'est Vice. Parce que secouer un peu les gonzesses qui lui passent entre les doigts, ça lui plait. Quand elle prend enfin place non loin de lui, il continue de la regarder. Lui prêtant de nouveau pleinement attention. Ses jolies jambes qu'elle flanque plus ou moins consciemment sous son nez. J'veux que tu commences par la chanter entièrement seule, pour voir c'que ça donne.

Et il y a de fortes chances / de gros risques, pour qu'il n'aime pas beaucoup ça au départ. Voir, qu'il n'aime pas du tout le rendu final et décide de rapidement revenir en arrière pour changer quelques trucs. Soit pour que la chanson soit un peu plus adaptée à son grain de voix féminin. Soit pour qu'elle, elle change un truc. Mais la perfection n'apparaît pas d'un seul claquement de doigts. Surtout pas quand il est question de musique. La clé de la réussite, c'est de faire des tas et des tas d'essais. Il faut au moins ça pour trouver le vrai truc qui fonctionnera autant dans un studio d'enregistrement, que sur une scène devant des milliers de personnes. Depuis le temps qu'il fait ça, Vice est plutôt bien placé pour le savoir. Et pour connaître également les goûts des fans qui les suivent depuis des années. Interprète la comme s'il s'agissait de ta chanson. A ta manière. Qu'il demande en se détournant enfin d'elle pour se redresser sur son siège. Promis j'jugerai pas ta vision de la chanson.

Effectivement, au départ, je me suis retournée pour ne pas avoir à affronter son regard qui me juge en continue. Du moins, c'est l'impression que j'ai. La chanson je la connais. Les arrangements, non. Donc j'écoute, je me concentre, je fredonne les paroles pour m'imprégner de la chanson sur laquelle il veut que je pose ma voix. J'aime bien cette chanson. Comme la plupart de ceux qu'ils ont faites d'ailleurs. Mais je ne peux me permettre de faire gonfler son égo déjà surdimensionné. Donc je passerai cette info sous silence.
A la fin de la chanson, je lui pose une question sans me retourner et bien évidemment, ça lui plait pas. Je le provoque suite à ce qu'il me dit, en me claquant les fesses. J'aime le provoquer. Je crois que ça va devenir ma nouvelle passion. Bizarre comme passion, je sais. Mais on se contente de peu parfois. "Si c'est le cas, ça fait quoi ?" J'vois pas pourquoi il me pose la question, il le sait. Evidemment que je le provoque. J'aime tellement quand il râle dans sa barbe.
Sans attendre forcément sa réponse, je viens vers lui et prend place dans l'autre fauteuil en croisant mes jambes sur lesquelles il reluque. Tiens, tiens... Mes jambes semblent lui plaire. Je n'y avais jamais fait attention jusqu'à maintenant. "Ok ! Vas-y alors, remets là !" La chanson, bien sûr...

Je me relève aussitôt et je me mets, cette fois, face à lui. Au moins il n'aura rien à redire là-dessus.
Je me concentre une nouvelle fois, attendant qu'il remette la bande son. Mais il me dit encore quelques mots avant. Je hoche la tête à sa première recommandations. Ok. Faire comme si c'était MA chanson. L'interpréter comme telle. Et quand il me fait une promesse, j'ai un moment de bug. Il m'a mise sur le cul. Ultime provocation du coup ? "Promis ? ..." J'hésite... Je le provoque ou pas ? Allez... "Faut pas dire des choses comme ça Vice... " Ca reste sage. Je suis gentille. "Du coup, si tu tiens pas ta promesse, t'auras un gage." Et ça en sera un bien chiant, qui le soule. Genre me masser les épaules et le cou vu que j'ai un peu mal. Ou m'emmener manger dans un resto. Typique ce qu'il va détester faire. Je crois que pour la première fois, du coup, j'ai envie qu'il me juge. Mais avec la chance que j'ai, il ne le fera pas justement. On verra.
La musique commence alors et je me concentre. Je connais les paroles par coeur pour avoir chanter cette chanson plusieurs fois. Plus aucun besoin des paroles du coup.
Je ferme les yeux et ... au départ, ma voix est plutôt grave, sensuelle même. Je n'ouvre toujours pas les yeux, laisse la musique prendre possession de moi petit à petit. Je n'ai pas besoin de faire le show pour le moment. Juste faire entendre ma voix. Juste faire en sorte qu'elle soit en accord avec les nouveaux arrangements, avec ce qu'ils recherchent. La chanson est basse, ma voix l'est aussi. Du moins, au début. Les tonalités montent crescendo, tout comme ma voix. La musique et ma voix ne font qu'une. J'ai toujours aimé cette chanson. J'aime encore plus la nouvelle version. Et je pense que ça se ressent dans ma façon de l'interpréter. De la vivre. C'est une des rares chansons qui n'a pas besoin de partir dans des vocalises puissantes. Enfin... c'est pas ce que j'ai envie de faire quand je l'écoute, quand je l'entends, quand je la chante. Elle n'en reste pas moins rock. Y'a pas besoin de gueuler dans un micro pour que ce le soit.
Le dernier couplet commence et j'ouvre enfin les yeux alors que ma voix se fait de nouveau plus sensuelle. Mon regard croise celui de Vice mais cela ne me perturbe pas le moins du monde. Sûrement la première fois que ça arrive d'ailleurs.
Je n'ai pas bougé mon corps à outrance, je n'ai pas tout fait pour l'allumer. C'était pas le but. Pas pour moi en tout cas. Reste à savoir s'il va vraiment tenir sa promesse maintenant.

Taste me.

Elsa & Vice

Pose-t-elle très sérieusement et très sincèrement la question ? Ou est-ce qu'elle est simplement encore en train de le provoquer en pensant que la chose demeurera impunie ? Il ne fait pas grand doute qu'elle le cherche un peu -beaucoup-. Et dans le fond, il ne peut pas prétendre qu'il n'aime pas ça. Surtout si à la fin il a le droit de se venger. Sur son corps. Sur son cul qu'elle dandine sous son nez, l'air de rien. Ca fait que je vais être obligé de m'occuper de ta punition. Et franchement quel dommage, n'est-ce pas ? Par exemple, être obligé de la fesser lui même. De la fesser vraiment. Lui qui n'est vraiment pas du genre à y aller de main morte pourrait bien marquer durablement sa si jolie peau hâlée. La chanson ? Qu'il fait mine de demander, très sérieusement. Comme quoi, peut-être qu'il sait faire de l'humour lui aussi. A vrai dire, tant que ça touche au sexe, il maîtrise relativement bien. Qu'il s'agisse d'humour ou d'autre chose ! Mais ce qu'il maîtrise vraiment bien, c'est la musique. Et il est justement encore une fois question de ça entre eux.

Le Vice qui balance une connerie plus grosse que lui. Une promesse, lui ? C'est déjà une bien belle absurdité que voilà ! Et promettre de ne pas juger ? C'est la cerise sur le gâteau. Il ne sait pas vraiment faire autrement. Mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit assez tordue pour prendre ses mots au pied de la lettre. Qu'elle ait envie de le provoquer davantage encore. Parce que c'est bien de ça dont il est question pour le coup. Et Vice, ça le fait vaguement ronchonner dans sa barbe. Depuis quand cette gamine est assez à l'aise en sa compagnie, pour pousser à ce point là ? Depuis qu'il l'a fourré, voilà tout. Elle ne le craint pas, parce qu'elle sait que la pire chose qu'il puisse lui faire, physiquement parlant, c'est à base de sexe. Il n'est pas le genre à cogner sur une gonzesse. Mais quand il la saute, c'est une autre histoire. Il la frappe à coup de reins violents, fesse et empoigne beaucoup trop fort. Et il a cru comprendre que tout ça, ce n'était pas pour lui déplaire à elle. Elle qui donnerait presque l'impression d'être un parfait petit ange au premier coup d'oeil pourtant.

Si ça t'amuse ... Qu'il râle en levant les yeux au ciel. Il ne craint pas l'éventualité d'un gage. Et elle, le pire qu'elle puisse faire, c'est quoi ? Il ne voit pas du tout. Raison pour laquelle il est toujours aussi détendu alors qu'il relance la chanson. Pas du tout méfiant. Pas suffisamment peut-être ! Il est assez détendu pour se caler plus confortablement contre le dossier de son siège, la tête basculée en arrière et le regard rivé sur le visage de la jeune femme. Qui se concentre et semble se perdre un peu avec elle même, jusqu'à ce qu'elle ouvre la voix pour chanter. D'une voix chaude, douce, presque caressante. C'est relativement plaisant à l'oreille, il faut bien l'admettre. C'est loin d'être agressif. Peut-être même pas suffisamment. Il est déjà à bouillonner de l'intérieur, littéralement. Bouche fermée aussi fort que possible et regard toujours sur elle qui continue de chanter. Elle le fait à merveille, c'est un fait. Elle vit vaguement la chanson. Mais sa voix est fluide et s'accorde parfaitement à la mélodie et aux instruments. Mais Vice, il ne peut que mettre le doigt sur tout ce qui le dérange dans tout ça. La musique ralentie. La gamine rouvre les yeux pour le regarder. Il reste silencieux. Le silence retombe. Il détourne le regard, les mâchoires sérieusement serrées et laisse entendre un bref grognement. L'ours qui prend sur lui, c'est quelque chose. Il ouvre puis referme la bouche à deux reprises. Inspire, expire. Hoche négativement la tête. Rouvre la bouche. Gronde un juron dans sa langue natale puis se redresse dans son siège. C'était ... Encore un peu et il en viendrait à suer à grosses gouttes tant ça lui demande d'effort de ne pas se la jouer brute épaisse qui détruit tout sur son passage. C'est une putain de berceuse que tu viens de m'chanter là. Sans déconner, j'étais pas loin de m'endormir à la quinzième seconde. Tu chantes bien. Tu chantes justement trop bien. C'est pas du tout ce que j'te demande. Ce genre de musique, faut lui donner ta vie. Faut lui donner ta voix. Faut tout lui donner. Pas se contenter de chanter comme dans un foutu karaoké pour faire bien. Et maintenant que le robinet s'est ouvert sous un trop plein de pression, ça coule en abondance. Jusqu'à ce qu'il s'arrête net, une fois le tout déversé hors de sa bouche qui retenait depuis trop longtemps semble-t-il. Encore un peu et il en serait à bout de souffle d'avoir autant parlé sans reprendre son souffle. Pathétique.

Mon seul plaisir lorsque je suis avec lui, c'est de le provoquer. Pas sexuellement. Enfin, pas cette fois en tout cas. Ou pas pour le moment. Choisissez l'option qui vous plaira. Il me demande sérieusement si je le provoque ? Tss... Il connait déjà la réponse, il veut juste me tester à son tour. "Ca n'en serait pas une tu sais..." Oui, ça aussi il le sait. Et je suis persuadée qu'il s'imagine déjà me mettre la fessée.
Je suis partante pour chanter toute seule, pour voir ce que ça donne. "Bah oui la chanson. Pour le reste, on verra plus tard... Ou pas..." Moi aussi je peux faire de l'humour sans rire. Dire quelque chose sans savoir réellement si je le pense ou pas. Là tout de suite, j'ai pas forcément envie de lui non. Mais je sais que ça peut venir très vite ceci dit.
Je le provoque encore. Toujours. Je n'ai peur de rien. Et surtout pas de lui. Je devrai peut-être. Je sais que je joue avec ses nerfs quand même mais c'est plus fort que moi. Je veux arriver à le cerner davantage. Et vu comment il est fermé, je n'ai trouvé que ce moyen là : la provocation. Je suis peut-être encore plus à l'aise qu'avant parce qu'on a couché ensemble. C'est même sûr en fait. Je sais que je lui plais. Au moins physiquement. Et du coup, je me dis que je peux jouer cette carte comme bon me semble quand j'en ai envie. Là, ce n'est pas le cas. Pas pour le moment.
Il veut que je chante comme je le veux. Et il me promet même de ne pas me juger. J'ai franchement du mal à y croire... Mais je ne vois rien dans ses expressions qui me laisse penser qu'il n'est pas sérieux dans ses propos. Alors, je veux faire en sorte qu'il tienne parole. Un gage s'il ne respecte pas sa promesse. Et il est ok. Putain de merde. A chaque fois que je crois l'avoir cerné un peu, que je pense savoir comment il va réagir, il fait volte-face. Ce mec est déstabilisant. Je ne sais plus quoi dire pour le coup et je ne fais que hausser les sourcils en signe d'étonnement. Bon. ok. Let's go.

Je me mets en place, face à lui, et j'attends qu'il lance la bande son. Je fais ce qu'il me demande : je chante. Je n'ouvre pas les yeux parce que je sais que ce n'est pas ce qu'il aimera. J'ai voulu tenter un truc à l'opposé de ce qu'ils font en temps normal. Est-ce que je l'ai fait délibérément ? Peut-être. Peut-être pas. Je voulais juste essayer. La chanson se termine et j'ouvre de nouveau les yeux, les posant sur lui. A l'instant même où je le vois, je sais que ça ne va pas le faire. Je sais qu'il n'a pas aimé. Il se retient. En témoigne sa mâchoire qu'il serre que je vois malgré sa barbe qui l'entoure. La sentence tombe. Il est dur dans ses mots. Mais ça ne m'étonne pas le moins du monde. Je serre la mâchoire à mon tour. "Ok." Voilà tout ce qui sort de ma bouche alors qu'il vient de me dégommer.
Je me dirige vers mon sac que je remets sur mon épaule et je m'allume une clope avant de m'approcher de lui pour lui répondre enfin. Je commence par prendre une grosse voix. Je tente de l'imiter d'une façon pitoyable mais je ne suis plus à ça près. "Interprète la comme s'il s'agissait de ta chanson. A ta manière. Première phrase que tu m'as dite. La seconde c'était Promis j'jugerai pas ta vision de la chanson." Je tire sur ma clope et passe mon sac en bandoulière pour le coller derrière moi, sur mon cul. "Donc si, j'ai fait c'que tu m'as dit. Mais tu sais quoi. Ca me fatigue de devoir me plier en quatre pour te plaire." Je tire encore une fois sur ma clope et viens placer mes mains sur chaque accoudoir de son putain de fauteuil de daron et je lui souffle ma fumée en plein dans la gueule avant de me relever. "La chanteuse de karaoké se barre. Bonne chance pour trouver une chanteuse qui arrivera à te supporter." Putain ! Ca fait du bien ! Il ne me rattrapera pas. Il ne me rappellera pas. Je le sais. Mais tant pis.
Ca lui coûte quoi sérieux de faire un compliment de temps en temps ou de dire les choses de façon plus... sympa !? Nope. C'est trop demandé. Quant au gage, je crois que c'est bon. Il l'a eu. Il a plus de chanteuse.

Taste me.

Elsa & Vice

Oui, il y va fort. Beaucoup trop. Mais Vice qui prend le temps de réfléchir avant de parler et qui prend des pincettes, ce n'est pas vraiment Vice. Il a besoin de balancer les choses exactement comme elles sont dans sa tête. C'est dur. C'est violent. Et parfois ça peut faire mal. Mais il ne sait pas et ne veut pas faire semblant. Jamais. Il ne s'arrête pas davantage devant la réaction qu'elle a. Forcément que ça ne lui plait pas. Pas de quoi être surpris par ça. Et dans le fond, il s'en tape complètement de toute façon. Mais ce coup ci, elle ne semble pas prête à encaisser du tout ses propos. De toute évidence, il vient de la heurter pour de bon. Ce qui ne va certainement pas le faire culpabiliser, parce qu'il ne faut pas exagérer. Il se contente de faire le constat, regard rivé sur elle qui flanque son sac sur son épaule et s'allume une clope. Il n'affiche pas la moindre réaction alors qu'il est évident qu'elle est sur le point de se tirer et de tout abandonner. Une part de lui n'attend que ça. Parce qu'elle l'emmerde au plus haut point. Parce qu'il ne peut définitivement pas se la voir. Et parce qu'il continue de penser qu'elle n'est pas du tout à la hauteur du groupe. Ne pourra pas leur convenir bien longtemps même si elle venait à rester pour cette fois.

Ce qui l'emmerde vraiment le plus dans toute cette histoire, c'est que la colère soudaine de la gamine, a le don de l'exciter. Il y a certainement un petit côté maso chez lui. Qui aime ce regard enflammé, ces joues rougies par la montée en tension et cette mâchoire crispée. Sans parler du ton tranchant de sa voix qui claque dans l'air. A aucun moment il ne réagit pendant son speech qui lui paraît interminable. Il ne bronche pas plus quand elle est suffisamment immature pour venir lui cracher sa fumée à la gueule. Des nénettes qui se sont imaginées plus malines que lui, il y en a eut pas mal. Jamais aucune n'est parvenue à l'atteindre très sérieusement. Ce n'est donc pas avec elle que ça va commencer ! Il la laisse donc partir sans chercher à la retenir. Conscient qu'ils ne sont pas faits pour s'entendre de toute façon. Qu'une collaboration est tout simplement impossible dans de pareilles conditions. Et pourtant. Pourtant il s'enflamme aussi sec et abandonne son siège pour prendre la même direction que celle qu'elle vient de prendre. Il ne devrait pas s'emmerder autant pour une gonzesse. Il est pourtant quand même en train de le faire. Parce qu'il doit bien le reconnaître, elle est de loin celle qui a le mieux chanté lors des castings.

Il la rattrape avant qu'elle n'ait eut le temps de quitter le bâtiment. Et loin de lui l'intention et l'envie de lui demander de bien vouloir l'excuser, de lui promettre de ne pas recommencer et d'être prêt à faire des efforts. Au lieu de ça, il l'attire à lui, l'attrape par les hanches et la soulève de terre. Homme des cavernes qui la flanque sur son épaule. Il enroule un bras autour de ses cuisses pour l'empêcher de basculer. Elle peut bien essayer de le frapper et de se débattre, il la tient trop fermement pour que ça ait un réel impact. Ils sont de nouveau dans la salle de mixage et pourtant, il continue. Rejoint le studio avec son micro et son casque qui attend sagement, séparé de l'autre pièce par une simple vitre. Ce n'est que là qu'il daigne enfin la libérer. Il la repose sèchement à terre et d'une main sur le thorax, la pousse pour l'éloigner de lui. Avant qu'il ne lui prenne l'envie de le frapper. Tu sais c'que tu devrais faire ? Essayer d'utiliser cette colère pour en faire quelque chose de bien. Tu me détestes ? Ca tombe bien, j't'apprécie pas davantage. Mais tu sais c'que j'en fais, moi, de cette colère ? Je la crache dans mes chansons. Provocateur, il la pousse une seconde fois. Pas assez fort pour lui faire mal ou pour la faire tomber. Juste un geste pour l'emmerder davantage encore. Il prend un certain plaisir à ça. Maintenant tu vas respirer un bon coup, tu vas te canaliser, te foutre derrière ce putain de micro et chanter cette chanson. La chanter vraiment. J'crois qu'on en a déjà parlé du fait de vivre les chansons. La rage au fond des yeux, Vice se penche légèrement vers elle pour planter son regard dans le sien. J'en n'ai pas grand chose à foutre de te blesser dans ta fierté et de te faire du mal Elsa. Si t'as l'intention de faire quelque chose de ta vie et d'essayer de vivre de la chanson, tu devras apprendre à faire avec des gens comme moi.