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oublie le prince charmant, va pour le loup ! Le loup il te voit mieux, il t’entend mieux et surtout, il te mangera mieux.

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Si on t'avait dit il y a quelques jours que tu passerais un bon moment en compagnie de Robin, tu n'y aurais pas cru. Si on t'avait dit que tu préparerais un repas pour lui faire plaisir, tu n'y aurais pas cru. Mais comme quoi, l'être humain s'adapte vite. Il faut dire que tu n'es pas compliquée à contenter, des choses simples te suffisent. Et on ne peut pas dire que Robin se contente des choses simples, il te laisse profiter de bien plus. Mais au fond la réelle chose que tu désirais vraiment ce soir, c'était sa compagnie. Tu essayes de te faire à l'idée que tu seras sa compagne, que vous allez vivre ensemble. Ce n'est pas toujours simple parce que tu as l'impression d'avoir sauté plein d'étapes. Votre rencontre n'a rien eu de naturelle, elle est à mille lieux de l'idée que tu te faisais de ta rencontre avec ton prince charmant. Mais dans ton "malheur" tu as eu beaucoup de chance. Parce que Robin, tu l'aimes bien en fait. Tu sens que tu pourrais bien l'aimer, que tu pourrais l'apprécier de plus en plus. T'as bon espoir qu'entre vous ça se passe bien. Contrairement aux premiers jours passés ici, tu ne te sens plus prisonnière. Tu as eu d'ailleurs une discussion avec ton petit frère récemment ; lui il a du mal à comprendre que tu acceptes la situation. C'est son côté protecteur qui parle, et tu sens que tu lui manques, mais tu attends qu'avec Robin ça se passe mieux, que vous gagniez la confiance l'un de l'autre pour lui demander d'inviter Dan, histoire qu'il voie de ses propres yeux que tu es bien traitée.

Pour le moment tu profites de la compagnie de Robin, tu sens qu'il est un peu plus détendu que tout à l'heure. Il sourit, il n'arrête pas de sourire en fait et t'apprécies cette image. Il est plaisant à regarder Robin, plus tu l'observes et plus tu remarques des petits détails de son visage qui te plaisent. Il a un très beau sourire et tu te fais la remarque que c'est dommage qu'il ne sourie pas plus souvent... Tu vois que tu y es pour quelque chose, et ça te fait plaisir de voir que tu es capable de le faire lâcher prise et de lui permettre de se détendre un peu. Et ça t'aide aussi à te sentir à l'aise, parce que ça lui donne un côté plus humain. Tu ris doucement à sa remarque. « Bon, j'avoue que j'avais besoin d'un cobaye, merci... » plaisantes-tu avec un petit sourire taquin. Tu n'es pas du genre moqueuse, pas méchamment du moins, mais t'as de la répartie, t'aimes bien taquiner tes propres, tu as été à bonne école avec tes sœurs et ton frère. Les joutes verbales étaient chose commune chez vous. Alors que tu as la bouche encore pleine, tu hoches la tête. « Un peu. » Tu l'imagines plus du genre à dire la vérité, pas à mentir pour faire plaisir aux autres, mais tu sens qu'avec toi il prend des gants, tout comme toi aussi tu marches sur des œufs. Ça ne t'aurait qu'à moitié étonnée qu'il te mente pour te faire plaisir.

Enfin vous buvez votre verre de manière synchro, et sa remarque te fait sourire. C'est vrai que tu as tant de choses à découvrir, tu t'es toujours sentie à l'aise dans ta petite bulle que ça t'a privée de plein de découvertes. Mais il n'est jamais trop tard, tu ne comptes pas devenir une toute autre personne du jour au lendemain, mais tu n'es pas contre l'idée de faire quelques expériences, tant que ça n'est pas dangereux pour toi bien sûr. Tu sens à son regard et à son ton qu'il te taquine gentiment, donc ça ne te vexe pas, de toute manière, c'est la vérité. « Je devrais pouvoir m'en remettre, si je n'abuse pas de ça. » réponds-tu en pointant ton verre du doigt. Tu ne voudrais pas te retrouver ivre devant lui, quelle image il aurait de toi ? Tu t'installes confortablement sur le canapé, adossée, les jambes croisées, tournée un peu vers lui pour le regarder quand il te pose une nouvelle question. « Oui, en ce moment, je suis sur une série de portraits. Je dessine des visages masculins. Mais je suis à moitié satisfaite, il faudra que je revienne dessus. » réponds-tu en haussant les épaules. Tu as tes phases, tu essayes toujours de te fixer un projet pour que ça ait du sens, même s'il t'arrive souvent de dessiner des choses au hasard qui te passent par la tête. Tu hésites quelques secondes, en général tu n'aimes pas trop montrer tes dessins quand ils ne sont pas totalement terminés, mais tu n'es jamais contre avoir l'avis d'une autre personne. « Vous voulez les voir ? » proposes-tu d'une petite voix. « Vous aimez l'art ? Vous ne m'avez pas dit si vous aviez un hobby, une passion. » demandes-tu en levant tes yeux au-dessus de ton verre alors que tu bois une nouvelle gorgée, avant de reprendre un peu à manger.

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Tu t'en doutais. Tu penses qu'avec les autres il ne doit pas être du genre à mâcher ses mots et à mentir pour faire plaisir. Mais avec toi, tu penses que c'est différent parce qu'il est attentif à ce que tu ressens. D'un côté ça te touche, au moins tu sais que tu peux lui dire quand ça va ou quand ça ne va pas, tu sais que ça ne lui passera pas au-dessus de la tête et qu'il en prendra compte. Ce n'est pas pour autant que tu vas te plaindre sans cesse, t'es pas du genre chiante, t'es pas du genre à râler non plus. Tu n'as jamais été comme ça et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer. Alors tu hausses les épaules en faisant une petite grimace. « Ce n'est pas la peine vous savez. Il ne faut pas que vous hésitiez à me dire quand quelque chose ne va pas. Pour n'importe quoi, si ce que je fais à manger n'est pas bon, ou si je fais ou dis quelque chose qui ne plait pas. » Tu le couvres d'un regard sérieux. « Je préfère que vous soyez honnête avec moi. » T'as toujours eu horreur des mensonges, même gamine, tu avouais sans difficulté quand tu faisais une bêtise. Tu pars du principe que si vous voulez que ça marche, il faut que vous ayez confiance l'un en l'autre et pour ça, il faut que vous soyez francs l'un avec l'autre. Alors oui, là il n'est pas question de gros mensonges, de mensonges qui blessent ; mais tu préfères être claire avec lui, tu ne te vexeras pas s'il te dit que ce que tu fais ne va pas. Tu es jeune, tu as plein de choses à apprendre, il a beaucoup à t'apprendre -tu as certainement des choses à lui apprendre de ton côté- alors t'es prête à être à l'écoute et à prendre tous les conseils qu'il te donnera.

Et des expériences tu vas en vivre, pour sûr, ça commence dès maintenant en goûtant au mélange sucré du rhum avec du jus d'ananas. Tu bois par petites gorgées, tu sais que ça peut vite te tourner la tête et que le côté sucré du cocktail peut être traitre. Tu hoches la tête en regardant ton verre, tu as bu quoi, deux gorgée, et c'est vrai que tu sens déjà la chaleur te monter aux joues. Joues qui deviennent un peu plus roses qu'en temps normal. « Oui, un verre me suffira je pense. On va y aller petit à petit. » Tu ne comptes pas boire tous les jours, tu n'en vois pas réellement l'intérêt, peut-être parce que tu ne connais pas encore tous les effets de l'alcool ; mais au moins tu pourras de temps en temps accompagner Robin quand il aura envie de se servir un verre de Scotch. Et alors que tu reprends une nouvelle gorgée, Robin te parle de ta passion pour le dessin. Tu lui avais déjà dit que tu aimais ça, mais tu n'avais pas vraiment développé. Tu hoches la tête en reposant ton verre. Tu vas le laisser de côté quelques minutes parce que t'as peut-être bu un peu trop rapidement, t'as chaud tout d'un coup. T'as pas envie de finir ivre et de devoir monter vite dans ta chambre pour aller te coucher. « Oui, j'adore dessiner depuis que je suis gamine, j'ai jamais pu prendre de cours parce que ça coûtait trop cher, mais à force de m'entrainer je me suis améliorée toute seule. » Tu viens même à lui proposer de voir tes dessins, il accepte rapidement, ce qui témoigne de son réel intérêt pour ce que tu fais, et ça te fait sourire, une fois de plus. « D'accord. Je reviens. » Tu te lèves, sûrement un peu trop vite parce que tu as la tête qui te tourne un peu, tu t'appuies sur l'accoudoir du canapé pour ne pas perdre l'équilibre et tu disparais à l'intérieur pour récupérer ta pochette à dessins. Tu reviens t'installer à côté de Robin et tu ouvres la pochette dans laquelle il y a plein de croquis, certains inachevés, d'autres terminés. Tu en sors le dernier dessin, celui sur lequel tu travaillais quand il est rentré. Tu le lui tends timidement. Comme pour la sauce, tu guettes sa réaction, tu observes son regard, les petites mimiques qu'il pourrait faire en prenant connaissance de ton dessin. Pour le coup, ça a plus d'importance à tes yeux que la sauce que tu as préparée. Il faut dire que le dessin c'est ton domaine, c'est un peu comme si lui, il ratait un plat.

Tu lui demandes s'il a des passions, tu sais qu'il aime cuisiner, ça c'est sûr, mais sinon tu ne sais pas grand chose de ce qu'il aime faire. Il t'a bien dit qu'il était du genre casanier, qu'il aimait les activités plutôt calmes. Mais tu te demandes si comme toi il aime l'art, s'il y est sensible, si tu peux espérer pourquoi pas aller voir un jour une exposition, ou aller à un vernissage en sa compagnie. C'est le genre de sortie qui te plairait beaucoup. Tu hoches la tête en souriant. Tu comprends ce qu'il veut dire, il y a beaucoup de gens qui pensent comme lui et tout en t'installant plus confortablement dans le canapé tu lui réponds. « Il n'est pas nécessaire de connaitre l'art pour savoir l'apprécier. C'est quelque chose qu'on ressent. Je ne suis pas très calée dans le domaine non plus, je n'y connais pas grand chose en histoire de l'art par exemple, moi ce que j'aime c'est essayer de comprendre ce que l'artiste a voulu faire, quel message il a voulu véhiculer à travers son œuvre. » Tu te penches pour reprendre ton verre, tu en bois une gorgée, et tu le gardes dans ta main avant de poursuivre. « Vous n'êtes pas obligé de vous y connaitre en photographie pour apprécier un beau cliché, pas vrai ? C'est pareil pour la musique, pour la peinture, la sculpture... C'est ça qui est magique avec l'art, c'est accessible à tous... » Tu te rends compte que tu parles beaucoup, beaucoup trop, tu risques de le saouler, mais quand tu te lances dans un sujet qui te passionne, tu peux vite devenir bavarde et un brin soporifique pour les personnes qui ne partagent pas ta passion. Tu appuies ton coude sur le dossier du canapé et tu reposes ta tête sur ta main alors que tu te tournes de trois quart pour presque lui faire face. Ça ne t'étonne pas qu'il aime faire du sport, ça se voit, il a la carrure d'un homme qui s'entretient. « Le sport c'est bien, ça permet de se défouler, c'est un bon exutoire. Y a un sport que vous aimez en particulier ? » Tu n'es pas super sportive, tu te contents juste d'aller faire un footing de temps en temps pour garder la forme et te dépenser quand tu en ressens le besoin. Ton verre est vide à présent, tout comme les ramequins qui sont sur la table. Tu décides de te lever et de tout débarrasser maintenant mais au moment où tu te retrouves sur tes pieds, tu perds l'équilibre. Tu manques de tomber et tu te rattrapes à la première chose qui te passe sous la main : le bras de Robin. Tu rougis en croisant son regard et tu lâches un petit rire nerveux. « Pardon, je crois que l'effet du rhum commence à se faire ressentir... »

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Tu hoches la tête d’un air satisfait. L’honnêteté c'est primordial pour toi. Si Robin veut que tu lui fasse confiance et que tu te sentes plus à l’aise avec lui, il va falloir de la patience certes, mais beaucoup d’honnêteté. Que ce soit de ta part comme de la sienne. Tu ne lui as jamais menti et tu ne comptes pas le faire. Bien sûr ça ne veut pas dire que vous devez absolument tout vous dire, il faut bien que vous ayez tous les deux votre jardin secret. Tu ne lui feras jamais lire ton journal intime par exemple. Et si un jour tu sens qu’il y a un sujet qu’il n’a pas envie d’aborder avec toi, tu ne lui tireras pas les vers du nez. Comme ce soir quand tu lui as dit qu’il avait l’air contrarié. Il aurait pu rebondir et te raconter ce qui l’avait mis dans cet état, mais il n’en a rien fait et toi tu n’as pas cherché à savoir. « Merci, c’est important d’être honnête. » Tu sais parfois que tu peux avoir des paroles qui donnent l’impression que tu vis dans un monde de bisounours, mais c'est juste qu’il y a des valeurs auxquelles tu es très accrochée. Et même si tu n’es pas vraiment rancunière, tu aurais dû mal à pardonner à Robin de gros mensonges. Pas le mensonge du style te dire que ton plat est bien alors qu’il ne l’est pas, non, des mensonges plus sérieux. Tu penses être assez tolérante et ouverte d’esprit, tu l’as bien prouvé en venant docilement vivre ici, pour qu’il puisse te dire la vérité sans être vraiment inquiété. Et toi, par contre, tu te méfies peut-être pas assez. Parce que n’importe quelle jeune femme sensée éviterait de boire son premier verre d’alcool en présence de l’homme qui l’a achetée à son propre père. Tu pourrais te dire qu’il va profiter de la situation, qu’il va te pousser à la consommation pour faire de toi ce qu’il veut. Mais non. Toi tu ne dis rien de tout ça, le premier soir peut-être que tu aurais pu, mais tu penses le connaître assez à présent pour pouvoir dire que Robin n’est pas capable de faire ça. Peut-être ne te méfies-tu pas assez…

Et c’est sûrement grâce à l’alcool que tu lui proposes aussi facilement de lui montrer tes dessins, ou c’est peut-être juste parce que tu as envie de lui ouvrir une porte sur ton monde. Quand tu le vois froncer les sourcils, tu fronces les tiens en retour, parce que tu te demandes ce qu’il pense. Tu crains qu’il ne te dise que ce soit raté. Tu as l’impression que le temps s’est figé, que ça fait de longues minutes qu’il observe en silence. Il y a le stress qui monte. Ton palpitant qui s’accélère légèrement. Est-ce qu’il aime ou est-ce qu’il déteste ? Quand enfin sa voix perce le silence, tu pousses un soupir de soulagement et ton visage s’illumine d’un grand sourire. Ça fait toujours du bien d’entendre des compliments sur ce qui te passionne. Sur des travaux qui t’ont demandé des heures d’investissement. Tu sens le rose te monter aux joues. Et sa réaction t’arrache même un petit rire. Il semble impressionné et bien évidemment tu te sens un peu fière là. « Merci beaucoup. Je me suis beaucoup entraînée. Apparemment petite, mes parents avaient du mal à me faire faire autre chose que dessiner. Et j’ai eu un bon prof d’art à l'école qui m’a donné pas mal de conseils pour m’améliorer. Et aussi, on trouve un nombre impressionnant de tutos en tous genres sur internet. » Parfois ça t’est arrivé, notamment pour dessiner les yeux ou les mains, de te fier aux conseils d’un ou d’une inconnue qui partage sa passion sur internet. Tu débarrasses Robin de ton dessin que tu remets dans ta pochette, pochette que tu poses par terre à côté du canapé, il ne faudra pas que tu l’oublies avant de rentrer au cas où le temps serait humide ce soir.

Tu te lances dans un monologue sur l’art, tu pourrais en parler pendant des heures. Tes yeux pétillent quand Robin te propose de t’accompagner à une exposition un de ses jours. Tu hoches la tête. « Oui j’adorerais ça. » Les quelques fois que tu es allée voir des expositions, tu étais seule, on ne peut pas dire que les Murphy soient des passionnés d’art. Et puis ils sont toujours bien trop occupés pour ce genre de choses. T’as vraiment envie de partager ça avec Robin. Et tu sens que ton estime pour lui est en train de grimper. Tu le couvres d’ailleurs d’un regard plus tendre, plus amical, moins méfiant. Et c'est sous ce regard qu’il te parle du sport, activité qu’il affectionne particulièrement apparemment. Il te parle du squash t’en as déjà entendu parler mais tu ne connais pas bien les règles et tu ne sais pas en quoi ça consiste vraiment. « Je ne connais pas, peut-être que tu pourras m’apprendre.. . » proposes-tu d’une petite voix. Tu t’es permise de le tutoyer pour la première fois, parce que tu sens que votre relation est en train d’évoluer. Tu te sens plus à l’aise, pas encore complètement, mais assez pour le tutoyer. Tu n’oublies pourtant pas tes bonnes manières. « Je peux te tutoyer ?  » demandes-tu, un brin gênée. Peut-être qu'il préfère que tu le vouvoies encore pour le moment. Si c'est le cas tu le feras sans problème, c’est d’ailleurs plus simple pour toi de le vouvoyer que de le tutoyer.

T’as envie de t’impliquer jusqu’au bout dans cette soirée, tu as fait à manger, alors tu as envie de terminer en débarrassant la table et pourquoi pas offrir une autre boisson à Robin. Mais l’effet de l’alcool se fait ressentir. Tu perds l’équilibre et tu te rattrapes à lui. T’es doublement gênée parce que clairement tu ne tiens pas l’alcool, ça prouve ton inexpérience mais aussi et surtout parce que tu saisis le bras de Robin. C’est la première fois que tu le touches. Tu relèves tes yeux vers les siens, toujours agrippée à son bras. Et quand lui te touche en retour, quand tu sens sa main sur ton avant-bras tu frémis. Tu n'arrives pas trop à comprendre cette réaction de ton corps. Alors docile, tu te rassois rapidement et tu finis par retirer ta main de son bras. « Je suis désolée. » souffles-tu, penaude. T’as un peu honte d’être dans cet état, tu n’es pas bourrée mais pompette oui clairement. Tu n’aurais peut-être pas dû boire un verre entier. « Je veux bien un thé à la menthe s’il te plaît. » Quand tu te retrouves seule tu t’adosses et tu lèves la tête pour observer les étoiles. Un petit sourire sur le visage, tu profites de cette vue et quand tu entends Robin revenir tu souffles, tu murmures presque pour ne pas briser ce calme et cette plénitude, toujours le regarde fixé vers la voûte céleste. « C’est tellement beau. Je ne me lasserai jamais de regarder les étoiles. » Tu te sens soudainement d’humeur joyeuse, guillerette. Tu te redresses pour prendre ta tasse à deux mains et tu l’approches de tes lèvres pour souffler sur le thé brûlant. Tu remarques qu'il t'a apporté un plaid et tu lui souris pour le remercier silencieusement. C'est ce genre de petites attentions de sa part qui te poussent à penser que tu n'as rien à craindre de Robin. « Comment t'as su que tu voulais devenir cuisinier ? » demandes-tu en levant les yeux au dessus de ta tasse pour le regarder. T’as envie de connaître son histoire à Robin, d’où il vient, quel homme il était, quel homme il est. Oui, il t’intéresse Robin, il t’intrigue.

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Ce n'est pas la première fois qu'on te pose cette question, c'est vrai que tu aurais pu te lancer dans des études d'art, perfectionner ton talent pour en faire ton métier. Au lieu de ça tu t'es tournée vers une autre de tes passions, l'astronomie. La question de Robin te fait plaisir, parce qu'il sous-entend que tu as assez de talent pour prétendre à une carrière d'artiste. Tu soupires, tu réfléchis quelques secondes. « Je ne sais pas, en fait, pour moi, mes dessins sont personnels, parfois j'ai envie de dessiner parce que je suis triste ou en colère, ou au contraire heureuse. C'est dans ces moments-là que je suis le plus efficace je trouve. Et c'est compliqué à expliquer, mais ces dessins-là je n'ai pas envie de les exposer à tout le monde. » En fait t'es beaucoup trop pudique et timide pour exposer des œuvres qui pourraient permettre de te comprendre, de te sonder. Tes dessins sont un peu comme une sorte de journal intime, à part que tu ne t'exprimes pas avec des mots. « En montrant ses dessins, on ouvre une porte dans notre monde, notre univers ; et je ne tiens pas à laisser entrer n'importe qui dans le mien. » ajoutes-tu en haussant les épaules. Tu ne sais pas si Robin comprendrait où tu veux en venir. En tout cas en te confiant de la sorte, tu lui avoues que tu as bien délibérément ouvert une porte sur ton monde pour lui et que ce n'est pas quelque chose que tu fais souvent. « Et puis l'astronomie c'est une véritable passion pour moi aussi. J'aime essayer de comprendre comment fonctionne notre monde, ce qui nous entoure. Je suis curieuse. J'ai envie de savoir ce qu'il y a dans l'univers. Et c'est ce côté mystérieux que je trouve excitant dans l'astrophysique. Il y a tellement de choses qu'on ignore. » Tu secoues la tête en souriant et en soupirant. « Je vais arrêter avec mes longs monologues, ça va devenir lassant à force... » T'as pas envie que Robin décroche et s'ennuie en t'écoutant parler pendant de longues minutes.

Alors tu essayes de diriger la conversation vers un sujet qui le passionne et l'intéresse. Le sport. Tu proposes éventuellement qu'il t'apprenne à jouer au squash, afin de pouvoir partager quelque chose avec lui. Et t'en profites par la même occasion pour le tutoyer pour la première fois. Tu lui demandes quand même si ça ne le dérange pas. On t'a toujours appris à vouvoyer les gens que tu ne connais pas bien, encore plus s'il sont tes ainés. Bon, tu vas éviter de dire à Robin que tu as eu du mal à le tutoyer à cause -en partie- de votre différence d'âge, il risquerait de mal le prendre. Et tu hoches la tête quand il t'avoue qu'il se demandait justement quand tu allais te sentir assez à l'aise pour user d'un peu plus de familiarité avec lui. Tu souris. « C'est grand un jour on dirait aujourd'hui... » Tu prépares une sauce et tu la réussis, tu bois ton premier verre d'un vrai alcool, tu montres tes dessins et tu tutoies enfin Robin. A croire qu'il faudrait marquer ce jour d'une pierre blanche. Mais c'est vrai que tu te sens plus à l'aise avec lui, tu lui fais un peu plus confiance. Et ça te fait du bien de ne plus être sur le qui-vive, et de pouvoir te détendre un peu pour profiter d'une petite soirée en tête-à-tête à parler de tout et de rien. Tu hausses les épaules quand il te demande si tu es sportive. « On ne peut pas dire que je sois une grande sportive, mais il m'arrive de courir de temps en temps, ça m'aide à réfléchir et à me vider la tête. Je vais peut-être avoir besoin d'entrainement pour suivre ta cadence, cela dit. » Parce que si lui est un vrai sportif, ce qui semble assez évident, il risque de te laisser vite sur le carreau. Mais t'es prête à faire des efforts et à faire chauffer tes muscles.

L'épisode de la petite chute te met un peu mal à l'aise. Parce que -chose que tu ne peux avouer- ça ne t'a pas déplu quand Robin t'a prise par le bras, au contraire même... C'est pour ça que t'as frémi, ce n'est pas parce qu'il te dégoûte ou parce que tu en as peur. Tu ne sais pas si c'est l'alcool qui te fait avoir ce genre de pensées mais plus tu regardes Robin et plus tu as du mal à ne pas penser qu'il est beau. Vraiment beau. Pas juste mignon, pas juste plaisant. Il est sans conteste l'homme le plus beau qu'il t'ait été donné de côtoyer. Alors tu te sens un peu gênée quand vos regards se croisent alors que tu viens de te faire cette remarque. T'as un peu peur qu'il arrive à lire tes pensées rien qu'en te regardant dans les yeux. Alors tu soupires de soulagement quand il disparait à l'intérieur de la maison pour aller vous préparer des boissons chaudes. Au début tu ne prends pas le plaid qu'il a pris soin de t'amener, l'alcool continue de réchauffer ton corps. Tu l'observes alors qu'il s'installe confortablement, tu décides d'en faire autant, tu te débarrasses de tes chaussures que tu poses à côté de ta pochette à dessins et tu replies tes jambes sur le canapé, calant tes pieds sous tes fesses. Tu l'écoutes parler de sa mère qui était cuisinière, tu aimes bien quand il te parle de choses personnels, t'as l'impression de devenir un peu plus proche de lui. Tu bois une gorgée de ton thé et tu fermes les yeux au contact du liquide chaud qui se déverse dans ta gorge. « C'est bien de pouvoir vivre de sa passion. Elle doit être content que tu aies choisi le même chemin qu'elle. » T'imagines bien qu'en tant que parent ça doit être plaisant de voir son enfant partager sa passion et en faire son métier. Tu te mords l'intérieur de la joue, il y a une question qui te trotte dans la tête depuis plusieurs jours. « Comment t'as connu mon père ? » Tu te rends compte que tu poses ta question de manière un peu brutale, t'as pas envie de mettre à mal l'ambiance alors que tout se passe très bien. Alors tu lui adresses un petit sourire. « Je pose beaucoup de questions, alors si tu veux après c'est ton tour, tu pourras me demander tout ce que tu veux, n'importe quoi, j'y répondrai ! » proposes-tu en tirant sur le plaid pour couvrir tes jambes nues.

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Tu as l'impression que vous êtes sur la même longueur d'ondes pour plein de choses. Beaucoup de personnes ne comprennent pas l'intérêt de dessiner et de ne pas montrer ses dessins à d'autres personnes. Beaucoup n'ont pas cette sensibilité que tu as et que Robin semble avoir aussi. Alors ça te fait plaisir de voir qu'il te comprend, tu penses qu'il est sincère parce qu'il y a quelques minutes vous discutiez de l'importance de l'honnêteté. « Exactement ! » t'exclames-tu vivement. C'est tout à fait ce que tu penses et ça te fait plaisir de voir qu'il partage ce point de vue. Ça te fait du bien de discuter avec une personne qui peut comprendre ça. Le nombre de fois que tu t'es "battue" à la maison pour essayer de faire comprendre à ta famille que tu n'avais pas envie de montrer tes dessins parce qu'ils étaient trop personnels... Souvent, certains se sont vexés. Mais tu n'en démordais pas, c'est toi qui décides quand tu les montres, toi et personne d'autre. Alors peut-être que Robin n'a pas totalement conscience de l'importance que ça représente pour toi, mais en tout cas, c'est un grand pas en avant que de lui montrer ce que tu fais.

Et comme à ton habitude, tu te laisses emporter par ta passion, tu en parles avec beaucoup d'engouement, et t'essayes de te calmer pour ne pas faire fuir Robin. Mais sa réponse te rassure et te fait sourire. « A l'avenir il ne faut pas que tu hésites à me dire si je deviens pénible. Je ne suis pas très bavarde, mais quand je parle d'un sujet qui me passionne, j'ai tendance à m'emporter. » Tu accompagnes cette confidence d'un petit sourire et d'un haussement d'épaules. C'est vrai que tu te passionnes pour beaucoup de choses. La vraie raison c'est que t'es curieuse de nature, même un sujet qui ne t'intéresse pas de base, tu peux lui trouver un petit peu d'intérêt. « J'ai deux vraies grandes passions oui, mais en fait, je m'intéresse à presque tout. Je suis curieuse. Je peux même écouter quelqu'un me parler d'un sujet que je ne connais pas du tout et trouver ça intéressant. » C'est un peu pour cette raison que tu n'es pas compliquée à divertir, on te donne un livre (peu importe le genre), on te projette un film (qui ne soit pas trop violent)... tu t'occupes très facilement. « Y en a qui trouvent ça bizarre. Mais moi je trouve que c'est dommage de ne pas s'ouvrir à ce qu'on ne connait pas... Et tant qu'on ne connait pas, on ne peut pas juger si on aime ou non. »

Mais encore une fois tu parles trop, tu parles trop de toi et t'en apprends pas assez sur Robin, alors que t'es curieuse de savoir qui il est véritablement. Qui se cache derrière cet homme qui semble impassible, très pro et très calme. T'as envie de découvrir l'envers du décors en fait. Alors tu l'interroges sur sa passion qui est aussi son métier. T'en apprends un peu sur sa famille, juste sur sa mère en fait. Tu l'écoutes attentivement. Et là tu l'admires parce que toi, tu ne verrais jamais travailler avec tes proches. Tu les adores pourtant, mais tu sais que ça se passerait mal. Tu te dis que Robin doit avoir une bonne relation avec sa mère pour pouvoir se permettre de travailler avec elle. Surtout que c'est elle qui travaille pour lui et non le contraire. « Vous devez bien vous entendre pour pouvoir travailler ensemble. » Parce que ça ne doit pas être évident de ne pas en venir à mêler la vie professionnelle à la vie personnelle et familiale. Après c'est vrai que Robin possède plusieurs restaurants, il ne doit pas être obligé de côtoyer sa mère tous les jours sur son lieu de travail. Tu te fais la remarque que son travail ne doit vraiment pas être de tout repos, tu serais incapable d'avoir tant de personnes qui travaillent pour toi. Tu comprends qu'il soit tendu parfois, il doit avoir beaucoup de pression sur les épaules.

Et de la pression tu lui en rajoutes malgré toi en posant ta nouvelle question. Tu connais l'ancienne activité de ton père, pas précisément, mais tu sais que ce qu'il faisait n'était pas légal. Tu as été contente quand il a dû cesser cette activité et qu'il s'est trouvé un travail "normal", même si c'est à cause de ce travail qu'il a eu son accident. Tu remarques les traits de Robin se tirer, tu le vois changer de position, et à ton tour tu te redresses un peu. Tu ne voulais pas tout gâcher avec cette question, tu pensais pas que ce serait le cas en fait. Tu l'observes de tes yeux interrogateurs. Tu ne comprends pas où il veut en venir. Tu sens qu'il n'a pas de réponse satisfaisante à te donner. Mais déjà tu apprécies le fait qu'il ne cherche pas à te mentir. Tu hésites, et l'alcool aidant beaucoup tu trouves le courage de t'approcher un peu de lui sur le canapé. Tu reposes ta tasse vide à présent, tu déplies tes jambes et tu te hisses pour ne laisser quelques centimètres en vous. T'as l'impression que ça l'affecte vraiment de devoir t'avouer ce qu'il a t'avouer. Et tu sens aussi qu'il ne sait pas comment faire pour que tu le prennes bien. Alors tu décides de te montrer courageuse, encore une fois l'alcool dans ton sang t'aide un peu. Tu baisses les yeux pour regarder sa main posée sur le canapé près de toi. T'as envie de te montrer réconfortante, de le pousser à se confier. Alors timidement, d'un geste très maladroit, tu viens poser ta petite main -qui est très froide pour le coup parce que ça se rafraichit- sur la sienne. Au fond tu t'en doutais qu'il cachait quelque chose, qu'il n'était pas qu'un simple cuisinier. C'est d'une voix douce et rassurante que tu essayes de le rassurer. « Promis, je ne m'enfuirai pas dans ma chambre. Je sais que mon père a travailler pour une sorte de gang. Et je me doutais bien que vous ne vous étiez pas rencontrer à son travail ou dans un de tes restaurants... Au fond, je crois que je m'en doutais... Mais... Je ne jugerai pas promis. » Tu gardes ta main posée sur la sienne et tu lui adresses un joli sourire. Tu ne sais pas trop ce qui te prend mais tu n'arrives plus à voir Robin comme quelqu'un de mauvais, tu n'arrives plus à avoir cette image de lui. Même s'il t'avouait avoir commis des choses très graves, tu resterais aveuglée par l'image que tu t'es construite de lui ces derniers jours.

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