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oublie le prince charmant, va pour le loup ! Le loup il te voit mieux, il t’entend mieux et surtout, il te mangera mieux.

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T'es ravie de voir que Robin est partant pour remettre ce genre de soirée, parce que tu passes un très bon moment. Et même si tu avais remarqué qu'il était plus détendu qu'en début de soirée, ça te fait chaud au cœur de l'entendre te le dire. Tu te sens utile. T'as toujours eu ce don pour apaiser les gens, pour trouver les mots ou juste par ta simple présence. Ce n'est pas pour rien que ton père venait toujours te voir quand il rentrait d'une dure journée. Même petite, tu ne comprenais pas ce qui le mettait dans cet état, tu t'en es doutée que bien plus tard quand t'as appris ce qu'il faisait au sein de ce gang, même si personne ne t'a jamais vraiment dit ce qu'il y faisait... Mais tu te contentais soit de le regarder de tes grands yeux noisette, soit de le serrer dans tes petits bras. Avec Robin, tu te vois mal avoir ce genre d'échange, pas pour le moment en tout cas, même une simple accolade aussi innocente soit-elle te semblerait déplacée. Alors tu comptes sur ta présence, sur tes paroles, tes sourires même pour parvenir à calmer Robin, et ça semble marcher. Cette soirée est très fructueuse pour votre relation, elle déterminera la suite des événements entre vous. « Moi j'en suis sûre. » rétorques-tu avec un sourire en coin, tu te permets de te montrer confiante parce que tu le vois, tu le sens, Robin est détendu et tu n'y es pas pour rien.

Tu lui fais part du changement de comportement des autres à ton égard et il semble te comprendre, très bien même. Tu imagines assez qu'il a rencontré le même problème plusieurs fois dans sa vie. Toi, tu ne savais pas jusqu'à il y a quelques jours que les gens pouvaient être aussi intéressés et superficiels. Tu croyais que les gens ne s'intéressaient pas à toi à cause de ton côté introverti et extrêmement timide, pas parce que tu n'avais pas un sou. Tu secoues la tête avant d'esquisser un léger sourire. Il n'a pas tort, tu as bien dû admettre que tu faisais beaucoup d'illusions sur les gens et le monde qui t'entourent. Même si tu restes persuadée que chaque personne a du bon en elle, tu as été dégoûtée de voir que les gens devenaient beaucoup plus gentils avec toi, sous prétexte qu'ils s'imaginaient que tu avais beaucoup d'argent. « Ah mais ça m'exaspère les gens comme ça ! Qu'est-ce qu'on s'en fiche qu'untel ait de l'argent ou non ? Si la personne ne t'intéresse pas quand elle est pauvre, ce sera toujours le cas si elle devient riche... Ça m'a surprise de voir qu'ils réagissaient comme ça, je ne te le cache pas. »

Tu n'as pas envie de mettre fin à cette conversation mais tu admets qu'il est temps de rentrer. Après avoir déposé les tasses dans l'évier tu te retournes et tu vois Robin poser ta pochette à dessins. « Ah merci d'y avoir pensé ! » Si elle avait passé toute la nuit dehors tu aurais pu retrouver tes dessins dans un très mauvais état. Tu lui demandes ensuite s'il a envie de poursuivre la soirée avec toi ou s'il préfère être seul. Tu ne caches pas ta préférence à toi. Tu n'as pas envie de monter dans ta chambre tout de suite. Tu soumets même l'idée de prendre un autre verre, le dernier pour toi, tu sais que tu ne supporteras pas un troisième. Déjà que tu ne sais pas dans quel état le deuxième va te mettre... C'est un joli sourire ravi qui étire tes lèvres quand tu entends sa réponse. Tu ne caches pas ta joie. Tu acquiesces et tu te diriges vers le bar. « Bien sûr. » Finir cette soirée devant un film ou même une émission ça te semble être une bonne idée. Vous n'êtes pas obligés de parler sans cesse, vous avez déjà bien échangé en l'espace de si peu de temps, plus qu'en quelques jours en fait.

Tu t'occupes de servir les verres, un Scotch pour lui et un nouveau mélange rhum et jus d'ananas pour toi, petit cocktail qui t'a bien plu. Tu veilles à ne pas mettre une plus grosse dose d'alcool que tout à l'heure et quand vos verres sont servis tu rejoins Robin sur le canapé. Tu poses vos boissons sur la table basse et tu prends place à côté de lui. Tu t'installes confortablement, les pieds sous les fesses et tu poses le plaid sur tes cuisses. Tu te penches pour attraper ton verre et boire une petit gorgée, ça ne te fait plus frissonner désormais, tu apprécies même le goût sucré  et ambré du rhum. Tu poses ton regard sur l'écran de la télévision, tu n'as pas de préférence pour le programme, Robin peut mettre ce qu'il veut. « Je te préviens juste que si tu mets un film d'horreur je me réfugierai sous le plaid... » Tu lui fais comprendre que tu n'es pas contre l'idée qu'il mette un tel programme, peut-être que l'alcool t'aidera à être un peu plus courageuse. Tu ne lui proposes même pas de s'arrêter sur un film d'amour parce que tu sais qu'il déteste ça. Tu profites du silence qui s'installe pendant qu'il zappe d'une chaine à l'autre pour lancer d'une petite voix. « En tout cas je passe une très bonne soirée... »

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Tu ne peux pas t'empêcher de grimacer. Tu es décidément bien trop naïve, bien trop gentille pour le monde qui t'entoure. Toi ça ne te viendrait jamais à l'esprit de t'intéresser à une personne pour son argent pour les biens matériels qu'elle pourrait t'offrir. Tu fais partie de cette minorité qui se satisfait de peu et qui s'intéresse vraiment à la personne en elle-même. Tu secoues la tête en plissant le nez. « Je crois qu'ils vont vite abandonner quand ils vont voir que je ne suis pas attirée par ce genre d'amitié... » Tu as quelques amis bien sûr, ils sont très peu nombreux, ils se comptent sur les doigts d'une main, mais au moins tu sais qu'ils sont là parce qu'ils t'apprécient vraiment. Et le fait que ta situation financière ait évolué ne va rien changer entre vous. Parce que toi, tu ne comptes pas changer. Tu hausses une nouvelle fois les épaules. « J'apprendrai à vivre avec. » Tu n'auras pas vraiment le choix. Il va falloir que tu t'habitues à ne plus être la petite Mia invisible que personne ne remarque. Aujourd'hui, tu sens des regards envieux, des regards intéressés qui se posent sur toi. Des regards curieux aussi, parce que les autres se demandent comment t'es passée de la fille pauvre à la fille riche. Tu es certaines que si certaines filles de ta promo apprenaient que tu vis avec Robin, elles seraient mortes de jalousie. Elles qui sont tellement superficielles, elles seraient prêtes à se damner pour un homme aussi beau que Robin.

Une fois de retour à l'intérieur de la maison, Robin se fait un malin plaisir à te taquiner une fois de plus. Tu lèves les yeux au ciel en souriant, amusée. Bon, il va falloir que tu t'habitues à ce qu'il s'amuse de tes petits défauts. « Non mais je l'aurai pas oublié... » rétorques-tu avec beaucoup de mauvaise foi mais en gardant toujours ton sourire amusé. Bien sûr que tu l'aurais oublié, tu l'aurais laissé dehors toute la nuit et le lendemain tu t'en serais voulue à mort parce que tes dessins auraient été dans un état pitoyable... La soirée peut se poursuivre toujours dans la bonne humeur. A présent tu n'hésites même plus à t'asseoir près de Robin, alors qu'hier encore, tu aurais préféré t'asseoir sur un fauteuil, le plus loin de lui possible. Vous avez franchi un cap tous les deux. Et c'est ce que tu retiendras de cette soirée, plutôt que les révélations sombres de Robin. Tu préfères voir le positif encore, au moins, vous êtes plus proches, plus complices et grâce à ça tu te sens mieux près de lui. A nouveau, il te taquine, preuve qu'il se sent lui aussi plus libre d'être familier avec toi. Tu fais une petite moue adorable alors que tu remontes le plaid jusqu'à ton menton. Et tu protestes d'une petite voix boudeuse. « C'est pas très gentil ça... » Toi aussi tu te sens assez à l'aise pour lui faire part de ce que tu ressens, lui dire que tu passes un bon moment avec lui. Ton visage s'illumine d'un sourire ravi quand il te déclare que lui aussi il passe une bonne soirée.

Deuxième gorgée de rhum pour toi, et à nouveau tu sens la chaleur te monter aux joues. D'ailleurs tu te débarrasses du plaid que tu pousses à côté de toi. Tu n'es même plus gênée à l'idée de te retrouver dans une tenue aussi légère devant lui. L'alcool doit t'aider à te désinhiber un peu, pas au point de faire n'importe quoi non plus. Ton verre est à moitié vide, tu t'es un peu lâchée sur la dernière gorgée que tu viens de prendre. Tu préfères reposer ton verre sur la table basse et tu te réinstalles, attendant de voir pour quel programme Robin va opter. Toi tu penses qu'il va éviter de mettre un film d'horreur malgré ce qu'il a dit un peu plus tôt, t'es toujours aussi naïve... Mais quand tu le vois reposer la télécommande alors que c'est bien un film d'horreur qui est diffusé sur l'écran, tu fronces les sourcils. Même avec l'alcool tu es trop polie pour lui dire que tu préférerais qu'il mette autre chose. Tu n'as pas envie d'avoir peur. D'habitude quand tu regardes ce genre de film, t'es avec ton frère et tu te caches souvent dans son dos quand ça devient trop gore ou effrayant pour toi. Tu ne peux pas te permettre ça avec Robin, hein ? Tu ramènes tes genoux sur ta poitrine, tu ne veux pas laisser tes pieds par terre, on sait jamais au cas où quelque chose attraperait tes chevilles, c'est ridicule mais tu ne t'en rends même pas compte. Tu restes silencieuse, et c'est mauvais signe. Bien sûr le film en question met en scène un psychopathe qui s'attaque à des jeunes femmes quand elles sont seules chez elle. Bon. Tu ne dormiras pas ce soir c'est sûr. Discrètement tu t'approches de Robin, ça te rassure de savoir qu'il est proche de toi. Et alors qu'une scène assez violente et trop angoissante pour toi se déroule sous tes yeux, tu passes ton bras sous celui de Robin et tu caches ton visage contre son épaule. « Dis-moi quand je peux rouvrir les yeux... »

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Ta vie est en train de prendre un virage radical. Il va te falloir t'acclimater, prendre de nouvelles habitudes, tirer un trait sur d'anciennes habitudes. En l'espace de quelques jours tu as eu beaucoup à digérer : l'annonce de ton père qui t'a brisé le cœur, ton départ de chez tes parents pour aller vivre chez Robin qui t'a effrayée, les premières nuits à pleurer seule dans ta chambre, maintenant les gens qui s'intéressent soudainement à toi, ou plutôt à ce que tu possèdes. Tu opines du chef mais tu ne dis rien. Tu n'as pas envie de ressasser toutes les épreuves que tu as dû endurer ces derniers temps. Tu préfères les occulter et te concentrer sur le présent et sur l'avenir. Sur cette soirée, sur Robin et se révélations. Tout ça, ça te fait presque penser que tout est normal. Presque. On te le dit très rarement que tu es forte, en fait il n'y a que des membres de ta famille qui te l'ont déjà dit. Parce que quand on te voit on pense que tu es fragile, qu'un coup de vent pourrait suffire à te briser. Ce n'est pas totalement faux. Ta grand sensibilité et ta naïveté font de toi quelqu'un de très vulnérable, mais tu peux savoir encaisser des coups durs, pas trop par contre. T'as l'impression que Robin croit beaucoup en toi, d'un côté ça te fait plaisir mais d'un autre ça te met beaucoup de pression, parce que tu sais qu'il t'a choisie, qu'il s'est fait une idée de toi, et mine de rien ça te met la pression. Si tu ne corresponds pas tout à fait à ses attentes, que va-t-il se passer ? C'est quand même dingue, il y a quelques jours tu le haïssais du plus profond de ton être et aujourd'hui tu es soucieuse de lui plaire...

Pour lui plaire tu es prête à faire plein d'efforts, comme accepter de regarder un film d'horreur alors que tu détestes de ça. Tu le mets même en garde sur les choses un peu étranges que tu peux être amenée à faire quand tu as peur, comme te cacher sous une couverture. Tu te doutes bien qu'il va se moquer de toi, Dan le fait toujours quand il te voit faire. Mais tu préfères avoir l'air ridicule plutôt que de devenir parano et d'entendre des bruits toute la nuit et de devoir regarder sous ton lit avant d'aller te coucher. « Moui, dis plutôt que tu veux te moquer de moi. » réponds-tu toujours avec ta moue boudeuse. Et quand il s'arrête sur un film d'horreur tu ne dis rien. Parce que tu n'as pas envie de lui gâcher ce moment, tu n'as pas envie d'être embêtante. Tu viens bien prendre sur toi le temps d'une heure ou deux, quitte à devoir fermer les yeux quand les scènes seront trop violentes ou effrayantes. Mais t'as besoin d'être rassurée surtout. Tu ne rends pas compte de ce que tu fais, que ça pourrait être mal interprété parce que tu le fais en toute innocence, sans aucune arrière-pensée. Ton bras vient s'enrouler autour du sien délicatement et tu appuies ton visage contre son épaule. Tu t'approches tellement de lui que tes genoux repliés viennent effleurer la cuisse de Robin. Tu sens sa main sur ton visage, et ça réussit à t'apaiser un peu. Tu te concentres plus sur le contact de sa peau contre la tienne que sur le film et les cris qui s'échappent des enceintes de la télévision. En tirant sur son bras tu ne te rends pas compte non plus que tu appuies ta poitrine contre lui. Quelques centimètres, voire millimètres de plus et tu te retrouverais sur ses genoux.

Il te propose de changer de chaine, une fois de plus tu ne veux pas te montrer trop chiante et lui gâcher son moment. Mais d'un côté, c'est vrai que tu risques de passer une mauvaise nuit si tu t'obstines à regarder -à moitié- ce film jusqu'à la fin. « Bah si t'as vraiment envie de le regarder laisse. » souffles-tu le visage toujours enfoui dans son épaule. Tu glisses ta main dans la sienne, tu effleures la paume de sa main du bout de tes doigts pour venir enlacer les siens. T'aimes bien sentir Robin près de toi. Est-ce que c'est l'alcool qui te fait un peu perdre la tête ? Probablement. Pas sûr que tu te permettes de tels gestes une fois sobre. Mais bizarrement t'as envie qu'il te prenne dans ses bras, qu'il te serre contre lui. Tu ne sais pas pourquoi, mais t'as ce besoin, cette envie de te blottir contre lui. Peut-être pour te sentir en sécurité, parce que tu sais que près de Robin tu ne crains rien. Et puis son parfum qui te chatouille les narines te fait un certain effet. Sans oublier la douceur de sa peau. T'es en train de perdre un peu la tête Mia. Tu ne sais pas ce que tu fais, mais ça peut être dangereux. L'alcool te monte à la tête et te fait avoir des pensées que tu jugerais déplacées en temps normal. Comme cette soudaine fascination que tu as pour les lèvres de Robin, est-ce qu'il embrasse bien ? Te surprends-tu à te demander. Cette question te fait rougir, la preuve qu'elle est déplacée. Et heureusement Robin te tire de tes pensées avec sa remarque. Tu décales ton visage pour que ce soit ta joue qui se retrouve contre son épaule. « La violence me met mal à l'aise. J'aime pas ça. Et les films avec des tueurs me font plus peur que ceux avec des monstres parce que c'est réel... » N'importe qui peut être victime d'une agression. T'as toujours eu peur de ça, c'est pour ça que tu ne sors jamais seule dans la rue trop tard.

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Tu pourrais presque te sentir coupable d'apprécier tellement les petits moments que tu passes avec Robin. Parce que tu en oublies tout ce qui s'est passé avant. Est-ce que c'est normal ? Une personne sensée ne réagirait pas comme toi. Tu ne le comprends pas, mais tu dois te rendre à l'évidence, tu apprécies de plus en plus Robin et tu sais que si là maintenant, tu repartais vivre chez tes parents, il te manquerait. Tu t'es très vite habituée à lui, attachée à lui même. Tu ressens de l'affection pour lui. Est-ce qu'il est question d'amour ? Non, bien sûr que non... enfin tu ne penses pas. Parce que tu n'as jamais été amoureuse toi, tu ne sais pas ce que c'est, ce que ça fait. Mais tu ne peux pas tomber amoureuse aussi vite, pas comme ça. Pourtant t'as envie de rester près de lui. Quand tu lui proposes de prolonger cette soirée c'est bien parce que tu en as envie. Et ça t'aurait vexée s'il n'avait pas voulu passer plus de temps avec toi... Mais vous voilà en train de regarder la télévision. Lui en train de se moquer gentiment de toi et de tes réactions excessives quand tu regardes un film d'horreur ou un film violent. Ta moue boudeuse finit par s'estomper pour laisser place à un joli sourire, un brin malicieux. Tu lèves les yeux au ciel, tu secoues la tête. « Bon, ok, ok, j'arrête. » En fait t'as l'impression que c'est naturel, que vous n'avez pas besoin de vous forcer, ça vient tout seul. Et toi, la petit gamine qui n'ose pas aller vers les autres, te voilà plus détendue et moins coincée.

La preuve quand tu viens te blottir contre lui. Bon, sobre, tu ne l'aurais pas fait, c'est sûr. Tu te serais peut-être contentée de prendre sa main comme tu l'as fait un peu plus tôt parce que ce geste n'a rien de déplacé. Alors que là, venir te coller à lui comme ça... Tu ne te rends pas compte de l'image que ça pourrait donner de toi. Tout en profitant de ce contact rassurant, tu lui expliques la raison de ta peur des films violents mais réalistes. T'es une vraie trouillarde, il suffit que dans les transports en commun, un homme te regarde plus de quelques secondes pour que tu te mettes à avoir peur et à t'imaginer les pires scénarios. Tu t'es toujours demandé si ce n'était pas la faute de ton frère qui adore les films de psychopathes et avec qui tu en as beaucoup regardés. C'est pour ça que tu ressens le besoin de venir te blottir contre Robin, parce que tu te dis qu'il ne t'arrivera rien si tu restes près de lui. Tu le vois plus comme un protecteur, plutôt que comme le bourreau que tu imaginais et que tu pensais qu'il était au début. C'est sûrement dû au fait qu'il soit si attentif aux petits détails, à ce que tu dis, à ce que tu fais et qu'il ait envie que tu te sentes bien aussi. Tu penses que Robin te protégerait si jamais tu devais être en danger.

Tu t'écartes un instant quand tu le sens remuer et qu'il retire sa main de la tienne. Tu le regardes un peu gênée, peut-être qu'il n'apprécie pas que tu sois si tactile. Mais au lieu de ça, il vient passer son bras autour de toi, comme s'il avait entendu tes pensées, comme s'il avait lu dans ton regard que c'est ce que tu voulais. Tu serres doucement son autre main qu'il vient glisser dans la tienne et tu te laisses aller à cette étreinte. Posant ta tête contre son épaule. C'est vrai que tu te sens à l’abri avec lui. Et ça te touche de savoir qu'il veillera sur toi. Même si tu te dis qu'il ne sera pas toujours avec toi, qu'il y a bien des moments où tu seras vulnérable. Mais pas en ce moment en tout cas. Et maintenant c'est tout ce qui compte. Confortablement installée, ta tête posée contre son épaule, ton bras au bout duquel ta main rencontre la sienne, appuyé sur sa cuisse, tu pourrais rester comme ça pendant des heures. Tu te sens bien là. « C'est vrai que je me sens en sécurité là. » avoues-tu en remuant le bout de tes doigts contre la paume de sa main. Tu acquiesces et tu acceptes de prendre la télécommande de ta main libre pour zapper à la recherche d'un programme moins effrayant. Tu tombes sur divers programmes, des émissions qui peuvent être intéressantes mais qui ne t'attirent pas pour le moment. Finalement tu tombes sur un film à l'eau de rose, en scène, un jeune couple en train de se bécoter. Un petit sourire se dessine sur ton visage. « Oh mais voilà un film parfait pour toi ! » Tu le taquines tout en relevant ta tête pour guetter sa réaction, t'as toujours ton petit sourire au visage. A ton tour de l'embêter un peu...

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Avant ce genre de remarque t'aurait mise très mal à l'aise, comme la première fois qu'il t'a dit qu'il te trouvait jolie, dans la voiture quand il est venu te chercher chez tes parents. A présent, ça te fait plaisir. Tu sens même un petit quelque chose dans ton ventre, ça ne t'était jamais arrivé. Et tu le sens de plus en ce moment, quand tu croises son regard ou quand il y a un contact physique entre vous. Tu n'arrives pas trop à interpréter cette réaction de ta part. Mais quand bien même ça ne te met plus mal à l'aise, tes yeux prennent une jolie teinte rosée et tu détournes timidement le regard. Tu sais qu'il t'a observée pendant que tu dessinais, pendant que tu as cuisiné. En fait, tu l'as remarqué, Robin t'observe souvent. Tu ne sais pas vraiment pourquoi il fait ça, est-ce que c'est juste pour garder un œil sur ce que tu fais ou est-ce que c'est parce qu'il apprécie juste te regarder. Tu penches plus pour la première explication parce que tu n'as pas assez confiance en toi pour prétendre mériter les regards d'un homme comme Robin. Homme qui peut avoir n'importe quelle femme dans son lit, t'en es persuadée. Si toi tu es inexpérimentée dans le domaine, ta eu l'occasion d'entendre les histoires de tes grandes sœurs, tu sais un peu comment ça fonctionne et t'en es sûre, Robin a dû avoir beaucoup de conquêtes. Et ça te gêne un peu de penser à ça, parce que Robin a été honnête avec toi, il a payé ton père pour que tu deviennes sa femme, pour que tu lui donnes des enfants, pas pour t'aimer. Et ça veut bien dire qu'il faudra qu'à un moment ou un autre tu devras te donner à lui, toi, l'innocente petite vierge qui n'a aucune expérience, alors que lui, ça doit être tout le contraire... Voilà de quoi te mettre beaucoup de pression...

Mais tu chasses ses idées de ton esprit, ce n'est pas le moment de penser à ça. L'alcool te fait beaucoup trop réfléchir à des choses déplacées... Tu essayes alors de reprendre un air détendu et de le taquiner à ton tour. « Tu vois ! Je savais que tu m'espionnais... » Et puisque c'est le moment des compliments et que tu ne permettrais pas d'en faire en étant sobre, tu lui avoues quelque chose que tu penses de plus en plus en le regardant. « Moi je trouve que tu as un très joli sourire. Avant ce soir je t'avais pas vraiment vu sourire, tu devrais le faire plus souvent. » Tu détournes quand même rapidement le regard pour ne pas te mettre à rougir et te sentir trop gênée. Mas c'est sincère, et tu ne lui dis pas que tu adores ses yeux, que tu pourrais te plonger dans son regard pendant des heures si tu n'étais pas aussi timide. Tu ne lui dis pas tout. Il y a des choses qu'il vaut mieux que tu gardes pour toi... Mais tu te laisses aller dans tes gestes, t'es en recherche de contact. C'est vrai que tu as toujours été très câline, très tactile avec les gens dont tu es proche. Il t'arrive souvent de te blottir dans les bras de ton frère ou de tes sœurs. Depuis que tu es petite tu as besoin de contact physique pour te sentir bien. Et tu es soulagée de voir que Robin n'est pas contre quelques petites étreintes innocentes. Au début tu cherches juste à te cacher du film, mais même quand il te propose de changer de chaine tu restes contre lui, parce que tu aimes ça. Et tu lui avoues même que tu te sens à l'abri avec lui.

Tu changes de chaine pour choisir un film d'amour, un film bien cliché, bien romantique comme tu les aimes. Ça t'amuse parce que tu sais que Robin déteste ce genre de film mais il a quand même dit qu'il ferait des efforts pour toi. Là tu cherches juste à le taquiner à ton tour, petite vengeance pour t'avoir mis un film d'horreur. Tu vois la réaction sur son visage et ça te fait sourire. Tu fais mine de ne rien remarquer, tu fixes l'écran, toujours contre lui, tu ne comptes pas rompre cette étreinte t'es trop bien là. Tu lèves les yeux au ciel quand à son tour il se moque gentiment de toi, encore. « Ah non, c'est parfait là, je n'ai besoin de rien de plus. » réponds-tu en lui lançant un regard de côté. Parce que c'est vrai, t'es très bien là. Tu restes quelques minutes silencieuse, tu suis la scène qui se déroule sous tes yeux. Toi ça te captive, parfois même tu laisses s'échapper des petits soupirs rêveurs. Et quand la voix de Robin brise votre petit silence tu ris doucement en roulant des yeux. « Mais non ! Mais regarde comme c'est romantique ! » t'exclames-tu alors que le couple à la télévision échange un baiser passionné sous une pluie battante. T'as toujours trouvé ça super romantique toi. Il y a une conversation que vous avez eue récemment qui te revient en tête. Tu fronces les sourcils et tu lui demandes, l'air sérieux. « Tu ne crois vraiment pas à l'amour ? T'as jamais jamais été amoureux d'une femme ? » Tu demandes ça parce que ça te choque quand même, lui qui est si attentionné avec toi, si doux, t'as du mal à croire qu'il ait un cœur de pierre comme il le prétend. « Ça ne te fait absolument rien quand tu vois une scène comme ça ? Parce que moi ça me laisse rêveuse, ça me donne envie de vivre la même chose. »

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